TANGO POUR UN AVATAR
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avril 23, 2018 à 8:36 #354432DR IDRISSI MY AHMEDParticipant
TANGO POUR UN AVATAR
Un ange et sa lyre, aux plumes qui riment,
Du haut des nuages sourit aux éléments.
Je veux acheter cette fresque sublime,
Œuvre divine, destinée aux seuls rois !Tableau vivant, qui parle et qui aime,
Qui chante et qui danse en riant.
Mais je n’ai ni force ni voix ni argent,
Pour te ravir et dire au régent
Harbach, sir bhalek, va-t-en !Sans voix, qui puis-je élire comme sultan ?
Mon luth s’est éteint et mon violon
A cassé ses cordes depuis longtemps.
Mon corps étique et ma flûte livide
Ont perdu leur souffle d’antan.Et le chef d’orchestre, rendu fou
Est parti comme un dément,
S’il ne se pend dans le fracas
De tes sillons en se lamentant.Chœur de déesse aux charmes ardents
Ta jeunesse brille, Circée, de belles dents.
Tu changes en pourceaux les hommes
Qui te désirent et t’admirent,
Et en sirènes, les reines et leurs démons !Tes joues de lumière embrasent le soleil
Tu défies le ciel de ton front étincelant.
Le croissant de lune s’étire et s’efface
Pâle devant la morgue de ton menton.Méduse, quand tu secoues tes mèches,
Ton haleine aux parfums d’éden
Jaillit de tes boucles d’ébène
Et tu paralyses celui qui t’entend
Tuant d’envies folles le mâle qui te sentDe ton cou de marbre opalescent,
Des vagues de verdeur roulent sur les flancs
Du bateau ivre au mât vacillant.
Ô princesse sort tes voiles maintenant
Et vogue au loin en m’emportant !Bercé par ta vue, je croule littéralement
Asphyxié dans le vertige des vagues
Qui déferlent et me hissent, ô misère,
Jusqu’aux courbes taboues du firmament.Dans les vallées de ton Olympe d’airain
Tes dunes diaphanes, en torrents bouillonnants,
Ivres de rosées suaves et de givres salins,
Cascades d’ambroisie et de nectars
Inondent de sueurs les replis de tes reins.
Pour que me prives-tu de mes aliments ?Ô privations, ô miracles, ô détresse des saints !
Mais qui donc est ton prince, Déesse,
Ou ton Cerbère pour m’ignorer autant ?Tes divines ondées giclent en glissant
Sur le mont vénusien de tes printemps
Rien ne reste pour inspirer tes aèdes,
Tu as mangé tous tes amants !L’âme et la vie, le bonheur et le temps,
Réaniment d’espoirs mes souvenirs de manant.
Enserrées de tabous ; tes méninges closes,
Exilent au néant mes fols entêtements.Appendus à tes lèvres, lié au serment,
Attaché comme Ulysse à l’artimon,
J’espère le privilège de tes châtiments !Ô cruelles épines serties de piquants,
Où sont les perles où sont les diamants ?Roses en bouton, cactus ou asphodèles ?
Orchidées, tulipes, œillets, clivias,
Amaryllis, dahlias, Eve ou Zahra ?Une fleur coupée ne saurait durer tant,
Quelle que soit l’élue déifiée qui la sent !Mais tu n’es qu’une image de légende,
Un mirage pervers, osé et turbulent,
Bonne à te jouer du barde et de sa raison,
De ses bouquets fleuris et gluants sentiments.Un jour mes vers te sortiront de la fiction.
De ton harem, de ton jeûne, de ton ramadan,
De l’écran obscur où zappe ton avatar d’aura.Et je te donnerais ton esclave Bassou,
Comme illustre amant pour te délivrer
De la tombe cynique ou tu te plais tant.DR IDRISSI MY AHMED
https://www.poeme-france.com/auteur/maidoc/texte-153608 -
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