BALLADE A CELLE QUE J’APPELLE KHITY
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juin 12, 2011 à 8:06 #206883DR IDRISSI MY AHMEDParticipant
BALLADE A CELLE QUE J’APPELLE KHITY
Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ?
Qu’est-ce qu’il a un riche
De plus qu’un analphabète ?
Qu’est-ce qu’il a de plus que moi, un roi ?
Et qui puisse durer une éternité !
Qu’est-ce qu’il a de plus qu’un mort
Et de moins qu’un vivant ?
Qu’est-ce qu’il a de plus qu’un homme
Qu’il veut bannir et occulter ?
Qu’est-ce a de plus que la race supérieure
Qui commande nos désirs et nos vies
Nos crédos, nos frontières et nos libertés ?
Qu’est-ce qu’il a de plus,
L’homme ou son fils, qu’un animal ?
Cette proie qu’il traque et dont il se nourrit.
Qu’est-ce que tu as de plus ?
Une queue, une âme, un cerveau ?
Quand tu doutes de toi et des autres,
Ou lorsque tu croies et l’autre pas ?
Es-tu sûr de ton savoir et de tes dires ?
De tes croyances ou de tes sentiments ?
Est-ce que tu sais où tu seras ce soir,
Les lois du hasard et les déterminations ?
Et, quand tu seras malade demain ?
Ou plus vieux, pauvre, riche ou roi,
Livré seul à la justice des hommes…
Celle par qui tous passent,
L’oubli, la maladie d’Alzheimer !
Seulement les secrets, comme j’ai dit,
Ce n’est pas ce que nous serons demain
Ou que nous désirons, faire ce soir !
Ils sont en nous, dans notre être.
Autour de nous, comment on naît
Et ce que nous sommes.
Comment on respire et l’on voit,
Et comment on devra réapparaitre !
Je suis, l’ego, est un beau concept,
Un immense et admirable gadget,
Qui force l’admiration en la nature
En Dieu et Sa création
Je suis, est une incroyable mécanique,
Qui s’auto-entretient et se développe,
Qui sait se multiplier et se réparer.
J’ai tout d’un robot qui n’a pas de maîtres
Mais qui craint de rouiller et de disparaître !
Pourquoi tant de secrets autour de ma fabrique ?
Que d’ignorances sur mon début et ma fin,
Sur mes sources et mon recommencement !
Peux-tu me changer ce destin,
Cette impotence, ce handicap, cette fin ?
Cette soif de réformes, qui coure les rues
Et manifeste au Printemps, cette incantation
Doit s’adresser à Dieu : Le seul maître !
Pour refaire son travail et refaire le monde !
Suspendre les douleurs et les maladies,
Et nous donner richesses et éternité
Sans besoin de souffrir ni de regretter.
Peux-tu me changer ce destin ?
Toi ma mère, ici présente,
Toi mon père en bas ou là-haut ?
Toi le Réformateur, pusillanime
Et timide de ma Constitution ?
Les astres et vous soleil et lune,
Vous qui comptez le temps
Et qui nous donnez la vie, intervenez !
Intercéder, faites passer les prières !
Je sais si peu, que je ne sais rien en fait,
Que je puisse garder demain ou capitaliser.
La mémoire me fuit,
Je ne le sens même pas !
J’ai oublié déjà ce que c’est !
Et, ce que je suis, ne m’appartient plus
Ce que j’ai dit il y a un moment
Et s’il a été pensé il est parti.
S’il m’est venu à la tête, il a déjà fui !
Qu’est-ce qui a grillé dans ce PC,
Et que ma bougnoule de cervelle
Ne sais point utiliser ni réparer ?
Je suis, un poids, un fardeau,
Je n’en ai même pas conscience, pardi !
Je ne sais pas si j’ai des douleurs
Mais quand ça fait mal, je le sais !
Je suis dans un état de légume…
Végétatif, qu’est-ce que c’est ?
Si je dérange par mes cris plaintifs
Et mes appels : je squatte la vie.
Demain, je ne saurais plus
Si je vous emmaillotés ou allaités, mes petits.
Si je vous ai dérangés ou réveillés, aigris !
Si j’ai fais mes selles ou mon devoir,
Et ce pourquoi je suis réveillée, cette nuit.
Si je pouvais parler, si je pouvais penser,
Voici en substance ce que j’aurais dit :
Tu me demandes après mes fils ? Merci !
Lesquels ? Qui es-tu ? Tu les connais ?
Tu veux les résultats du match ?
Le match, c’est quoi le Match ?
Un nouveau roi, un élu en Algérie?
Je n’allume plus la télé !
Je ne sais pas ce qu’elle dit !
Et tu me demandes de croire !
D’élire, de travailler et de voter,
Pour la Réforme de la Constitution,
Le nouveau Parti ou le Wali ?
Que m’importe-il de savoir sur un pays
Qui ne fut jamais le mien dans le passé ?
Je n’eu cette notion que pour ma maison.
C’est où déjà mon foyer ? Ma nation ?
C’est drôle d’en parler avec des inconnus !
Mais là, je n’ai plus de toit ni de mari !
Qui se souvient de soi ou de lui ?
C’est où Othmane, qu’il est parti ?
Est-ce que j’ai pris mon médicament ?
Toi, dis, est-ce que j’ai dormi ?
Est-ce que j’ai mangé ?
Est-ce que je suis éveillée,
Ou suis-je encore endormie ?
Et pourquoi il fait si gris ?
Bienvenue à ceux qui nous visitent.
Et qui demandent après nous !
Dis-moi, monsieur, qui es-tu ?
Est-ce qu’on se connait ? Dis !
Es-tu un inspecteur de police,
Pour me poser autant de questions insidieuses
Et gênantes, sur moi et mes fils ?
Tu veux enquêter sur ma vie ?
Comment sais-tu autant sur moi ?
Tout ce que tu dis et que je ne sais plus,
Ni comment le dire ou le remémorer !
As-tu travaillé chez nous, à l’atelier ?
A la Makina de mon père ou à Séfrou ?
Ça fait un bail qu’on ne s’est pas vus !
L’éloignement, la santé, tu sais !
Comme un roi, comme une reine,
Je te baise les deux mains, par respect !
Je t’embrasse aussi à ma façon,
Sur le front que je mords et le nez !
M’as-tu reconnu, mère ?
T’es-tu souvenue ?
Devenu grand et vieux,
Malade et si loin, Je suis…
Je suis ton fils, Khity !
In chaa Allah, je reviendrais !
Dr Idrissi My Ahmed
Kénitra, le 11 juin 2011
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DR IDRISSI MY AHMED
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