De la thanatologie entre les crédos, les moyens et les libertés.

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    DR IDRISSI MY AHMED
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    UNE OPINION QUI RESTE SUJETTE A PLUS DE RÉFLEXION

    De la thanatologie entre les crédos les moyens et les libertés.

    HENRI A DIT A LA LECTURE D UN ARTICLE CECI :

    « A titre personnel, je suis totalement opposé à l’euthanasie. Je suis aussi hostile à l’acharnement thérapeutique. »Mourir dans la dignité », c’est mourir sans souffrance et accompagné de ses proches. Le Pape Jean XXIII l’avait bien expliqué en son temps. Les traitements palliatifs peuvent éventuellement raccourcir la vie et ce n’est pas grave. Ce n’est pas le but recherché. »

    DR IDRISSI MY AHMED A RÉPONDU:

    « Tu sais Henri, que nous partageons la même approche. Je suis heureux que tu penses comme ça ! »
    HENRI A REPRIS AINSI :
    « Docteur, Vous m’en voyez ravi. Mais je me doutais que nous avions le même avis sur l’euthanasie. Amitiés. Henri »
    VOICI UNE RÉPONSE DU DR IDRISSI

    « Ce n’est pas la première fois que nous sommes d’accord sur une chose, Henri ! C’est souvent ainsi, il me semble.
    Les visions, les approximations, dépendent des pays, des moyens des concepts, des religions, des lois, de la médecine et des moyens dont elle dispose avec des différences d’approche et de décisions entre les pays où nous sommes.

    Cette opinion échappe un peu à la médecine.

    Et pourtant seuls les médecins, leurs compétences leur assurance, leurs moyens ont une réponse et une indication objective sur la fin de vie. ‘’Médicalement’’ parlant ! Encore et autant que le terme ‘’médicale’’ apporte comme charge d’espoir, de guérison et de santé, de vie et non de…‘’solution finale’’ !

    Le  » terme » de la vie, la fin de vie est une notion philosophique, religieuse, mystique…et plus encore que je ne saurai dire ! Elle est dans tout un autre monde, inconnu de nous qui s’impose à nous sans réponse totalement convaincante…Si ce n’est par le secours de la foi…Pour certains, du moins ! Guère persuasive pour les autres ! La Foi étant un espoir, investi face au Néant. Une assurance des croyants, toutes convictions et formules confondues, mais qui n’est pas partagée de tous …

    La fin de vie, le choix de celle-ci, est une notion pleine de responsabilité, plus que celle qui consiste à donner la vie, ( comme instrument seulement) à procréer …A donner la vie,  » naturellement » instinctivement, comme n’importe quel être, végétal, animal ou plus proche et instinctif mammifère !

    Nous donnons ce que nous ne savons pas faire…Comment oser le soustraire ? C’est ma grande question ?
    Or la souffrance, les difficultés, les limites physiques et les douleurs, insupportables et l’angoisse consécutive, la déprime qui va avec et sans solutions médicale  »laissent réfléchir  »sur tous les droits et privilèges de l’individu et de l’entourage, socio-médico-familial.

    J’allais écrire que les souffrances et les infirmités  »laissent frémir  » !

    Cela revient à dire que la décision de fin de vie, du choix d’eu-thana-sie, ‘’de bonne et heureuse mort’’, est toute cruelle. Et que pire, elle n’est même pas personnelle.

    Cruellement, doublement ! Avec ou sans espoir d’une vie meilleure, ailleurs, autrement, d’une résurrection, d’un jugement, d’une sanction ou d’une récompense… Éternelles.

    L’intéressé demande à autrui d’accepter et de l’aider à l’achever. C’est-à-dire de s’impliquer. Voire, dans certaines juridictions, de collaborer en le tuant, à perpétrer un crime interdit. Ou simplement, humainement à intervenir pour cesser ses souffrances…Mais aussi de partager ses convictions que ce n’est pas un crime, mais loin de là, un devoir humanitaire, de bienséance, de confort dans la mort, un geste de solidarité, une expression publique de simple pitié. Parce ce que le sort en est jeté et que c’est fini pour cet être dont il ne reste plus rien de récupérable ni d’espoir de guérison ! Alors que c’est cet être, cette personne, qui est en train de souffrir et de vouloir partir. Cette double option-opinion, n’est pas facile à concorder.

    Dans ces conditions, celles de l’être qui souffre et de la ‘’médecine-finale’’, qui peut abréger ses souffrances, le soulager ou le liquider, trivialement parlant, on n’est pas dans l’objectivité cartésienne scientifique, ni la plus  » vraie  ». Objectivité, droit, permissivité, souffrance et vie, des faits et des notions, qui restent du domaine de l’Existence et de La Création. Notions hautement philosophiques et mystiques où la ‘’Raison’’ fait des courts-circuits dans un labyrinthe, sans s’en sortir !

    Le ‘’choix’’ de sa fin de vie, quasiment proche de celui du suicide, mais qui ne l’est pas, douleurs invincibles et anéantissement du corps obligent, est un domaine qui n’est pas strictement personnel…On le veut bien car les droits de l’homme se sont si fortement développés depuis 50 ans, que tout devient sinon permissif ou libertaire évidement toujours discutable ! Cette notion de ‘’choix’’ intime, ce droit de l’individu à décider de son sort, sont du domaine de l’ego de la personne qui souffre…Sauf que sa souffrance fait souffrir les autres. Et le dépit s’installe ! D’où le partenariat solidaire qui nait entre le mourant et son entourage médico-familial

    Autrement, ces notions sont du domaine particulier, des convictions propres à chacun, mais, spécifiquement à l’intérieur de la communauté ou du pays où il vit… Et là dans ce milieu, électivement sur ce lit et avec les moyens divers, à l’intérieur desquels cette personne souffre, en continuant de faire battre son cœur et de respirer…Contre vents et marées ! Avec ou sans appareillages médicaux.

    Et dans ces instances de faillite de la personne, continuer de vivre en imperfection ou solder le compte, dépend de la force de ses croyances, de son credo et de sa force de persuasion, telles qu’il les cultivées et consolidées durant sa vie, pour envisager la mort et l’après-vie, au moment venu de sa mort. Comme si les décisions et les certitudes se préparaient et se prenaient à l’avance !

    Mais, quelles que soient nos proximités, peut-on, doit-on ‘’choisir’’ sa mort pour un autre, sa disparition, La Mort ? Et dans quelles conditions le dépit et les souffrances partagées donnent-elles ‘’le droit de choisir’’ et de décider à la place du Malade ? La sym-pathie, ‘’la douleur partagée’’, est-elle un droit d’ingérence dans la vie des proches ? Entre le mourant et les siens, CE reste et les autres, ses vestiges physiques, ses restes sans espoirs, sa famille et ses désespoirs, les siens et sa fin. Questions inéluctables aux réponses contradictoires mais toutes deux inconsolables !

    Regarde déjà HENRI, comment on souffre, médias obligent, même de loin, pour toutes ces populations ! Qui victimes des intempéries, des guerres civiles, qui victimes des exclusions et des apartheids, qui face à toutes ces formes d’anéantissement, d’asservissement ou d’humiliation ? Rien ne nous laisse indifférents quant aux souffrances humaines, qui plus est à son anéantissement !

    Merci de me lire.

    Kénitra, le 11 mars 2012,
    Dr Idrissi My Ahmed,

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