Résultats de la recherche sur 'ALGERIEN DU MAROC'
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Bonjour, salam, azoul,
Tout d’abord je tiens à me présenter, suis heureux d’être parmis vous.
Natif d’un village au nord de la France, et marocain de wijda.
Fier de mes parents qui m’ont appris l’arabe et enseigné nos valeurs tant chéries…Suite à une formation de 10 mois à Rabat, je vous apporte mon expérience personnelle.
J’étais trés content aprés avoir reçu mon arrêté d’affectation. Moi, mon épouse ( wijdia à 100 %, est arrivé en France 2002)et mon fils, rabbi i khéléhlina, sommes arrivé à Rabat un soir.
NOus prenons le taxi pour rejoindre notre appart à agdal pour ceux qui connaissent…et le chauffeur bel mébdo, gelna wech intoma dzairiyéne.
Je lui ai dit NON, je lui demande pk , il me dit eh ben tu as l’accent des algériens, je lui dis, ben c comme ca, il m’a dit oui je vous comprends vous etes de wijda!!!!
On arrive en bas de l’immeuble, j’évite de parler arabe comme me l’a dit mon épouse…Tout se passe bien , sauf quand le gardien nous voit et me demande si j’étais le fameux » sélim » de Paris, et oui c moi!!
Pk tu ne parles pas arabe, je lui ai dit que je le comprenais mais ne parlais pas car g un accent…
Bref, le lendemain il m’a entendu parler avec mon épouse et m’a dit , tiens tu parles daba, je lui dis oui je parle DROK. AH T ALGERIEN!!!!!!!NOn suis franco-marocain de wijda, il me dit ah les gens de wijda!!!!!!!!!
qu’ont-ils les gens de wijda???????????il me dit , que ce sont des « MOUTAKHELIFENE », des gens illétrés, analphabetes , limite sauvage!!Mon épouse me calme, je lui ai dit » ana béhdda karré el arbiya, chelhha, o andi bac +5 , chof inta yal « hassèsse » …
IL l’a alerté à tous les voisins comme quoi j’étais racistes et nationalistes.
J’arrive au travail, hamdoullah mes collègues francais étaient treés accueillants, par contre les locaux » r’batiyénes » trouver bizarrement que j’étais wijdi!!!!!!!!!!!!!
Comme si les wijdis n’étaient pas INSTRUITS!!!Ils me disaient mais pourquoi tu refuses de boire avec nous, ( ils sortaient entres eux le week-end ), pk t’es toujours avec ton épouse et ton fils, yallah daba intkawsso chi kwiyésse…
Mais bien-usr, comme je refusais, ils me disaient daba int »i » fel kharéj o chédd fé dine..
Goltéhhome bkate fé terbiya mabkatch flé bled fi hayéch.
Pëndant 10 mois g vécu l’enfer et je PRECISE, C UNE GENENRALITE, la pluaprt des gharbis me faisaient des sale coups en douce, une vraie sale raceJ’en ai profité pour faire le tour du Maroc, wallah g compris pk certains wijdis préférent les algériens au marocains.
hassol g trop choses à raconter….
Hamdoullah, j’ai terminé mon stage , malheureusement g un trés mauvais souvenir des ghrabas…
CE QUE NOUS VOULONS DE L’ETAT MAROCAIN
1-Le droit d’accès direct aux archives concernant la déportation des Marocains d’Algerie qui sont en possession de l’état marocains.
C’est impératif pour nous de quantifier le nombre des refoulés en 1975.
2-Introduire un cours d’histoire dans le manuel scolaire marocain concernant la déportation des marocains d’algerie.
Le maroc sortira fier de cette épopée des marocains en Algerie.
On est fier que notre communauté « a été si loyale envers son pays d’adoption (Algerie)et qui a représenté dignement et d’une manière exemplaire son pays d’origine(Maroc) » Sabria3-Réhabilitation de cette communauté dans ses droits.
Ça passerai par la reconnaissance de statut de victime d’un conflit politique ( le sahara occidentale).
Il s’agit d’instaurer d’une commission d’équité pour ces victimes à l’instar de toutes les victimes nationales.4-En hommage aux déportés absents on demande solennellement au Roi du maroc Mohamed 6 de nous ériger une stèle commémorative de la CHOUHA 1975 à la frontière Maroco-Algérienne.
5- On demande au ministère de la culture de nous faciliter la tache pour intervenir au sein des universités marocaines , afin d’inciter les étudiants de faire des recherches sur la mémoire des marocains d’Algerie.
De nous aider techniquement pour réaliser un documentaire parlant de l’épopée de la présence marocaine en Algerie.
Révons-nous, et souhaitions que cette fois-ci sera la bonne
Maghreb : Le Maroc et l’Algérie décident, au plus haut niveau, de renforcer leur coopération contre le terrorisme
Le Maroc et l’Algérie renforceront leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Des réunions de coordination seraient à l’ordre du jour prochainement pour examiner les moyens de faire front commun face aux menaces d’Al Qaïda au Maghreb.
Le Maroc et l’Algérie s’acheminent à renforcer leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme, érigé aujourd’hui comme principale préoccupation pour les pays de la région après les menaces, mais aussi les attaques, attribuées à Al Qaida aux pays du Maghreb islamique.
Selon la presse algérienne, Rabat et Alger préparent une réunion de coordination de haut niveau. Cette première réunion, programmée prochainement et à la quelle seraient conviés des responsables sécuritaires, des politiques, mais aussi des officiels, devra être suivie de réunions périodiques de coordination qui se tiendraient au Maroc et en Algérie.
La presse algérienne affirme que les réunions en préparation viennent en réponse aux directives données au plus haut niveau des deux états pour renforcer la coopération antiterroriste entre les deux pays. La presse algérienne fait référence à un récent échange de messages entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président Abdelaziz Bouteflika. Le Souverain, dans un message de condoléances après l’attentat de Lakhdaria, le 11 juillet dernier, avait qualifié le terrorisme de «principal danger qui menace la stabilité de la région». Dans un message de remerciements, en réponse aux condoléances royales, le président Bouteflika avait fait état de la volonté de son pays de parvenir à une synergie d’efforts et de moyens entre les deux pays pour faire face à la menace terroriste. La coopération antiterroriste entre le Maroc et l’Algérie, à en croire des responsables au ministère de l’Intérieur, remonte à 1999 et avait été renforcée ces derniers mois. Des sources informées affirment que cette coopération s’était accélérée ces dernières semaines et notamment autour des frontières communes pour empêcher des terroristes marocains de rejoindre les camps d’entraînement d’Al Qaïda dans le désert algérien et la région limitrophe du Mali. D’ailleurs, plusieurs membres de cellules terroristes avaient été extradés d’Algérie et attendent d’être déférés devant la justice au moment où les services de sécurité ont réussi, dernièrement, à mettre en échec la tentative de neuf personnes de rallier les camps installés en Algérie. D’un côté comme de l’autre, les services de sécurité multiplient les mesures de vigilance depuis que des membres d’Al Qaïda, originaire des deux pays, sont apparus sur une vidéo pour proférer des menaces contre le Maroc et l’Algérie. Trois d’entre ces derniers avaient été identifiés par les services de sécurité marocains comme étant Bilal Hmam, Mohamed Aghbalou et Mohamed Réda Belhachmi, tous originaires de Tanger.
C’est encore le contenu de cette vidéo qui a été, entre autres, dans la décision des autorités marocaines de relever au maximum le niveau d’alerte face à d’éventuels actes terroristes. Cette décision a été suivie, pour rappel, d’une réunion de coordination de haut niveau entre les responsables marocains et espagnols à Rabat. Elle a été suivie d’une réunion similaire à Madrid à la fin du mois de juillet au moment où Miguel Angel Moratinos, ministre espagnol des Affaires étrangères a effectué une visite de travail à Alger, dédiée au même sujet.
En Algérie, les services de sécurité continuent de traquer des groupes islamistes affiliés à Al Qaïda et qui avaient trouvé refuge dans les régions forestières et montagneuses du pays.Festival Casa Music: Réda Taliani clame la marocanité du Sahara
Réda Taliani a été incontestablement la vedette tant attendue de cette soirée de clôture du festival Casa music, le dimanche 22 juillet, sur la scène d’El Hank a Casablanca évidemment. Ce chanteur de raï algérien s’est rendu célèbre par ses chansons «Joséphine» et «Partir loin» en featuring avec le groupe de rap français 113.
Plusieurs de ses adeptes marocains ne savaient pas qu’il était de nationalité algérienne. «J’ai toujours cru qu’il était originaire d’Oujda. Je suis étonné de savoir qu’il n’est pas marocain», témoigne une festivalière fan du chanteur. Elle est venue de Rabat pour assister spécialement à son concert.
Heureux de son succès au Maroc, Réda Taliani a déclaré aux Marocains, dès qu’il est monté sur scène, que le Sahara était marocain et qu’il restera toujours marocain. Pour faire preuve de plus de sympathie, le chanteur n’hésita pas à porter en bandoulière le drapeau marocain qu’il lui a été remis affectueusement par l’un de ses fans.
Actuellement je travaille sur la mémoire des Marocains d’Algerie.
En plus j’ai entamé un travail sur la mémoire des Algériens au Maroc.
Je serai comblé si des algériens ou des marocains de la region de Oujda peuvent m’aider à comprendre l’histoire de ces algériens du Maroc.
Merci.http://marocains-d-algerie.niceboard.com
L¹immigration algérienne au Maroc à l¹époque coloniale (5/28/2006)
Le cas de la communauté algérienne à Oujda
1ére partie
L¹émigration algérienne à l¹époque coloniale avait comme destination principale la France métropolitaine. Pour des raisons de proximité géographique, de liens familiaux et des relations culturelles et religieuses, le Maroc a été la première destination des Algériens fuyant la colonisation française, les Mouhajirin ou «exilés pour la foi». C¹était le début d¹une émigration qui prendra plusieurs formes et durera plus d¹un siècle (1840-1962). Ainsi, des dizaines de milliers d¹Algériens (100.000 environ pendant la guerre de libération algérienne) ont fait du Maroc leur seconde patrie.
Cette communication tente d¹apporter un premier éclairage sur cette émigration inter-maghrébine, en attirant l¹attention des chercheurs en matière d¹émigration sur ce phénomène. Etant donné que la communauté algérienne habitait principalement Oujda et sa région, nous consacrerons cette étude aux Algériens de cette ville. Il s¹avère intéressant de signaler que ce thème n¹a pas encore fait, à notre connaissance, l¹objet d¹études sérieuses. Nous avons là une nouvelle page de l¹histoire de l¹émigration algérienne à écrire1.
Grâce à sa colonie algérienne comptant 29.300 personnes, Oujda se plaçait en 1960 en deuxième rang au Maroc pour le nombre d¹étrangers après Casablanca. A la même date, la communauté algérienne du Maroc était de 95.000, soit 24% de l¹ensemble des étrangers (396.000). 50% des Algériens résidaient dans l¹oriental2.
Cette émigration de l¹Algérie vers le Maroc concernait les Européens de l¹Algérie (les colons), tout comme les Algériens de souche, musulmans ou juifs. Notre étude concerne seulement les Algériens musulmans. (Š)Les sources historiographiques
Comme déjà signalé, il n¹existe – à notre connaissance- aucune étude de synthèse sur le sujet. Cependant, il y a un certain nombre de documents de base permettant de se faire une idée sur l¹histoire de cette immigration, malgré les préjugés classiques du colonialisme3, et de suivre l¹évolution de cette communauté dans cette région frontalière du Maroc. Ils fournissent des données chiffrées sur les différentes vagues d¹immigration, sa répartition géographique à Oujda, ainsi que les activités professionnelles exercées par celle-ci. Il s¹agit notamment des quelques rapports et mémoires de C.H.E.A.M. 4
– M. Lemaille (1937) : les Algériens à Oujda en 1937. Bulletin du Comité de l¹Afrique Française, n° 5, mai 1937, pp.255-260.
– P. Decroux, (1938), Les Algériens musulmans au Maroc, condition juridique et sociale. Boulogne sur Seine.
– « la vie sociale des Algériens au Maroc ». Bulletin Economique du Maroc. 1938, pp.20-25.
– P. Azam (1951), sur l¹émigration temporaire au Maroc oriental, comporte également des données importantes sur les Algériens dans le Maroc oriental.
– Le rapport du Contrôleur civil adjoint H. Lombard datant de 1953, intitulé « aspects de la situation et du rôle de l¹immigration algérienne musulmane dans la région d¹Oujda ».
– Il y a enfin le mémoire de P. Depis (1962) sur le problème des réfugiés algériens au Maroc oriental (mars 1956- mai 1962).L¹histoire des vagues migratoires
algériennes vers le Maroc-Les différentes vagues d¹immigration :
L¹émigration algérienne à l¹époque contemporaine est un phénomène lié à la colonisation. C¹est l¹une des conséquences des grands bouleversements provoqués par celle-ci dans les sociétés maghrébines. Les Algériens sont arrivés par plusieurs vagues. Nous distinguons quatre vagues principales essentiellement dans la ville d¹Oujda et sa région. C¹est ainsi que le contrôleur civil adjoint H. Lombard qui consacra une étude à l¹immigration algérienne dans la région d¹Oujda, qualifie cette immigration d¹un terme différent qui correspond à chaque étape de son histoire. Immigration de l¹exil jusqu¹en 1907, immigration « appelée » de 1909 à 1926, immigration «favorisée» de 1926 à 1942 mais seulement «supportée» de 1942 à la fin du Protectorat.
La première vague date de la période de l¹occupation française de l¹Algérie. Voyant leur pays occupé, beaucoup d¹Algériens fuyant cette domination, prirent le chemin d¹exil vers le Maroc. Il s¹agit des Mouhajirin (exilés pour la foi). Beaucoup ont accompagné l¹émir Abdelkader lors de son exil au Maroc en 1843-1844. Ils viennent surtout d¹Oranie : de Tlemcen, Nedroma et Mascara. Nombreux parmi eux, se posant comme concurrents des Fassis (originaires de Fès), vivaient du commerce en utilisant leur relation avec l¹Algérie pour leurs affaires. Du fait de l¹ancienneté de leur installation, à la veille du protectorat, ils étaient considérés comme Marocains. Selon plusieurs sources5 cette population suscitait chez les Oujdis (les habitants de la ville d¹Oujda) une certaine jalousie car le Cadi d¹Oujda fut souvent choisi par le Makhzen parmi les Algériens. De nombreux fonctionnaires du culte étaient algériens. Selon ces mêmes sources, cette animosité fut un facteur de maintien de la personnalité algérienne et un obstacle à la fusion totale. Cependant cette fusion se réalisa partiellement, «il y a lieu de penser qu¹au total ils n¹étaient qu¹à demi-étrangers» écrit Lombard. On trouve aussi les traces de cette première vague d¹immigration algérienne dans les sources marocaines qui parlent du bon accueil réservé par les Marocains à cette communauté d¹exilés. «Le Sultan marocain a donné ses ordres pour qu¹ils soient bien accueillis et logés.. »6 Dans son histoire de Tétouan, Mohamed Bendaoud raconte que dès le débarquement français à Alger en 1830, deux bateaux, à leur bord des familles algériennes arrivent à Tétouan en août 1830. Et en 1842 on recense à Tétouan plus de 700 algériens pauvres.7
La deuxième vague remonte à l¹occupation d¹Oujda en 1907 et l¹établissement du Protectorat. Pendant cette période arrivèrent beaucoup d¹Algériens qui devaient jouer le rôle d¹intermédiaires entre les occupants et les Marocains. Ils étaient interprètes grâce à leur connaissance de l¹arabe et du français, greffiers, instituteurs et professeurs. Leur nombre ne cessait d¹augmenter. (Š). H. Lombard8 souligne que pendant cette première période, les Algériens musulmans formaient «une colonie annexe de la colonisation européenn ». En effet appelés par l¹Administration, par des frères déjà installés, par des cousins, et des amis, affluèrent de toute l¹Oranie et particulièrement de Tlemcen ou de Nedroma (véritables pépinière de fonctionnaires), par centaines, des familles entières qui croyaient à la pérennité de la présence française au Maroc (Š).9
En effet, ceux qui étaient exilés pour des raisons religieuses lors de la conquête de l¹Algérie, n¹ont pas tenu, après l¹installation du Protectorat au Maroc, à se prévaloir de leur qualité de sujets français. Il leur importait peu d¹ailleurs de changer de nationalité puisque de toutes façons leur statut demeurait régi par la loi musulmane. Eux ou leurs descendants figurèrent désormais avec les Marocains dans les statistiques10. En 1907, ils formaient plus d¹un cinquième de la population d¹Oujda qui comptait quelque 6.000 habitants. Pour 1910-1911 Louis Voinot11 parle de 1.500 Algériens groupés en 300 foyers, mais le recensement de 1911 cité par Augustin Bernard12 n¹enregistrait que 200 Algériens sujets français. A vrai dire, il est difficile de se faire une idée non seulement du chiffre exact de cette population, mais aussi de sa position par rapport à la France. Surtout que le statut de « sujet français » n¹a pas toujours été facilement reconnu par l¹Administration française. Ainsi beaucoup d¹Algériens se sont trouvés «noyés dans la masse des Marocains, faute d¹avoir entrepris les démarches pour faire connaître leur origine algérienne et donc leur qualité de sujet français, ceci plus au moins volontairement»13. De nombreuses familles ont fini par avoir la nationalité marocaine. Telles que les familles Ben Mansour, Abdelghani, Ouled Sadouni…etc. D¹autres, d¹origine algéro-turque (Koulouglis) restèrent sans nationalité. H. Lombard explique qu¹il y avait des familles qui recevaient du Makhzen marocain l¹indemnité due aux Mouhajirin et prenaient la précaution d¹inscrire leurs enfants à l¹état-civil de Tlemcen ceci dès avant l¹occupation française du Maroc. C¹est le cas des Triqui et des Meziane. D¹autres ont préféré ne pas se manifester comme tels et passer pour des Marocains. Il remarque aussi que la présence des Algériens à Oujda représentait un atout pour la France. Il écrit : «dans ce Maroc étranger à la France, les Algériens qui vivaient même musulmans, même ayant fui la domination française et n¹aspirant qu¹à se fondre dans la population qui les entourait, servaient déjà l¹intérêt français commercialement et politiquement, le plus souvent involontairement» 14
Cette participation massive des Algériens dans l¹administration du Protectorat leur a donné, aux yeux des Marocains, l¹image de gens qui se rapprochaient des Français et s¹éloignaient de leurs frères musulmans. Ainsi ils sont traités de «shab nçara» c¹est-à-dire «les amis des Chrétiens»15. Avec le temps, les Algériens sont devenus moins indispensables pour l¹administration française, ils furent progressivement remplacés par des Marocains pour les petits emplois. On réglementa leur admission au Maroc, surtout on changea le statut des fonctionnaires qui furent assimilés aux Marocains en 1926. L¹arrêté viziriel du 8 janvier 1926, déplaçait les fonctionnaires algériens musulmans du cadre français vers le deuxième cadre spécial marocain et assimilé. Les Algériens, à travers la Fédération des Algériens musulmans du Maroc, ont protesté contre cette réorganisation de 1926. Ils ont exprimé leur refus de cette confusion avec les Marocains, allant même jusqu¹à accuser la France de « racisme assimilateur ». La Fédération des Algériens musulmans du Maroc rappelle que « de nombreux algériens abandonnant leur situation en Algérie ou même interrompant leurs études, ont répondu à l¹appel de la France, se sont expatriés, ont donné au Maroc sa première armature et ont pu rendre au Protectorat de réels services… ; que la nationalité prime l¹origine et que le racisme assimilateur qui leur est opposé n¹est pas appliqué aux Israélites, le Juif algérien conservant un statut distinct et supérieur à celui de Juif marocain ».16 De même les salariés algériens ne pouvaient plus bénéficier de la législation sociale appliquée aux citoyens français. N¹étant pas des citoyens mais des «sujets français», ils ne pouvaient pas bénéficier de la majoration de traitement de 38% et du remboursement des frais de voyage en congé accordés aux Français.
Malgré ces inconvénients, les Oranais continuaient d¹affluer vers le Maroc. Ils étaient 2471 en 1926, ils passent à 4594 en 1936. (Š) Oujda fut leur point d¹arrivée, plus de la moitié des Algériens au Maroc en 1936 vivaient dans cette ville (57,6%). Pourtant le Maroc aussi se fermait plus au moins à leur émigration, à cause de la crise économique. A partir de cette période, les conditions d¹entrée des étrangers au Maroc, donc des Algériens dans ce cas, sont devenues dures, avec le dahir du 20 octobre 1931, dont les dispositions furent renforcées en 1934, avec l¹obligation de disposer d¹un contrat de travail accordé par l¹employeur pour une durée d¹un an minimum. Ce contrat devait être visé par le Service du Travail de Rabat. Les Algériens protestèrent contre cette loi, surtout que l¹entrée des Marocains en Algérie était pratiquement libre subissant de ce fait une concurrence sur le marché du travail algérien sans réciprocité.17
La troisième vague d¹immigration « supportée » et non pas « appelée », selon l¹expression de H. Lombard. Elle est composée essentiellement de travailleurs sans capitaux à la recherche d¹emplois et qui vont se confondre avec les prolétaires marocains. Ce caractère nouveau s¹est affirmé après la seconde guerre mondiale. A Oujda le nombre d¹Algériens passa de 4.813 en 1943 à 14.322 en 1951, leur nombre a triplé en l¹espace de huit ans. Cela concernait aussi les autres villes ou villages de la région orientale du Maroc comme Berkane, Ahfir, Taourirt. (Š). Ces immigrants sont majoritairement des ouvriers sans qualification. Un grand nombre s¹adonna à la contrebande qui régnait à Oujda. « Une population algérienne s¹est créée qui se compose de gens sans profession déterminée, instables, chômeurs… se rapprochant de la plus basse couche sociale marocaine tout près de laquelle ils vivent »18. A la fin de la guerre ce mouvement s¹intensifia, avec une foule de gens sans contrat de travail qui créait des petites boutiques et vivait avec les Marocains démunis dans des quartiers ou « villages » périphériques.
Le dernier afflux est lié aux événements de la guerre d¹indépendance de l¹Algérie déclenchée en 1954. A partir de cette date des milliers de réfugiés algériens s¹installèrent à Oujda ; 6.386 en 1957 et 9.851 en 195819. (Š)