Chronique : le bon et le méchant
Forums › OujdaCity › Café OujdaCity › Chronique : le bon et le méchant
- Ce sujet est vide.
-
AuteurMessages
-
novembre 10, 2010 à 9:29 #206678houmidi59Participant
C’est fou que les les gens oublient vite quand vous leur faites du bien ; mais ils se rappellent aussitôt le mal causé par vous et ils ne cesseront de vous le répéter ….Je crois qu’ils en garderont pour vous une rancune jusqu’à leur mort.
Comme quoi , l’être humain a quelque part dans son fort intérieur une racine de mal qui peut jaillir à tout moment de sa vie.
Je vais vous raconter une histoire avec un cousin que j’ai hébergé un certain temps chez moi .En fin de compte , je suis devenu son pire ennemi
Il y avait plusieurs années de cela.J’étais encore célibataire .En fait , je venais de débuter dans l’enseignement.Pour ceux de ma génération, en ces temps là , le salaire d’un instituteur ne dépassait pas 1500 dirhams.Cependant, on pouvait vivre à son aise et même faire quelques économies pour acheter le mouton de l’Aïd, passer ses vacances loin de la belle -mère , acheter une Renault quatre , ou tout simplement les garder « au chaud » ou au « frais » à la banque dans l’attente de profiter d’une parcelle de terre pour en faire son logis.
Donc, j’habitais en ville dans un appartement que j’ai loué à 300 dirhams le mois.Au début, j’ai mené une vie de solitaire.Je mangeais et dormais seul et j’avais pour compagnon mon magnétophone à piles et mes romans policiers (le masque).
Des amis me rendaient visites des fois chez moi .On passait de bons moments à discuter ;puis je leur servais du thé ou du café avec des biscuits .Quand , ils venaient après le coucher du soleil, ils avaient droit à un dîner que j’achetais chez le gargotier du coin .Bien entendu, mes amis le trouvaient (pas le restaurateur) succulent et je crois que c’est pour cela qu’ils me rendaient plusieurs fois visite par semaine
Une année est passée comme cela .Je me suis rendu compte qu’il fallait changer de mode de vie.D’abord par trouver un colocataire digne de confiance; ensuite acheter un poste de télé en couleur ; puis penser à faire moi même la cuisine .Par chance, un collègue à moi me suggéra de venir s’installer chez lui et de partager le loyer en ne payant que la modique somme de deux cents dirhams .Il me proposa une chambre très espacée et bien éclairée avec deux vues: une sur l’avenue et l’autre sur la cour.Ainsi c’était assez facile pour moi de me mettre au courant sur le champ…Non, je plaisante ! Donc, j’ai déménagé chez mon nouvel ami en emportant toutes mes affaires .Pour ne rien vous cacher , la demeure était splendide et ravissante .Mon collègue l’avait bien équipée .On peut dire qu’il ne manquait de rien ….sauf peut-être bien d’une épouse.
Un jour , je le lui ai dit .Il m’a répondu qu’il avait beaucoup de crédits à régler et que la question du mariage ne serait pas envisageable avant une dizaine d’années.Cela m’arrangeait bien , puisque moi aussi je tenais encore à mon statut de célibat .Aussi, je n’avais quitté cette demeure qu’après cinq ans durant lesquels j’ai économisé beaucoup d’argent
Puis de nouveau j’ai loué un trois pièces et je l’ai meublé .Il me restait assez d’argent pour penser au mariage .En effet, j’ai trouvé la fille à qui je devais remettre ma bague de fiançailles tout en lui promettant qu’elle serait à mes côtés dans moins d’un an .
Jusque là, tout allait bien.Un jour, j’étais dans un café entrain de siroter un thé à la menthe quand quelqu’un me tapota l’épaule.C’était mon cousin Abdelhafid .J’étais surpris et étonné de le voir dans ces lieux.Comme je le connaissais ,il habitait à la campagne et encore à des milliers de kilomètres de chez moi .
Après les salamalecs et les comment-vas-tu toi et la famille, je l’ai emmené chez moi.
La vérité mon cousin ne semblait pas être dans son assiette .Quand je lui avais demandé ce qu’il n’allait pas chez lui, il avait pleuré comme un enfant .Après, il m’avait tout raconté : sa mésaventure avec son père qui l’avait chassé comme un chien .Le pauvre avait dû quitter la demeure familiale après plusieurs disputes avec le paternel à cause de la belle -mère qui s’était installée après la mort de sa mère.
Mon cousin m’avait dit qu’il était à chaque fois insulté et battu et enfin de compte on décida de le jeter à la rue.
Il ne savait ou aller .Alors, il s’est souvenu qu’il avait un cousin quelque part (à savoir moi) dans les environs de Taourirt .Alors, il vola le poste de radio de son père et le vendit à un brocanteur pour une bouchée de pain ; mais cela était suffisant pour payer le prix du voyage.
Il resta plusieurs mois chez moi logé et nourri ; je lui donnais même l’argent de poche pour aller au café et des fois au cinéma.
Il se servait de ma moto pour se déplacer en ville.Pourtant, un jour , il heurta un vieillard .Aussitôt , il fut emmené au poste de police pour homicide volontaire; quant au sexagénaire , il fut conduit d’urgence à l’hôpital suite à une fracture du bassin , et un nombre indéfini d’écorchures
Pour le faire relâcher (mon cousin ,bien sûr ) , j’ai
essayé de trouver un arrangement à l’amiable avec la famille de l’Ancêtre; un arrangement qui m’a valu le tiers de mes économies.Bien entendu, arrivés à la maison, je me suis explosé de colère contre mon cousin .Ce dernier s’est contenté de baisser sa tête sans piper mot.J’ai aussi pris certaines mesures : la plus importante lui interdire de se servir de ma moto
Alors, les amis , le cousin a vite changé de comportements envers moi.Il se fâchait à la moindre des choses et quelques fois , il ne me parlait pas durant toute la journée.Il lui arrivait même de se plaindre de moi aux autres .Comme , il tissait des mensonges sur mon compte, beaucoup de mes amis ont rompu avec moi .
Enfin de compte , j’étais devenu son pire ennemi et il le clamait haut à tout le monde.
Il ne me restait plus qu’à changer la serrure de la porte et me débarrasser une fois pour touter de lui.En effet, un jour , il disparut sans laisser de traces
Plusieurs mois après , j’ai eu de ses nouvelles : on venait de l’inculper pour escroquerie dans une autre ville ou habitait justement un de mes oncles
Je termine par cette citation sur la méchanceté qui est la vertu de beaucoup de gens comme mon cousinLa méchanceté est de tous les esprits le plus facile.Rien n’est si aisé que d’apercevoir un ridicule ou un vice et de s’en moquer : il faut des qualités supérieures pour comprendre le génie et la vertu
novembre 11, 2010 à 3:46 #278432touria016MembreMerci, à toi, cher professeur, d’avoir prit la peine de partager cette histoire avec nous. C’est toujours un plaisir de te lire, quand j’ai le temps… 😕
Que dire, mise à par que la dernière phrase résume très bien le contexte de l’histoire. Je pense que la meilleure façon de se « consoler » de l’ingratitude de certain(e)s, c’est tout simplement de prendr edu recul par rapport à la personne en question. En général, si l’excès de gentillesse finit par rendre certains ingrat, son vide, finit très souvent, par leur rappeler leur ingratitude. PDT_Armataz_02_02
novembre 11, 2010 à 6:37 #278433Clair de LuneMembrema dir khir ma i tra bass
c’est dommage pour lui, il a perdu une bonne compagnie -
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.