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Sujet: Nouvelle : la main du destin
Nouvelle : la main du destin (1ère partie)
Je m’apprêtais à sortir de chez moi quand ma fille m’interpela:
» Papa ,n’oublie pas de rapporter le lait en rentrant! »
J’acquiésçai d’un hochement de tête ; puis je fermai la porte aussi rapidement que possible ,au cas ou d’autres « désidératas » seraient en chemin vers moi.
J’étais entrain de regarder les vendeurs ambulants : les uns vendaient toutes sortes de patisserie, d’autres des dattes ; il y en avait qui avaient étalé une grande quantité de boisson en boites de carton…enfin, tout ce qui vous mettrait de l’eau à la bouche!
Les gens s’attroupèrent autour d’eux , comme les lauréats d’un concours autour du tableau de résultats.
Je continuai mon chemin et toujours en observant les activités de mes contemporains .
Soudain , une main éveilla mon attention.C’était une main qui manipulait ses doigts avec agilité.Aussitôt , s’en servant de l’index et médius, elle soutira de la poche un portefeuille .
Et, hop ! plus rien!
La main et son contenu ont disparu de ma vue.J’écarquillai mes yeux pour essayer de la repérer , mais en vain .Du coup , je me souvins , que cette main portait était poilue; donc elle appartenait à un homme.Elle était aussi obèse et cela me surprenait qu’une main de cette corpulence fût aussi rapide qu’un clin d’oeil.
Je regardai un moment la victime , ou si vous préfèrez la personne volée.Elle semblait ne plus s’en rendre compte qu’on l’avait allégée d’un poids qui contenait sûrement une somme d’argent assez importante .
Alors, je décidai de suivre de près cette personne ; ne serait-ce que pour voir sa réaction !
Le bonhomme s’avança lentement vers un vendeur de crêpes .Il en prit une de ses mains et la sentit , puis il demanda à la vendeuse le prix de la pièce.Cette dernière paraissait fâchée.Aussi, elle l’apostropha sèchement:
_ » Monsieur, n’y touchez pas ; les clients n’achètent pas les produits manipulés par mains des autres .
L’individu sourit et dit:
_ » pas de problèmes.Emballez-moi toutes vos crêpes, je les prends !
La vendeuse afficha un sourire trente six carats et s’empressa de donner le paquet à son interlocuteur et en ajoutant d’une voix mielleuse:
_ » Tenez monsieur et ne m’en veuillez pas pour mes mots de tout à l’heure .
L’homme enfourra sa main dans sa poche arrière ; il n’y trouva rien.Aussitôt, il se mit en devoir d’inspecter les autres poches .Puis, il se retourna derrière lui et sembla chercher quelqu’un de son regard .La vendeuse qui avait suivi tous les mouvements de son client, ne s’empêcha de dire:
_ » Monsieur , vous semblez mal à l’aise.Avez-vous perdu quelque chose ?
_ Oui, dit-il avec hâte, mon portefeuille…j’ai perdu mon portefeuille…
Puis, réalisant bien la situation:
_ Je crois qu’on m’a volé !
La vendeur ne savait quoi dire .Certes, son client lui faisait pitié , mais….
Soudain, une idée brilla dans sa tête.Elle ne manqua pas de la dévoiler à l’ex-propriétaire du portefeuille:
_ » Monsieur, je vous fais confiance; donnez-moi juste un petit acompte…quelque pièces me suffiront.
Ce dernier lui donna une pièce de 10 dirhams :
_ » Voilà ce qu’il me reste
La vendeuse le regarda et hésita à prendre la pièce .Au fait, elle était désorientée.
Aussitot, je décidai de prendre part à la discussion :
_ » Bonjour madame , dites-moi , combien ce monsieur vous doit ?
Le client me fixa d’un regard dur ; mais se détourna aussitôt et me dit:
_ » C’est gentil de votre part , monsieur; ne vous en faites pas je vais payer la dame .
_Ok, dis-je
Puis, j’allai partir, quand la vendeuse m’interpela:
_ » Hé, monsieur, ne partez pas .Ce client a perdu son portefeuille et il n’a pas de quoi payer
_ Je sais, lui répondis-je, je crois même que quelqu’un lui a vidé les poches!
_ Hein! sursauta l’intéressé et il sauta sur moi et m’attrapa par le col de ma chemise :
_ » C’est toi le voleur et tu oses te moquer de moi.
Beaucoup de badauds nous entourèrent .Aussitôt, on décida de nous emmener au poste de police le plus proche .La vendeuse de crêpes nous accompagna pour servir de témoin.
Arrivé sur les lieux, un inspecteur nous fit entrer dans un bureau ou se tenait un homme d’une quarantaine d’année et qui ne m’était pas inconnu.
Soudain, il s’approcha de moi et me dit:
_ » Mais c’est Si Tahar, en chair et en os ; l’homme qui fait toujours du bien aux gens .
Les autres me regardèrent avec étonnement et me lachèrent prise .
L’homme du portefeuille volé balbutia des mots et je compris qu’il voulait s’excuser .
L’inspecteur m’invita à m’asseoir et me dit:
_ » Que puis-je faire pour vous monsieur Tahar
Je lui montre du doigt « l’acheteur de crêpes :
_ » Cet homme là!
_ Quoi ? Sursauta ce dernier
_ Oui, dit tout simplement l’homme de la loi
Je repris:
_ On lui a volé son portefeuille
_ C’est facile .dites-moi seulement l’endroit et l’heure ou vous avez perdu votre bien !
Une fois de plus, je pris la parole et fit savoir à l’agent de police que le portefeuille a été volé tout près des vendeurs de boisson et des beignets, il y a de cela presque deux heures .
_ voilà une description qui va beaucoup nous aider .
Aussitot, il appela l’un des policiers en faction devant la porte et lui chuchota quelques mots dans son oreille .Puis , se retournant vers moi:
_ » Monsieur Tahar , votre ami aura son portefeuille dans moins d’un quart d’heure !A suivre………..
Sujet: Viva Sara! Viva Mathieu !
Mardi dernier, j’ai décidé de prendre le train pour Marrakech.j’avais l’intention de passer quelques jours chez ma soeur qui habite là-bas.
Le matin de bonne heure, accompagné de mon frère et ma mère, nous primes la direction de la gare.
Il était 9h 45 minutes, quand nous montions dans le train.Manque de pot, toutes les places étaient déjà prises .Aussi, nous nous étions installés le long du couloir.A un moment donné, j’aperçus un couple de touristes français.A première vue, ils avaient l’air sympa ; aussi une conversation s’engagea entre eux et moi.
Bientôt, je fis leur connaissance et eux la mienne ,et celle de ma mère .
Il s’agit de Sara et de Mathieu .Il viennent juste de se marier .Comme cadeau de noces , leurs amis leur ont donné assez d’argent pôur passer leur lune de miel au Maroc.Bien entendu , nos tourteraux ne se sont fait pas prier .Alors, le jour suivant , ils étaient à Tanger.De là, ils ont « atterri » à Rabat puis à Salé .
Là-bas, ils ont dégusté un bon couscous slaoui aux sept légumes.Moi, je n’ai pas manqué de leur faire savoir qu’ils avaient de la chance.Au fait , au Maroc on déguste généralement le couscous le vendredi; or, nos invités l’ont pris un lundi ; ce qui est pour le couple heureux une marque d’estime de la part de leur hôte.Arrivés à Casa , quelques places se sont libérées de leurs passagers .Alors, maman et Sara s’y sont installées.Quelques minutes après, un jeune homme a bien voulu me céder sa place .
Après, j’ai sorti mon appareil photo pour prendre des prises du couple .Croyrez-moi les amis on a du passer de bons et d’agréables moments.
Tout d’abord , Sara m’a donné son cahier journal et m’a prié de lui écrire un poème .Ce n’était pas facile de le faire .
Cependant, l’atmosphère qu’on vivait m’a donné de l’inspiration .Alors, j’ai écrit quelques vers .
Je vous donne juste le début:
Fille de Paris,
tu m’as ébloui
Après cela, Sara monta sur la banquette et entama un chant de l’opéra .Elle a une voix sublime qui rendrait jaloux un rossignol pour ne pas dire nos chanteurs.Ensuite, Mathieu a bien voulu nous jouer quelques aires avec une sorte de flûte magique.Pour terminer la diva Sara a chanté le poème que j’avais écrit dans son cahier journal.
Croyez-moi les potes Sara est une chanteuse qui a beaucoup de talent.En attendant c’est une élève studieuse qui poursuit ses études de chant et de danse dans un conservatoire de renommée.
Dans quatre ans, on aura une chanteuse unique en son genre .
Quelques minutes, Sara nous a fait goutter du pain et du fromage.
Au fait cette ambiance nous a donné faim et soif.
Pour cela , la diva de la chanson, nous a proposé un melon qu’on a dégusté .Je n’ai pas manqué de lui faire part que ce genre de fruit s’appelle Souihla .En français, ça veut dire « facilité »
On a beaucoup ri et on s’est amusé comme des fous.
Avant l’arrivée, on s’est échangé nos adresses e-mails entre nous pour garder le contact.
Je leur avais promis que je leur enverrai les photos d’ici deux ou trois jours.
Chose promise, chose due.En effet, elles sont déjà dans leur boites électroniques.
Tout en finissant cet article, j’ai une pensée pour mes deux nouveaux amis .Aussi, je leur souhaite une agréable visite, de très belle rencontres et un merveilleux retour à leur pays : la France.Les ami(e)s je suis passé par là pour vous dire que dans moins de trois heures je serai dans le train en partance pour Rabat. j’ y resterai au moins une quinzaine de jours .Aussi, je vais devoir m’absenter du forum pendant ce temps .Toutefois, je ferai juste des clins d’œil pour lire ce que vous pourrez écrire derrière mon dos(je plaisante )
Bon, je vous quitte tout en espérant vous revoir après mon retour .
En attendant, portez-vous bien, profitez de vos vacances et libérez-vous un peu de ce casse-pied de Houmidi.
Bye, les potes!
PS: cette photo n’est pas de moi; mais je vous promets de belles photos de la capitale ; de Casablanca , de Kénitra et même de Marrakech .
Je crois que je vais photographier toutes les gares où le train passera.Malika, les deux malotrus et moi
Hier, comme d’habitude, je suis allé à mon club préféré pour savourer un verre de jus d’orange. Généralement, j’y vais juste avant le crépuscule.
Comme ça, je fais ma prière avec les habitués de ces établissements.
Pour une fois, je n’avais rien à faire chez moi; alors, je suis arrivé vers 6 heures du soir. Bien entendu, le club paraissait aussi vide qu’une école après la sortie des élèves. Donc, j’ai décidé de faire un tour dans le boulevard, histoire de rencontrer quelqu’un de mes connaissances.
Contrairement au club, le boulevard est animé .Il y a du remue ménage .Croyez-moi les amis, ça crie de partout ; on dirait que nous sommes entrain de regarder un match de football.
Autour de moi, des couples de jeunes qui arpentent le boulevard, bras dessus, bras dessous .Au même moments, des groupes de jeunes filles avec des tenues loin d’être décentes entrain de rire ou de chanter ; comme quoi, elles sont heureuses de se retrouver au pays.
Quant aux cafés, ils sont pleins à craquer .On y entrant, une bouffée de fumée et des odeurs transpirantes de sueur vous étouffent sur le coup.
Alors, j’ai opté pour un jardin .Là, je me reposerais et je sentirais l’air frais des fleurs et la fraicheur des arbres.
Je ne vous cache pas que j’ai été déçu sur le coup. A peine arrivé, j’ai remarqué que tous les bancs étaient occupés. Même les pelouses semblaient envahies par des personnes qui n’avaient hésité à faire de cet espace vert un lit d’herbe!
Mais ce qui m’a choqué c’est de voir les ordures : papier, boites, sachets ainsi que les épluchures de fruits et de graines éparpillés partout.
A croire que ces visiteurs n’avaient pas remarqué la présences des poubelles accrochées à chaque extrémité du jardin !
J’ai vu avec amertume que le carrelage n’avait pas été épargné .la plupart des carreaux sont endommagés.
Si je vous qu’ils n’ont pas plus de trois mois à être posé sur le sol.
C’est vraiment désagréable de constater que nos jeunes enfants jouent avec des patins à roulettes au risque de blesser les passants ou de se blesser eux même.
A moment, je voulais traverser l’avenue; là c’est un autre problème. Des files de voitures qui ne respectent pas le code de la route et le droit des piétons. J’ai du attendre un bon quart d’heure pour le faire.
Aussitôt, j’ai pensé que le mieux est d’acheter un journal .Aussi, je me suis dirigé vers le premier kiosque sur mon chemin. En arrivant, j’ai remarqué que lui aussi ne manquait pas de monde. La plupart lisait les gros titres et les détails sous le regard inquisiteur du vendeur des journaux.
Donc, j’ai rebroussé chemin pour aller à la mosquée la plus proche. En effet, il y en a une près de la place des pigeons. En m’approchant, j’ai constaté qu’elle est encore fermée.
Un vieillard m’a fait savoir qu’elle ne serait ouverte que juste un quart d’heure avant l’appel de la prière. Je regardai ma montre : 7h 30minutes.
Presque une heure d’attente ; ça ne me disait rien. Aussi, j’ai opté pour la marche quoique celle -ci paraissait impossible du fait de l’encombrement des gens.
Toutefois, j’ai emprunté des ruelles dans le but d’éviter d’être piétiné; mais en courant le risque d’être agressé par des « arnaqueur » ou des vagabonds.
Soudain, j’entendis un cri de détresse derrière mon dos. Je me retournai: une fille poursuivie par deux méchants individus. Elle s’approcha de moi et me dit:
_ » S’il vous plait aidez-moi; ces deux veulent me faire du mal.
Je dévisageai les deux inconnus: ils sont costauds et leurs gueules n’étaient pas loin d’évoquer qu’ils avaient récemment séjourné dans la prison .Devant telle situation, tout homme a deux choix: ne pas se mêler des affaires de son prochain ou bien prendre ses jambes à son coup. C’était difficile de choisir ; je crois aucun des choix ne m’a plu.
Alors, j’ai pris la main de la fille et en la serrant assez fort je lui ai dit:
_ » Malika, qu’est-ce que tu fais par là; on te cherche partout
Puis:_
_ Allez, viens ; ne les faisons pas attendre!
Tout d’abord, « Malika » m’avait regardé d’un air surpris. Aussitôt, elle réalisa que j’étais entrain de lui venir en aide. Alors, elle m’embrassa tout en m’entourant de ses bras :
_ » Ah, c’est mon oncle Larbi ; quelle joie de te revoir à nouveau parmi nous.
Dis-moi, t’es arrivé quand de Fès ?
Je jouai la comédie:
_Depuis deux heurs seulement
Pendant ce temps, les deux malotrus se regardaient en se demandant s’ils n’étaient pas entrain de visionner un feuilleton égyptien. Finalement, ils se déguisèrent en courant d’air ou tout simplement à la quête d’autres victimes.
La jeune fille m’accompagna quelques centaines de mètres sans piper mot .Au fait je lui tenais toujours la main. Soudain, je lâchai prise sa main. Celle-ci rétorqua:
_ » Excusez-moi de vous avoir dérangé; je crois que je vais partir chez moi.
J’optai pour son idée:
_ » Oui, et sans tarder; d’autres malfaiteurs referons le même manège avec toi.
_Vous avez raison, monsieur. Puis de nouveau, elle me serra la main .Avant de partir, elle me dit:
_ » Au fait, je m’appelle Malika .C’est une coïncidence n’est-ce pas ?
_Peut-être, ai-je répondu; seulement moi je ne m’appelle pas Larbi
_Dommage, lâcha-t-elle en me quittant
Sur ce, je suis retourné à mon club .En arrivant, j’ai constaté qu’on venait à peine de terminer la prière d »elmagrib »; quant à mon ami, il est parti après m’avoir attendu presque une heure.
Quand même, j’ai bu un jus d’orange …à votre santé, à celle de mon ami…Et à celle de MalikaFin de l’histoire.
PS: cette histoire est réelle à 99% ; vous devez bien convenir que je ne vous révèlerai pas le nom de la fille.
Aussi toute ressemblance avec la fille ne serait qu’un honneur pour moi.Vous avez sûrement constaté que certaines personnes aveugles s’adonnent au commerce. Certes ça leur rapporte peu, mais c’est une occupation qui leur vaut notre respect et notre soutien. En effet, ces personnes n’osent demander la charité .Aussi, ils préfèrent vendre des mouchoirs et des chewing-gums plutôt que tendre la main, ou tout simplement dans l’attente que quelqu’un leur donne à manger et à boire.
A Oujda, j’ai remarqué une jeune fille qui venait de temps en temps à la place des pigeons pour vendre des « Kleenex » .Elle s’asseyait sur un banc et mettait ses mouchoirs sur ses genoux ; puis, elle attendait gentiment un éventuel client ou un passant généreux.
Bien entendu, la plupart des gens passaient devant elle sans s’apercevoir de sa présence.
Mai, ceux qui la connaissaient, ne manquaient pas de la saluer, lui donner une pièce et prendre un paquet de mouchoir.
Moi aussi, j’étais parmi ceux qui l’ont remarqué. Au début, je me suis dit c’était une sorte de mendicité .Alors, je ne lui avais pas donné d’importance. Quelques semaines après, cette fille était toujours là; toujours souriante et aimable avec les passants. Je crois que j’ai commencé à l’admirer.
Cette fille n’avait rien d’une mendiante. Comme vous devez le savoir les mendiants changent vite d’endroits ; parce qu’ils sont toujours à la quête d’éventuels « pigeons » pour leur soutirer un peu de leur argent.
Cette fille là ne demandait rien. Elle était presque immobile. On dirait la statue de la liberté .Elle avait une beauté magnifique. Son visage était aussi clair que la lune à son quatorzième jour. Même cachés derrière les lunettes ses yeux avaient un regard fascinant. Elle était tellement charmante que je ne me lassais pas de la regarder !
Vous imaginez bien que je l’avais approchée pour vous la décrire!
Je suis resté un quart d’heure à la contempler .Aussitôt, je me suis dit :
_ » Chaque jour, je vais lui en acheter un mouchoir ! »
Ainsi, dès le lendemain, je suis passé devant elle. J’ai pris un paquet de mouchoir. Puis, je lui ai donné une pièce de deux dirhams .Elle l’a mise dans sa poche tout en murmurant un merci étouffé .
Le second jour, j’ai repassé devant elle. J’ai pris un autre paquet de mouchoir .Cette fois, je lui ai donné deux pièces d’un dirham chacune. Elle m’a de nouveau remercié. Cependant, ce qui m’avait assez étonné , elle ne s’était pas aperçu que je lui avais donné le double du prix du paquet de mouchoir .En réalité, elle devait s’en rendre compte .
Pourtant, rien ne se passa durant une quinzaine de jours.
Un jour , j’en fis part de cela à mon vieil ami. Ce dernier me dit :
_ » Tu sais Houmidi, cette fille est aveugle; c’est normal qu’elle ne puisse différencier entre les pièces.
_ Mais, dis-je, si c’est le cas la prochaine fois je lui donnerai une fausse pièce identique à notre dirham.
_ Tu verras, conclut–il, elle ne s’apercevra de rien !
Le lendemain, je lui donnai une pièce truquée; puis je pris le paquet de mouchoir et me précipitai pour ne pas éveiller ses soupçons.
Soudain, elle m’interpela:
_ » Hé monsieur, je crois que vous vous êtes trompé de monnaie.
Et de me montrer la pièce:
_ » Cette pièce m’est totalement inconnue !
Je m’approchai d’elle :
_ » Vous avez raison ,belle demoiselle; mais dites-moi avez -vous le don d’identifier les autres pièces ou seulement celles qui sont fausses ?
Elle sursauta:
_ » Comment cela, monsieur, je n’ai pas bien compris où vous voulez en venir!
_A rien, adorable fille des ténèbres ; mais….
_Mais, quoi ?
J’hésitai un moment; puis je me lançai:
_ » En réalité, cela fait plus de vingt fois que je vous donnais le double du prix du paquet de mouchoir…
_ » Ah, m’interrompit-elle.
Et elle se mit à sourire avant de répondre:
_Je croyais que vous le saviez
_ Savoir quoi ?
_Que vous me donniez plus du prix qu’il m’en faut
_Et vous ?
_Je croyais que vous étiez un homme généreux !
_Mais je le suis
_Ah, bon!
Après un bref silence:
_ » Vous savez: certaines personnes me donnent cinq dirhams pour un paquet de chewing-gum qui vaut juste un dirham; que diriez-vous pour ceux qui m’en donnent vingt et cinquante ?
Je restai bouche bée .Alors, elle reprit :
_ » Mais savez-vous monsieur que je vous admire!
Cela ne fit que m’étonner:
_ Hein!
_ Ben oui, vous au moins, vous ne m’avez jamais fait d’avances !
_Comment cela, l’apostrophai-je
Elle regarda autour d’elle comme si elle voyait. Puis elle secoua sa tête et me dit:
_ La plupart des gens ne sont généreux que pour assouvir leur plus bas instinct.
A présent, j’ai compris où elle en voulait en venir:
_ » Les gens qui vous donnent beaucoup d’argent vous font des avances , n’est-ce pas?
Elle hocha sa tête.
Je repris:
_ » Mais, vous devrez changer de place, belle demoiselle !
_ Vous croyez monsieur que changer d’endroit arrangera ma situation.
Et d’ajouter:
_ » Ces individus sont partout et je ne suis pas leur seule cible. Vous savez, il y a les orphelins, les gosses, les mères divorcées…
Voilà les proies qu’il faut protéger.
Aussitôt, je lui tendis un billet de cent dirhams:
_ » Tenez, lui dis-je, et que Dieu vous vienne en aide
C’était la dernière fois que je l’ai vue.
L’homme qui disait toujours : non
J’étais dans un café avec mon vieil ami quand il me dit aussitôt:
_ »Sais-tu, Houmidi, dans le temps j’étais un beau gosse ? »
Bien entendu, il parlait de sa jeunesse.
Je le contemplai un instant : son visage était ridé et ses mains ne cessaient de trembler. Cependant, ils ne cachaient pas qu’une trentaine d’années auparavant, ils avaient séduit beaucoup de filles !
Comme je devais lui répondre, je fis l’innocent:
_ » C’est vrai !
Mon ami secoua sa tête qui jadis en pendaient des cheveux jusqu’au cou ; puis en se massant sa calvitie me dit :
_ » Tu ne me crois pas, hein !
_Pas du tout, rétorquai-je; mais tu sais, quand on est jeune, on fait beaucoup de folies.
_ Ah, dit-il, justement je vais te raconter une que j’ai ratée .
Et d’ajouter:
_ Tu me diras ce que tu en penses après
_ OK, conclus-je.C’est alors que mon valeureux ami me raconta cette histoire :
J’avais l’âge de vingt ans ou un peu plus quand je décidai de partir à l’étranger. Pour être précis, en Belgique où habitait ma sœur ainée.
D’ailleurs, c’est elle qui m’avait invité en me payant mon billet aller et retour vers ce pays.
Donc, en arrivant là-bas, j’ai été très impressionné; surtout par la beauté des filles.
Oh, mon Dieu, elles sont tellement blondes avec leurs yeux verts ou bleus que j’ai l’impression d’être devant une fée.
Ma sœur qui a du le remarquer dès mon arrivée, me proposa ce même jour d’aller chez sa voisine lui donner un coup de main.
Tu sais, Houmidi, j’étais si séduisant que si une fille me voyait, elle restait bouche bée à me regarder .Malheureusement, moi, j’étais quelqu’un de timide qui rougissait au moindre regard ou au premier mot lancé.
Donc, je demandai à ma sœur quel genre de service je pourrais rendre à sa voisine.
Elle me sourit ; puis me dit:
_ » N’aie pas peur frangin, elle ne va pas te manger.
Ensuite, devenue sérieuse, elle me dit qu’elle voulait quelqu’un pour lui accrocher des rideaux qu’elle avait lavés la veille.
Comme, j’avais une grande taille, ma frangine pensait que je pourrais faire ce petit boulot en un clin d’œil .Au fait, ma sœur lui avait envoyé une échelle ambulante.
Pour te dire!
Alors, j’ai sonné chez la voisine. Celle -ci m’a vite ouvert la porte ; comme si elle était là à m’attendre depuis pas mal de temps.je regardai sa blondeur et je devins aussi rouge qu’une tomate quand elle me dit:
_ » Wow, quelle taille ! Quelle corpulence !
Elle m’invita ensuite à entrer dans un superbe living bien meublé.
Après quoi, elle me montra un siège :
_ » Asseyez-vous , je reviens dans un petit moment «
Elle disparut de ma vue quelques minutes. Moi je profitai pour contempler les alentours.
Tu sais Houmidi, c’est tout propre, tout arrangé et tout meublé !
J’étais dans ma contemplation quand mon hôtesse refit surface .Elle tenait à la main deux coupes de champagne:
_ » Vous buvez bien un verre avec moi ?
_ Non merci, je ne bois pas, répondis-je tout en baissant mon regard vers le bas.
Elle hésita un moment ; puis elle dit:
_ » Comme vous voudrez.
Elle alla déposer les deux verres sur le comptoir .Ensuite , elle revint et s’assit à côté de moi.
Quelques instant après, elle prit un paquet de cigarettes qu’elle me tendit :
_ » Cigarette, dit elle , croyant que cette fois je n’allais pas refuser son offre
Une seconde fois, je la rejette :
_ » Excusez-moi, je ne fume pas «
Elle remit le paquet dans sa poche et me fit savoir qu’après tout la cigarette ne serait pas une bonne chose pour commencer. Aussi, elle se dirigea vers une mini-chaîne qu’elle alluma .Bientôt, on entendit la voix de Julio clamer sa Manuella .
_ » Et si on dansait, invita-t-elle de nouveau
Tu sais Houmidi, je n’ai jamais dansé de ma vie .Je n’osais le lui dire .Alors, tout simplement, je déclinai l’invitation :
_ » Non merci, je ne danse pas !
Cette fois, la demoiselle était sur le point de se fâcher. Toutefois, elle me sourit tout en essayant d’être gentille et aimable avec moi.
Soudain, elle regarda la grande horloge :
_ » Ah, dit elle, il est midi ; je crois que nos ventres crient famine .
Puis, me regardant en face:
_ » Que diriez-vous d’un plat succulent de paella aux crevettes .Je l’ai spécialement préparé pour vous.
Tu sais Houmidi, j’ai horreur des crevettes. Alors c’était normal que je refusais son repas .Elle allait s’exploser de colère, quand tout à coup ses yeux s’illuminèrent de joie ou de malice; je ne sais plus.
Puis, elle s’approcha de moi et m’enlaça de l’un de ses deux bras .Ensuite, elle me dit :
_ » Excuse-moi, mon chéri, je n’ai pas été assez polie avec toi. Au fait, tu veux bien qu’on se tutoie?
je hochai ma tête pour ne pas dire non.
_ » C’est bien, ajouta-t-elle.
Puis, elle approcha ses lèvres des miennes pour m’embrasser :
_ » Voilà un gros bisou pour toi .
Au moment où elle allait le faire, je me levai presto et je criai:
_ » Non merci, je ne veux pas !
Elle ne dit rien .Aussitôt, elle se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit .Tout en me montrant la sortie, elle dit:
_ »Toi: tu ne bois pas, tu ne fumes pas, tu ne danses pas , tu ne manges; tu n’embrasses pas .
Dis-moi qu’est ce que tu peux bien faire ?
Moi, en bon samaritain, je lui répondis:
_ » Accrocher les rideaux, si vous voulez!
Je n’eus qu’une seule réponse qui résonne toujours dans ma tête:
_ » Dégage et fous le camp et ne reviens jamais par là !
Puis, elle claqua la porte derrière mon dos.
Pas la peine de te dire mon cher Houmidi que j’étais la risée de la famille pendant un certain temps. »Quand mon vieil ami termina son récit, je le regardai un moment .Aussitôt, je me mis à rire .Du coup, il partagea mon fou rire et ne s’empêcha d’ajouter :
Ah! Si on me donnait l’occasion de revenir à cette époque, je ferais des malheurs !
Le comble est qu’il en a fait; puisqu’il a fait d’une personne une malheureuse.Fin de l’histoire




