BALLADE A CELLE QUE J’APPELLE KHITY

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    DR IDRISSI MY AHMED
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    BALLADE A CELLE QUE J’APPELLE KHITY

    Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ?

    Qu’est-ce qu’il a un riche

    De plus qu’un analphabète ?

    Qu’est-ce qu’il a de plus que moi, un roi ?

    Et qui puisse durer une éternité !

    Qu’est-ce qu’il a de plus qu’un mort

    Et de moins qu’un vivant ?

    Qu’est-ce qu’il a de plus qu’un homme

    Qu’il veut bannir et occulter ?

    Qu’est-ce a de plus que la race supérieure

    Qui commande nos désirs et nos vies

    Nos crédos, nos frontières et nos libertés ?

    Qu’est-ce qu’il a de plus,

    L’homme ou son fils, qu’un animal ?

    Cette proie qu’il traque et dont il se nourrit.

    Qu’est-ce que tu as de plus ?

    Une queue, une âme, un cerveau ?

    Quand tu doutes de toi et des autres,

    Ou lorsque tu croies et l’autre pas ?

    Es-tu sûr de ton savoir et de tes dires ?

    De tes croyances ou de tes sentiments ?

    Est-ce que tu sais où tu seras ce soir,

    Les lois du hasard et les déterminations ?

    Et, quand tu seras malade demain ?

    Ou plus vieux, pauvre, riche ou roi,

    Livré seul à la justice des hommes…

    Celle par qui tous passent,

    L’oubli, la maladie d’Alzheimer !

    Seulement les secrets, comme j’ai dit,

    Ce n’est pas ce que nous serons demain

    Ou que nous désirons, faire ce soir !

    Ils sont en nous, dans notre être.

    Autour de nous, comment on naît

    Et ce que nous sommes.

    Comment on respire et l’on voit,

    Et comment on devra réapparaitre !

    Je suis, l’ego, est un beau concept,

    Un immense et admirable gadget,

    Qui force l’admiration en la nature

    En Dieu et Sa création

    Je suis, est une incroyable mécanique,

    Qui s’auto-entretient et se développe,

    Qui sait se multiplier et se réparer.

    J’ai tout d’un robot qui n’a pas de maîtres

    Mais qui craint de rouiller et de disparaître !

    Pourquoi tant de secrets autour de ma fabrique ?

    Que d’ignorances sur mon début et ma fin,

    Sur mes sources et mon recommencement !

    Peux-tu me changer ce destin,

    Cette impotence, ce handicap, cette fin ?

    Cette soif de réformes, qui coure les rues

    Et manifeste au Printemps, cette incantation

    Doit s’adresser à Dieu : Le seul maître !

    Pour refaire son travail et refaire le monde !

    Suspendre les douleurs et les maladies,

    Et nous donner richesses et éternité

    Sans besoin de souffrir ni de regretter.

    Peux-tu me changer ce destin ?

    Toi ma mère, ici présente,

    Toi mon père en bas ou là-haut ?

    Toi le Réformateur, pusillanime

    Et timide de ma Constitution ?

    Les astres et vous soleil et lune,

    Vous qui comptez le temps

    Et qui nous donnez la vie, intervenez !

    Intercéder, faites passer les prières !

    Je sais si peu, que je ne sais rien en fait,

    Que je puisse garder demain ou capitaliser.

    La mémoire me fuit,

    Je ne le sens même pas !

    J’ai oublié déjà ce que c’est !

    Et, ce que je suis, ne m’appartient plus

    Ce que j’ai dit il y a un moment

    Et s’il a été pensé il est parti.

    S’il m’est venu à la tête, il a déjà fui !

    Qu’est-ce qui a grillé dans ce PC,

    Et que ma bougnoule de cervelle

    Ne sais point utiliser ni réparer ?

    Je suis, un poids, un fardeau,

    Je n’en ai même pas conscience, pardi !

    Je ne sais pas si j’ai des douleurs

    Mais quand ça fait mal, je le sais !

    Je suis dans un état de légume…

    Végétatif, qu’est-ce que c’est ?

    Si je dérange par mes cris plaintifs

    Et mes appels : je squatte la vie.

    Demain, je ne saurais plus

    Si je vous emmaillotés ou allaités, mes petits.

    Si je vous ai dérangés ou réveillés, aigris !

    Si j’ai fais mes selles ou mon devoir,

    Et ce pourquoi je suis réveillée, cette nuit.

    Si je pouvais parler, si je pouvais penser,

    Voici en substance ce que j’aurais dit :

    Tu me demandes après mes fils ? Merci !

    Lesquels ? Qui es-tu ? Tu les connais ?

    Tu veux les résultats du match ?

    Le match, c’est quoi le Match ?

    Un nouveau roi, un élu en Algérie?

    Je n’allume plus la télé !

    Je ne sais pas ce qu’elle dit !

    Et tu me demandes de croire !

    D’élire, de travailler et de voter,

    Pour la Réforme de la Constitution,

    Le nouveau Parti ou le Wali ?

    Que m’importe-il de savoir sur un pays

    Qui ne fut jamais le mien dans le passé ?

    Je n’eu cette notion que pour ma maison.

    C’est où déjà mon foyer ? Ma nation ?

    C’est drôle d’en parler avec des inconnus !

    Mais là, je n’ai plus de toit ni de mari !

    Qui se souvient de soi ou de lui ?

    C’est où Othmane, qu’il est parti ?

    Est-ce que j’ai pris mon médicament ?

    Toi, dis, est-ce que j’ai dormi ?

    Est-ce que j’ai mangé ?

    Est-ce que je suis éveillée,

    Ou suis-je encore endormie ?

    Et pourquoi il fait si gris ?

    Bienvenue à ceux qui nous visitent.

    Et qui demandent après nous !

    Dis-moi, monsieur, qui es-tu ?

    Est-ce qu’on se connait ? Dis !

    Es-tu un inspecteur de police,

    Pour me poser autant de questions insidieuses

    Et gênantes, sur moi et mes fils ?

    Tu veux enquêter sur ma vie ?

    Comment sais-tu autant sur moi ?

    Tout ce que tu dis et que je ne sais plus,

    Ni comment le dire ou le remémorer !

    As-tu travaillé chez nous, à l’atelier ?

    A la Makina de mon père ou à Séfrou ?

    Ça fait un bail qu’on ne s’est pas vus !

    L’éloignement, la santé, tu sais !

    Comme un roi, comme une reine,

    Je te baise les deux mains, par respect !

    Je t’embrasse aussi à ma façon,

    Sur le front que je mords et le nez !

    M’as-tu reconnu, mère ?

    T’es-tu souvenue ?

    Devenu grand et vieux,

    Malade et si loin, Je suis…

    Je suis ton fils, Khity !

    In chaa Allah, je reviendrais !

    Dr Idrissi My Ahmed

    Kénitra, le 11 juin 2011

    _________________
    DR IDRISSI MY AHMED
    aamm25@gmail.com

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