A tous les tabagiques du monde

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    DR IDRISSI MY AHMED
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    A tous les tabagiques du monde
    Il y a toi mon fils et cette satanée addiction à la cigarette, que je n’en dors pas !

    Lettre cordiale à tous les tabagiques du monde !

    A tous les tabagiques dépendants de la terre ! D’entrée, dans cette lettre je te souhaite une délivrance de cette humiliante assuétude, mon fils, et une longue et meilleure vie aussi. Et que Dieu te protège et te garde la santé, face à cette morbide esclavagiste, la cigarette ! Comme vont mes conseils aux lecteurs tabagiques dépendants. Ceux, qui jeunes ou mûrs, succombent, piégés par l’accoutumance impérieuse à cette mauvaise herbe, le tabac ! Mauvaise, sauf pour ceux qui s’en enrichissent évidemment.

    Cette pollution interne, ce toxique, ce poison, ce déchet qui nous brûle notre santé de l’intérieur et notre propre climat a besoin d’une Cop à lui tout seul. Une semaine mondiale et régulière, dans toutes les capitales du monde pour sensibiliser plus encore les fumeurs, aux méfaits du tabac.

    Oui Mondoc, il y a Adam que tu aimes. Je ne parle pas de ton ancêtre humain, argileux simiesque et post reptilien ! Je parle ainsi de tous les enfants à leurs pères fumeurs. D’autant plus que les enfants en famille ou dans la rue, les enfants du divorce, social ou familial, allons y tout net, sont tout comme les victimes de guerres.

    Ce sont des orphelins de guerres ! Livrés à la cour et à ses rues adjacentes, là dans sur ces esplanades, où ne manque que l’armée de Sion, sans surveillance aucune ni interdits, ces abattoirs tes des champs de guerre, avoisinent sans surveillance les abords des lycées et écoles. C’est là, que sont infiltrés ces les dealers, les toxicomanes, terroristes et mercenaires dans l’œuf, que commencent les premières drogues et l’initiation à faire bonne école.

    Ces jeunes sont de futurs handicapés sociaux, sauf miracle ! Ce n’est pas un enseignement public que l’on veut rendre payant, dans un pays en voie de développement démocratique, pour le massacrer plus encore, par la voix d’un devenu célèbre prof de droit, ni des instits que l’on pénalise, ni encore cet enseignement parallèle et terriblement onéreux qui les délivreront ou les protègeront de la menace toxique qui sert de préambule à ce qui est pire encore. Fumeur, tu connais les difficultés des tiens, comme moi et pas assez je pense, les miennes ! Les primates se singent et se copient. Demain ton fils pour lequel tu représentes un modèle, voudra fumer, comme toi, pour te ressembler.

    Tu connais ses difficultés, sensible que tu es, hypersensible qu’il est ! Non seulement comme père, mais aussi en tant que médecin, ou toi Lecteur, en tant que commerçant, artisan, fonctionnaire ou agriculteur ! Tu as ses diagnostics en main ! Ses problèmes de santé, d’évolution physique, ses peines scolaires, ses troubles d’expression, tu les lui sais. Pas la peine de baragouiner ou de bégayer plus sur son émotivité ni sur son agitation ! Il a besoin d’un psychologue et de soutien scolaire, car tu es loin ou occupé. Qui plus est, ce n’est pas ton boulot d’être un enseignant ou un pédagogue !

    Tu te saignes, pour lui, malgré les aides pointues que tu reçois ! On connaît tes difficultés, outre celles dues à ton éloignement de lui, comme de nous aussi. Tu sais que tous, nous nous sacrifions d’une manière ou d’une autre pour nos enfants et nos petits enfants ! Pas seulement dans nos pays, c’est valable pour tous les êtres. Nous aimerions laisser à notre pays et à notre famille, une bonne descendance, les meilleurs concitoyens possibles, afin de donner longue vie à nos souvenirs, à nos noms de familles et de continuer à porter leur flambeau. Si ce n’est son génome son petit ou grand héritage !

    Et c’est un capital pour eux-mêmes et pour leurs égos, pour leur personnalité, c’est évident. Des individus compétents et en bonne santé quel chef de maison ou d’état refuserait pour les siens tout ça ? Une bonne santé physique et des prouesses mentales, des citoyens heureux et cultivées, riches sur tous les plans. Que le Cesse cesse ses billevesées, monsieur le Conseiller, et qu’il respecte comme la religion le reste dans ce pays, la gratuité de l’enseignement !

    Tout père pense ceci : C’est pour cela, et sans en avoir conscience, qu’on ne calcule rien pour vous. Tous les parents sont naturellement comme ça. Si on est aux petits soins pour toi, ou disons-le carrément, si on se saigne depuis longtemps, si tu es choyé, c’est pour te faciliter la vie et ses quelques dépassements. Le dépassement, oui, de toutes ces entraves que tu traînes et colportes et qui jonchent, hélas nos consciences et ton chemin.

    Il ajouterait : On pourrait encore faire bien des choses pour toi et pour ton jeune enfant, si Dieu nous prête vie et plus de moyens encore ! On veut, pour toi et pour lui, qui est si innocent, vous sauver de cette impasse et de ses labyrinthes imméritées. Quels parents ne se sacrifient pas autant pour les leurs ? Comme d’autres familles marocaines, nous sommes comme ça ! Des primates aux félins, c’est inhérent à tous les êtres de défendre les leurs et de pourvoir à leur descendants.

    Qu’est-ce qui motive tant d’altruisme ? La sensiblerie ou la simple parenté ? La neuropsychologie, la génétique et ses hormones ? Je l’ignore, si tu me lis, Docteur, il faudrait que tu me cherches ça ! Monsieur le professeur, il ne subsiste en moi, comme de tout père de famille, que l’amour instinctif de la vie et de sa bonne transmission. C’est à dire du moi de chacun, de moi, de lui, appelons-le Adam, Nour, Othmane, Ahmed ou Djo. Et c’est valable partout dans le monde, pour chaque couple, pour chaque famille, même s’ils ne se le disent pas clairement. C’est spontané, n’est-ce pas ? La cigarette allume tant de monde autour d’elle !

    Mon cher maître, nous étions tes étudiants, tu nous avais dit ceci. C’est de toi que se transmet le destin, la génétique de l’espèce humaine, sans rancune, pour les défaillances collatérales et les espèces disparues. J’en parle sans complexe et avec bonhomie, puisque j’aime la vie. Je la respecte en tant qu’humain et en tant que médecin. Et c’est pour cela que je soigne. C’est pour ça que je respecte la vie. Celles de toutes les espèces vivantes y comprises celles des plantes que j’adore…Ou celle des insectes, chez lesquels je retrouve, épaté et ahuri, le miracle de la création, la grandeur du Créateur, Dieu !

    Mon cher doyen tu avais ajouté ceci : La vie c’est la santé et c’est ta santé ! En nous formant pour la société, à la Fac de Rabat, tu nous ajoutais, en parlant à tout un chacun, dès ton entrée dans cet amphi Avicenne, sur les murs duquel il était écrit, ‘’interdit de fumer’’, mais qui puait parfois le tabac : Je t’interpelle pour t’arrêter de fumer !

    Mon client, toi qui me consulte pour ta santé, je te parle comme à mon fils. Toute cette dissertation et ces souvenirs apocryphes, tout ce ‘’remue-méninges’’ tournent autour de la fumée toxique qui rend malades les artères et les poumons ! Je sais que ça te rend nerveux, tous ces conseils que je t’ai souvent prodigués et répétés ! Au point de mal sentir et mal me répondre, à chaque fois que je te demande de cesser de fumer. Tu te piques de souhaits pieux ou que tu t’enrages, visiblement, ne pouvant te débarrasser de ce biberon Cet ersatz de tranquillisant pour toi, qui néanmoins n’en est pas un !

    Tu as le sentiment que fumer, te calme et te soulage. Mais, ce n’est qu’une impression. Alors que le fait crucial est que moi, je crains pour toi que ça ne te ronge. Oui, j’ai vu un tas de gens passer…Ayant fumé avant toi et cessé dès que l’information scientifique a conclu de la nocivité du tabac, je veux que tu sortes du piège de la multinationale impérialiste indemne ! Tu te rappelles, on te l’avait dit, que sur un pari, mon père et moi, avions fait le sermon de nous arrêter de fumer, net, dès cet instant. Il a tenu parole, l’ancien maâlem menuisier ! Comme moi, tu en es témoin, n’est-ce pas ?

    Pour que tu cesses de fumer, et que toi aussi lecteur, tu y penses, tant qu’on y est, lisons ceci ! Je ne te donne pas de conseils, je ne t’en veux pas. Qui plus est, je te comprends ! Je ne te commande pas non plus, car plus que moi, tu n’en ignores pas les risques ! Tu sais la dérive de l’addiction, celle suivie comme un rite (ou un calvaire) et qui supportée, affaiblit ta volonté même envers d’autres paris et situations. La personne devient otage asservi et docile. Un esclave, qui perds de sa maturité et de sa virile autorité, et ce sur sa propre personnalité. Par cet engouement où tu es piégé, tu laisses à la cigarette t’apprendre à supporter plus de misères que l’addiction au tabac, elle-même.

    J’aurais pu parler du cas des gens qui nous lisent. Ta mère ou ton père Lecteur, comme moi, nous sommes vieux et malades. Qui peut donc s’occuper de ton fils ? Si tu n’es pas là, déjà ! Tu es pris par ton travail éloigné, tu mets des mois avant de venir le voir ? Et même si tu le voyais tous les jours, arrête donc de fumer, mon gars ! Enseigne-lui le courage, l’amour de la santé et celui de la vie ! Donne-lui vaillamment, le sens du défi, vas-y !

    Toi qui es loin, si tu tombes malade, qui s’occupera de lui dis ? Tu le sens, tu les sais déjà, avec les affections banales. Que faire, si c’est pire que ça ? Et par Dieu, tout puissant, je ne veux pas penser au pire. Cette tare, mille fois conspuée, cette addiction, ce danger affirmé par ceux-là mêmes qui produisent les cigarettes, est une véritable malédiction.

    Je souhaite et espère pour toi, pour nous, la clémence de Dieu, afin qu’il te donne le courage de suspendre et de supprimer définitivement l’usage du tabac. Dis-le aussi à tes anciens copains de classe qui n’ont pas encore cessé de fumer. Ali, Student et Laudy ! Fumer est un acte un cérémonial, un pseudo défouloir, un foutoir qui t’aliène au plus haut point que tu penses y trouver, dans l’acte de fumer, le moyen, le tuteur pour supporter le stress et les problèmes !

    Et, je pense là, comme toi, à l’usage d’autres dérivatifs, des palliatifs oraux et non sucrés, pour dribler cette affliction. Pas uniquement la bouffe et les sucreries ! Tu es médecin ou malade et tu sais ce que ça génère aussi ! Des actes d’une autre nature, d’autres rituels momentanés, oraux, capables de te dévier du tabac, et de te le faire oublier. Des succédanés de remèdes, capables de t’en dissuader. D’autres conduites, tel l’usage du banal chewing-gum.

    Le sport, la gym sinon la marche seulement ! La promenade, la lecture, celles des livres et de la presse papier, plus que sur le portable, peuvent t’aider, je pense, intensément. La lecture du Coran, de sa traduction, celle des autres livres saints et même des romans ! En plus de la prière à laquelle, Dieu merci, tu t’astreins depuis ta propédeutique. Ce sont aussi des remèdes pour pallier à la cigarette et pour te la faire oublier aussi ! Oui, car il y a toi et ta satanée addiction à la cigarette ! Que je n’en dors pas ! Et tous les fumeurs, les patients, sont comme mes fils maintenant que je suis vieux médecin. A bon entendeur et aux lecteurs, salut également !

    Dr Idrissi My Ahmed, Kénitra, le 15 Décembre 201

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