un cousin de nulle part
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juin 3, 2010 à 10:44 #206497houmidi59Participant
Je vous ai déjà parlé de mon ami : l’homme qui disait toujours non. Vous vous souvenez de lui, bien sûr ! Pour les autres , ils n’ont qu’à lire cette histoire qui est un peu perdue dans les pages de ce cahier.
Bon, ce n’est pas cela le sujet dont je voudrais vous parler. Cependant, il s’agit du même personnage : mon valeureux ami.
Un jour mon ami prit le car pour Marrakech .Il voulait passer quelques jours là-bas .Il avait deux raisons de ce voyage: renouer la liaison avec un cousin et voir de près les célèbres monuments de la ville, notamment la mosquée de la koutoubia.0
Donc, arrivé à destination, il se dirigea aussitôt vers la place jamaa el-fna pour se remplir la panse et se reposer un peu après plus de 12 heures de route. Comme il me l’avait dit, il passa près d’un quart d’heure à chercher un restaurant qui pourrait satisfaire les désirata de son estomac .Soudain, il vit quelqu’un qui lui semblait être familier .Après l’avoir dévisagé à plusieurs reprises , il se dit aussitôt : pas de doute , c’est mon cousin Touhami.
Puis , il s’est vite repris : mais, mon cousin Touhami est actuellement en Belgique …non ,non ça ne peut être lui!
De nouveau il le regarda .Ce dernier était entrain de savourer un délicieux tajine au poulet .Alors, il introduisit son index dans son oreille droite ; puis le tourna deux fois suivant des aiguilles d’une montre .Cette opération achevée, il approcha son index et le goûta avec précaution et dit : peut-être bien que mon cousin est entrain de passer ses vacances à Marrakech.
Après une hésitation, il reprit : mais , il doit bien savoir que notre cousin habite cette ville , il y a des années. Alors ,pourquoi n’est- il pas allé le voir ?
Une fois de plus , il le dévisagea .Pendant ce temps , le bonhomme avait fini son plat et s’apprêtait à appeler le garçon pour régler sa note. Cette fois mon ami écarquilla ses yeux et cria : de toutes ses forces: cousin Touhami ! je suis là.0
Ce dernier sursauta au risque de tomber à la renverse puis son regard se pointa vers mon ami .Il avait un air hébété .Pas de doute , il semblait ne pas reconnaitre son interlocuteur .
Mon ami s’était approché de lui avec son sourire enjôleur et l’enlaça : cher cousin lui dit il tout en l’embrassant ,quelle joie de te revoir
après ces années de séparation!
Le prétendu cousin n’en croyait pas ses yeux .Il croyait rêver .Aussi, il dit à mon ami : Vous me connaissez ?
Mon ami éclata d’un rire qui attira l’attention de presque tous ceux qui se trouvaient au restaurant .Il y avait même un serpent qui venait de se réveiller jaillissant soudain d’un chapeau d’un touriste.
On peut dire que mon ami venait de sauver un européen d’une morsure certaine.
Bien entendu, mon ami ne s’en soucia guère .Aussi, il poursuivit: tu es bien le fils de Jamaa ?
Le mangeur de poulet répondit aussitôt: ma mère ne s’appelle pas Jamaa et je ne suis pas Touhami
Ce n’était pas une réponse à décourager mon ami qui l’apostropha d’un air innocent: comment s’appelle ta mère ?0
Mais de quoi je me mêle se fâcha son interlocuteur
Puis: hé monsieur, vous faites erreur ; je ne suis pas la personne que vous cherchez .Heureusement pour lui , le garçon venait vers leur direction. Le faux Touhami profita de l’occasion peut-être bien que j’ai l’impression de vous connaitre seulement éclairez-moi davantage!
Voilà qui est bien parlé lança le cousin de Touhami.
Puis, il se retourna vers le serveur et lui dit : combien vous doit mon cousin ?0
quarante dirhams, monsieur
Il lui tendit un billet vert: tenez et gardez la monnaie ,mon brave
Alors, le faux cousin remercia son cousin et le pria de l’attendre un moment ,car il voulait soulager sa vessie , sauf votre respect , aux toilettes .
Puis, il disparut au milieu de la fouleA suivre………………..
juin 4, 2010 à 11:03 #275674Alaa-eddineParticipantIl faut que je te consacre une rubrique spéciale Houmidi sur Oujdacity PDT_Armataz_02_03
juin 4, 2010 à 4:46 #275675houmidi59ParticipantMerci Alaa-eddine
Un cousin de nulle part (suite)
Mon ami m’a affirmé qu’il avait attendu le retour de son cousin près d’une demie heure.Ce n’est pas normal, s’est-il exclamé tout d’un coup.Puis, il se dirigea vers le caissier .Justement , les toilettes se trouvaient de ce côté là.
S’il vous plait , n’avez-vous pas remarqué un homme mince avec une barbichette sortir des toilettes?0
Le caissier fit la moue:
_ »personne n’y est entré depuis presque deux heures
_ Mais…mais, s’exclama mon ami, ou est-il ?
_ Qui ? questionna le restaurateur
_ Mon cousin , lacha le chercheur
_ Désolé, conclut le vendeur de tajine, je ne connais pas votre cousin. »
Mon ami fit le tour de la grande pièce ; ce qui ouvrit davantage son appétit.Alors, il fit appeler le garçon et lui dit tout simplement:
_ » apportez-moi à manger ; j’ai faim
_ Que désirez-vous , l’apostropha ce dernier «
Mon ami regarda autour de lui : sur la plupart des tables, il y avait des tagines
_ Apportez-moi un grand tagine et une bouteille de limonade bien glacée
Quelques minutes après, il quitta les lieux et prit la direction de la mosquée de la koutoubia.Justement l’appel du muezzin se faisait entendre : c’était l’heure de la prière d’el-asr .Avant d’entrer dans les lieux saints, mon ami enveloppa ses chaussures d’un sac de plastic ,puis le déposa juste en face de lui .Car, m’a-t-il dit, les voleurs de godasses sont partout au Maroc .Donc, il entama son entrée par une prière de deux rakaats en guise du salut de la mosquée.A peine la prière terminée son sang ne fit qu’un tour, ses yeux s’écarquillèrent et sa bouche s’ouvrit sans piper mot .De son index , il pointa l’endroit ou il avait laissé ses chaussures.Celles -ci avaient disparu.Pas de doute, l’un des voleurs l’avait remarqué depuis son entrée à la mosquée.Alors , il a profité de ses prosternations et il a pris le sac de plastic.Il était entrain de réfléchir , quand l’imam fit son entrée et la prière d’el-asr débuta.
Mon ami m’avait dit que durant toute la prière son esprit voguait ailleurs .La preuve, il fut srpris quand il entendit : salamou alaykoum
Mon ami sortit de la mosquée désemparé, affligé et très démoralisé
Son voyage chez les bahjas ne s’annonçait pas bien
Je lui avais demandé s’il était sorti les pieds nus, il s’est mis à rire et m’a répondu : non
Et d’ajouter , heureusement que j’avais dans mon sac de voyage une autre paire de chaussures
Donc,lui ai-je dit du tac au tac: tu te doutais bien qu’on pourrait te voler tes pompes
Il me toisa du regard un moment , puis il me dit : pas tout à fait mais moi j’ai toujours apporté avec moi deux exemplaires de chaque chose .
Et de me montrer : le pantalon, la chemise , les chaussettes, le tricot…les chaussures: durant mon voyage , j’en mets toujours deux de chacun dans mon sac
Même le portefeuille , j’en ai deux
Epaté par cette philosophie , je répliquai : mais comme toi, mon ami , deux il n’y en a pas !A suivre…….
juin 5, 2010 à 7:01 #275676houmidi59ParticipantUn cousin de nulle part (suite )
Mon ami quitta aussitôt la mosquée de la koutoubia.Il ne savait quelle direction prendre .Aussi, suivit du regard un groupe de touristes qui se dirigeait vers des calèches alignées le long de la grande avenue .L’un d’eux négocia le prix avec le cocher ; puis ce groupe qui était au fait quatre personnes monta dans le véhicule . Soudain, mon ami sursauta : voilà un bon moyen pour se balader sans être dérangé ou volé.Du coup, il se dirigea ves l’une des calèches.Il chercha du regard son propriétaire .Celui-ci était entrain de faire un petit somme sous un arbre .Bonne âme qu’il est ,mon ami ne voulait pas le réveiller ; alors, il monta dans la calèche et attendit le réveil du cocher .Une heure plus tard, ce dernier se réveilla et remarqua aussitôt le passager dans son véhicule .Mon ami l’apostropha poliment : -« j’espère que vous avez bien dormi !
– Hein! s’exclama l’ex-dormeur
– Rassurez-vous , je ne voulais pas vous déranger ; alors je….
– Monsieur ,l’interrompit- il soudain, vous êtes quelqu’un de bien ; non, vous êtes un marabout
Puis :
_ »Je vais vous faire visiter toute la ville …sans rien me payer
_ Non, non, intervint mon ami , vous méritez bien votre salaire .Après tout c’est otre métier , non?
_ Bien sur , conclut ce dernier ; mais je vais vous faire un prix : 100 dirhams pour cette randonnée. »
Le touriste approuva et bientôt la calèche quitta les lieux.
Mon ami a vu la plupart des monuments et des endroits connus de Marrakech.Le cocher , était un guide remarquable .Chaque fois qu’ils arrivaient devant un endroit ,il dit : ça c’est le palais al-badii ou la Ménara ou tout simplement ce boulevard s’appelle Moulay Youssef
On peut dire que mon ami avait vite oublié ses mésaventures .Alors, il était aussi content qu’un nourrisson à la vue du sein de sa mère.
Bien entendu, mon ami ,qui est bavard comme une pie ,a profité de l’occasion pour casser les oreilles de son interlocuteur ; pardon pour lui raconter tout: son départ d’oujda, son arrivée et ses mésaventures .
Le conducteur du véhicule semblait trouver beaucoup du plaisir .Aussi, il se contentait de dire de temps à autres :
_ » ça , alors !, ça alors! «
Après presque deux heures de tourisme, la calèche arriva de nouveau à la mosquée de la koutoubia .Justement l’appel de la prière se faisait entendreA suivre…….
juin 5, 2010 à 8:31 #275677aymanMembreHeureux de te relire Houmidi, je parie que le cousin mysteieux réapparaîtra subitement de la même manière énigmatique que la première fois !je vais repasser pour lire la suite ,me fais pas trop attendre PDT_Armataz_02_02
juin 8, 2010 à 3:21 #275678houmidi59ParticipantUn cousin de nulle part (suite)
Après presque deux heures de tourisme, la calèche arriva de nouveau à la mosquée de la koutoubia .Justement l’appel de la prière se faisait entendre.
Cette fois mon ami n’était pas seul pour faire sa prière. Son guide l’accompagnait. Sitôt les devoirs religieux accomplis, mon ami décida de chercher un hôtel ou passer la nuit .Il le fit savoir à son compagnon. Ce dernier ria de bon cœur :
_ « Non, mon ami,lui dit –il, pour cette nuit , tu es mon invité
Puis : allons chez moi
Mon ami hésita un moment ; puis il lâcha ces mots : tu sais, je ne suis qu’un étranger et tu ne connais rien de moi. Moi si j’étais à ta place, je me serais bien méfié d’un étranger
Le conducteur de la calèche n’était pas de son avis. Aussi, il dit d’un ton plus sérieux cette fois : au contraire, j’ai l’impression de bien te connaitre .Et sans rien te cacher, j’ai des voisins qui sont originaires d’Oujda .Vraiment, je suis fier d’être leur ami : ils sont généreux, serviables et toujours prêts à aider leur prochain
D’ailleurs, je tiens à te les présenter ; des fois ou tu connais certains d’entre eux
Bonne idée, complimenta mon ami
Ainsi, le cocher invita mon ami à monter dans la calèche et prirent la direction de sa demeure. Une demi heure plus tard , ils arrivèrent devant une vieille maison .Le conducteur détela les animaux et leur donna à manger et à boire .Ensuite, il les fit entrer dans un hangar à proximité de la maison. Après quoi , il dit à son invité : donne -moi deux minutes pour avertir ma famille afin de faire le nécessaire. Puis, il entra dans la demeure. Pendant ce temps, mon ami contemplait les alentours : une lignée de maisons presque semblables .Apparemment , se dit _il ces gens sont pauvres et pourtant ils aiment faire du bien.
Soudain, il aperçut quelqu’un sortir de l’une des maisons .Il tenait à la main un panier .Sûrement, il allait faire des courses .Comme il faisait nuit et la ruelle était obscure , il ne put identifier la personne. En tout cas c’était un homme et assez âgé en plus. Mon ami espérait reconnaitre l’un des oujdis dont lui avait parlé son hôte.
Mais, se dit-il ,chaque chose en son temps
Il était absorbé par ces réflexions, quand il entendit des pas derrière lui : c’était son ami le cocher : désolé si je t’ai fait attendre un peu plus que prévu ; mais tu dois bien le savoir la chambre des invités était un peu en désordre et on a dû la nettoyer et remettre chaque chose à sa place.
Veux-tu bien entrer dans ma modeste demeure et d’accepter d’être mon invité pour cette nuit ?
Mon ami était tout ému .Aussi, il dit : je ne saurai comment te récompenser, mais Allah te vaudra ça décuplé.
Que Dieu vous bénisse toi et ta familleA suivre…….
juin 11, 2010 à 4:00 #275679houmidi59ParticipantOn fit entrer mon ami dans un salon aussi vaste qu’un terrain de football. Dedans étaient étalés huit ou neuf sommiers sur lesquels étaient posés de gigantesques matelas .Il y avait accroché au mur de grandes photos de la famille de l’hôte. Ce dernier ne manqua pas de donner quelques détails: ça c’est mon père, celui-là c’est mon grand-père, celle-ci est la femme de mon oncle…….
Encore une fois, le cocher souhaita la bienvenue à son invité et lui dit : Voudriez-vous boire du thé ou du café ?
Mon ami ne savait que répondre : non merci, se hasarda-t-il de répondre
L’hôte était catégorique : non, cher invité, il faut bien que tu boives quelque chose ; note bien qu’on ne manque de rien , il y a même de la limonade ou du jus de fruits si le cœur t’en dit
Mon ami réfléchit un moment ; puis: d’accord, alors je prendrai bien un verre de thé à la menthe
Aussitôt, l’hôte sortit de la pièce ; et quelques minutes, il réapparut avec un plateau qu’il déposa sur la table , aussitôt, une autre personne entra dans la pièce .
Je te présente mon voisin : Larbi ; il est originaire d’Oujda
Non, de Berkane, rectifia le nouvel arrivant
Soudain, mon ami sursauta : mais on s’est déjà rencontré tout à l’heure .J’espère que vous n’avez pas oublié : au restaurant
Ce dernier le regarda surpris ; puis, il se tapa le front : Ah, oui! excusez-moi pour tout à l’heure, j’étais un peu occupé .Au fait , j’avais une course urgente à faire .Alors, je me suis sauvé .
Mon ami était quelqu’un de pacifiste et qui ne faisait aucun mal même à une mouche. Aussi, il dit : c’est oublié mon ami
Et d’ajouter : cependant, j’aimerais bien savoir si vous connaissez un cousin à moi : il habite à Marrakech …il s’appelle…
L’hôte l’interrompit : cher invité chaque chose en son temps .Pour l’instant, tu es mon invité
Pour commencer, buvons du thé; ensuite, je vais te présenter mes nouveaux voisins d’Oujda ; après, on dînera et enfin je te répondrai à ta question au sujet de ton cousin
Mon ami acquiesça de la tête et sourit en signe de consentement.
Ainsi, le thé fut servi accompagné d’une variété de gateaux.Ensuite, des amis de l’hôte entrèrent dans la pièce .Mon ami fit leur connaissance après une brève présentation de la part du cocher. Les quatre arrivants étaient inconnus de mon ami
Bientôt, le diner fut servi. Mon ami se régala du festin à tel point qu’à la dernière bouchée, il eut du mal à se relever.
Enfin, on débarrassa la table et on apporta aux invités de l’eau pour se laver les mains
Quelle fut sa surprise quand mon ami remarqua la personne qui tenait la bouilloire et la bassine: c’était son cousin
Ça alors, il, je n’aurai jamais imaginé te rencontrer dans cette maison
Pourquoi, s’interrogea le nouvel arrivant
Ben, j’ai vu les quatre oujdis qui habitent les alentours et je ne connais aucun d’eux
Après un bref moment de silence : mais, dis moi étais tu au courant de ma venue?
Le cousin ria malicieusement avant de dire : tu sais cousin, sans rien te cacher je le savais depuis des heures
Et il montra du doigt le faux cousin : c’est grâce à lui
Et d’expliquer : on m’avait déjà annoncé ta venue à Marrakech. Alors, je me suis dit : mon cousin ne sait pas ou j’habite ; mais, comme je le connais, il va sûrement me chercher à la place jamaa el-fna .Alors, j’ai pensé te guetter , quand j’ai vu notre faux cousin et je me suis dit que toi aussi tu vas tomber dans le panneau en le voyant. Heureusement pour moi, c’est toi qui l’a remarqué alors que normalement c’était à lui de te repérer
Et de conclure : on peut dire que tu lui as bien facilité la tache
C’est ainsi qu’il s’est enfui pour me prévenir .Aussitôt, je t’ai envoyé le cocher et la suite tu la connais
Bandes de rigoleurs, finit par lâcher mon ami
Puis, il embrassa son cousin en disant: je suis quand même heureux de te revoir après une si longue absence
Fin -
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