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Student 40
La résurrection des dieuxPRÉFACE ET AVERTISSEMENT
Que valent les valets et leurs âmes ? Ici-bas ou Labyrinthique ailleurs ! Que coûtent les laquais et leurs cœurs, quand les seigneurs complotent contre leurs créatures, avant que les dieux ne décident de leurs destins ? Pour certains les dieux n’existent pas. Pour d’autres, ils sont morts avec la civilisation grecque et qu’il faut les ressusciter pour le besoins des hommes. D’aucuns disent qu’ils ont été réinventés par la mondialisation. Et ce sont eux qui font et défont les chefs, les pays et les nations. Mais, Dieu, le vrai, dans tout ça ? « La logique de son existence n’est que sa nécessité ».
« Ne voient-ils pas que Dieu, qui a créé le ciel et la terre, sans avoir été fatigué par leur création, possède le pouvoir de rendre la vie aux morts ? Oui, en vérité, Il est puissant en toute chose. » ( Coran, Masson, Sourat XLVI, Al Ahqaf, verset 33).
L’intelligence et la certitude de son Existence sont dans l’effarement devant la Création qui défie les sens, dans la démesure et le but incompris de celle-ci. Libertés, droits et démocratie, responsabilité et sanctions, résultent de cette inintelligible inéquation dans un univers superlatif.
Quand le sort est écrit, même pour les chefs, à quoi servent les libertés aux sujets ? Quelle est la part du rêve dans la réalité ? Quelle est la part des rencontres et des hasards, de la volonté des créatures assujetties, dans des actes qui interagissent, sans possibilité pour eux de les corriger ni de les changer d’un iota pour la communauté ? Quand la corde est serrée au cou, pourquoi ouvrir les barreaux et exhiber par ce geste un semblant de liberté ou un acte de volonté ? Pourquoi punir comme coupables, ceux dont on a écrit le destin et forcé les traits sous les vents, l’argile, la chair ou d’autres lumières et fixé leur terme ? A l’image des papillons piqués sur une feuille que les fourmis vont grignoter. Pareillement, sur le papier, la constitution, les chromosomes ou la table mosaïque des lois, la question du destin et des libertés contrites reste la même. L’univers nous défie et nous n’y pouvons rien. Seulement cette conscience d’une incapacité certaine amoindrit l’ambition et les espoirs de l’homme. Si la terre nous pousse à la vie et à l’optimisme, le ciel nous écrase de scepticisme.
Dans ce texte les acteurs, assujettis courbés en prières, vont se rencontrer sur cette place, où ils seront nez à nez avec leurs rois et leurs maîtres. Félons et parjures, obséquieux imposteurs, hommes effacés et d’apostats, ils sont perplexes et hagards, car ils n’ont souvent rien compris à la vie ni à son but ou leurs rôles. Est-ce que toi ou moi, y avons compris quelque chose, déjà, pour en parler ?
Libre arbitre et responsabilité, le hasard aide la nécessité. La vie est donnée sans requête. Cadeau immérité ou charge injuste ? La mort souhaitée ou honnie, restera incomprise, si elle n’est pas suivie par la Réincarnation. La force de Dieu réside dans ce retour de l’homme. C’est une forme de contrat virtuel et éthique, de pari ou de défi, qui satisfait la raison et qui se complait avec la religion. La religion, par les liens qu’elle impose avec la déité, est une réponse à ce contrat théo-logique.
Choisissez vous-mêmes donc votre sujet de philo et posez-le à Mme Student. Médecine et philosophie, religion et civisme ! Politique, guerres, paresse et arnaques, escroqueries ou incompétences, incroyables accueils, pulsions ennemies, gèrent la vie avec leurs déconvenues !
Dans une partie de la longue scène 40-2 de ce théâtre démocratique et insolent, je m’adresse aux dieux des hôpitaux et de la médecine ! Que faire Hippocrate, quand toute une classe complote sur ton dos ? Son ministre en tête, Circée d’un soir, couronnée comme la Gorgone de serpents en guise de caducées, elle prend avec courage le taureau par les cornes. Le monstre tutélaire qu’est ce ministère labyrinthique, où s’évertue sa quête, ressemble à une tragédie à laquelle ne manquent que les dieux grecs ! Sortira-t-elle indemne du Dédale ? Est-elle Thésée ou celle qui lui donna le fil salvateur Ariane ?
Je vous livre un sujet de réflexion, conjointement, avant de vous laisser plonger dans le délire du trilogue. Que faire, quand vous avez les mains nues, loin des secours et que vous demandez à un inconnu, aussi médecin soit-il, d’interférer face au déclin, sur un corps en défervescence. Repoussé par les hôpitaux, la veille de partir, un organisme alité, délité, en voie de départ vers l’inconnu, ne trouve plus d’aide de la part des hommes de sciences, sensés l’accompagner jusqu’au bout. Ici on la renvoie. Là, hémiplégique de 80 berges, fracturée, on lui demande de payer des frais parallèles ou d’aller acheter une prothèse et des clous.
Parasites et virus, le milieu grouille de germes qui se nourrissent de la vie et vous poussent vers le néant. Chacun à son tour. Je ne veux pas me nourrir de ton certificat de décès. Ton cas ne relève plus de l’homme. Adieu vieille dame, je ne pouvais pas t’aider.
Maintenant, dans ce qui va suivre, c’est le réveil après la mort. C’est la Résurrection, le Grand Rassemblement avant le Jugement Dernier. On vous y retrouvera peut-être, vielles dames, comme témoins à charges et victimes du système. En casaque, en blouse ou nu, ton traumato essaiera d’échapper à ton regard.
Proies et prédateurs, victimes et potentats, défilent dans la même cour, sous les mêmes couleurs. Les derniers à être partis rencontrent leurs ancêtres. Ayant été nourris et vêtus, les uns de la chair des autres, ayant partagé cycliquement les mêmes argiles pour s’y constituer avant d’y retourner, ils sont tous là, ils attendant le Jugement. Non sans crainte ni effarement. Car, ce moment, ils l’avaient déjà craint, pour certains de leur vivant, essayant de le renier pour certains, ou de l’amadouer à force de prières en vue de s’y préparer.
« Ils disent, il n’y a pour nous que notre vie présente. Nous vivons et nous mourrons. Seul le temps qui passe nous fait périr. »… « Dis : Dieu vous fait vivre, puis Il vous fait mourir. Il vous réunira ensuite le jour de la Résurrection. (Coran, Masson, Sourate XLV, l’Agenouillée, versets, 24 et 26.)RÉCRIMINATIONS TERRESTRES
Ma petite fille était malade, ma fille qui devait s’occuper d’elle est tombée malade à son tour. Je devais aller à pied, sur une distance inhabituelle, pour aller les examiner. Cela représente des kilomètres à pied pour un vieux myasthénique.
Des hectares de trottoirs, plus défoncés que nos corrompus et leurs mentalités, criaient vengeance sous mes pas hésitants. Des montagnes de sables, de détritus souillés de restes de cadavres, sortis du ventre de la terre mère, s’éparpillaient à côté de poubelles éventrées qu’un ramasseur de cartons fouillait, en écoutant une musique de fête ! Oui, mes faiblesses physiques et coronaires d’une part, la hâte pour aller les voir sous ce soleil ramadanien, la crainte de chuter moi même comme l’autre fois, décuplaient mes sueurs, mes craintes et mes imprécations.
Agressives comme des rancunes, mes prières au ciel se firent comme des récriminations vengeresses, aspirant à ce que d’autres colons viennent pour réparer les trottoirs et les replanter d’arbres. Reniement abject, apostasie, révisionnisme, d’un nationalisme outré par l’arriération de cette cité que j’ai choisie d’entre toutes, pour m’installer. Un suicide de citadin ? Une apostasie pour un unémiste !
Qu’a-t-il fait ce pays pour mériter des représentants aussi infâmes ? Nous avons les cadres que nous méritons, vous dites et que c’est ça la démocratie ! Certes, mais qui les forme et qui les encadre ? Les plus grandes fortunes ne payent pas assez d’impôts et nous ne sommes pas suffisamment civiques ni solidaires. Les plus vertueux d’entre-nous se taisent dans leurs prières au lieu de maugréer, préférant investir dans l’Au-delà, pendant que des milliards fuient le fisc et notre économie donnent des cheveux blancs à nos braves ministres! Je ne parle ni de santé ni de justice, encore moins d’éducation ou de démocratie. Je parle de la rue, qui est la vitrine de l’État, surtout du respect entre les gens et de leur degré de civilisation ! Alors faut-il que les dieux reviennent pour nous corriger et recoloniser la terre ?PRÉMONITION
La Trompette de la fin du monde. Soudain, un son d’une violence effroyable démolit la terre, en un instant il extermina tout ce qui y vivait. La prémonition des prophètes, l’annonce du chaos, s’est réalisée.
Nous nous retrouvons maintenant dans une autre réalité, plus fantastique encore que ce qui était prédit. Le monde a clamsé, mais nous avons été transportés instamment, ailleurs, dans le cosmos. Je ne saurais pour le moment vous dire où. Mais on y a fait des rencontres dans cette foule affolante où le mot ‘’milliard’’ n’est qu’une sous unité pour compter les créatures !LA RÉSURRECTION, STUDENT 40, SCÈNE II
Cette deuxième scène se passe entre Mme Student, David-Salomon et Maidoc. Elle se tient dans une place de l’espace, aussi large que la Terre, si elle avait été plate, avant d’être soufflée par la Trompète.
– Mais qui est là, avec feus les docteurs Faraj et Rahali ?
– C’est maître El Harrouchi ? Que Dieu ait son âme !
– Les nôtres âmes aussi ! Je te parle de l’homme au papillon, à côté de l’homme de la clinique aux tapis zayanis*!
– J’ai bien compris, c’est bien lui. Il vient de débarquer cette semaine par le dernier cargo.
– Vous avez une prémonition. Moi, je ne vois ni homme en papillon ni tapis en offrandes ! Ça n’a pas l’air d’une réception ici ! Et je ne reconnais ni la cour, ni les arbres encore moins les locaux. Je suis désorientée. Est-ce le ciel, qui est au dessus de nous ? On se croirait sur la Lune, Mars ou Uranus.
– Ah ! Tu y as été, Mme Student ?
– Oui, peut-être, dans une autre vie, Mondoc !
– La métempsychose ?
– Non, le tourisme intemporel, je suppose. Je ne suis sûre de rien, pour le moment.
– Un peu étourdie ? Attention, on a promis aux lecteurs de leur faire des textes courts, usant des mots les moins difficiles.
– Oui, c’est ça, des digests, pas des romans indigestes ! Des résumés, des paragraphes d’une seule ligne, avec des phrases d’un seul mot. Amen !
– Laisse ton savoir au frigo, Mondoc ! Ici, il fait trop chaud, Mamy. Et ce Maidoc, il me donne des sueurs froides !
-Tu te fous de ma gueule, David ?
– Pourquoi, on a encore bouffé des Ghazaouis, des Syriens et des Irakiens par milliers ?
– Je ne suis ni terroriste ni extrémiste. Tu connais ma tempérance, mon hospitalité et ma tolérance, ma timidité envers le Makhzen, mes complaisances discutables et élastiques, sauf pour l’injustice, d’où qu’elle provienne !
– C’est oui, Docteur. Moi David, j’ai été aux festivals d’Essaouira, j’ai habité à Marrakech….Sans risques ! Et je te dis, j’ai la preuve de votre tiédeur, attisée, puisque vous allez publier cette comédie ! C’est la politique d’ouverture de votre pays qui agrandit votre hardiesse. Pas votre courage princeps ! C’est la psychologie élémentaire appliquée aux enfants ! Mais dans ton cœur, on devine des sentiments sournois et vers qui ils penchent et sur qui tu jettes ta hargne et ton dévolu !
– Ah, la vache ! Dois-je sourire ou te montrer mes caries et mes dents, Altesse ?
– Taisez-vous les enfants ! Fit sentencieusement Mme Student. Je vois des caméras qui nous balaient comme des scanners et qui nous pénètrent. J’en ai honte à l’idée de ce qu’ils vont trouver ! Ils sont comme les yeux des marocains attablés aux cafés sur 3 rangées ne laissant nulle place aux piétons, sauf pour marcher sur le macadam, en driblant vélomoteurs et voitures. Ils nous épient. Ils sont constamment en train de regarder, à travers les burqas épaisses, les fesses des femmes !
– Mamy, hchouma* ! Il ne faut pas déshabiller les gens dehors. Moi je garde ma calotte princière, pour rester digne et discret ! Il faut bien esquiver les regards pénétrants de ces prédateurs ! Les délateurs gratuits, les fdoulis* par civisme et religiosité, sont légion ici ! Ils sont omniprésents. Vous ne pouvez jamais aller en vacances, sans être harcelé par ces paparazzis. Vous vous sentez scannés, perquisitionnés !
– Comment tu fais a el ôulam ellâma dial Ishraël *? Digne et discret, avec une calotte royale fixée sur tes mèches. Un prince juif au milieu des arabes et des islamistes, sans gardes du corps ! c’est très visible tu sais !
– Risible ?
– J’ai dit vi-si-ble !
– Allons, les gamins ! Maidoc, revenons à vos moutons ! Dis-moi, là te dis-je, à côté de tes vieux ministres de la Santé, qui c’est cette pimbèche qui ne lâche pas son sourire et qui balaie sans arrêt son torse de ses cheveux noirs, en ondulant du tronc ?
– Mamy Student, tu fais dans l’inquisition !
– Et Dan, avec une description toute érotique !
– Non, ésotérique ! Ha ha ha ha. Je demande seulement, mon bon Prince ! Car, j’ai l’impression que je la connais de vue ! Je n’ai pas apporté mes lunettes…Si c’est elle ? Oui c’est elle ! Elle était si jolie avant…La pauvre !
– Mamy, ach had suspense ?
– Oui ? Madame Student, elle fut jolie ! Avant de devenir une déesse infanticide, une déicide !
– Quoi ? Vous tuez les enfants des dieux ?
– C’est un privilège divin qui n’est donné qu’aux empereurs et aux rois. Néron a brûlé Rome, Kadhafi la Libye, Bush l’Irak ! Ils déclarent les guerres et balaient les arts, les âmes et les civilisations. Le but est de prendre butins et esclaves ou de voler les terres. Pour étendre leurs pouvoirs, ils utilisent les dieux. Ceux de leur race, en imposant leurs lois, leur culture et leur religion, pour fonder des empires, en brûlant les racines des soumis. Le but est toujours le même; les voies diffèrent selon les lieux et le temps. Mais, constamment l’histoire nous a fait état d’un constat affligeant. Les plus illustres des empereurs furent des voleurs en plus du fait qu’ils sont toujours des assassins !
– Student, tu parles des hommes ou des dieux ? Et de quelle planète déjà ?
– Mamy, Mamy, khallina hanienne ghi hnak ! Tabeâni hetta hna ! Baraka men el qraya ! Yak khroujt premier de promotion ? Où est-ce que nous sommes déjà ? Dis-moi baêda !
Note aux lecteurs : Les mots transcrits en écriture penchée sont en hébreu et traduits instantanément en arabe dialectal marocain pour édifier le lecteur. Car sur ce papier, nous n’avons pas l’usage facile des sous-titres !
– Oui, ¨Prince, tu étais mon seul élève ! Mais là, cette dame qui nous zyeute discrètement et que nous zyeutons sans cesse, c’est une célébrité, une grande idole ! J’ai l’impression de l’avoir connue quelque part.
– Une chanteuse, une actrice ? Elle est recherchée ? Je veux une autographe !
– Un autographe, ‘’un’’, en français, mon fils !
– Peu importe son sexe à l’autographe ! C’est pour, le-la, vendre aux collectionneurs !
– Elle me rappelle une vieille image de Chronos, le Titan et dieu du temps…
– Du mauvais temps ou du passe-temps ?
– C’est un dieu olympien !
– Chic, un dieu des jeux ! Un esthète, un athlète ! Il ne doit pas s’ennuyer ! Ils font ‘ça’ entre eux, les dieux et même aux humains ! Il les bat tous ! Il faut l’acheter comme joueur ou le copter comme entraineur de notre équipe de Tel-Aviv !
– Non, c’est le dieu de l’Olympe ! Le ciel et les montagnes des grecs !
– Mais les Grecs, ils ont fait faillite !
– Il est représenté de façon symbolique en train de manger son fils ! Sa création. Il faut tout t’expliquer, Altesse ?– Alors, la doctoresse, ogresse à ses heures, a une grossesse multiple ! Toubib ! Elle a mangé ses fils ! Mais, elle t’a raté, je vois ?
– Faute de vrais lions de l’Atlas, une espèce éteinte, on a maintenant une déesse anthropophage ! Une déesse de l’Atlas qui bouffe, décime et extermine ses enfants !
_ C’est une parabole, symbolique ! Ne vous enfuyez pas, lecteur, elle est réellement belle, mais pas cannibale du tout ! Tentez votre chance, allez querir chez elle, des soins de traumato, dans n’importe quelle ville et vous m’en direz !
– Infanticides et bouffeuses de mâles…Paradoxale les mantes religieuses ! Pour une dame qui a hérité d’un programme de Protection Maternelle et Infantile, c’est crevant. Elle en est morte en accouchant du Rhamed* !
– Enceinte, de qui Docteur ?
– Il faut demander à Dati ! C’est une connaissance intime !
– Quoi ? Toi et Lalla Dati ? Tu veux nous créer un incident diplomatique avec Aznar, Sarko ou DSK ?
– On va leur demander ? Ils sont tous là ! Sans gardes du corps ni tralala ! Ils ne vont plus mentir. Ici tout se sait. Y a qu’à y penser pour connaître la vérité…
– Oh…Mamy. Je suis confus !
– Je ne parle pas d’elle. Mais de cette sacrée déesse hermaphrodite. C’est son idiosyncrétisme.
– Idiot syncrétinisme ? Il y a des femmes comme ça, Mamy ? Il y a des mots qui font rire ! Quand à celles qui les portent, les pauvres ! N’est-ce pas Doc ?
– La superbe nôtre, est classe ! Elle n’a besoin d’aucun mâle pour se faire des enfants ! Et cela est suivi d’une séance d’auto-offrandes lors de laquelle la Divine théophage* se met à les bouffer.
-Ah ! Comme les cannibales et les Aztèques !
– Cette cérémonie a lieu la première semaine après l’accouchement, détachement, lors d’une grande cérémonie religieuse ! Allez comprendre les déesses que se sont faites les hommes !
– Mais, c’est vrai massacre que tu racontes là, Doc ! On ne fait pas ça chez moi, en Israël ! Au fait, sincèrement et j’allais te le dire avant, je ne comprends pas cette harangue, Médor ! Même mort, tu t’en souviens encore. Et avec quelle ténacité maladive ! Et puis, qu’est-ce qui nous vaut cette séquence d’anthropologie des dieux ? Pourquoi tu nous parles de ça ?
– Pour combler tes vides et remplir le temps ! Avant qu’on ne commence à te jujer et Israël avec toi, son Prince-Roi !
– Hay Mamy, scheddy âlya had mechlem*!
– C’est pour tenter de comprendre la conduite psychiatrique d’une ministre ! Et puis, Sidna Daoud, je suis Maidoc et non Médor, même si tu fus le Prince de ce que fut ton past Israël ! Que ce soit entendu !
– Bigre !
– Bigger than that ! Je ne suis pas tout à fait éteint. Je suis de la race des âmes en voie d’extinction ! Seule ma haine me fait vivre, pour rester là, afin de la voir disparaître !
– Ma race ?
– Non, ma Matrone ! Afin qu’on la juge un jour, sans jamais lui pardonner ! Ni à elle ni à ceux qui la meuvent, fussent-ils ministres, vivant encore sur Terre.
– Ho, ho, ho Doc ! C’est du Racine–Corneille ! Justice transactionnelle ou tribunal vengeur, agent public du talion, sanctionnateur ! Qui es-tu, vraiment ?
– Oui, qui tues-tu ?
– Mais, Maidoc on est mort ! Oui, très morts ! Et, tous les ministres, les cadres, les rois, les présidents, de la préhistoire à l’apocalypse, sont morts. Finished ! Ils vont être ressuscités en simples quidams !
– Dommage, je fus Prince et Roi d’Israël, du temps du roi d’Afrique, Kadhafi. Avant qu’on ne le pende ou qu’on ne le grille et qu’on jette ses cendres en méditerranée.
– Comme qui déjà ?
– Je l’ai vu passer tout à l’heure, complètement remis, le Beladen !
– Il va la souiller…On va consommer du poisson…On devra s’y baigner ? Les vagues vont le jeter jusqu’en Tel-Aviv plage…On va tomber malades. Non, non, veto ! Mettez-le dans un bloc de ciment et jetez le cube aux Fosses des Philippines.
– Qu’est-ce qu’elles t’ont fait les fosses pour empoisonner leurs poissons ?
– Qu’on le pende ou qu’on le calcine ! Moi, je perds dans le change ! Moi, comme un simple quidam ? Je ne suis pas n’importe qui ! Ni comparable à ces maffieux bougnoules et leurs usurpateurs de présidents. Ce n’est pas juste ! Je descends de la lignée directe de David et de Salomon et par eux, de Moïse et d’Abram !
– Comment ? Tu es si sûr ? Et de quel arbre, de celui de la forêt ou de celui du serpent à venin ? Ou de la branche assassine de Caïn ?
– Fous-moi la paix, toi ! Je ne te cause pas. Je suis venu rechercher mes ancêtres et les saluer. Je ne suis pas ici pour m’amuser !
– Aussi, laissez-moi, Surhomme Princier, répondre à Mme Student ! Évitez de m’interrompre à chaque fois avec votre famille de prophètes et vos aristocrates d’ancêtres ! Nous, c’est écrit ! On ne compte pour rien, devant ta race de nobles privilégiés d’Amérique et de chouchous du bon Dieu ? Il y en a marre de nous exploiter avec vos malheurs et nous bassiner avec votre mythologie et votre arbre généalogique ! Oubliez Prince, les prêtres, leurs temples, leurs églises et leurs religions ! Au moins, ici, bghiti ou la lla, on va être égaux. Gued, gued, bla fouhane ! Gueddi gued César we Napoléon. Balak keter, bhal Pharaon*! Tous égaux, en attendant le jugement de Dieu ! Bark !
– Pourquoi, beurk, je ne savais pas que tu étais Algérien. J’aurais dû m’en douter !
– Tais-toi Maidoc ! Pas d’impudences ? Dçara âle moulouk khsara* !
– Laissez-le parler mon bon Prince ! Et toi, Maidoc, c’est très déplacé de critiquer ici, le bon Dieu, les pharaons, les tsars et les sultans, El Himma, l’Algérie, les gendarmes, le Polisario…! Ils peuvent encore s’unir contre un ennemi commun et te châtier ! Ils ont des recommandations ici, des appuis et le bras très long.
– Mais ce n’est pas une raison pour me taire ! Sauf que c’est opportun, pour obtenir justice, rendre les égards et réparer les tords.
– Mais, ne sois pas aveugle ! Elle suit une stratégie, elle a des directives d’en haut. Des raisons nationales que ta petite raison ignore ! Elle est une personnalité publique ! Et Toi, madre de dios ? Une poussière, incapable d’égratigner son icône ou d’ébranler sa stature ! Elle a ses raisons, la feue ministre de la Santé, ci-présente.
– Elle le fut ! Amen !
– Elle avait en charge des millions de malades et des milliers de médecins.
– Des milliards de dirhams, à leur service aussi !
– Pitié pour les femmes, Maidoc !
– C’est un Ministère, pas un lit, Madame !
– Merci ! Mais, elle n’a pas couvé que de mauvaises choses…Pardi !
– Elle a commis la pire des choses ! L’humiliation, la hogra !
– Pourquoi ? Elle a travaillé en Algérie, chez les frères-adversaires ?
– Les exactions maladroites, la hogra de fabrication locale, pas d’importation ! La matraque a Lalla sur les 5 ou 6000 Médecins fonctionnaires de son propre ministère. L’agression contre cette ultime espèce d’humanitaires, les médecins. C’est la honte du siècle, qui ne s’est pas faite sans elle. Mme Student, tu connais mon cœur et ce que je pense de la femme. Je ne lui pardonne pas d’avoir humilié mes confrères et trainé dans la poussière et le sang les Blouses Blanches ! Ma blouse, c’est sa toge. Ma blouse, c’est mon drapeau et ma patrie !
– Oh, oh, hoo, Docteur, Hooo ! Arrête ton char, Maidoc ! Pourtant ce n’est pas elle, l’homme de la harka de Basri
– Mamy, tu parles de Si Driss, ce phénomène qui fut le pharaon et la ménagère du ministère, le karcher qui l’a fait haïr aux marocains ?
– Ça ne te regarde pas, Prince ! La nôtre de corporation fut la dernière à résister, avant de subir le sort le plus infamant de la ‘’culture générale locale’’ ! Cette classe s’est retranchée dans son magistère, laissant l’action politique, l’opposition et la quête du pouvoir aux politiciens. Des spécialistes dont la formation est rarement aussi longue, aussi lourde et la pratique quotidiennement, aussi dense. Cette catégorie sociale, avec ses riches et ses médiocres, aura beaucoup donné, rien que pour sa formation. Une véritable exclusion, une marginalisation sociale, loin de l’affairisme, durant laquelle cette tranche aura subi les pires difficultés, les exclusions, le favoritisme et les terreurs.
– Mamy, bien pensé, le travail du médecin est aussi dur que celui du Prince !
– Comment ça, Dan ?
– Et bien, il y beaucoup d’altruisme, de satisfaction morale. Et je dirais, que nous faisons des actes de piété, de religion dans cet office.
– Ah, mon pauv’Dan, pour le moment essayons de comprendre ce que veut dire le docteur, avant de lire des prières dans ses ordonnances ou dans tes actes ! Quand à toi Mondoc, à verser au calvaire de la formation médicale, j’ai appris que maints harcèlements sont subis par les futures doctoresses pour préparer leurs examens et réussir leurs épreuves cliniques ! Mais, cette caste de notables, dont tu te targues, elle aura perdu toute son aura, du fait des siens ! Et ce, avant de s’installer. Elle a cédé au lucre, elle s’est laissé corrompre. Désolée, j’ai été au ministère, j’ai des chiffres et des rapports..
– Déjà dans le couvoir les œufs sentent le pourri !
– Merci la galerie ! Ça, ce sont des amis. Que doivent dire les autres comme gentillesses à l’égard des médecins ?
– Mamy, le stupre, la luxure et la concupiscence…
– C’est presque ça, mon fils ! Des mots chers…
– Arrête, toi ! Laisse nous parler entre adultes !
– Ici on a le même âge, tu ne me dépasses de rien, Toubib de mes…dieux !
– David, haye ! Il n’y a qu’un dieu !
– L’argent ! Il m’humilie Mamy. Je dois le sanctionner. Il est passible de passer par l’épée !
– La paix, David. Paix avec notre ami Arabe ! Maidoc, ta doctoresse, pardon ta patronne…
– Oui, notre avocate, enfin ! Continue Sœur Student…
-Elle a fait, dis-je, comme tout le monde ! Elle doit curer, nettoyer les écuries d’Augias. Des hôpitaux aux cliniques, c’est la même race ! La Santé qu’elle gouverne, celle des hôpitaux en premier, n’a pas plus de mérites que d’autres secteurs libéraux.
– Tu le dis vraiment ? Tu le penses sérieusement ?
– Je lisais les journaux, à l’époque ! Je me souviens des allégations. J’ai entrevu des dossiers, quand j’étais au ministère…Tu te rappelles !
– Pour nous, c’est la dissidence, parce que nous sommes révoltés ! Nous sommes passés de l’admiration respectueuse, à la tolérance, puis au rejet. Elle a perdu estime et prestige sur tous les fronts, sur tous les secteurs. Elle aurait du rester à la famille…Son précédent département.
– Pitié pour la dame en noir ! D’ailleurs son cercle s’élargit. Là, regarde un peu, essaie de sentir les pulsions et les ondes positives et les sentiments qu’ils dégagent et échangent entre eux ! Tu imagines le monde qui l’entoure maintenant ! On dirait une chanteuse de Mawazine. Shakira choukrane * ! Une vraie halka avec les deux parlements au complet, en tenue de terra bguer* ! Et ça prend toute la place rouge de Moscou et de Marrakech réunies.
– Ah, bon on est à côté des serpents et du café Argana !
– Va demander les nouvelles d’Eve et tais-toi ! J’en ai marre, Mardochée !
– Je suis David-Salomon, le 60ème du nom ! Bla menna âla Yahvé * !
– C’est tout comme, David, Douido, Daoud, Slimane ou Sélim !
– Lâche-le, Mondoc ! Ne mord pas ! Il est encore sous garantie !
– Mais les médecins, avant de se rendre, avant de se vendre, chère madame Student, et certains et pas tous, avant d’opter pour l’application du ‘’plan social’’, avant d’adhérer aveuglément au ‘’ projet de société qui unit la nation’’, avant que la corporation médicale n’adhère à la ‘’nouvelle religion’’ et que beaucoup d’autres secteurs partageaient, avant elle, avant de se laisser corrompre à son tour, comme les autres secteurs, qu’il soit dit ici, qu’il soit dit ici, bis repetita, que c’est la faute des gestionnaires de son espèce !
– ?? (Étonnement silencieux de Student !
– Les encadrés, les assujettis, subissent la loi des cadres ! Ce sont eux qui font les réglementations et qui exploitent les gens pour dévier leurs applications, à l’offre et à la demande, en recevant un salaire pour les faveurs ! Ce sont les usuriers des lois ! Des règlements, des jeux de cartes, qu’ils changent au cours de chaque partie !
– Je comprends ta phrase proustienne, que j’ai ponctuée avec peine de mon étonnement… Mais ! Mais, cher ami, je ne partage guère ton point de vue ! C’est de la cécité, Toubib ! Il y a bien des médecins qui sont restés très honnêtes, même s’ils sont mal payés par le Département de la Santé dont tu dénonces l’illustre propriétaire.
– Dites-le lui, à la mégère, Stud !
– Moi, non plus, Mamy ! Les toubibs, c’est un lobby de prédateurs. Des prélats, des prévaricateurs !
– Comme le vôtre, Excellence sionistissime *! Et qui plus est, ce métier se bat pour son existence et ses droits ! Il est dévasté par les usuriers et les…
– Prédateurs !
– Bach ârefetiha ? Par les prédateurs, les infiltrés et les charlatans ! Notre corporation fut la plus résistante de toute, avant de céder sous les coups de buttoir d’un système exterminateur des médecins ! Avant sa liquéfaction par les mœurs devenues la routine et les contraintes hypomorales* sur des gens en souffrance, pour leur extorquer, injustement, des honoraires, indus !
– Hypomorales ? What is it, My Doc?
– C’est un autre néologisme de son cru, Prince !
– C’est un autre masque que tu prends pour cacher avec pudeur et crainte la pourriture de la société ? Tu critiques ta société be essbaêe tehte el cacha* ? Parle plus franchement mon vieux ! Ici et maintenant. Attaque. Chope-la. C’est la Résurrection !
– Après l’Apocalypse, la smala des Cavaliers, Hagog et Magog, le Messie, le Mehdi et tout le brouhaha, on est tous vivants ! Le bon Dieu a tenu parole ! Le tsunami du clairon final a tout emporté.
– De retour, sur cette place du grand jugement, personne ne peut rien contre toi, Maidoc, même El Boulisse, le Mokhe Zen et la Dakh âlya* ! Ici, tu es sauf ! Libère ton verbe et tes paroles, Toubib !
-Fussent-elles fausses et tendancieuses, Mamy ? Il ne va plus s’arrêter, il va m’empêcher de parler !
– Non, Lalla Student, j’use de tournures et non de pléonasmes, pour ne pas répéter les mêmes antiennes, afin d’incruster dans l’esprit du lecteur, des nuances et non des partis-pris !
– Anciennes ou antiennes ?
– Il veut dire le même refrain, Prince !
– Ragots stériles et radotages. Tu profites, 200 siècles après le Printemps Arabe et les manifs sous-développées, pour te délier la langue, à nos dépens. Haye ! Au lieu de nous laisser faire des prières pour que le bon Yahvé nous pardonne !
– Toi, Prince, Tu es sacré, bon. Tu fais partie de la famille, de la nomenklatura du bon dieu, OK. Il t’a déjà pardonné. Il y a un trône qui t’attend sur les fagots.
– Tu vois tu vois, Mamy, cet impudent, khechou el habche* ! Et dire qu’un jour, dans son cabinet, il a osé me soigner ! Sans prendre de gants !
– Et je continuerai encore, si Madame le permettait !
– Arrêtez messieurs ! On n’est pas venus ici pour entendre vos chamailleries lassantes, ni vos doléances ! Déjà qu’il y a ce bruit de souk impossible !
– Il ne peut pas parler plus simplement ? Il faut qu’il se montre Docteur, même en parlant sur la place Tahrir de la Résurrection. C’est un Baltagui ! Pauvres lecteurs ! Tu les agresses par ta propagande, tu les dopes, tu les formates, tu les bourres, tu les endoctrines, tu les tue ! Et tu nous barbes, à pleins tubes ! À tous les temps et sur tous les modes !
– Mme Student écoute STP, assez aussi mon Prince, SVP ! Ce n’est plus un tabou de parler franchement des prévaricateurs, de la concussion et du népotisme usuraire et de les appeler de son nom : la Corruption ! Ça ne l’est plus depuis belle lurette dans mon pays. Et pour ta gouverne, Prince à six branches, ça a été dénigré par la plus illustre des autorités, le Roi !
– Tu exagères, même ici ! Quel souffle ! Tu continues à batailler et à militer même après ta mort. Dit Student qui regardait ailleurs dans la direction de la supposée Yasmina Baddou et des ministres défunts. Elle avait une nostalgie pour ce département qu’elle avait occupé quand il était simple ‘’Direction de la Santé’’, à l’époque du Général Lyautey…Son cousin !
– Et pourtant, tu n’avais ni clinique pour te rendre aussi susceptible, aussi ostentatoire qu’irascible, face à notre bonne avocate de ministre.
– L’indoctoresse* est devenue indélicate. Elle m’a sorti de mes gonds ! Et de ses fans ! Je l’admirais, tu sais ?
– Je sais ! Les cliniques fermées ou à vendre, tu y allais le moins possible, en te contentant de confier tes malades de loin. Comment expliquer cette passion pour rejoindre le Lobbie ?
– Seule ma honte fait circuler mon sang ! C’est ma réaction, posthume, face à son affligeante arrogance ! Sans aucun regret ni démission réactionnelle de sa part: 20 médecins furent roués de coups. Et d’un coup, une salve de têtes coupées et une valse de mutations dans les rangs de ses délégués! Puis l’entrée des étrangers et la vente du patrimoine médical aux étrangers, médecins ou simples blanchisseurs, avec son vivier de malades marocains…Une véritable reddition procoloniale !
– C’est une opération de propreté par le vide. D’autre part, ce n’est pas beaucoup pour des marcheurs, dont le nombre menaçant était à deux pas de la sédition printanière arabe !
– Malgré la symbolique blouse blanche qu’ils arboraient, ils furent bastonnés, tabassés, sans répit ni retenue ! Où est le respect dû aux médecins ? Vingt fracturés, 20, avec comme résultat, un coma et disait-on, un mort.
– Des bruits ! Mais, ce n’est rien devant la Libye ou la Syrie ou le Yémen, a Si Tbib !
– El hamdou li Allah âla bladna ! Qu’est-ce qu’elle est devenue maintenant après la fin du monde ? Ma patrie, ma ville trouée, mon vieux cabinet…
– Les émeutes sont des révolutions à minima et l’État doit garantir la sécurité des gens ! Je disais, qu’en plus du dégout des régisseurs et du pays, ils allaient entrer de pleins pieds dans l’opposition et le syndicalisme.
– Le radicalisme ?
– C’est vers quoi, les indélicats ont poussé les jeunes médecins de l’époque. Une caste typiquement royaliste jusqu’alors, un bastion traditionnel de la monarchie !
– Dieu sait la part de vérité, Mamy ! Il faudra vérifier tout cela, ici !
– Elle a fait ça toute seule, la divine créature ? Maidoc !
– Dopée de zraouettes* fracassières*, dirigées sur ses médecins, venus par milliers manifester pacifiquement, en blouses blanches…
– Ah !
– Elle a commis des erreurs politiques et tactiques. Surtout envers son Parti et contre ceux des alliés ! En plus de la déception des électeurs et des sympathisants.
– Mais il faut pardonner aux morts ! Toubib !
– Toubib, comment fais-tu pour te rappeler tout ça et nous en baver, alors que ça n’intéresse pas Israël ! Moi, je veux prier pour mon pays ! Je veux chercher mes aïeux prophètes pour intercéder…Tu nous empêches d’aller les trouver. Va lui casser la gueule à ta maîtresse, et lâche-nous les sandales ! Encore que ce n’est peut être pas sa projection hologrammique à ta lubie !
– Les basques, Dave !
– Tu as mille fois raison Prince. Je dois la solder ! J’en garde juste le mauvais souvenir ! Elle m’a rendu malade, pire qu’un amoureux éconduit. Je Garde malgré moi, une exhalaison pérenne et mortelle ! Juste assez de haine et de tourments pour la ressusciter en 3D ! Afin de la sanctionner ! Virtuellement !
– Par simple esprit de vengeance, tu ressusciterais les morts ? Ici aussi, tu délires, mon pote ? Se moqua David.
– Mes amis, la haine est détestable. C’est une passion, négative, qui amoindrit, qui occupe et qui entrave la vie en lésant la personnalité. De plus elle n’est pas le moteur idéal de l’action, aussi vengeresse soit-elle.
– Alors, il faut savoir pardonner et taire sa révolte intérieure, Mamy ?
– Tu plaisantes Prince ? La colère est le vrai accélérateur du rétablissement de l’ordre par une meilleure justice ! Toi qui as lu Nicolas Machiavel, Prince d’Israël, tu devrais le savoir.
– Tiens on ira le rencontrer, il va donner une conférence publique ce soir, sur Bush-Saddam et leurs impacts sur la politique mondiale…
– Sans blagues ! Tu te moques de Maidoc. Et si c’est vrai, comment le sais-tu, Mamy ?
– C’est intuitif David. Ici on entend tout le monde et les infos nous pénètrent pour ressurgir au besoin…
– Madame Student, écoute-moi !
– Méfie-toi Mam ! Il va te chanter le tube de ‘‘Aïcha’’ comme Cheb Khaled et t’envoûter pour t’entraîner, loin de moi. Reste, je suis seul !
– David, écoute-moi !
– Pas moi, vade retro satanas ! Je n’aime pas les plaisanteries entre hommes et enfants…
– David, Student, pour reprendre la discussion, SVP !
– On a toute l’éternité !
– Pour cette question à propos de la colère et la vengeance, il y a deux situations aux vertus contraires. Pardonner quand on est faible et incapable de revanche et puis se taire. C’est une question d’impuissance ou de lâcheté, voire d’intérêts supérieurs existentiels. Ou, pardonner quand on est puissant et capable de vengeance. C’est alors une question d’élévation morale, pour l’individu et autant pour la société qui pratique cette tempérance et cette retenue dans le but non pas de sévir ou de venger, mais de rééduquer, en obtenant justice !
– Seulement, ces deux conduites sanctionnent mal en laissant l’avantage aux coupables qui se complaisent dans l’incapacité de la morale et son hésitation à rendre le mal pour le mal.
– Quand on sent une injustice il faut la juguler, c’est le rôle de la justice et l’essence de la suprématie du droit ! La justice doit tirer sa force et son droit de la Loi du Talion. Dit fermement David Salomon, sur un ton assuré !
– Ce sont les sentiments de haine qui recréent les morts, Student ! Et puis, tu veux me rendre malade, à force de ne pas croire à la justesse de ma cause et de mes ressentiments.
– Mais, il n’y a plus de cause. Plus de problèmes Doc ! Les jeux sont faits. Nous sommes dans l’Au-delà…Réveille-toi tout est fini nous sommes finis. Nous ne sommes pas de chair, nous sommes des représentations d’une autre nature, vibratoire, avec l’aspect de chair humaine. Nous sommes tous morts, réveille-toi ! N’est-ce pas, Mamy ! Étant la plus âgée, tu es la plus morte d’entre nous !
– Arrêtez, Altesse ! Maidoc, Ok pour une âme de poète, pour la stimuler et la faire produire. Et l’on peut admettre que les ressentiments, tout comme l’amour, puissent avoir une force de vie et de mort, dans un texte, dans un rêve, mais pas pour ressusciter réellement les morts ! Elle ne te doit rien, pour être là, la vraie Baddou. Alors cesse ton bagou, mon pauvre Bassou !
– Surtout si on est soi même mort, comme c’est leur cas, Mamy !
– Dan !
– A moins de pousser, toi l’artiste, dans le délire fou, le plus fou et te soustraire à la simple réalité, à la raison tout court ! Une illusion psychotique hallucinatoire…Hein Mamy, c’est ça ? Reprit Daniel dans la foulée.
– Ta gueule, Prince ! Je la ressuscite, je l’indexe, je l’interpelle, par esprit de justice et de vengeance !
– Goul telaêlek rechouq âliha, al afrite !
– Mais elle n’est plus responsable de ce Ministère. Ni de quoi que ce soit ! Tout comme toi. Pourquoi veux-tu la harceler outre-tombe et dans l’Au-delà ? Tu es un enquiquineur ou un inquisiteur ?
– Les deux ! Elle en est justifiable et justiciable !
– Doc, tout a pété. Il n’y a plus ni santé, ni hôpitaux, ni état, ni Terre, ni mystère, ni ministère, tout est clair !
– Haquili* ! Es-tu sûre que la mort nous délivre de nos responsabilités passées ? C’est au contraire, ici et maintenant, le meilleur audit, le tribunal le plus objectif, pour rendre justice et passer au crible les mémoires et les responsabilités, sans les interventions de l’argent ni du makhzen ou du pouvoir !
– Mais ce n’est pas vrai ! Tu as perdu la mémoire, même ici ! Tu n’as pas recouvré ta mémoire, comme nous autres, on dirait ! Ni retrouvé tes souvenirs passés ! Tu parles de haines et de rancunes, alors que tu l’aimais cette bonne Dame.
– Je ne peux pas m’en cacher ! Je l’appréciais ! J’avais besoin de muse ! C’est autant pour moi, ton beau témoignage.
– Tu ne ferais pas dans l’ambivalence des fois ou dans le sado-masochisme, par hasard ? Je me souviens de ton bagout pour elle, quand je l’ai aidée pour la former pour le job afin de restructurer le Ministère où elle venait de débarquer, à la stupéfaction de tous ! On avait écrit tout un chapitre dessus dans ma « Chronique ».
– « Ma chronique différée » !
– Notre « Chronique, du temps qui passe »…40 chapitres dont plusieurs avortés à cause de toi, le scripteur, qui ne me donne jamais assez de temps ! Et qui refuse de me publier…
– Si, si c’est OK ! Tu es Madame Student. Ma muse et la cousine du Général Lyautey. Moi, Je suis, moi ! Simplement…
– ‘’ En plus beau, ce matin !’’
– Merci, tu te rappelles de ça aussi ! À 90 berges, tu as baisé ton Alzheimer ! Excusez-moi, les enfants !
– Mamy, c’est odieux : ce vocabulaire et inepte devant Moi ! Et puis, il dit tout ça alors que les anges d’Élohim nous surveillent et nous jugent.
– Je ne suis pas sa censure, Little Darling !
– Quittons-le, ce Maidoc et allons chez mes amis et fidèles sujets Israéliens ! Leurs médecins, leurs gens, ne sont pas aussi grossiers !
– Oui, Mondoc, tu disais ?
– Ça, tu t’en souviens, je te l’avais confié ! C’était ma petite fille, Nour, qui me m’avait dit un matin !
– La vérité sort de la bouche des enfants, Maidoc !
– Tiens, tu parles arabe mieux qu’avant, mon bon Prince d’Israël ?
– Merci Mon-Doc ! Je préfère t’entendre parler ainsi.
– Et en plus poli encore ! La monarchie te va très bien ! Tu gouvernes encore la Palestine ? Il n’y a pas eu de printemps arabe en Israël depuis ?
– Hay! Ach had el fal a shid el machlem*? Tu te sens bien, a Sid Tbib? Divination ou diagnostic ?
– Non, je me sens plus revigoré, plus jeune, quoique je n’aie ni montre ni miroir en face de moi, pour vérifier.
– Je suis tes yeux, Maidoc ! Fit la Student, en oscillant lascivement le torse comme pour souligner de son corps, les sentiments et la belle phrase, qu’elle vient de m’écrire en ce jour de Résurrection ! Vous en êtes témoins, Lecteurs !
– Sans blague ! J’ai déjà entendu ça quelque part. Mais je ne peux me raser, simplement en te regardant, ma chère. Et puis, je vois que tu es toujours flanquée du prince David-Salomon, le 60ème. Je vois là que tu traines jusqu’ici, son karma ! Est-il devenu ton garde corps ? Ou vice versa ? ! A-t-il fait un stage chez nous ?
– Ok Maidoc, ça va ! Tu as retrouvé toutes tes facultés ! En principe, selon les Écritures Saintes, nous nous réveillons dans de beaux corps.
– Certains dans de beaux draps ! Dommage qu’ils doivent aller en enfer…Je songe à ce tableau de Noureddine El Fidali, ‘’La faim du monde’’, représentant de dos une superbe créature, de couleur chocolat.
– Ce n’est pas ta ministre que tu voyais dans sa tenue d’Eve sur ce tableau de l’époque, postérieure ?
– Elle fondrait ici, si elle était vraie. Elle et ses admirateurs ! On aurait pu les épargner ces beautés ! On aurait pu reprendre les choses et ne pas les laisser se perdre dans les flammes ! Si belles, ça fait de grosses pertes, toutes ces femmes condamnées aux flammes ! Il faut réviser le statut de ces créatures de rêve et de félicité. A mon sens, il faut considérer l’admiration qui leur est vouées par leurs admirateurs et évaluer tout cet amour, physique ou platonique, comme des prières à Dieu. L’amour qu’on leur porte, ce sont des louanges indirectes et fortes au Seigneur, leur Créateur.
– Tous ces hommes ! Toutes ces femmes ?
– Oui ! Elles n’ont pas façonné leurs corps. Quelles que soient leurs forces, leur santé, leur esthétique et leur beauté. Il est leur auteur !
– Passons !
– Mais, que fait encore cette dame avec les ministres de la Santé ? et ces milliers de badauds autour d’eux ? Ettaçallout hada* ! Quelle audace ! Je vais aller les saluer et voir ce que raconte leur aguichante et pimpante nouvelle recrue ! Je vois des doyens respectables qui vont en avoir l’eau à la bouche, malgré leurs nombreux pèlerinages.
– Non, non ! Bien sûr que c’est elle. Je la reconnaitrais entre mille ! Je ne te lâcherai pas d’une semelle, cette fois-ci, Maidoc !
– Tu es jalouse, Mame Student ?
– Zut, nous sommes pieds nus !
– Pas seulement des pieds ! Tu t’es regardée…
– Ouille ! Même pas un chandail ou une sortie de bain !
-Même pas un slip !
– Mamy, j’ai honte.
– Le Prince d’Israël est nu ! Israël est défait !
– Le toubib est nu. Il a un grand-petit machin ! (Barrez l’option inutile, Lecteur !)
– Maidoc, ne me regarde pas ainsi, devant le Prince !
– Ce sont mes yeux qui tombent et mes paupières qui ne veulent pas se refermer.
– Malgré ta myasthénie ?
– Je ne l’ai plus !
– Il l’a 20cue ! Mam ! Tu as dit le contraire au début…
– Quoi ??
– Je l’ai échangée en devises !
– Quoi ? Comment?
– De mémoire de patron des juifs, je n’ai jamais entendu parler de ce miracle…Transformer la maladie en argent…Freud et Einstein, mes cousins, c’est zéro devant toi… Haye Maidoc, mon cher Maidoc, montre-moi comment ! A partir d’aujourd’hui, tu laisses la médecine et je te rends riche. On dribblera la mort, on fera fortune et on quittera ce camp de la Résurrection pour refaire notre commerce et notre pays, avec Jérusalem comme capitale éternelle et Al Qods comme banque centrale !DÉTENTE : CRÉATION SCÉNIQUE LITTÉRAIRE
La résurrection de Mme Student
Chapitre N°35 plus 1, Laps, lapsus et résilience,
Fragilité
C’est une toile d’araignée, non pas une épeire de jardin avec sa toile irisée reliant feuilles et fleurs, mais une de celles qui piègent des mouches aux toilettes ! Il faut de tout pour faire un monde. L’arachnide a ficelé l’insecte, une boule verte dans un sac invisible. Dès lors qu’elle a entendu les fluides gicler dans la cuvette, elle s’est éclipsée en dodelinant sur ses pattes à ressort. Tout à coup la sonnette du cabinet me clampe le viscère !
Pensées Instantanées et furtives
A ce moment, j’ai repensé en un laps de temps à une foultitude de problèmes et d’évènements dont la réminiscence est venue à la fois en trombe. Personne pour aller ouvrir !
Aminatou, la grosse brunette aux yeux verts, stagiaire ingrate de son état, est devenue nerveuse. Elle a quitté le territoire en rugissant ostensiblement, dans le couloir, et sans dire au revoir, après des années de bêtises et de loyaux services ! L’éducation et la politesse, ça compte surtout dans les instants difficiles !
Elle est partie comme elle est venue. Une sans papiers de plus entre deux frontières, celle de l’emploi et celle du chômage ! Ce sera non pas le ministre inconséquent, mais son mari, qui pris d’intérêt pour elle, enfin, cherche avocat pour la défendre face au prétendu renvoi abusif !Mais faute de papiers on jette les papiers ! Heureux que les demandes de stage de la procédurière restent jalousement en ma possession. Sinon, c’est un autre ministre qui allait être chassé, peut-être tout le gouvernement, à cause d’une femelle en marge des frontières ! Et pour reclasser un ministre ce n’est pas la porte d’à côté. Une sahraoui, volontairement bannie, qui revient avec son mal du pays, pour le duper et le trahir, c’est une infection résurgente pour une insurgée impénitente !
Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour consolider ‘’l’affront’’ intérieur ! La nature de mercenaire, est ‘’indéfroquable’’ ! Elle peut perdre la face, sa virginité, sa famille, mais pas sa vigueur de combattante ! En cela elle est championne, même quand on la sait manipulée ! Quand on devient nobélisable, hissée par le pétrodollar, gonflée par les sensibleries claniques, grossie par les vagues médiatiques, on a des airs, on vole ! Même les titres et les distinctions ! Quel antibiotique, quelle prothèse utiliser, quel droits suivre, quand la bouffonnerie, la falsification, la sournoiserie, font partie des tractations diplomatiques et de la guerre froide ?
A-t-elle appris quelque chose ? Ou va-t-elle rejoindre les rangs que la célèbre renégate ! Je ne pense pas qu’elle puisse être nominée au prix Nobel de la Paix, ni qu’elle ait une médaille espagnole de plus ou une place dans les sables, chez nos aimables pervers de voisins ! Elle sera mieux chez elle. Dans le territoire qu’elle a renié !
Boundif, moins malingre qu’à ses débuts, après 33 ans de bonnes courses et ménage dans mes céans, véritable Basri de mon royaume, est partie avant terme ! Je lui souhaite une retraite utile, même si elle dit vouloir errer comme ses ancêtres rahala, en métropole, chez des amis, bienfaiteurs ou exploiteurs ! Elle a cultivé, grâce à son alphabétisation tardive, une bonne mémoire, faite de versets et de sentences, qu’elle invoque à tout moment. Bien qu’elle ait appris à écrire, il n’est pas certain qu’elle puisse publier un livre contre son royaume et ses écarts de régime ! Sûr qu’elle détestait faire des courses et qu’à regret d’apporter le manger commun !Les aléas
Entre temps, il faut remonter tout de suite le linge intime et aller voir qui sonne, à la porte avec tant d’insistance, et d’insolence ! C’est de l’irrespect à cette heure-ci !
Banalités répréhensibles
Sauf qu’il faut se mettre à la place du malade pour le comprendre…Mais quand c’est juste pour remplir des mutuelles, avec des produits achetés spontanément en pharmacie, sans ordonnances ! Certains malades, sont tellement fidèles au cabinet, qu’il leur arrive d’appuyer sur le bouton de sonnerie, comme sur un accélérateur, pour vous faire venir dare dare et leur ouvrir au plus vite ! C’est vrai qu’il y a des symptômes fugaces qu’il faut montrer au médecin. Mais quand c’est le quinzième jour de maladie ou que l’on soit venu vous consulter après avoir ‘’palpé’’ bien des stéthoscopes ! Les nôtres ne savent pas attendre. Ils sont constamment pressés, fâchés, stressés et stressants ! Comme s’ils devaient prendre une fusée pour l’espace ou qu’ils avaient une audience avec un roi ! Et cette particularité se voit dans leur conduite automobile, dans la queue devant les guichets…C’est le conducteur qui vous double dans tous les sens, qui accélère sans signaler à gauche, pour stationner dans l’angle immédiatement après…Ils ont peur de rater une ombre, une course, une passante, un rancard !
Angoisses
Alors trêve de supputations et de récriminations ! Qui sonne ainsi et me sort de mes lectures, de mon repos et me descend de mon trône ? C’est peut-être le facteur avec un pli express ! C’est le concierge qui a besoin de savon et d’eau ?
C’est peut être la police, venue apporter son petit billet de convocation bleu ou celle de mon procureur ? Un mandat d’arrêt international ? Des censeurs venus confisquer mes ordinateurs, pleins qu’ils sont de photos de paysages et autres images ! Ou que c’est simplement le fils Belghalia qui vient chercher son loyer mensuel ?
A moins que ce ne soit le préposé de la régie des eaux. L’un des rares services restés encore invendus ! Ou que ce soit le «plombier » de la farce ! Y a pas de perroquet pour lui répondre « Qui c’est ? » jusqu’à extinction de voix !Al Bab ( La Grande Porte )
Est-ce un tremblement de terre qui arrache la porte de ses gonds ? Si c’est le démon, il doit la traverser comme une ombre ou passer par en dessous ! La porte spatiotemporelle tremble ! C’est un dragon ? Echappé d’un film d’horreur… Parce que je n’y crois pas ! Ou que c’est le Moul Bab ? Celui ou de celle qui a pris la place du Mahdi El Mountadar. La rosicrucienne devenue bahâïste, pas baptiste ni baathiste. La maçonnique qui lance des effluves et des charmes ? Wikipédia, à l’aide, dis leur !
La perquisition des Parques
– Qui c’est ? Fis-je en regardant à travers l’œil de bœuf, devenu opaque comme le cristallin de mon bof !
– Des Zaamiis !
Répond une voix emphatique. Doublée ou triplée, amplifiée comme par un chœur. Je suis envahi ! Je perçois une pression, j’entends dans mon corps les vibrations de l’écho et la musique spectrale de ces films de terreur ! Je suis terrifié ! Le courage succède à l’angoisse pour faire cesser la panique ! J’ouvre puisqu’il faut ouvrir !
– Hou !
Quelqu’un cherche sciemment à me terrifier ! Vous l’avez compris !
– Ha ! Fis-je tremblant, comme attendu ! Je suis envahi. A l’aide, on m’attaque, on m’envahi ! Alerte, des terroristes, monsieur le ministre de l’Intérieur ! Mais ces mots ne sont pas sortis ! Ils sont toujours dans la boîte noire. Je les ai encore dans le ventre !
– Saaaalut Maidoc !
– Ha… !!!! Un autre ha, pas le premier ! Haaa ! Pas possible, Mme Student ! Tu es revenue ?! Je te croyais morte comme le Dr Balbi, le docteur Castan, ton cousin le général Lyautey, Charonne et Arafat, Ben Barka, Oum Kaltoum et Oufkir !
– Oui …..
– Alors Tu as pu rencontrer mon grand-père et le sultan ? Cervantès, Hugo, Bonaparte, Voltaire et Delacroix ?
– Arrête ton char, César ! Tu vas fatiguer les lecteurs et chasser les rares spectateurs de la salle vers d’autres théâtres !
– Mais on n’est pas dehors, Mamy, tu es chez moi ! Chez toi ! Entre, entrez !
– Suivez-moi !
– Pas la peine de le dire…Hahaha !
– Ah te voilà ma chère ! J’avais écrit tout un chapitre pour célébrer ton deuil. Student ! Ma Student, et te voici, là, devant-moi. Pas possible ! Je n’en reviens pas ! Dis, c’est bien le cas ? Je rêve de toi, alors que je suis mort et tu viens à moi…Ouah ! La classe ! Il y des rêves plus vrais que le réel ! Est-ce que je ne serais pas mort plutôt ?
– Quiasse el kheir a Moulay ! Tu es vivant ! Que Dieu te préserve ! Il n’y a rien à foutre dans l’entrepôt et l’entretemps !
-Ah bon ?
– Et qu’est-ce que tu croyais ?
– Mais, Darling l’autre monde est immense dans toutes les dimensions ! Et puis tu as rajeuni ! Je vais faire des projections sur toi…
-Tu fantasmes sur des revenants maintenant ? T’as rien trouvé pour me remplacer ! Tu m’as ratée quand j’étais plus jeune ! Enfin, bien vivante.
– Mais tu n’es pas mal ! Comment as-tu fait pour revenir ?
– C’est que moi-même je ne le sais pas !
– Ça c’est chinois ! C’est un tour de magie, un coup d’Indous ! Une exception !
– Non je ne pense pas, il y a ces deux âmes avec moi…
– Bonsoir ‘’mes-d’âmes’’ !
– Salut ! Nous sommes ses garde- du-corps…Fais gaffe ! Cesse de lui tourner autour !
– Les gardes côtes, oui ! Elle a tellement maigri chez vous, ma copine ! Il n’y a pas de restaus là haut ? Enfin, en bas, d’où vous sortez, quoi ! Et puis, que puis-je faire pour vous ? Il y a un malade à soigner ? Je vous adresse vers une bonne clinque pour vous restaurer…
– On n’a pas faim ? Firent les bizarres accompagnatrices !
– Je veux dire vous reprendre, vous rafistoler ! Parce que pour des dames que je vous pense être ! Il y a un certain travail à faire, au niveau du visage, du nez, relever les pommettes, gonfler les lèvres, muscler les mains et charger les pectoraux !
– Docteur, laissez-comme ça ! Admirez plutôt toute cette sveltesse !
– C’est le régime la haut ? Et vous l’avez gavée ou gonflée de Botox ! Elle n’a pas pris un seul pli…Vous l’avez repassée ?
– Mais on nous a dit que tu es passé par là ! Hahaha !
– Juste un incident…Une fibrillation cardiaque ! Je ne me rappelle que d’un fourmillement violent et rapide dans les extrémités…Et puis plus rien…Sauf par la suite des membres engourdis et douloureux qui pesaient une tonne…Et enfin cette impossibilité de respirer !
– Vous étiez pratiquement chez nous ! Si ce n’était le déchoquage réussi !
– Merci à ceux qui m’ont géré ! Me voilà debout, malgré les acouphènes et le torticolis !
– Tordu au lit ? Alors prêt pour repartir ?
– Foumouk lahsssou bouby !
-Qu’est-ce qu’il a dit le Docteur, Mme Student ?
– Ça ne se dit pas ! Taisez-vous donc vous autres ! Il est susceptible, ne l’agacez pas plus !
– Vous me cherchez les sirènes ? Ou que vous soyez venues me chercher ?
– Il est perspicace votre bonhomme ! C’est juste pour te faire peur qu’on est là !
– Ah bon ? Il vous fallait me prévenir !
– Tu te croyais increvable, malgré tes imperfections ! Les petits défauts, c’est ça nos avertissements ! Il fallait te préparer depuis longtemps !
– A mourir ? Je touche du bois ! Penche un peu ta tête vers moi, Mamy !
– Il est suspicieux et pusillanime ! Hahaha
– Lâchez-le mes-d’âmes ! Vous êtes mes gardiennes ou mes porte-voix ?
– Il nous plait, Sœur Student !
– Comment ?
– Bien cuit ! Hahaha….Hahaha !
– Oublie-les, Mondoc ! Et vous, vous osez vous attacher à un vivant !
– On s’amuse, on badine ! Hahaha
– On le taquine, un petit chouya ! On n’a pas mission de l’emmener !
– Il faut dire qu’elles me font peur tes copines, Mamy ! J’ai beau me détendre, je sens un froid dans le dos !
– Et pas en bas ? Hahaha, c’est un symptôme, Docteur !
– Arrêtez les filles ! Mais, Maidoc, comme je te sais large d’esprit, fantasque, les mythes et la mystique en verve, je sais que tu vas accepter de discuter avec une revenante !
– Des revenantes ! Hahaha !
– Oui, disons que je rêve et passons ! Toi une revenante, ça alors ! T’es morte c’est sûr ? Je te croyais encore attachée avec le David-Salomon LX ! DS, pour les intimes !
– Tu ne rêves pas, Maidoc ! Tu peux me toucher, me pincer, me palper, m’embrasser…
– Et le reste, la suite, aussi ?
– La suite dans la suite….Mais pas devant ces-d’âmes !
– Houhouhou ! Hchouma ! Ce n’est pas dans nos plans, Toubib.
– Qu’est ce que tu reviens faire alors, après ton départ, Mamy ?
– Je viens d’avoir une promotion…Un karma excellent…On m’a envoyée en mission…
– Non, non pas de missionnaires chez-nous, s’il vous plaît !
– Tu es devenu très susceptible ! Comme le disent ‘’les madames’’!
– C’est que vous risquez de fâcher le Ministre du culte, son église et ses 7000 ecclésiastes !
– Sa mosquée et ses maquisards ! Hahahah ! Ses Mosquéâtres, hahaha !
– On dit âlem et au pluriel oulama, chez nous ! C’est fini les histoires de prêtres et de curés en train de faire ici ce qu’on interdit aux Verts, ailleurs
– C’est juste de l’information…
– A d’autres ! Dans les pays démocratiques, devenu laïcs, on s’interdit de répandre la religion !
– Les pauvres !
– La démocratie est matérialiste par essence ! Les états modernes sont devenus agnostiques ! La foi n’est plus entre les mains des gouvernements ! Les politiciens sont déliés des obligations cultuelles !
– Tant mieux ! Mais c’est où, comment ça se passe ? Là-haut, là d’où vous êtes venues…
– Ou d’en bas ? Hahaha ? Regarde ma sœur, le Toubib qui fait la moue !
– Taisez-vous les nonnes ! On laisse le choix aux communautés autorisées de prospecter et d’enseigner !
– On les chasse ces dernier temps. Leurs activistes font trop de prosélytisme ! Du terrorisme a-t-on déblatéré devant les agissements de 36 cellules où opèrent 202 missionnaires ! Tous sous couvert d’actions humanitaires comme paravent de leur activisme !
– C’est comme pour nous, ils cherchent des âmes à sauver ! Hahaha !
– Alors, la Student, non seulement tu as retrouvé la foi, mais tu reviens comme prophétesse flanquée de 2 motardes sur des balais ! Où as-tu trouvé ces sorcières ?
– Ces deux sœurs sont mes témoins !
– Ta charge ! Tes cerbères
– Ces deux sœurs sont mes fidèles sentinelles ! Mes gardiennes, mes chaines et mes boules !
– Mme Student, tu es prévenue ! On écrit, on note, on retient tout ce que tu diras pour le rapporter là-bas !
– Que dois-je penser, Mme Student ! Ou dois-je t’appeler autrement ?
– Pense au trou, Hahaha !
– Ah, j’aurais pensé aux vôtres pour vous régaler ! Si vous étiez plus jolies, les filles je vous aurais comblées
– Maidoc, oublie-les ! Pense au vide, au néant qui est devenu un univers ! Mais, penser est inutile quand il faut agir ! Même si agir est voué au néant !
– Alors quoi faire, qu’attends-tu de moi ?
– Tout est relatif sur toutes les dimensions ! Agir dans sa dimension, est une nécessité ! Le refus d’agir est lui même une action ! L’échec lui même est à valoriser ! Le néant lui même après la création est positif ! Le destin n’existait pas avant la création. La création a une fin, un but ! La création a une fin, le néant ! Et entre les deux une histoire, la destinée !
– Alors, Mamy, c’était fatal de mourir ! Une fatalité que tu reviennes !
– Non une exception !
– De philosophe avertie, de préceptrice d’un prince juif descendant des prophètes, dans ton vivant, tu es devenue, un messie pour l’Au-delà ! On dirait que c’est ton ‘’stage’’ chez lui, en Israël qui t’a avancée pour faire ce boulot dans l’Au-delà. Tu as été pistonnée par Abraham et Moïse ?
– Il y a de ça, mais c’est aussi une décision qui dépasse ma personne. Je ne suis qu’un instrument !
– Un robot aurait pu te remplacer !
– N’importe qu’elle femme ! Et comme je devais te voir, on m’a choisie en priorité
– L’élue est là alléluia ! Alors tu es revenue pour moi, pour m’emporter ? Charmante attention ! Alors qu’est-ce que je fais ? Je ramasse mes bagages ? Je fais un colis ou je te rejoins plus tard ?
– J’attendrais que tu deviennes plus vieux ? Je resterai, à l’ombre, à tes côtés !
– Non tu vas me rappeler la chanson du chien de Jacques Brel…
– Et ces deux gonzesses avec toi ? Non, non ! Tu repars, sinon je me sentirais menacé à tout moment ! Persécuté ! Ou que tu reviennes pour de bon et que tu quittes ces charmantes créatures ! Alors, là ce serait le miracle véritable et l’exception !
– La messagère du troisième âge, va nous quitter pour rejoindre son mortel amant ! Houhou hou !
– Taisez-vous les pleureuses ! Allez chanter aux oreilles des partants ! Mon ami n’est pas prêt, pour vous !
– Enfin, une protectrice pour les vieux impénitents ! Hihihi
– Les incontinents ! Hihihi
– Enfin une prophétesse pour les handicapés et les démunis ! On en a marre du mutisme arrogant de ces Zoulikha, Yasmina et autres Nouzha !
– Tu parles de quel pays et de quelle planète ?
– Si tu apportes une religion nouvelle, alors ? Dis-moi ça se résume en quoi ?
– Elles sont toutes identiques ! Hahaha ! Elle frime !
– Oui, depuis que les femmes sont légalement les égales de l’homme, on m’a chargé d’instituer cette fonction et de tenir ce rôle !
– Hahaha ! Et nous, on va tenir quoi ?
– La chandelle ! Les vieilles mégères !
– Le chandelier et l’encensoir ! Il faut les tenir allumées sous vos soutanes ! Ça fait plus joli, comme lanternes nocturnes dans une chambre à coucher ! Et très beau comme lance flammes et étoiles filantes ! Essayez !
– Ah bon ! Mais ça va nous brûler !
– Non vous êtes des créatures insensibles ! Ça va sentir seulement le cadavre cramé ! Mes-d’âmes !Morts de tous les temps, on vous ressuscite !
– Au fait, nous te rappelons Mme Student l’essentiel de ta mission !
– Dites, les terreurs !
– Il faut ramener les corps de ceux qui ont été brûlés. Fit Nona
– Il faut ramener les cendres des victimes des guerres ! Fit Decima !
– Les produits chimiques de ceux qui ont été liquéfiés dans les camps, les forêts, les champs de guerres, les ghettos et les bagnes. Dirent en cœur les Parques !
– Il faut ramener les poissons qui ont bouffé les noyés du Détroit ! Reprit Mme Student en ajoutant, les Indiens des Amériques, les esclaves de l’Afrique !
– Il faut ramener les corps de ceux qui ont grillé dans les avions, Lech Kasinski ! Fis-je, pour noter les récents événements qui ont effacé le Gouvernement polonais et que des dizaines de chefs d’état honoreront de leur présence dimanche…
– J’espère que vous serez honorablement représentés …Il y aura Obama, Sarkozy …Et vous ? – Les absent ont toujours tords. Reprisent en chœur les deux chipies venues de l’espace temps !
– ? ! Nos traditions dans les cérémonies mortuaires….Hésitais-je
– Passons ! C’est un exercice de langue de bois qui se prépare….
– Nous, les Parques, nous apprécions bien ça ! Hihihi
– Et pour les morts des Twin Towers, ma sœur Nona,
– Et les victimes des gaz et de l’Holocauste, ajouta Decima pour ne pas faire d’oublis révisionnistes…
– Ceux du Liban et de Gaza ! Ajoutais-je, en demandant aux Parques, les fileuses de la mort, si elles étaient sionistes ou seulement pro-juives ! Comme la plus part des pacifistes pragmatiques et clairvoyants…J’ai vu comme un tic…sur des lèvres déjà pincées des Parques…J’allais leur reprocher d’avoir fait trop de morts…sur des innocents….Et que la guerre, les guerres, c’est sordide !
– Ceux des fosses communes, de la Shoah ! Ceux que l’on immole et que l’on brûle et calcine ! Firent-elles en chœur, d’une voix aigrelette et tremblante, comme celle du génie de la lampe d’Aladin !
– Le pain et le poulet ! Hahaha. Ça me revient comme odeur, ma sœur ! Faut-il réchapper tous ces débris ! Je te souhaite du plaisir avec les poules et les poulets…À plumes et non à poil ! Hihihi
– Oui, c’est ma mission, les Filles ! Ramener toutes ces âmes torturées et retenues dans le ciment, le feu, l’eau et les boues !
– Il y en a du boulot, pour la Vieille, hahaha, qu’elle en oubliera son amour charnel pour le jeune vieux toubib qui n’a d’yeux que pour elle !
– Je me demande ma sœur, pourquoi le Toubib de la Student, ne nous regarde pas avec le même désir dans les yeux ?
– Oui, on est La Mort pour les mortels ! Mais ce n’est qu’un boulot, un ordre qu’on applique, un simple rôle, pas notre réelle nature de femmes ! Les êtres charnels n’ont jamais eu d’affections pour nous ! Les hommes n’ont pas à nous détester !
– J’adore les hommes, fit l’une
– Et moi les femmes, rétorqua l’autre
– Nous complétons le travail des sorciers et des médecins ! Firent-elles.
– On doit lui faire peur, n’est-ce pas ma sœur Morta ? Et pourtant nous sommes partenaires : chacun tient l’homme par un bout …Hihihi ! Le lecteur devine qui a ricané.
– La troisième Parque venait de descendre de nulle part ! Elle vient de son Olympe ou de sortir du sol ? Du Plancher ? Du Fibrociment ? Bismi Allah Arrahmane Errahim ! Vade retro Sametal !
– Salut mes sœurs, salut Student et vous Maidoc…bien dormi ? Vous ne faites pas la prière de l’aube ? Vous avez reçu ma lettre ?
– Qui parle ?
– J’ai votre signalement, mais pas d’ordre ! Je vous ai bâclé la dernière fois, aux urgences de l’hôpital Mohammed V, mais vous êtes sur mon calepin !
– Elle me connait cette ombre houleuse ! Fis-je en moi-même, en sortant contre gré et serrement de gorge un timide et très stressé :
– Bon après-midi, Ma-d’âme ! Ma voix devenant plus laryngitique que d’habitude !
– Elle est apparu si brutalement que j’ai failli me boucher une autre coronaire ! A mon âge, avoir encore peur de la mort, de la maladie, des méchants ou des ombres, du tribunal des impôts ou des tabous, c’est de la lâcheté ! Je devrais être plus stoïque ! Oublier les envieux, les lâches, les truands, des ‘’ânemis’’ et n’avoir de haine pour personne ! Pour libérer mon esprit de toute entrave, décharger mon intellect, mon humeur d’une passion obsédante inutile !
– Continuez, je ne veux pas vous déranger. Je vous suivrais de Là-haut !
– Et les animaux que l’on sacrifie, les moutons, fis-je !
– Les gens du peuple, ou ceux que vous bouffez ? Firent en chorus les ‘’Hahaha’’ !
– Comptez-vous ramasser leurs corps et leur débris d’âmes ? Leurs protéines qui sont mes organes et ma chair ? Faire la course aux casse-croutes, faire la récup des viandes hachées et des saucisses ?!
– C’est Brigitte Bardot qui s’en occupera, comme des dauphins, des baleines et des ours mal léchés, des renards et des vieilles filles, qu’on a délaissées ! Celles qui n’ont pas de copains !
– Et courir les lapins ?
– Des chauds lapins, surtout ! Hahaha, firent les spectres en plaisantant !
– Je sais, ils préfèrent les emails, les Youtube, les trucs courts, la langue de bois ! La langue, l’esthétique du parler, la vertu du mot, la littérature sont soldées ! C’est la culture de l’image, de beaucoup d’images du son !
– Du fric, du froc, des filles, des curés et de leurs enfants de chœur, hihihi
Ça a été ainsi de tout temps ! Hahaha !Mémoire, retours et résilience
– ‘’Mame’’ Student ? Dois-je encore te raconter ce qui c’est passé depuis que tu as quitté le cabinet des conseillers de la Ministre de la Santé ? J’ai saturé les forums, fatigué les lecteurs, déçu mes amis par l’incontinence verbale et l’irrespect aux décideurs ! Tu sais, je n‘ai plus beaucoup de temps pour mes loisirs et les gens ne lisent plus ! Tu regarderas sur les forums de La Nouvelle Tribune…Mes écrits résument la chronique !
– Pschitt ! Effacés Maidoc de leur nouvelle maquette on-line !
– Ah bon ! Que d’efforts perdus à jamais ! Mes empreintes sur le temps sont anéanties ! Mes idées sont aléatoires !
– Ce sont les aléas du virtuel ! Que ce soit Al Bayane, l’Opinion, la Vérité, la Gazette, Jeune Afrique…Tout passe, rien ne demeure ! Même pas le souvenir ! Même pas les traces du souvenir !
– On efface l’Histoire, les idées et par là on efface les gens, on les radie pour quelques malheureux disques durs…L’idylle des idoles
– Darling, 13 heures sonnent sur le portable. Dites mesdemoiselles, c’est l’heure de prendre mes médocs. Je ne dois pas les prendre à jeun. Je vous laisse, je vais chercher un chawarma-panini-poulet, à côté…Et pour vous les végétariennes bien sûr, ce sera un ‘’Mac Do Vegetables’’ Coca, frites ?
– Un toubiiiiib, un ! Saignant ou bien cuit ? Hihihi, fit la grosse Morta !
– Eh Toubib, cesse de bouffer des médicaments ! D’abord tu ruines la Mugephar !
– Tu nous fausses nos prévisions ! Fit la Morta. D’elle, le lecteur ne sait rien ! Elle sait tout de lui ! C’est la troisième, la plus vieille des Parques, qui tissent et coupent les cordons de vie, l’âme qui est relie le corps aux étoile !
– On ne sait plus quand venir te chercher…Hahaha ! Reprirent Nona et Decima, pendant que Student avait des larmes qui lui coulaient sur les joues !
– On ne mange pas Maidoc ! Nous des sommes des spectres ! Des hologrammes vivants ! Merci pour votre sens de l’hospitalité !
– Nous sommes les anges de la mort. C’est nous l’interface entre les deux rives de la vie ! Vous l’avez deviné !
– Alors on en reparlera…Je ne vous dis pas Adieu. Prenez ces fleurs avec vous, mes-d’âmes ! Mais laissez-moi ma Student ! Ramenez tous les os de vos clients, hommes et animaux, aux limbes, et vous-mêmes et remontez aux étoiles ! Ne partez-pas sans faire une bonne action ! Une hassana taybia ! Prenez plus tôt que prévu, les opportuns, les inopportuns, les hypocrites et ceux qui m’embêtent !
– Et oubliez-nous un moment encore, les Fileuses ! Fit la Student, rénovée, en s’approchant de son vieux Bassou, sa joue contre sa poitrine ! Admirez l’image, romanesque, lecteur !
– Allez dansez maintenant avec votre avatar de Student! On vous surveille de là-haut ! Jouissez…de la vie ! On prend des photos !
– On fera un film sous vos yeux !
– On mettra les voiles…
– Non, on les enlèvera !
– Je t’appellerais Hamada…
– Et même morte, je ne quitterais plus My Doc !DR IDRISSI MY AHMED,
13 04 2010, MME STUDENT CHAPITRE 35 ET PLUS,
aamm25@gmail.com