التاريخ – HISTOIRE – HISTORY – israel

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    r_hamri
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    Proche-Orient : le rappel nécessaire de l’Histoire…
    Proposé par Mouhammad Patel le Vendredi, 12 Avril 2002

    Ce qui choque le plus dans la tragédie palestinienne, c’est la mauvaise foi avec laquelle les dirigeants de ce monde, relayés par leur média, interprètent les événements douloureux engendrés par un conflit imposé à un peuple innocent.

    Les mots choisis sont peut-être crus, mais ils correspondent absolument à la réalité et s’étayent sur des faits avérés.Si liberté d’expression existe, nul ne peut reprocher à quiconque de dénoncer l’oppression et la violation du droit par un “état d’exception” qui s’appelle Israël. Vous avez compris, il n’est pas question de s’autocensurer par peur d’alimenter l’antisémitisme. Car l’amalgame est trop facile et profite toujours à Israël. Ainsi, il faut d’emblée réfuter la guerre des mots avant de condamner la guerre tout court. Le cynisme est dangereux car il éloigne la paix. Et celle-ci ne sera jamais à portée de main tant que l’on présentera l’occupant israélien comme victime et l’opprimé palestinien comme terroriste. L’indifférence n’a plus lieu d’être devant une telle situation et il y a devoir d’informer pour que chacun puisse comprendre ce qui se passe réellement au Proche-Orient. Essayons donc de résumer l’histoire de la Palestine afin d’éviter d’être induit en erreur. Tout commence en l’an 70 de l’ère chrétienne par le siège de Jérusalem et la destruction du Temple de Salomon. L’invasion sanglante conduite par Titus, futur empereur de Rome, provoque l’exode massif des juifs vers l’Europe et l’Afrique du nord. Seuls restent en Palestine, des non-juifs et un très petit nombre de juifs, la communauté Yichouv.

    Au 7ème siècle, apparaît l’Islam, nouvelle religion monothéiste, née en Arabie. Le Coran, Livre Saint des musulmans confirme la sainteté de Jérusalem. A cette époque, Byzance administre la Palestine et sa capitale est dans un état d’abandon et de décadence.

    En 638, deuxième Calife Omar intègre la Palestine à l’empire musulman et réhabilite Jérusalem. Très vite , l’Islam s’enracine en Palestine et se habitants deviennent majoritairement musulmans. Au Moyen Age, viennent le temps des croisades avec leur cortège de désordre, de violence et de destruction.

    En 1187, Saladin repousse définitivement les croisé et réussit à ramener la paix en Palestine où chacun est désormais libre de pratiquer sa religion. Si la fin des croisades apporte la tranquillité en Orient, au contraire, le désordre sévit en Europe. L’antisémitisme réserve aux juifs un triste sort, les pogroms se multiplient et les israélites se rassemblent dans les ghettos.

    En 1895 éclate à Paris, l’affaire Dreyfus. Ce capitaine accusé d’espionnage au profit de l’Allemagne était le premier juif à accéder au rang d’officier d’état major. Son procès est suivi par un correspondant de presse juif d’origine hongroise Théodore Herzl Celui-ci scandalisé par les conditions du procès se convertit au sionisme (c’est-à-dire partisan de la création d’un état pour les juifs) et rédige dans son hôtel parisien un livre au retentissement considérable “l’Etat juif”. Herzl précise qu’il n’est pas nécessaire que ce rêve se réalise en Palestine. Toutefois, les juifs européens se réunissent en Congrès à Bâle (Suisse) en 1897 et décident de fonder l’état juif en Palestine. Dès le départ, les prémisses du drame palestinien sont scellées. Herzl précise : “Nous serions les avant-postes de la civilisation contre la barbarie. La population arabe serait juste assez bonne pour servir les besoins coloniales des juifs… Les sionistes doivent se procurer des terres arabes en quantité suffisante. Les autochtones principalement les pauvres, devront être insensiblement refoulés par-delà les frontières des pays voisins, après avoir assuré les travaux de colonisation les plus pénibles dans l’Etat juif (Extrait du libre de Théodore Herzl). Sauf à être aveugle, le plan imaginé par le théoricien de l’état d’Israël a été fidèlement appliqué.
    L’organisation sioniste créée à la fin du 19ème siècle s’est fixé comme objectif de proclamer un état juif en Palestine dans 50 ans. Toutes sortes de moyens vont être utilisées pour y parvenir : noyautage des gouvernements influents, complots divers, achat de terres, immigration massive et terrorisme ! Le massacre des juifs par les Européens durant la période nazie va accélérer le mouvement et déboucher sur la création de l’état d’Israël en mai 1948. Le scénario prévu par Théodore Herzl sera mis en oeuvre: les immigrants juifs débarquent par milliers en Palestine et sont pris en charge par des groupes armés financés par le Congrès Juif Mondial. Le mot d’ordre est clairement annoncé : s’approprier le maximum de terres possible. Des commandos juifs s’emparent un à un des villages arabes. La violence des envahisseurs est telle que par dizaines de milliers les Palestiniens s’enfuit, abandonnant maisons, fermes, champs. Ils trouvent refuge dans les pays voisins et y croupissent depuis 54 ans dans des conditions inhumaines. Ces événements provoqués par la naissance d’Israël sont importants pour comprendre le “droit au retour” revendiqué par les Palestiniens dans toutes les négociations. Aussi, c’est une contrevérité de prétendre qu’il s’agissait de donner à un peuple sans terre, une terre sans peuple. Les millions de réfugiés chassés de leur pays et regroupés dans les camps sont toujours là comme preuve du contraire. Le peuple juif a sûrement le droit de disposer d’un état, mais la création d’Israël en Palestine et dans ces conditions constitue une injustice envers le peuple palestinien. C’est aussi en toute impunité que les gouvernements israéliens successifs vont étendre leur territoire, à tel point que la terre qui reste aux Palestiniens sera réduite comme une peau de chagrin :

    En 1900 : 6% de la terre palestinienne appartient aux juifs. En 1947 : le plan de partage élaboré par l’Occident lui octroie 55%. En 1947 – 1949 : au terme de la 1ère guerre, Israël prend 77% du territoire palestinien.

    En 1967 : nouvelle guerre déclenchée par l’état juif et occupation de la totalité du territoire palestinien. Alors aujourd’hui, de quel droit faudrait il encore partager ces 23% toujours militairement et férocement occupés ? Au nom de la Bible, affirment les intégristes juifs. Si le sionisme était à l’origine d’essence politique, très vite, il est devenu une idéologie religieuse : la Palestine est la Terre Promise aux juifs. Ce qui surprend c’est que l’Occident laïc approuve cette assertion religieuse et se montre par conséquent extrêmement bienveillant envers l’occupation illégale d’Israël et les exactions horribles de son armée Tsahal. Est-il besoin de rappeler que le droit international condamne toute occupation par la force armée d’un pays ou d’un peuple ? Seul Israël peut se permettre de méconnaître toutes les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU. La dernière en date (résolution 1402) lui demande de retirer toutes ses forces de Ramallah et des autres villes palestiniennes. Non seulement, son armée ne se retire pas, mais elle intensifie son agression. Aucun autre pays au monde ne pourrait agir de la sorte. Bref, est il logique de considérer l’occupant et l’occupé de la même manière ? Imagine-t-on ce que représente pour des millions d’êtres humains de vivre depuis 35 ans sous occupation militaire ? L’héroïsme du peuple palestinien est extraordinaire, sa résistance et ses sacrifices honorent l’Humanité. Car c’est parce qu’ils sont des humains que les enfants, les femmes et les hommes de Palestine se battent pour ne pas être réduits à l’état d’esclavage. José Bové a été témoin du traitement subi par les civils palestiniens. Toutes les conventions internationales en vigueur concernant le droit des prisonniers, le secours aux blessés, le transport par ambulance, la protection des hôpitaux sont constamment violées par Israël. De quel côté donc sévit le terrorisme ? Jugez-en vous même : l’Etat juif occupe militairement l’ensemble des territoires palestiniens (il n’en reste plus que 23%). Les armes ultra sophistiquéses fournies généreusement par les USA font de Tsahal la 4ème armée du monde. En face, vous avez un peuple opprimé, sans armée ( il lui est interdit d’avoir avions de combat, marine de guerre, hélicoptères, chars et blindés). Leurs seuls moyens de défense : des petites armes obtenues clandestinement, des fusils, des bombes artisanales, des galets, une jeunesse. Si les mots ont encore un sens, peut-on qualifier la résistance d’un peuple occupé, opprimé, humilié à l’extrême, de terrorisme ? N’est il pas lâche de l’agresser à l’aide d’armes lourdes (F 16, chars, missiles) lorsqu’on l’interdit de posséder ne serait ce que des armes défensives proportionnelles à celles d’Israël ? Quel camp se caractérise par la violence, lorsqu’on dénombre 1400 morts chez les Palestiniens et 300 chez les Israéliens. Les blessés par milliers d’un côté et par dizaines de l’autre. Qui est donc alors terroriste ? L’honnêteté exige de ne pas confondre systématiquement la propagande israélienne, très habile, avec la réalité du terrain. La question fondamentale est de savoir si les Palestiniens sont bel et bien classés dans la catégorie des sous-hommes. Sinon, pourquoi leur refuser le droit à la résistance. Bref, la paix ne peut s’envisager que par la justice et le respect mutuel. La justice exige le retrait total des troupes israéliennes de tous les territoires occupés depuis 1967. Les Israéliens ont pris 77% de la Palestine pour eux, ils ne peuvent plus disputer les 23% restant aux Palestiniens qui ont droit à un état indépendant. Enfin, le respect implique les mêmes droits, la même égalité et la même dignité pour tous.

    Youssouf Mohamed
    (La Possession)
    Source: Clicanoo.com

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