Jelloul et les loups

[houmidi59]

Jelloul est très malade.Son état de santé s’agrave de jour en jour .Ses médecins croient que ses chances de guérison sont aussi minces que la pelure d’un oignon.Son seul espoir, peut-être, c’est de subir une opération assez coûteuse à l’étranger .
Jelloul,comme vous commencez à le connaître , n’est lié ni à l’argent ni à la célèbrité .Certes, on le connait pour quelqu’un qui a de la suite dans les idées et qui fait tout pour mener une belle vie avec sa famille.
Quant à l’argent, pour lui ce n’est qu’un moyen pour réaliser ses propres idées.D’ailleurs, Jelloul n’a jamais pensé à économiser le moindre sou ; ni même à regretter aucune dépense ,soit-elle futile ?
Ses visiteurs sont rares ; quant à sa famille, à part son cousin Kebbour , aucun n’est venu, ne serait -ce que le voir pour la dernière fois ?
Cependant , Jelloul connait bien sa famille :ce sont tous des hypocrites et des cupides .
Ah, s’il était riche , ils seraient tous là à l’entourer , lui dire des mots réconfortants , prendre soin de lui, être gentil avec lui , et enfin veiller à son état de santé……Enfin, veiller à ce que sa mort ne tarde pas trop .
Malheureusement, ils ne sont pas là et ne seront jamais à son chevet.D’ailleurs que feraient-ils d’un pauvre type comme lui ?
A moins que……….
Jelloul pense beaucoup à cela.Enfin, il finit par sourire et dit à kebbour:
_ » Cher cousin, je crois qu’on aura de la visite , et pas pour longtemps. Bientôt, la famille sera au complet parmi nous ; et cela; grace à toi et à moi

A suivre

[houmidi59]

Le cousin le regarde étonné.Aussi, Jelloul lui explique son plan et les démarches à faire pour le mener à bien.
En fin de compte, Kebbour trouve l’astuce magnifique quoiqu’elle est un peu audacieuse et invraisemblable .Ainsi, il accepte avec joie d’aider le malade.
Le lendemain matin, Kebbour part à la recherche de la famille.En suivant les instructions de Jelloul , il commence par l’oncle Bouziane .Ce « gars » ,non seulement il est le plus grand cupide, mais aussi il a toujours le dernier mot avec les autres membres de la famille.
Cependant, lui même a la trouille devant sa « mégère » .D’ailleurs, il est manipulé par elle comme un ballon entre les pieds de Ronaldiho.(si ce joueur ne vous plait pas , vous êtes libre de mettre un autre qui vous convient).
Pour cela, il ne lui cache rien de ce qui se passe .Ainsi, le choix de Jelloul n’était pas fait au hasard.
Kebbour va le voir dans son atelier où il ne travaille que la matinée.Il le trouve entrain de casser la croûte de dix heures :un verre de thé de la veille et « trois » biscuits » .
Comme le visiteur l’a surpris, il avale aussitôt le contenu du verre d’un trait, et dissimule les gâteau dans sa poche .
Rassuré, il se retourne vers Kebbour et le salue:
_ » Bonjour, mon neveu;quel bon vent t’amène! »
L’interpelé lui répond que c’est plutôt le contraire qui l’a fait venir jusqu’à ici.
Puis, il le met au courant de l’état de santé de Jelloul et finit par conclure:
_ » Le pauvre est très mal en point et je ne pense pas qu’il profitera de son « lot » . »
Surpris, Bouziane s’exclame :
_ » Quel lot ?Je connais très bien Jelloul et sa vie de chien .Que veux -tu dire par lot ? »
Kebbour n’attend que la réaction du menuisier pour vider son sac.Il le met donc au parfum des derniers événements :avant de tomber malade, Jelloul a « heurté » le gros lot .Oui, il a gagné à la loterie nationale près de deux cents millions de centimes.
Cependant, il n’a pas retiré ses gains .Tout simplement, il y a un pépin!

A suivre…..

[houmidi59]

En effet, Jelloul ne peut avoir les deux cents briques que s’il paie un créancier la somme d’un million de centimes .A vrai dire, ce dernier détient la maison du cousin en gage .Or le bulletin qui permet de retirer le gain est dans la demeure .
Heureusement que le créancier n’est au courant de rien :il a fermé la porte sans toucher à rien.
Jelloul est actuellement à l’hôpital ; quant à sa femme et ses enfants , ils sont chez Kebbour.
Le cousin finit son compte rendu par prier Bouziane d’agir vite, car il est son dernier espoir .Bien entendu, il dit au « massacreur de bois » (1) qu’il a toutes les chances d’avoir une grande partie du gâteau .De toute évidence , après son geste , il héritera ; et puis, Jelloul a de son côtés toutes chances de passer de « vie à trépas ».
Bouziane est très content dans dans son fort intérieur , mais il fait semblant de verser quelques larmes , et même il a fait fait tomber le marteau sur ses pieds , ce qui lui a valu un cri qui va très bien avec sa détresse .
Kebbour le quitte et va voir les autres .
Tandis que « le raboteur « (2) court annoncer la nouvelle à sa « moitié  » , Kebbour arrive chez les cousins germains .Après leur avoir donné des nouvelles du malade , il les met au courant de son gain à la loterie ,sans leur parler de l’hypothèque de la maison .Cependant, il les met en garde contre l’oncle Bouziane :
_ » Ecoutez-moi bien, dit -il, je crois que l’oncle veut l’héritage à lui tout seul .Il m’a dit qu’il fera tout pour amadouer notre cousin . »
Et d’ajouter:_ » D’ailleurs, on va le surveiller de près ,et vous allez juger par vous même. »
Ainsi la mission confiée à Kebbour est accomplie , et avec succès.
Aussi, ce dernier retourne vite à l’hôpital et raconte à Jelloul les événement dont vous êtes au courant .Ce dernier , après un long soupir , ne peut s’empêcher de sourire :
_ » A présent, dit-il, va appeler le médecin ! Je crois qu’il est préfèrable d’attendre les loups chez toi . »
Kebbour hoche la tête :_ » Tu as raison .Comme je leur ai donné mon adresse , demain, ils seront tous là-bas. »

(1) : pour éviter la répétition du mot menuisier
(2) idem

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