Souvenirs d’enfance
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juin 14, 2009 à 5:57 #205848houmidi59Participant
Je me souviens assez bien de certaines périodes de mon enfance et celle de mon adolescence. Certes, on menait la vie dure, mais elle avait bon goût.Je crois que cela était du à la simplicité des rapports entre les gens;ces gens qui se contentaient du peu et n’avaient qu’un soucis: aider leur prochain.
La plupart des gens étaient pauvres ou du moins avaient juste de quoi subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles.Je me souviens encore que toutes les portes étaient toujours ouvertes du matin au soir.Nous ,les mômes, on entrait comme dans un moulin.Il suffisait que l’un de nous sentait une odeur appétissante(de beignets ,par exemple) qu’il sonnait l’alarme .Et nous , en bons samaritains, on entrait comme la cavalerie ,avec le cri des indiens, dans la demeure .La propriétaire nous accueillait avec un sourire aimable et attendrissant et nous donnait toujours ce qu’elle avait entre ses mains.Chacun de nous prenait sa part et filait sans se retourner derrière lui.
Dans notre refuge, on savourait les délices qu’on nous donnait .On partageait avec ceux qui auraient raté cette occasion.
Au fait, chacun de nous avait un abri perché dans un arbre.C’était là qu’on discutait, qu’on échangeait des trucs, et bien sûr, se reposer.
Pour vous donner une idée, pour chaque arbre, il y avait deux abris .Aussi, chacun de nous avait son ami intime avec qui partager ses secrets et même lui confier ce qu’il dérobait chez lui .
J’avais pour compagnon mon frère .On ne se séparait que rarement .
A la maison, surtout après le déjeuner , tout le monde faisait la sieste .Nous, on ne la faisait jamais.
Mon frangin et moi avions une occupation des plus étranges:on chassait des mouches .Après leur avoir ôté leur ailes, on les plaçait sur le mur de notre court de maison .Comme ces mouches ne pouvaient voler, elles essayaient de se sauver en usant de leurs pattes.Pour nous, c’était la course.
Donc, chacune des mouches remontait le mur avec peine certes.Aussi, l’une devançait l’autre .Mon frère qui était un grand tricheur faisait toujours tomber la « mienne »par un coup de torchon .Moi aussi, je fais de même avec la « sienne ».Alors, la course reprenait de nouveau.Cependant, il arrivait qu’on finissait par se chamailler , crier ou se quereller.Cela se terminait par l’arrivée de notre père avec son martinet .Pour ne rien vous cacher les amis, je me faisais tellement petit que je disparaissais après le premier coup reçu.Malheureusement pour le frangin, il criait comme un goret.Cela incitait le paternel à lui en flanquer d ‘avantages de coups de fouets.Bien entendu, notre mère accourait avec mes autres frères et sœurs .Enfin, la correction prenait fin et chacun de nous revenait à ses occupations.Mon frère et moi reprenons notre course, comme si de rien n’était.Au fait, on chassait d’autres mouches et voilà!
les jeux de notre enfance étaient élémentaires , mais je crois qu’ils nous étaient très utiles et instructifs.
On jouait aux billes , comme à la toupie.Cependant, il y avait des jeux qui apparaissait selon les saisons.
Juste après l’Aïd el-kébir, on jouait aux osselets .Durant l’été, surtout la période des vacances, on collectionnait les noyaux d’abricots.Je me souviens qu’on amassait une grande quantité qu’on vendait dans un endroit appelé »alfanda9″
C’était pour nous comme des cartes de jeu.Aussi, on avait le loisir d’en gagner en les utilisant à la place des billes.Certains prenait le noyau et le transformait en sifflet par un système facile: le trouer au milieu tout en ôtant l’amande .
Il y avait aussi la « 7alka ».Je crois que c’était mon endroit favori après le refuge.
On allait souvent pour écouter des légendes sur Antar ben Chaddad ou Al-azalya .On les entendait de nombreuses fois, mais jamais on ne s’en lassait de les écouter.
Il y avait aussi un magicien qui nous épatait avec ses tours.Celui qu’il réussissait était le jeu du tiroir magique.
Il prenait une petite caisse et l’ouvrait au public :
_ » Regardez, disait-il, il n’y a rien dedans «
puis il fermait le tiroir et reprenait:
_ » Comme vous avez vu , la caisse et vide «
Alors, il appelait deux personnes présentes .Il disait au premier:
_ » Dis -moi petit que veux-tu manger ?
La plupart des enfants avait un faible pour les fruits .Une grande majorité n’en mangeait jamais.Le seul fruit qu’on connaissait:l’orange.
Donc, l’interpelé répondait aussitôt:
_ » Je voudrais une banane !
Le magicien répondait d’un air satisfait :
_ » Très bien mon petit; tu auras d’ici peu ce que tu veux »
Se retournant vers le second, il lui posait la même question:
_ » Et toi, que veux tu manger?Des bananes ?Non, toi, tu auras droit à une grosse pomme «
Bien entendu, le deuxième garçon était ravi du choix.
Donc, le magicien disait quelque « formules » magique pour ne pas dire maléfique; mais avant d’ouvrir la caisse , il nous regardait tous et disait :
_ » Mes enfants, dans un instant vous allez voir dans ce tiroir surgir une banane jaune et une pomme verte ; mais il faut que vous me donniez « laftou7 »
Ah, oui, c’est grâce à ça que le tiroir sera rempli de bonnes choses.Vous savez:cet argent je vais le donner au démon qui habite dans cette caisse.
Et d’argumenter:
_ » Si je ne lui donne rien, alors pas de bananes pas de pommes !A suivre…….
juin 14, 2009 à 11:54 #271686houmidi59ParticipantAlors, il faisait le tour de la ronde en tenant à la main un bol.Les grands personnes lui donnaient des pièces d’argent.Lui, il les remerciait avec des prières .
Après avoir amassé une somme d’argent qu’il estima juste suffisante pour le « djin », il prenait la caisse et nous lança:
_ » Grâce à vos dons, vous allez voir surgir de ce tiroir :une banane et une pomme.
Aussi, il ouvrait très lentement le tiroir .Soudain, de sa main, il nous montra les deux fruits demandés par les deux enfants.
Bien entendu, ces derniers avaient l’eau à la bouche .D’ici peu ,ils allaient se régaler.
Malheureusement, au moment où le magicien s’apprêtait à faire goûter les deux gourmands leur fruit favori, un individu fit irruption dans la ronde et demanda au prestidigitateur de quitter les lieux sur le champ.Celui-ci regardait l’assemblée d’un air désolé et penaud et dit:
_ » Mes amis , je dois vous quitter, je n’ai pas le droit de rester dans ces lieux plus du temps qu’il m’est autorisé.Alors , à demain! »
Il rangeait ses affaires et sortait accompagné de l’individu.
Des années après , je me suis rendu compte que ce gars était un de ses amis .Il était de connivence avec lui pour débarrasser le plancher avant de terminer le spectacle.Vous imaginez bien mes amis que notre magicien n’avait jamais mangé ni banane ni pomme .Il n’en avait que deux; alors c’était son gagne -pain pour attirer les spectateurs ou plutôt « les bons citoyens ».
Je me souviens qu’un jour, j’avais décidé d’être parmi les deux personnes pour choisir le fruit à déguster.
En effet, le magicien exauça mon souhait .Alors en s’approchant de moi, il me lança:
_ » Dis-moi, quel fruit veux-tu manger ?
Presto, je lui répondis:
_ » Je voudrais une grappe de raisin !
Le magicien me dévisagea d’un air mi-figue mi-raisin ;puis me dit aussi tendrement qu’un chat à l’approche d’une souris:
_ » Mon petit , je vais faire encore mieux: tu auras droit à une grosse banane !
_ Non, criai-je, je n’aime pas les bananes; moi je veux du raisin !
Le magicien regarda à ses alentours tout en suivant le regard des spectateurs ; puis d’une voix aussi mielleuses que savoureuse ,il ajouta:
_ » Allez, toi tu es un garçon courageux et brave.Moi je vais te donner en plus de la banane , une pomme !
_ » Non, non et non, hurlai-je à nouveau; moi je voudrais des raisins !
Vous imaginez bien que notre homme est dans de beaux draps .Comme vous devez le constater il est incapable de faire surgir le fruit demandé; surtout que les gens commençaient déjà à crier :
_ » Donnez-lui des raisins!
_ » Tu n’as qu’à demander à ton « djin », lui t’apportera ce que tu désires .
Notre magicien s’approcha de moi et me dit en chuchotant à l’oreille:
_ » S’il te plait, ne me dénonce pas , je ne pourrai jamais te donner le fruit que tu désires.
Moi bonne âme, je lui dis:
_ » Alors, donne moi une figue!
Le pauvre était sur le point d’attraper toute une crise de folie; heureusement pour lui, l’individu de la veille arrivait toujours au bon moment.Donc, la foule se dispersait et notre gars se sauva sans demander son reste.
Bien entendu, il changea pour un certain temps de quartier et s’installa dans un autre .********
Il nous arrivait d’aller au cinéma.C’était la période des films de western , des films hindous .Moi, j’avais un faible pour les gladiateurs .Aussi quand le cinéma affichait :Hercule , Samson ou Spartacus, j’étais le premier à me procurer de l’argent pour avoir mon billet .
En ces temps là le prix du billet était de 60 centimes .Au fait, c’était une somme d’argent assez importante.
Figurez-vous qu’avec cette somme , on pouvait acheter 3 kg de pommes de terre, un litre de lait (en ajoutant 10 centimes),une bouteille de limonade (moyenne) ou une boite de sardine (en gagnant 10 centimes)
Comme je l’avais dit, la plupart de l’argent que j’amassais provenait de la vente des noyaux d’abricots, ou de ce que je gagnais dans les matchs de foot-ball(lire souvenirs de notre équipe de foot-ball).A suivre……
juin 15, 2009 à 10:47 #271687houmidi59ParticipantQuand j’avais l’âge de treize ans , moi et ceux de mon âge on faisait assez souvent des pique-nique aux alentours de la ville.Le matin de bonne heure, on se donnait rendez-vous tout près de chez moi.Chacun de nous apportait des provisions avec lui .La grande majorité était des pauvres .Aussi pas étonnant que dans leur sacoche il n’ y avait que du pain et des olives ; quelques fois des œufs durs .Cependant , sortir à l’air pur nous donnait un appétit d’ogre.A tel point qu’on mangeait tout sans laisser une seule miette!
Je me souviens ,un jour, un de nos amis s’attarda quelques minutes.On était fâché de l’attendre .Aussi quand il arriva, nous nous étions explosés de colère contre lui .
Lui, il ne cessait de sourire .Quand notre crise avait pris faim , il nous avait dit tout simplement qu’il avait une grande surprise pour nous .Chacun de nous avait l’air penaud .Aussi, aucun de nous n’avait eu l’audace de lui demander ce que c’était cette surprise.Alors, nous avons pris le chemin vers Sidi Yahya.Ceux qui habitaient Oujda dans les années 70 , vous diront que notre ville était entourée de verdures , surtout la direction vers la frontière avec l’algérie.Les quartiers à proximité de la ville était connus: vers l’ouest, il y avait Oued Ennachef ; vers l’est Boudir ; vers le nord ,le quartier de coulouche ;enfin vers le sud le quartier de Ch3ouf .
Donc, au printemps tout était vert : champs et arbres .Alors, on traversait les espaces verts tout en arpentant des sentiers qui zigzagaient comme un serpent .Je crois bien que le fait de marcher sans savoir le nombre de kilomètres traversé faisait de nous des aventuriers .Parce que , voyez-vous mes amis, il nous arrivait de nous retrouver dans des endroits qu’on n’imaginait pas les atteindre aussi facilement ou tout simplement des lieux qui n’étaient pas dans le programme de l’excursion.Tenez, un jour on s’était retrouvé dans un patelin en Algérie ; une autre fois , on avait dépassé Sidi M3afa de quatre kilomètres .Toutefois , on ne se plaignait jamais de marcher .
Il nous arrivait aussi d’être attaqué par une hordes de sauvages .Bien entendu, nous nous battions comme des lions .
Je me souviens ,un jour nous fumes attaqués dans les environs de Oued Isly .On était allé là-bas pour pour attraper des grenouilles et des têtards pour un Espagnol qui nous donnait une grande somme d’argent pour nos trophée.Soudain, nous étions encerclés par une bande d’environs trente personnes.On peut dire que nous étions faits comme des rats.Les combattre était de la folie .Prendre la fuite était tout à fait impossible.
Donc, chacun de nous se résignait sur son sort.Au fait , nous étions 7 personnes en tout.
Le chef s’approcha de nous en ne cessant de ricaner .Il avait des dents assez dorées pour constater que sa bouche n’avait jamais connu l’usage du dentifrice .Aussi je vous déçois si je vous dis qu’il ne riait pas jaune, celui-là!
Il nous dévisagea longuement ; puis il s’approcha de l’un de nous.La dite personne tremblait comme une feuille Aussi, quand le gaillard attrapa notre ami par le col de la chemise , il fut surpris par des êtres tres minuscules qui l’attaquaient .Le Mastodonte qui ne s’attendait certes pas à cette invasion lança un cri , pas d’attaque mais de détresse .Soudain, on le voyait qui dansait tout en ne cessant de crier .Paniqués, les autres se dispersèrent comme une poignée de graines dans la main d’un cultivateur entrain de semer sa terre.
Ah les amis si vous avez vu ce tohu-bohu: ça se bousculait, ça criait,ça jacassait ça courait…c’était comme une assemblée de mouches dans une crotte de cheval qui soudain se voit piétiner par un campagnard avec son âne!
Vous l’avez sûrement deviné , les petites grenouilles cachées sous la chemise de notre ami.Le pauvre ne possédait pas de poche.Même , s’il en possédait , il les laissait pour d’autres usages .Donc, comme ces amphibiens avaient besoin de changer d’air , ils décidèrent de faire la belle.Le hasard voulait qu’il venaient tout juste de changer de chemise!
Pour revenir à notre compagnon, il était aussi vert qu’un billet de cinquante dirhams.Quand, les envahisseurs avaient débarrassé le plancher, on constata qu’il avait pissé sur ses frusques.Pas étonnant les amis , il n’aurait pas mieux fait!
juin 16, 2009 à 6:10 #271688houmidi59ParticipantPour cette fois, je vais vous parler de mon premier amour .Ah ,oui, mes chers amis.Tout a un début et je crois que votre ami Houmidi a passé des nuits blanches à penser à sa bien-aimée.
C’était en 1976, j’étais en 5 ème année au lycée.Cette année fut remarquable par la venue des filles pour la première fois pour partager les bancs avec nous.Elles étaient au nombre de cinq pour chaque classe.Par contre , les garçons n’étaient pas moins de 30 .
Vous voyez, les amis, les filles n’avaient que l’embarras du choix !
Je me souviens encore que le premier jour , une fille s’était approchée de moi .Après m’avoir salué , elle m’avait demandé de lui prêter un stylo .Je l’avais regardée si longtemps, bouche bée et regard égaré qu’elle m’avait souri avant de répéter sa requête .Votre ami Houmidi volait en ce moment au dessus des nuages.Soudain, quelque chose chuta de mes mains.Aussitôt, je me rendis compte que c’était mon cartable .Alors tout en balbutiant des excuses, je pris ma trousse et la lui donnai.Bonne âme comme elle était , elle en prit un stylo bleu et me rendit le reste.Puis, elle s’en alla vers ses autres amies.A un moment , je les entendis s’échanger des sourires si angéliques .Elles ne cessaient de regarder vers ma direction.Bien entendu, j’étais aussi rouge qu’une tomate .Mon cœur battait de plus en plus fort .Je sentis tout mon corps trembler comme une feuille d’arbre un jour de vent.Une sueur dégoulinait entre mes vêtements .C’était clair: j’étais tombé amoureux de cette fille.
Quand nous entrames en classe , la jeune fille s’était assise à côté de moi.Elle était tellement polie qu’elle m’avait dit avec gentillesse:
_ » Est-ce que je peux m’assoir près de toi ?
Je lui répondis confus:
_ » Qui , moi ?
Elle hocha sa tête aux yeux verts .Je les fixai longuement et crut entendre qu’ils me disaient : »s’il te plait , ne la laisse pas attendre ! »
En gentilhomme averti, je me levai et l’inviter à prendre place .La scène a été vue par toute la classe qui aussitôt s’était mise à applaudir .
Pas la peine de vous dire que j’étais aux anges .
Quelques minutes après, le professeur entra en classe.Si je me souviens encore c’était un Syrien et il nous enseignait l’histoire et la géographie.
Il nous dévisagea longuement avant de nous dire de nous rassoir .Vous devez bien savoir qu’on s’était mis au garde à vous.Malheureusement, j’étais le seul qui était resté assis .
Bien entendu, il s’approcha de moi , me contempla et constata que j’avais de la fièvre.Aussi, il me dit:
_ » Mon petit, tu parais malade; est-ce que ça va ?
Je balbutiai des mots :
_ » Moi, oui je …vais bien…Ah, non , j’ai mal à la tête.
Toute la classe pouffa .Aussi, je crus bon d’ajouter:
_ » Je crois que je vais bien à présent !
_ Tiens, tiens, s’étonna le professeur et moi qui pensai te donner la permission d’aller chez toi te reposer .
Puis , il regarda ma campagne:
_ » N’est-ce pas mademoiselle….
_ Aziza Z….., se présenta-t-elle.
Quelle brave homme !Je n’aurais pas hésité un seul moment pour l’embrasser et le remercier de son geste.Grâce à lui, j’avais son identité .
Aussitôt, je me levai et dit tout haut en regardant ma compagne :
_ » Moi, c’est Abdelhamid …….
C’était le professeur qui prit la parole:
_ » Enchanté de faire ta connaissance Abdelhamid.
Puis il jeta un regard vers tous les élèves et ajouta:
_ » Cet élève me plait .On peut dire que c’est quelqu’un de vraiment courtois et plein de bon sens.
Il me tapota l’épaule et dit :
_ Allah ya3tik el3afia , ya ibni (1)
Soudain, je sursautai:
_ » Allah yahfad a oustad (2)
Le professeur qui croyait avoir bien fait était si surpris de ma réaction qu’il crut bon de rectifier sa phrase :
_ » Ne t’emballes pas mon petit, je ne voulais pas te dire de mal.
La classe explosait de rire .Je n’avais jamais vu tel spectacle: il y en avait qui se tordaient de rire, d’autres ricanaient, quant aux filles , elles dansaient de rire.
Le professeur ne savait à quel saint se vouer .Aussi, il prit le parti le plus sage: celui de partager notre joie et notre enthousiasme.Enfin, l’un des élèves se leva et dit :
_ » Monsieur, veuillez nous excuser pour ce rire collectif survenu après l’intervention de notre copain.
Et d’expliquer :
_ » Il se trouve que le mot « al3afia » chez nous veut dire le feu ;pour être précis comme si vous aviez souhaité à notre ami un séjour en enfer.
Alors le Syrien partit d’un rire qui n’était pas loin d’évoquer le chant de Fahd Bellan .Après quoi , il se retourna vers moi et dit:
_ » Toi et moi , on va s’entendre très bien .
Puis, il rejoignit son bureau et nous invita à prendre nos manuels d’histoire.
Pendant ce temps, Aziza me dit :
_ » Je suis enchanté de faire ta connaissance Abdelhamid! »A suivre…….
*(1) Que Dieu te donne de l’aplomb
*(2) Que Dieu m’en épargne !
juin 17, 2009 à 6:12 #271689houmidi59ParticipantAziza avait partagé le banc avec moi durant toute une année scolaire.On se parlait peu, certes; mais je la regardais assez souvent à la dérobée .Elle était tellement jolie avec sa coupe de garçon.
J’ai une précision à vous faire c’était la première fille que je voyais à la coupe masculine .Elle avait des yeux presque rond et de couleur bleue.Ses joues étaient roses ; quant à sa peau , elle était comme la neige .Quand je lui parlais, elle baissa son regard et devint aussitôt rouge comme une tomate. Puis après quelques secondes , sa peau redevint aussi claire que la lune à son quatorzième apparition .
Cette année là, je prenais le bus pour aller au lycée .j’avais ma carte d’abonné.Aussi, je n’avais nul soucis d’argent .Au fait le billet coûtait 25 centimes .Ma petite amie habitait un peu loin de chez moi.Aussi, quand elle descendit , j’en faisais de même ; ne serait-ce que pour passer des moments de plus avec elle.Elle me disait toujours:
_ » Ce n’est pas la peine de te déranger pour moi!
Je lui souriais avant de lui répondre:
_ » Pas du tout .D’ailleurs j’habite à quelques mètres de chez toi »
Ce qui était faux évidemment !
Un jour en montant dans le bus, je remarquai que mon amie n’ y était pas .Aussi, à chaque arrêt de bus, je la cherchais du regard .
Soudain, à l’avant dernier arrêt , je la vis de l’autre côté.Elle marchait d’un pas souple mais lent .Elle avait le regard baissé en bas et semblait ne plus se soucier de son entourage.Aussitôt, je priai le chauffeur du bus de s’arrêter et je descendis en courant ,au risque de me faire écraser par les voitures .
_ » Aziza, criai-je de toutes mes forces
Elle s’immobilisa et se retourna vers ma direction. Son visage s’illumina comme une pancarte le jour de Noël , ses yeux brillèrent de joie et ses lèvres dessinèrent le plus beau sourire qu’il m’était donné de voir .Croyez-moi, les amis , je me suis rendu compte que la personne qui était devant moi était aussi amoureuse de moi que votre ami d’elle.
Si je vous dis qu’elle s’est précipitée vers moi. C’était à mon tour de lui dire de faire attention. Justement , un vélomoteur était sur le point de la heurter.Heureusement, il l’avait esquivé de peu. Cependant, elle tomba par terre .J’accourus vers elle pour la relever .C’était la première fois que je sentis un long frisson me parcourir de ma tête à mes orteils.Aziza s’agrippa à ma main tout comme un naufragé à une bouée de sauvetage. Quand elle se mit debout , elle tomba dans mes bras et s’évanouit .
Une foule de badauds nous entoura .Heureusement que mon amie ouvrit aussitôt ses yeux.Alors nous partîmes pour l’école laissant derrière nous des regards qui en disaient plus long sur notre relation.
Au lycée, elle m’avoua qu’elle n’avait pas les moyens pour prendre le bus.Moi, bonne âme, je lui donnai la seule pièce de monnaie que j’avais dans ma poche.Elle hésita avant de la prendre .J’étais obligé de la lui mettre dans le creux de sa main.je la regardai : elle avait les larmes aux yeux .Je m’approchai d’elle et je la pris dans mes bras sans se soucier de quelques regards égarés par ci et par là .
Elle hocha sa jolie tête et me dit tout simplement:
_ »Merci ! »A suivre…..
juin 18, 2009 à 4:50 #271690houmidi59ParticipantQuand quelqu’un est amoureux, il perd l’appétit de même que le sommeil.Il veut réviser ses leçons et faire ses devoirs, mais n’y parvient pas.Que fait -il donc sinon penser ou plutôt rêver d’un monde où lui et sa bien-aimée sont ensemble .Je crois bien que c’est ce qui m’est arrivé .
Croyez-moi les amis que j’étais prêt à faire des trucs invraisemblables , rien que pour partager un moment de joie et d’allégresse avec Aziza; rien que pour la voir à mes côtés !
Quand j’y pense à présent , ça me fait marrer comme un bossu .Savez-vous qu’un certain temps, je ne prenais plus le bus ?D’ailleurs, même s’il m’arrivait de le prendre, dès que je voyais Aziza sur le trottoir , j’en descendis aussitôt !
J’étais ravi de parcourir la distance qui nous séparait du lycée.J’aurais traversé des kilomètres que ça ne m’aurait fait qu’enchanter. Figurez-vous les amis qu’on se parlait de tout sauf d’elle ou de moi .
Pourtant, un jour , elle me dit :
_ » Hamidou……
C’était la première fois qu’elle m’appelait ainsi .Je lui répondis :
_ » Oui, mon amour
Bien entendu, vous l’avez deviné dans mon fort intérieur ; car en fait, je lui ai dit :
_ » Oui, Aziza.Quelque chose ne va pas .Je te vois préoccupée.
Elle jeta un regard derrière elle ,comme si elle avait peur qu’on la surveillait , puis me donna un bout de papier plié .Juste au moment où je pris le papier, elle serra ma main ,mais avec tendresse et me dit d’un ton de supplication :
_ » S’il te plait , pas maintenant.Promets moi de ne le lire qu’à la maison
_Mais….
_ Je t’en prie , fais-le pour moi comme tu l’as fait maintes fois en refusant de monter dans le bus. »
Brave fille, moi qui croyait la berner.Au fait, je lui avais dit que mon paternel avait refuser de me donner le prix de mon abonnement mensuel au transport public .Ce qui voulait dire qu’elle m’avait vu descendre du grand véhicule à maintes reprises.Donc, elle faisant en sorte que je la rencontrais assez souvent juste à quelques mètres de chez elle.
Vous allez me dire : pour le retour qu’est-ce que tu faisais ?(Pour Khaoukha : que faisiez -vous?)
Rassurez-vous, les amis;là je me débrouillais assez bien .D’ailleurs les circonstances m’ont bien aidé.Car voyez-vous, à midi, il est impossible d’avoir une place dans le bus .Dans notre temps, les bus étaient rare .Entre le passage de deux bus, vous moisirez à coup sûr .Je parle ici des heures de la sortie des élèves et des fonctionnaires.Quand le bus passait près de notre lycée, il était aussi chargé qu’une boite de sardines à l’huile .Bien entendu, attendre le suivant ,c’est comme voir le père Noël descendre de la cheminée !
Alors, on partait bras dessus, bras dessous tout comme deux amoureux dans un film Egyptien .
Non, non, ce n’est pas la vérité ; c’est juste la moitié de la vérité.Effectivement, on faisait le chemin du retour jusqu’à chez elle .Je connaissais bien où elle habitait; par contre elle , non !
Je pris le billet de sa douce main et l’enfouit dans ma poche .C’était à ce moment là que je venais de réaliser que Aziza était amoureuse de moi
Donc, elle rebroussa chemin .Je la suivis du regard un certain temps .Soudain, comme une personne poursuivi par un chien en rage, je l’attrapai en courant:
_ » Aziza, où vas-tu comme ça ?On a des cours de géographie et de…
Elle m’interrompit:
_ »Excuse-moi, Hamidou, je ne me sens pas bien .Tout à l’heure, tu passeras chez moi pour me donner les cours du jour.
Et d’ajouter:
_ » Je ne te l’avais pas demandé ,parce que je sais que tu le feras pour moi.
Je posai ma main sur son front .Elle ne fit aucun geste de refus ou de méfiance.Comme si elle s’attendait à mon geste !
Elle était tellement fiévreuse que je sentis ma main me bruler .Quant à elle , elle me dit :
_ » Laisse ta main encore un moment.Comme elle est rafraichissante et si froide ! »
Malheureusement, j’étais un peu timide , je lâchai aussitôt prise et je lui dit :
_ » tu dois partir directement à la pharmacie pour acheter des médicaments .Tu as beaucoup de fièvre .
Après un bref silence:
_ » Je vais t’accompagner !
_ » Non, non, tu ne dois pas rater tes cours à cause de moi.En plus, je compte sur toi pour me rapporter les cours du jour.
Cette fois, elle partit .Je la regardai s’éloigner jusqu’à ce qu’elle eut disparu de ma vue .
Puis , je me dirigeai vers le lycée.
En arrivant, je constatai que j’étais en retard d’une demie heure.
Heureusement pour moi, j’allais débuter mon premier cours avec le prof Syrien.A suivre…….
juin 18, 2009 à 10:42 #271691The_Dark_KnightMembreMr Houmidi vosu m donnez just le temps de les lire et je repondrai inchaAllah f 9adim l ayyam 😉
juin 19, 2009 à 6:22 #271693houmidi59ParticipantChez moi, j’ai lu la lettre de Aziza .Désolé les amis , j’aurais bien aimé vous la lire, mais malgré ma mémoire d’éléphant, je ne me rappelle que de deux choses qui sont restées gravées dans mon cœur : Hamidou, tu es mon premier et mon dernier amour et je t’aime, je t’aime je t’aime.
Toutefois je peux toujours vous « broder » une lettre qui vous fascinera , comme ça vous pourrez toujours l’envoyer à votre bien aimée.Arrivé chez moi, je me hâtai d’ouvrir la lettre .Je tremblai de tous mon corps.J’avais l’impression d’une personne qui claque des dents de froid ou peut-être bien de quelqu’un qui attend que sa femme accouche d’un moment à l’autre.
Donc, caché dans un débarras à la terrasse, je lis la lettre avec un cœur tout en émoi:
Cher Hamidou
ça fait plusieurs jours que j’hésite à t’écrire .Je ne sais pas ce qui m’arrive , surtout quand je suis en ta compagnie , mais je crois bien que je suis amoureuse de toi.
J’aurais bien aimé que tu m’en dises autant .Cependant, je ne suis pas aveugle pour constater que tes gestes et ton comportement envers moi reflétaient tout ce que tu as dans ton cœur .
Tu es une personne remarquable , une personne que j’ai aimée du premier regard .Aussi, je te dis sans ambages: je t’aime, je t’aime, je t’aime.
Cher Hamidou, il faut que tu saches que tu es mon premier et dernier amour .J’espère que moi aussi , j’aurai une place aussi considérable dans ton cœur.
Ton amie AzizaPS: n’oublies pas de bruler la lettre après l’avoir lue.
J’ai lu la lettre plusieurs fois de suite.Bien entendu, je l’avais gardée des années avant de la mettre en miettes .
Le lendemain matin, Aziza n’était pas venue au lycée.J’ai beau la chercher de mon regard à travers la grande vitre du bus, mais en vain !
A la sortie, je suis passé près de chez elle .Les fenêtres de la maison semblaient fermées.Pas de doute: il n’y avait personne à l’intérieur .
Une semaine s’était écoulée et toujours aucune nouvelle de ma bien-aimée.Pas la peine de vous dire que j’étais affligé et le moral à zéro.Si je me souviens , je ne faisais plus mes devoirs ;quant à mes participations en classe,elles diminuèrent peu à peu.Finalement, quand le professeur me posait une question, souvent ,je sursautai.Car voyez-vous les amis, j’étais sans doute dans les nuages !
La plupart de mes professeurs constatèrent mon état d’esprit et mon manque d’enthousiasme dont j’étais connu auparavant.
Le professeur de français (au fait , j’étais son préféré) fit s’assoir à côté de moi une autre fille plus jolie que ma bien aimée (je l’avoue), mais qui ne pourrait la remplacer en aucun cas.Cette fille (elle s’appelle Hafida) me parlait avec gentillesse et amour .Elle ne cessait de me cajoler , me choyer , me chouchouter et me dorloter, mais j’avais toujours l’esprit ailleurs.
Deux semaines se sont passées et pas de nouvelles de Aziza .
Un jour, le professeur de français me dit:
_ » Abdelhamid, j’ai à te parler.S’il te plait à la fin du cours, attends moi près du portail ; je voudrais discuter avec toi au sujet de ton amie Aziza . »A suivre……..
juin 21, 2009 à 8:10 #271692houmidi59ParticipantUn jour, le professeur de français me dit:
_ » Abdelhamid, j’ai à te parler.S’il te plait à la fin du cours, attends moi près du portail ; je voudrais discuter avec toi au sujet de ton amie Aziza . »Il était cinq heures du soir quand le professeur de français m’invita à monter dans sa voiture.En chemin, il se contenta de parler du beau et mauvais temps.Arrivés près d’un café, il s’arrêta et m’invita à nouveau pour boire une boisson.
J’attendais avec impatience qu’il me parlasse du vif du sujet .
Donc, nous prenions des sièges au coin de l’établissement .Le professeur appela le garçon et me dit:
_ » Que veux-tu boire une boisson chaude ou froide ?
Je regardai mon interlocuteur d’un air hésité et je répondis:
_ » Un coca, si c’est possible !
Le professeur hocha sa tête et ajouta:
_ » Pour moi ça sera un café noir
Aussitôt, il sortit de sa poche une boite de cigarette qu’il me tendit :
_ » Cigarette ?
_ Non merci, je ne fume pas !
_ Très bien , complimenta-t-il, tu es encore jeune et tu dois te concentrer sur tes études…..
Alors, je réalisai que le professeur venait de commencer la discussion .Aussi , je l’interrompis net:
_ » Dites-moi, monsieur, est-il arrivé quelque chose de fâcheux à ma bien ai….je veux dire à Aziza ?
Ce dernier se contenta de sourire, un sourire qui me démontra qu’il savait presque tout de ma relation avec l’intéressée.Après avoir allumé une cigarette il dit:
_ » Ecoute-moi, mon petit…….
Son petit était toutes oreilles ouvertes.
_ » Tu sais, ajoute-t-il, je m’inquiète beaucoup sur ton état d’esprit .Depuis des jours, tu ne participes plus en classe; tes notes sont déplorables.
J’ai même consulté mes autres collègues: ils pensent la même chose que moi.
Il se tut un long moment.Je demeurai aussi silencieux qu’une carpe.Que pourrais-je dire sinon crier : j’aime Aziza et je ne veux qu’elle !.
Bien entendu, ça je le gardais pour moi .
Le professeur continua sur le même ton:
_ » Tu sais , mon petit, il n’y a pas de mal à aimer une amie , surtout si celle-ci partage le même sentiment que toi.
Oui, mais faire de cet amour une obsession, ça je ne suis pas d’accord!
Regarde dans quel état tu es !Si ça continue comme ça, tu vas tout perdre et tu finiras par échouer à la fin d’année.
Note bien que les examens approchent ….
_ » Je m’en foue éperdument, je n’aime plus les études!
_ Non, c’est pas vrai .Je sais bien que tu es l’un des meilleurs élèves; surtout en français.
Je baissai ma tête avant de commenter:
_ » Dites-moi, s’il vous plait , pourquoi Aziza ne vient plus à l’école ?
Il répondit par une autre question:
_ » N’es-tu pas allé chez elle ?
_Si, mais, il semble qu’il n’y a personne.
Monsieur Couderc sourit et reprit :
_ » Et bien voilà:ta petite amie et sa famille viennent de déménager vers une autre ville .
L’idée était insupportable pour moi:
_ » Non, non…c’est faux ,faux faux…
_ Calme-toi, les gens nous regardent .
Puis:
_ » Pourquoi te mentirai-je ?D’ailleurs, tu peux toujours aller au bureau de surveillance , on te donnera des nouvelles .
Je me levai presto, je serrai la main de mon professeur et me contentai d’un merci .Après quoi, je rebroussai chemin vers le plus proche arrêt de bus .
_ »Attends, cria une voix derrière moi
Je fis volte face.
Une belle créature s’approcha de moi avec un sourire angélique :
_ »Où vas-tu comme ça ?
Je dévisageai l’arrivante: c’était Hafida , ma nouvelle compagne de table.
Vous ai-je dit que son frère était mon meilleur ami et que je l’avais connu quand j’étais au collège Pasteur ?
Figurez-vous que depuis que j’avais su cette parenté, j’essayais toujours de prendre mes distances avec elle.Bien entendu, elle le savait, mais elle faisait toujours en sorte pour me mettre dans l’embarras.
Elle avait des relations avec plusieurs garçons du lycée.Vous imaginez bien qu’elle se doutait que je pourrais fort bien tout dire à son frangin ; ne serait-ce que lui mettre la puce à l’oreille.La pauvre, elle était loin de croire que je m’intéressais aussi bien à elle qu’un sourd à une chanson d’Oum Keltoum.
Donc, pour ne pas lui manquer de respect, je lui dit tout simplement:
_ » Je retourne chez moi!
Elle partit d’un rire qui me faisait penser à celui d’un clown à la vue d’une souris blanche dans le chapeau de son collègue .
_ »Tu vas sûrement voir l’élue de ton cœur
Je fis un geste brusque:
_ » Hein !
_ Ben, quoi ?Et tu fais l’innocent !
J’étais fou furieux:
_ » Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
_Oh rien
Puis, elle retourna sur ses pas , me laissant méditer sur mon sort , ou si vous préférez celui de ma bien aimée Aziza.Fin du récit,seulement pour Oujda-City.Vous pourrez toujours lire la suite dans Hakwara ou mon nouveau blog .
Désolé de vous décevoir !
juin 22, 2009 à 6:05 #271694houmidi59ParticipantHafida était une personne aussi jolie que vaniteuse .Depuis sa venue au lycée, elle s’était fait beaucoup de liaisons avec les garçons .Elle avait même essayé de lier des connaissances avec certains professeurs .
Donc , Hafida était jalouse de ma relation avec Aziza.Elle croyait qu’elle allait m’attirer par sa beauté et ses manières du savoir vivre.Mais , elle se trompait jusqu’à s’enfoncer le doigt dans la pupille de l’œil !
Le lendemain matin, je passai par la demeure de Aziza.Qu’elle fut ma joie de voir que la porte était entrouverte et sur le seuil de la porte une jeune fille qui balayait le trottoir .
Je m’approchai de la dite personne et la saluai ,avant de lui demander d’avertir Aziza de ma venue .
La petite « balayeuse me regarda un moment surprise , puis répondit tout simplement :
_ » Quel Aziza , jeune homme ?
Cette question était loin de me rassurer :
_ » Ben, la fille qui habite cette maison.
Pour lui prouver que je savais de quoi je parlai, j’ajoutai:
_ » Vous savez, je suis venu maintes fois visiter mon amie ici.Alors, s’il vous plait, dites lui que Hamidou l’attend.
La bonne me dévisagea longuement.J’eus l’impression qu’elle voulait savoir mon poids et ma taille.Enfin, elle dit:
_ » Attendez un moment, je vais appeler le monsieur de la maison.Lui, il saura vous répondre .
Et elle entra dans la maison , laissons derrière elle son balai .
Quelques minutes après, un vieil homme , qui devait avoir dans les soixante piges s’approcha de moi .C’était la première fois que je le voyais.Pour vous dire qu’il n’avait aucun lien de parenté avec mon ami; surtout pas son père, puisque ce dernier , je lui avais parlé des fois quand je revenais en compagnie de Aziza.
Bien entendu, lui aussi parait ne pas me connaitre.Aussi, il dit to de go:
_ » On m’a dit que tu cherches une certaine Malika !
Je rectifiai:
_ Non, monsieur, Aziza.
Le sexagénaire se contenta de sourire et ajouta:
_ » Malika, Aziza, ou Rahma , peu importe .Dans cette maison, il n’y a pas de filles à part la bonne que tu as vue .
Je restai perplexe un certain moment .Mon silence ne dura pas longtemps.Aussi je lui dit:
_ » S’il vous plait, monsieur , depuis quand habitez-vous cette maison ?
_ Depuis un mois environs…Pourquoi ?
_ La famille qui habitait là, où est elle ?
_Ah, tu parles de hadj Abdeslam .Mon petit, il m’a vendu sa maison il y a presque 6 mois .
Je crois bien qu’il était assez endetté , le pauvre.
Après un bref silence dû à une toux passagère, il continua:
_ Il m’ a dit qu’il irait s’installer à Fes .D’ailleurs, il est originaire de cette ville.
J’hésitai un moment avant de dire :
_ » Dites-moi, s’il vous plait, quels sortes de problèmes avait monsieur Abdesslam ?
Le vieux fit la moue et répliqua:
_ » A vrai dire, je ne sais pas .
Il se tut ,comme s’il essayait de se rappeler des détails .Soudain, il dit:
_ ça y est, j’y suis !Il parait que c’était un mordu du poker .Je crois qu’il a perdu une grosse somme d’argent .
Je pris congé du vieux et retournai chez moi .Tout simplement, je n’avais plus le goût des études.A suivre……..
juin 29, 2009 à 4:11 #271695houmidi59ParticipantPour mes souvenirs avec Aziza, je vais en rester là.Au fait, cette année, j’ai échoué à l’examen.C’était évident de la part de quelqu’un comme moi qui a délaissé ses cours et même, il s’absentait souvent .
L’année d’après, ma famille déménagea vers une autre ville: Rabat.
Là-bas, j’ai poursuivi mes études au lycée Moulay Youssef.Cet établissement se trouve dans l’un des coins du Palais Royal.Il est célèbre parce que tout simplement des ministres et des grands écrivains étaient de ses élèves!
En 1980, j’ai eu mon bac .Cette année là, j’ai décidé d’aller faire un tour à Oujda.Justement , cela faisait presque trois ans que je n’avais pas vu ma ville natale.
J’ai fait un tour aux alentours de mon ancien lycée.Evidemment, c’était les vacances .Aussi aucune trace d’élèves.Je ne sais pas ce qui m’était arrivé; mais je crois que j’avais la nostalgie « du banc ».
Je voulais juste voir ma classe .J’aurais été dans les anges , si j’avais pu m’asseoir dans ma place et même celle de ma bien aimée.
Vous l’avez bien deviné, je suis allé à l’ancien domicile de Aziza.Je croyais rencontrer le vieil homme.Pour cette fois, personne ne m’ouvrit la porte.Preuve, qu’il n’y avait personne dedans !
Un jour, j’étais à l’ancienne médina avec un de mes amis.Je voulais voir de près Abdallah Lmagana.
Soudain, j’ai vu ….de mes propres yeux une personne à environs 200 mètres.Non, je crois que c’était à 100 mères….peut-être bien 80 mètres….60 mètres…je ne sais plus! Cette personne ressemblait comme deux gouttes d’eau à Aziza .
Je ne sais pas comment l’aurais-je aperçue d’aussi loin ,moi qui porte des lunettes de vue.En tout cas, j’étais persuadé que c’était elle!
Alors, j’ai crié aussi haut que je le pouvais:
_ »Azizaaaaaaaaaaaaaa……………!
L’interpelée me regarda de face un certain moment.
Mes amis, c’était elle .Preuve que des fois ce ne sont pas nos yeux qui voient mais nos cœurs.
Je l’ai vue me sourire .
Une grande chaussée nous séparait l’un de l’autre.
Je voulais la traverser, mais la circulation était tellement dense que c’était presque certain de me voir écrasé par un des véhicules .
Alors, je lui envoyai des signes de mains.Elle en fit autant.
Mon ami, fort surpris me dit:
_ » Qui est cette fille, Casanova ?
_ Qui ?…Ah, une ancienne amie à moi
_ Oui, dit t-il entre ses dents, une amie qui s’est enfouie avec ton cœur!
_ Qu’est-ce que tu dis ?
_ Oh! Rien, je pense seulement que cette fille est accompagnée .Je crois que c’est son époux , non ?
Tout à coup, je me rendis compte que ma petite amie n’était pas seule.Il y avait un homme qui lui tenait le bras ; en plus derrière eux, une vieille dame qui marchait avec peine.
En bon gentilhomme, je détournai ma tête .Puis, je changeai aussitôt de direction .Mon ami dut me suivre sans rien comprendre:
_ » Mais, s’exclame-t-il, ta « bien aimée » te fait des signes de venir vers elle
Je ne répondis pas , mais j’accélérai mes pas.Enfin, je m’arrêtai dans un coin .Franchement, mes douces amies, j’étais fou furieux.
Vous ai-je dit que j’avais acheté une superbe horloge qui sonne à chaque heure avec une sonnette différente à chaque fois ?
Du coup, je l’ai écrasée de mes pieds .Bien entendu, les passants se demandaient si je ne serais pas un fou à lier .
Mon compagnon essaya de me calmer;mais, en vain.
Le pauvre, lui même avait subi quelques uns de mes tempéraments.D’abord, je l’avais insulté par tous les noms (connus et inconnus dans les dictionnaires).Je lui avais craché dessus.J’ai même pris une pierre pour la lui lancer dessus.Heureusement que c’était le coup qui m’avait fait reprendre mes esprits.Figurez-vous que je venais de rater de peu une dame .La pierre était allé casser une vitre d’un magasin .Aussitôt mon ami me dit:
_ » Houmidi, si t’as encore tes jambes, prends les , on va nous sauter dessus d’un moment à l’autre.
Brave ami, comme récompense de mon comportement envers lui, il tenait toujours à m’aider .
Alors, nous primes nos jambes a nos cous et nous disparûmes dans la nature .
Dans notre quartier, je racontais à mon ami mon histoire avec Aziza.Quand, j’eus fini, il éclata de rire.Bien entendu, ça ne me plaisait guère .Cependant, j’essayai de me calmer.Aussi, je souris comme la Joconde et lui demandai qu’est ce qu’il y avait de drôle dans mon histoire.
Il se tut un bref moment ; puis, il répondit:
_ » Moi aussi, ça m’est arrivé
_Arrivé quoi ?
_ Aimer une fille
_ Et, alors ?
_Elle m’a laissé tomber
_ Tu sais, c’est pas la même chose !
Bounour me regarda d’un air moqueur :
_ » Les filles changent de garçons tout comme elles changent de vêtements !
Avant de le quitter, je lui rétorquai:
_ » Dis-moi, quand la fille t’a laissé tomber , j’imagine que t’as du faire du bruit !
_ Tiens, comment le sais-tu ?
_ C’est normal, tu pèses presque un quintal ..et encore une grande partie de graisse !
Bien entendu, je m’enfuyais aussi vite que je le pouvais, laissant mon ami attraper sa crise de folie.A suivre…..
juin 30, 2009 à 3:56 #271696houmidi59ParticipantToujours à propos de mes souvenirs d’enfance , je vais vous parler de mes premières années à l’école .
Avant d’aller à l’école primaire, j’ai passé deux années chez les soeurs ; j’avais ce temps là presque 5 ans.
Vous vous souvenez bien de l’ancienne église qui se trouvait au village des mottes (Touba).Ces serviteurs de Dieu ont fait ouvrir une école maternelle pour garder les enfants et en même temps leur apprendre beaucoup de choses: écrire ,lire , dessiner , créer des jeux.
Pour ne rien vous cacher, j’ai beaucoup appris.
Ce que je me reppelle bien:le matin, vers dix heures pendant la recréation, on nous donnait un verre de lait chacun avec un petit pain beurré ou des biscuits.
On sortait vers 11:30.
Bien entendu, nos parents venaient nous chercher.
Si par hasard, un parent tardait à récupérer son rejeton de fils, figurez-vous qu’on gardait le petit .Pas question de le laisser partir seul.Même si un adulte se présentait comme étant un de la famille de l’élève, les responsables refusait toute demande.Eux ,ils ne reconnaissant que les parents légitimes qui avaient le droit de prendre leur enfant à la sortie.
Savez-vous que c’était une joie pour moi quand mon père tardait quelques fois à venir me prendre ?
D’abord, j’avais droit à un second verre de lait.Des fois un morceau de chocolat.Quant au déjeuner, il était excellent: un morceau de viande, des frites , une boisson un dessert à la crème…bref quelque chose que je ne ne mangerais jamais chez moi.
Le soir vers deux heures, on nous obligeait à faire la sieste.
Elle durait jusqu’à trois heures.Après, on nous donnait des jouets ,des formes cubiques , du papiers et des pinceaux .Cacun de nous choisissait l’activité qui lui plaisait.
Vers cinq heures, heures de la sortie, on nous offrait des bonbons et des biscuits.
Au fait, rare ceux qui avaient fait placer leurs enfants dans cette maternité .
Croyez-moi les amis le prix était exorbitant.Jugez par vous même: 2500 centimes pour chaque mois.
C’était en 1964 .Mon pauvre père avait du marchander avec la mère pour enfin payer 4500 centimes pour mon frère et moi.
Elle a bien voulu nous faire une remise de 500 centimes.Avec cette remise, vous pourriez acheter 25 kilos de pommes de terre, presque 8 petites bouteilles de coca ou 750 grammes de viande de mouton.
Pour vous dire !
A 7 ans, j’ai passé 6 années a l’école Berthelot (connu sous le nom de Ibn-Elkhatib.
Mes études secondaires, je les ai passées au collège Pasteur , puis au lycée AbdelmoumenMes années en primaire , je les ai passées à l’école Ibn-Elkhatib connu jadis sous le nom de Berthelot
Ma première année en 1966/67 ,j’ai fait la connaissance de monsieur Moukhtari
Pour ma deuxième année, notre maître s’appelle My Rchid .
Je me souviens encore de lui, c’était le plus gentil de tous les enseignants à l’époque.
Il ne frappait jamais.Il ne se mettait jamais en colère.
Je me rappelle d’une petite anecdote: un jour un élève s’est endormi en classe .Quand My Rchid l’a vu, il a souri.
On croyait qu’il allait lui verser un verre d’eau sur la tête.
Mais, au contraire , il nous a d’abord demandé de ne faire aucun bruit ,au risque de réveiller le dormeur.
Puis, il pris tous les jouets qui étaient dans le musée de la classe.Il les a posés autour de l’élève endormi.
Je me souviens,il y avait une voiture ,un chameau, un singe, une banane, un avion , un petit ourson et même des poupées!
Il a aussitôt pris sa baguette avec laquelle on faisait la lecture. .Puis, il s’est mis à donner des coups sans aucune brutalité au dormeur.
Si vous étiez là, vous auriez vu la tête de notre dormeur.
Aussitôt, il ouvrit ses yeux .Il jeta un regard autour de lui .Les « belles créatures » lui faisaient face ; ça l’enchantait et il se rendormit sur le champ.
L’instituteur le réveilla de nouveau.L’élève ouvrit ses yeux de nouveau et refit le même manège.
Nous , on s’amusait comme une équipe de bossus.
Enfin de compte, l’élève se rendit compte qu’il n’était pas entrain de rêver; alors, le pauvre se mit à pleurer .
Heureusement que My Rchid était là pour le consoler.Il lui a donné un de ses jouets .A suivre…..
juin 30, 2009 à 5:06 #271697houmidi59ParticipantEn ma troisième année, j’ai fait la connaissance de deux instituteurs:celui de la langue arabe et celui de la langue française.
Le premier s’appelle monsieur Moumni.C’était quelqu’un de dur.Il ne souriait jamais.A croire que c’était un robot.
Au début de l’année, il nous avait présenté un gros bâton qu’il tenait d’une main d’expert.Il le fit vaciller un moment; puis ,nous dit :
_ » Je vous présente Messaouda .Elle va vous accompagner durant toute l’année.
Nous ,on le regardait(le bâton, bien sûr) avec une sorte de curiosité ,mélangée de peur.
Il fit le tour de la classe et reprit:
_ » Vous savez, Messaouda n’est méchante qu’avec les paresseux, les bavards et les dormeurs .
Et d’ajouter:
_ » Messaouda va faire un tour pour mieux vous connaitre .Elle, elle connait ses ennemis .Dès qu’elle les voit , elle se met à trembler de colère .Regardez!
Aussitôt, le bâton se mit à vaciller entre ses doigts .On dirait qu’il voulait sauter sur l’un des élèves.En effet, certains de mes compagnons ne cachaient pas leur méfiance.Il y en avait qui pleuraient .
Je me souviens de l’un d’eux qui s’était mis à chialer :
_ » Maman, maman, viens me prendre.Messaouda veut me battre.
Aussitôt, monsieur Moumni réalisa qu’il était allé un peu loin.
Alors, d’un geste brusque il fit immobiliser son bâton.Celui-ci devient aussi inerte qu’un chat devant une cheminée.
Il nous regarda cette fois avec pitié .Ensuite, il dit:
_ » Ecoutez-moi, les petits.Je crois que Messaouda va faire des exceptions pour certains.
Tous les élèves tendent leurs oreilles .
_ » Et bien, ajoute-t-il, que ceux qui ont quelconque blessures ou anomalie dans leurs mains se lèvent et viennent vers moi.Messaouda va voir ça de près.Peut-être bien qu’elle vous fera des faveurs.
Au début , personne n’osa se lever.Soudain, un petit dodu se dirigea vers l’instituteur en montrant un doigt enflé.
_ » Monsieur, regardez, ce doigt me fait souffrir et j’ai peur que Messaouda..
Monsieur Moumni l’interrompt net et dit:
_ » Tu as raison, mon petit de signaler ce détail.Aussi, je vais te dire une chose:cette main sera épargnée des coups de bâton; par contre celle-là.
Il désigna la deuxième main valide de l’élève et ajouta:
_ » C’est là que tu auras tes coups de bâton.
Déçu, le dodu retourna à sa place tout penaud.
Quelques instant après, un autre élève lève sa main.Après l’autorisation du maitre, ce dernier dit:
_ » Monsieur, moi j’ai les deux mains qui me font mal.
L’instituteur le dévisagea longuement.Nous, on croyait que notre maitre ne savait quoi faire .Tout à coup, il se mit à rire ;puis, s’approcha de l’élève et lui dit:
_ » Tu espérais éviter les coups de Messaouda.Je te déçois mon petit..
Puis, il désigna du doigt la partie la moins intéressante de son corps….enfin, celle qui lui sert à s’asseoir et dit:
_ » Mon petit, c’est là que tu recevras tes coups.
Après cela, personne n’osa réclamer quoi que ce soit .
Pour l’instituteur de la langue française, au contraire c’était quelqu’un de très élégant.
Il changeait de costumes toutes les semaines.Il avait une voiture ; si je me rappelle bien ,c’était une Simca 1100.
Quand il la stationnait devant l’école, il prit son mouchoir et essuya la poussière sur les quatre roues.
Il aimait la propreté.En classe, il s’intéressait toujours à notre tenue.
D’après lui: un élève propre est quelqu’un qui travaille; un élève sale est une personne paresseuse.
Au fait, il s’appelle monsieur Kelfati.
Je ne vous cache pas que j’étais le premier de sa classe.
Comme je vous l’avais déjà dit : les années que j’ai dû passer chez les sœurs m’ont beaucoup.Parce que là-bas, on parlait français .
Donc, je n’avais pas besoin d’apprendre l’alphabet .Aussi, c’était assez facile pour moi de lire un texte.A suivre….
juillet 2, 2009 à 4:25 #271698houmidi59ParticipantDans ma quatrième année, j’ai connu monsieur Grari qui nous enseignait le français ; et monsieur Touil qui nous enseignait l’arabe.
L’instituteur de français était quelqu’un de simple et gentil; mais pas autant que Moulay Rchid.
Cependant celui-là nous traitait comme des grandes personnes.
Je me souviens encore que c’était moi qui faisait la lecture aux élèves; tandis que lui, il sortait de la classe et s’en allait, je ne sais pas où.Il me donnait des instructions en pure français:
_Ecoute-moi attentivement , Abdelhamid.Chaque élève doit lire le texte aussi couramment que possible.Toi, tu noteras dans cette feuille tous ceux qui ne lisent pas correctement, ceux qui bégaient encore, et ceux qui bavardent en classe.
Tu ne leur dis rien, tu notes seulement.
Bien entendu, les élèves avaient une peur bleue devant lui.
Aussi, dès son départ, certains essayaient de m’approcher avec des mots gentils .Il y en avait même qui m’offraient des bonbons et des gâteaux .
Ils espéraient éviter la punition magistrale.
Malheureusement, monsieur connaissait bien cette catégorie d’élèves .Il n’avait pas à attendre mes « notes » pour agir.Aussi, dès qu’il revint en classe , la première chose qu’il prononçait toujours :
_ » Alors, je parie que tous les élèves ont été sages, ils ont bien lu et ils ont bien compris le texte!
Puis , il se dirigea vers l’un des cancres :
_ »Veux -tu bien relire le texte pour moi ?
L’interpelé hésita un moment; puis il ouvrit le livre pour faire la lecture.De toute façon, il n’avait pas le choix.
Alors, le pauvre lisait comme quelqu’un qui déchiffrait des lettres bizarres.
Le maitre écoutait sans interrompre le lecteur.Ce qui mettait ce dernier dans l’embarras.
Quelques fois, il intervenait pour inciter l’élève à poursuivre sa lecture:
_ » Vas-y mon petit , tu as une belle voix .
Ou :
_ » On voit bien que les mots te manquent , mon petit
Ou encore:
_ » Allez, ne sois pas timide et amuse la galerie avec ta superbe voix.
En fin de compte, le cancre finit par terminer son texte après lui avoir donné un autre sens par les fautes commises , une mauvaise prononciation et surtout par les arrêts qui n’avaient rien à voir avec la ponctuation .Monsieur Grari s’approcha de moi et me dit à l’oreille :
_ » Dis-moi, Abdelhamid; je parie qu’il t’a donné des bonbons ?
Au début, je niai.Alors, il reprit toujours en chuchotant :
_ » Ne t’en fais pas , je ne vais pas te punir pour ça.Mais….
et là, il le dit tout haut :
_ » Gare à l’indigestion ! »Monsieur Grari était des rares personnes qui ne quittaient pas l’école sans avoir corrigé les cahiers.Aussi, à la sortie, il restait en classe près d’une heure .Moi, ça me plaisait de rester avec lui.Je lui ouvrai chaque cahier; lui en fin connaisseur, lui attribuait une note .Sans rien vous cacher, il m’épatait.
Quelques fois, il me disait:
_ » Abdelhamid, fais sortir le vélo,et garde le bien.
Il avait un vélo unique en son genre.Alors, je le pris .Comme je savais qu’il avait pour une heure avant de sortir, je fis des tours aux alentours de l’école.Je crois que c’était grâce à monsieur Grari , ou plutôt sa bicyclette ,que j’ai appris à conduire un vélo!
Un jour, il me donna une photo du prince Moulay Hassan .C’était le premier et l’unique cadeau que je recevais d’un instituteur .Je dus le garder plusieurs années avant de le perdre avec des affaires dans un vol dans ma classe.
Pour vous dire que même enseignant, je le gardais et le montrais à mes élèves comme un trophée .Pas la peine de vous dire que sa perte m’avait fait beaucoup de peine un certain.A présent, quand j’y pense , j’ai des larmes aux yeux !A suivre…..
juillet 5, 2009 à 12:19 #271699houmidi59ParticipantNotre instituteur arabe était un homme déjà vieux à l’époque. Souvent, il nous racontait quelques étapes de la seconde guerre mondiale.Nous, on l’écoutait avec attention.Finalement, on avait beaucoup appris de lui.Au fait, grâce à monsieur Touil que j’ai toujours aimé l’histoire ; surtout celle du Maroc.
Il avait une certaine technique pour nous la raconter.Savez-vous qu’on n’avait pas besoin d’apprendre nos leçons chez nous?
Parce que tout simplement, tout en écoutant le récit magistral, on mémorisait tout!
Je me souviens qu’un jour monsieur Touil nous avait raconté une histoire très drôle .On avait beaucoup rigolé en ce temps là.
D’après mes souvenirs, c’était durant la crise de 1929, monsieur Touil avait l’âge de 12 ou 13 ans.Quand, cette crise est survenu, la plupart des gens avaient faim.Il n’y avait rien à manger.Aussi, pour compenser le manque de sucre, on buvait du café noir avec des dattes.
Notre instituteur ne mangeait pas à sa faim.Alors un jour, avec un de ses amis, ils s’approchèrent d’une ferme isolée.Il était environs deux heures de l’après-midi, l’heure de la sieste.Au fait, cette ferme appartenait à des colons français.
Donc, monsieur Touil et son ami escaladèrent le mur et les voilà dans la ferme.Heureusement pour eux, ce jour là, les chiens n’étaient pas là.D’après notre instituteur, on les a emmenés à la chasse de bonne heure et ils n’étaient pas encore entrés.C’était pour les deux voleurs une occasion à ne rater en aucun cas!
Monsieur Touil s’avança tout doucement en rampant vers le poulailler .Il avait l’intention de voler quelques œufs .Donc par l’une des fentes , ils pénétrèrent à l’intérieur.Soudain, les coqs sautèrent sur eux, tandis que les poules se mettaient de la fête , elles aussi.Il y eut un remue ménage.Notre pauvre instituteur finit par tomber dans une mare de
boue .L’enseignant était devenu méconnaissable qu’il aurait fait fuir même les chiens .Son compagnon, lui, une poule lui a laissé un souvenir sur sa tête .Bien sûr , vous avez deviné sa nature .
Finalement, ils ont rebroussé chemin vers un étang pour se laver .
Comme vous constatez, notre maitre était quelqu’un de modeste.Il nous traitait comme ses enfants.
Là, un autre souvenir me revient.Quand j’y pense, je me tords de rire.
Dans notre classe, il y avait deux élèves: un gros noir nommé Haddad et un maigre qui bégayait tout le temps qui s’appelait Tafza.Ils s’asseyaient toujours ensemble.
Un jour, nous étions entrain de copier une leçon d’histoire sur nos cahier.Soudain ,Tafza leva son doigt et sans attendre l’autorisation du maitre dit:
_ » Me…me…me.me….me……
Aussitôt , monsieur Touil se retourna pour voir ce qui se passait .
Tous les élèves firent de même:
_Me…s.s…s…sieur……me..me…me..sieur…
Oui, répond ce dernier, qu’est-ce qu’il y a ?
_ » Ha…ha…ha..dda…dda…ddad……
L’instituteur s’approcha de Tafza:
_ » Qu’est-ce que tu veux ?
Alors, le bégayeur montra du doigt son compagnon et ajouta:
_ » Ha…ha…ha…dda…dda…ddad….
_ Oui, dit une autre fois le maitre
Tafza continua son onomatopée:
_ Ha…ha..dda…dda…ddad…ta….ta…ta..
_ » Quoi , s’interrogea le maitre
_…Ta…ta…ta…ta…….
_Du calme , mon petit , et dis moi ce qu’il y a !
Et toujours:
_ » Ta…ta…ta..ch…ch…
_ Tache…quelle tache ?
Tafza reprit :
_ » Ta…ta…ta..ch..ch……haaaaaaaaaaaaaaa!(1)
Toute la classe s’explosa de rire ; tandis que le gros noir qui croyait avoir fait une grosse erreur respira de plus belle.
Alors monsieur sourit un moment et s’adressa à Tafza:
_ » Mon petit , tu m’as fait une de ces peurs.Je croyais que ton ami t’avait causé de gros problèmes
Et d’ajouter:
_ » Regarde Haddad, il est tout rouge de confusion .
Puis, tout d’un coup , le maitre se boucha le nez , et lança au petit noiraud :
Oh, ça pue fort là! Qu’est-ce que t’as mangé ?
Haddad nous dévisagea tous avant de répondre:
_ » Rien,missiou, (2) ,rien;seulement du bissara (3)
_ Combien de bol?
_ Je ne sais pas…mais peut-être 5 ou 6
_Sors vite et va directement aux toilettes et ne reviens qu’après avoir tout vidé!
Haddad se dirigea vers la porte sous les regards moqueurs des élèves; tandis que notre Tafza était toujours entrain de refaire sa phrase:
_Ta…ta…ta..tach…tach…tach..haaaaa
aa!(1) en français ça veut dire:il a pété
(2) Haddad emploie ce mot en français
(3) un plat marocain à base de fèves ou de pois cassés ;une sorte de soupe marocaineA suivre…..
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