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Les saigneurs des seigneurs.
Exotisme colonial et sagas médiatiques contemporaines
« Lyautey appelait cela « l’odieux muflisme du colon français ».
Cette propension à la suffisance teintée de morgue, cette jouissance à humilier l’indigène. Toutes distances gardées, c’est un peu de cette arrogance qu’ont ressenti les autorités Marocaines. » Par François Soudan, in ‘’ France – Maroc : la gifle de Neuilly’’ sur JA du 06 mars
Amertume, bavures et déception, les Dyslaurentades
C’est un autre Gilles Perrault, ( le célèbre scripteur de ‘’ Notre ami le roi’’ )’’… Voici le brillant Eric Laurent et son franc parler, qui viennent nous plonger dans un labyrinthe, de cinéma, pour faire l’affiche !
Ericades, Laurentades, vomitos à la sauce Graciette ! Jérémiades lamentables ou fourberies d’un mystique ? Il ne donnait pas l’air d’une brute, mais celle d’un diplomate Le voilà devenu un casseur impudique des icônes et des limites célestes. Le gaucho des lignes rouges locales. Le révolutionnaire international qui en appelle aux foules et invite le bon peuple intimidé aux barricades rebelles ! Pour un gars qui a un portefeuille d’adresses palatines, c’est bien gauche comme saillie !
Du coup, c’est un mythomane qui se révèle à nous et pas seulement. Il se dévoile devant ses pairs révoltés. Ebahis, mais néanmoins ses défenseurs qui iront s’impliquer par corporatisme et par intérêt envers leur alter ego ! Car ce ‘’chantier’’ qu’il est de critiquer de façon hautaine et cavalière, d’interpeler à outrance les dirigeants des petits pays, de huer leurs élus, nommés avec la bénédiction des anciens colons, ce champ, ce souk et ses dépendances, leur appartiendrait, de droit, ad vitam aeternam ! Le makhzen et ses terreurs, ne fait pas l’exception. C’est leur antre et leur scène, l’abattoir où ils vont se rassasier. Les aigles et les loups ne vont pas aux restaus. Leur conviennent les fosses communes, les fosses septiques de l’histoire et le sang des charniers. C’est dans ces grottes et ces égouts qu’ils trouvent matière à explorer et fertile imagination. Leurs serres de prédateurs, leurs crocs de zombis dilacèrent les victimes, dont ils se servent en les réveillant. En fait c’est le doigt dans l’œil…du cyclone, du cyclope, du titan et demi-dieu, qu’ils ont réveillé ! En emmenant leur barque dans le Styx et l’Achéron ignorent-ils la distance qu’il est entre les abysses et l’Olympe et cette antre d’Hercule où ils veulent farfouiller…
Errances : Brulot apocalyptique, chantage ou traquenard ?
Lui, Eric, qui voulait leur entrer dedans à ces Maures, curieusement encore vivants ! Il est entra par effraction dans les dédales des palais. Dans ces entrelacs andalous-mauresques, percent ses balivernes comiques, amusant les moucharabiehs où clignent des yeux ahuris, effarouchés ! Il spécule, présuppose et planifie des raisonnements lubriques ! Des manigances de sofas échaudés, des intrigues de harems fictifs et de sérails dévastés. Le propre du romancier est là : inventer ! Peindre des fantômes, violer leurs secrets, voire leurs silhouettes, leur donner une âme ! Refaire revivre leurs phobies et leurs traces ! A partir de peu ou de rien, écrire, dérailler s’il le faut ! Ecrire, ou chercher, c’est chercher à vendre aussi ! Il le justifie pour se disculper, quelles que soient les modalités. Il fabrique un projet de quelques pages ! Il se fabrique un mémoire. Il veut rentrer dans ses frais et prospérer. N’est-ce pas naturel et humain de vendre ce qu’on produit ? S’est-il blanchi pour autant ?
Scènes précoloniales
Hier, c’était des peintres qui allaient devenir célèbres, des photographes et des reporters, qui firent les caïds et le lit exotique et gouailleur du protectorat ! Les légendes épiques, les qu’en-dira-t-on opaques et les reliquats des bordels coloniaux ! Ce n’était pas des balivernes ! Il ne manque à notre Eric, es-Laurentades, plus que Lyautey et le grand Seigneur Thami Glaoui, l’âne de Bouhmara et l’ombre de Basri ! Quelques potins historiques qui deviendront des anecdotes et des retouches prémonitoires, son assurance hautaine d’inquisiteur bien assise, et voilà le tableau fatidique de nos méfaits assombri, le makhzen dénoncé et surfait.
Aujourd’hui on va s’amuser un petit chouya à nos historiques dépens ! Qui se rappelle la Maison Blanche et se souvient de Moulay Abdellah, ces maisons closes quasi mitoyennes du palais de Fès ? Ces Bousbères, étaient des maisons de tolérance. C’étaient des prisons pour les filles des indigènes et les femmes des guerriers et des recrues vaincus ! Elles furent contraintes d’illuminer les bordels, comme autant de lustres exotiques ! Un peu partout au Maroc d’hier, pour le repos du guerrier français ! On prendra un critérium gras pour forcer les traits, sans déformer la caricature burlesque. Juste ce qu’il faut pour croquer L’Couple des journalistes, Eric et Cathy, avec un minimum de crédibilité. Est-ce possible de médire des champions du 4ème pouvoir de par-delà les Pyrénées ? Les pires aînés des journalistes, enquêteurs, détectives et historiens, à la fois,, sans craindre la chute aux enfers et le véto des éditeurs gaulois ?
Jeux sataniques, Games of Trones
Eric est tout comme ses lyrics prédécesseurs, détracteurs, laudateurs, prédateurs masqués, tout au moins bien payés par les grands seigneurs. L’achat de leurs livres pestilentiels et de leurs silences, par trop chers ! Complices, deviennent alors les soutiens des médias français, qui semblent leur donner raison, malgré les torts !
Il est capable de dribbler Satan lui-même, et de lui prendre sa queue pour la lui vendre ! Parce que la queue pointue, mesdames, la queue mon Dieu, par moralité anatomique, la queue donc cache des parties molles ! Et même le trémolo des très molles ! Alors vite, vite, pour nous ressusciter, nous rédiger un livre prophétique, une thalassothérapie, un talisman salvateur ! Sulfureux, pathétique, il le doit, pour briller et coûter cher ! Un livre évènement, véhément par les plumes zélées et incorruptibles des anges témoins, de nos horribles dépassements ! Une bible fielleuses par la même, qui fustigera les rois. Nos rois, c’est terrible ! C’est une honte pour tous les sujets de la terre ! ! La couronne, l’arbre généalogique, la tige et le reste des poils, s’hérissent, à se gratter avec violence ! Un livre féroce sur les excès qui rapportera du prestige et du flousse. Arracher aux riches leurs dents, c’est digne des Robins des Bois ! Oui les bois, c’est un peu la jungle, même dans les pays où c’est dans les rues et les hôtels que ça ne va pas !
C’est honteux de parler vrai de cette histoire crépusculaire de la création qui est celle mythique ou mystique de la lutte du bien et du mal ! Et le bien se fait avoir des fois, comme un bleu ! Ce qui n’est très malin est l’œuvre du Malin ! Alors vite un livre sur les méfaits du pouvoir pour dénoncer et conjurer le Mal. Un livre talisman, un livre valable contre tous les démons de midi, du Midi, le Sud, les Maghrébins ! Nous ! Quoi ?
Alors les bons diables vont se mettre à deux pour chasser nos démons ! Satan, va entrer en couple, avec un succube d’écrivaine, afin d’exorciser le démon ! Paradoxale lutte interne ou le feu illumine et dévoile, enflamme et carbure ses propres incendiaires !Assez parler de ces extraterrestres, parlons des choses terre à terre, même si elles osent altérer et héler les grands ! La high, notre king, le patron ! Lamâalème, pas celui du jeune chanteur Saad Lamjared, qui vient d’être décoré pour ses ‘’millions de j’aime’’, mais du grand maître-chanteur. Le doyen le grand-duc des détectives politiques ! Oué, c’est aussi un journaliste qui a ses entrées et qui fait de très bonnes entrées, livresques ! De quoi faire une ou des pellicules. Une série noire. Et voici donc une saga digne du film ‘’Game of Thrones’’ ! Un prurit es-seigneurs ! Ou que magnanime, enfin par angélisme, l’Eric cédera ce qui n’est pas encore écrit, par le destin, pour éviter la chute de l’empire et la fin de la dynastie.
La faim des héros
Un pactole comme pécule ! La fin du héros de la fiente qui suinte et qui spécule. Ce sont des livres qui se vendent ! Le coup de grâce à l’impudent, et pour cet effort de complaisance et de silence. Le livre diffamatoire et éphémère et châtré, qui rapporte à l’impétrant le titre fameux du premier maître-chanteur es-roi ! Eric, fait du fric face aux barbares ! Attila s’est attelé sur Mohammed ! Il veut l’étioler ou le perdre, afin de rétablir la démocratie et les droits de l’homme ! Fichtre, la fin du sacré et du divin chez les indigènes ! Les grands chevaliers sont parmi nous !
Alors à l’annonce, à la vue d’une valise pleine, il s’auto-avalise ! Il se permet de faire le salaud, le sagouin ! Et se congratule, presque ! Un petit chantage angélique, pour punir le tyran ! Ce n’est pas merveilleux, ça ? C’est quasiment une prouesse madame ! Élégamment acceptée, la morale est en berne pour un bref instant ! Ils sortent avec les cadeaux consistants. Les poches pleines de millions.Aux larmes, Citoyens !
Et puis, c’est une conduire excusable pour les preux chevaliers et cavaliers de la plume ! Il y a sa femme, la pauvre ! Dès lors le sésame, par pitié pour elle, ira, perhaps, amadouer les juges du même clan ! Et les critiques sarcastiques du geste vont tarir et l’épauler, face à Satan ! Il plaidera l’indulgence ! Le choc du ‘’gentleman’’ fait écrivain a un prix, un coût, voyons ! Ce sont des honoraires, une compensation pour le travail de recherche ! Ce n’est pas un chantage, OK ! C’est un chant, du cygne ! Ils seront attendris et compréhensifs, les juges et les journalistes, pour ne pas dire, gratuitement complaisants. Les procurators*, ces auteurs incendiaires et marocophages* de choix, verront les jurés attendris, en larmes de crocodiles !
Entre médias laïques, c’est d’une éthique que l’on conçoit, et qui se pardonne et qui ‘’se’’ comprend ! Puis, il faut constater que la guerre initiatique, la croisade atavique des entités supérieures, celles des surhommes, porte un nom laïque moderne! C’est de l’exotisme ! Referez–vous à que j’ai tapé en début. L’esprit gaulois, avec comme arsenal pour la marseillaise des médias, la moquerie, le canular, le canard, la franchise aussi, s’en donne à cœur joie ! Bref, la liberté d’opinion, toutes les libertés contre le servage !
Se moquer et amuser, honnir pour s’enrichir
Et puis, c’est cultivé, humanitaire et amusant ! Ça rempli la sphère, les assiettes et les verres, et ça régénère les méninges et vivifie les passions ! Imaginez les fêtes, les faunes, les druides les sirènes ! Les dryades et les satires ! Les conquêtes militaires, les guerres dont, plus vieux, on se rappellera dans la métropole des lumières, Astérix et Napoléon en seront contents ! Et vive Rabelais ! Il était médecin, salut confrère médiéval ! Ou renaissant ?
Le verbe en guise de sang et de châtiments. Dès lors, ces bons descendants de nos aimables colons, ont encore bien des choses, à nous enseigner. Il y a un gars sur un forum qui m’a injurié pour avoir parlé de colonie au lieu d’écrire protectorat sur le Maroc, comme il sied aux névralgiques des colonisations !La plume acerbe nous inculque, nous égratigne et nous blesse, pour nous apprendre nos propres droits ! Ils sont venus du Nord, tels des Vikings sur leurs drakkars, en moins blonds, mais plus latins. Pour cela, vive César ! Lui qui a laissé en Gaule, les traces de sa langue et la plume de ses virils soldats ! Indirectement, gratuitement, nous sommes réveillés, par ces prophètes agnostiques! Une attention machinale, magnétique, génétique, disciplinaire, une passion française veut nous libérer de notre Moyen-Age, à nous, et par la même, de nos cultures religieuses fébriles !
Sadiques caricatures,
Or, ces critiques journalistiques, ces directives masquées, se produisent comme une sérénade. Des coups sur la femelle pour accepter la croupe et la cravache. La loi du seigneur, qui joue au mâle et qui crie pour vous châtier, en femelle asservi, pour nos retards et nos fixismes archaïques. Et qui de plus en plus, force sur les viscères, pour prendre son plaisir, indélicat et dévastateur.
Celui de lui vendre gratis ce qu’on a de meilleur ! Immolation, l’aïd, sur le lit, sur l’autel du, des prédateurs. Et voilà que ces hérauts des rapaces, ces lettrés, qui tiennent à leur credo pervers, celui de vous en vouloir ! Ces inquisiteurs jettent sur vous leurs dévolus, à vous la partenaire de leur luxure ! Vous qui leur êtes si dévoué, vous qui êtes leur possession favorite, vous avez l’habitude de leur céder. Amoures haineuses et mépris, délit d’orgueil et extase dans leurs suffisances. Celles dont on a parlé plus haut ! Celle des surhommes sur leurs péripatéticiennes conspuées ! Les leurs de favorites répulsives ! Les respectueuses irrespectées, mais auxquelles, ils ne cesseront jamais de s’intéresser.
Sournoisement, avec une fourberie digne des tribus antiques, c’est le harcèlement culinaire, à griller la peau et les cuisses de la poule, aux œufs d’or ! Un credo, le leur, qui enchaîne par la foi, le maître auto-déclaré à sa disciple-esclave ! Rien de moins, l’esclavage de la possession Afrique, n’est pas soldé ! Il est dans les chromosomes des survivants et les gènes des nations asservies !Démonologie ethnique
Le démon xénophobe lui infligera à jamais, sa sentence raciale. Le châtiment qui convient aux races attardées, barbares, nègres et mulâtres, infâmes ! La victime expiatoire, le bouc émissaire de La Civilisation, demeurera à jamais, faible, indolent, dolosif et infantile. Un prosélytisme qu’expie son élève-proie subjuguée devant le maître-truand. Le césar, la clef de son destin ! Le disciple obligé, n’évoluera pas comme il peut, mais, il lui restera si attachant, si loyal, si confiant, si puéril !
Ce machisme subjuguant, que l’on fait perdurer, comme une religion didactique, est utilisé à des fins politiques, certaines ! Ou qu’il est savamment instrumentalisé par celles-ci, pour rendre les tractations aisées, aux fins de très grosses affaires. Par complaisance ? Non par obligation. Le chantage est deux doigts. Point ! Sus au tyran, devient, suce le tyran! D’autant qu’il ne s’agit que d’un étranger, un autocrate, un arabe, un berbère, un islamique. Et que, en bons républicains bien hexagonaux que l’on est, là-haut, on les déteste franchement ! Ce n’est pas de la haine, mais un moindre mal, on n’aime pas ce genre de régimes, de parrains ou de papes, depuis la Saint Barthélémy et la laïque Révolution !
Eric et ses éricales, c’est un travail de messie humanitaire, celui des maîtres à penser, des plus arrogantes écoles. Hélas ou enfin, il a montré ses faiblesses, naturellement humaines !Je copie quelques Googlades*.
C’est «une affaire navrante» qui risque de «déconsidérer» tout travail objectif sur le Maroc, selon l’écrivain Gilles Perrault. Affaire Laurent-Graciet : Le Maroc entre méprise et mépris. Le chantage du duo Laurent-Graciet n’a pas déstabilisé le pays !
Jeu de langue entre La Fontaine et Molière
Tel est pris qui croyait prendre. Ou qui croyait comprendre et voulait encore plus prendre ! En voulant nous faire changer notre régime, Eric Laurent s’est révélé bien moins moral et plus matérialiste encore.
Un malfrat corrompu corruptible et piégeable à merci, s’est révélé au jour. Le piètre maître chanteur s’est finalement grillé ! Point barre ! Un beau, un joli coup de l’avocat ! Et qui plus est une belle fable, bien vraie, encore. Merci à Jean De la Fontaine qui critiquait l’humanité et les gens puissants, autrement que ces sbires. Des fables pour les corriger en nous amusant. Des contes pour réveiller fossiles somnolents ! Attention, Eric ! Dans vos prochaines Laurentades, évitez d’interpeller leurs rois et de vouloir châtier les Maures. Castigat ridendo mores, sans jeux de maux, laissez cette rigolade, à Molière. Sa langue est moins fourchue !Dr Idrissi My Ahmed, Kénitra, les 11-17 Octobre 2015
Les hommes ont-ils peur du mariage ?
Les femmes rêvent souvent de robes blanches et d’enfants alors que les hommes ne voient dans tout ça que la corde au cou. Vivre ensemble, se marier, avoir un bébé… autant de preuves d’amour et d’engagements que les hommes ont du mal à prendre. Vrai ou faux ? Et si c’est vrai… qu’est-ce qui leur fait peur, à la fin ?
Vérité ou légende ? L’homo maroquinus est-il sujet à un refroidissement de ses gènes ? On a vérifié les statistiques : moins de mariages et plus de divorces. Nous sommes allés vérifier sur place auprès de ces messieurs. La partie immergée du fléau confirme la tendance sociale : le modèle “mâle” du mariage s’effondre, du moins prend un virage à 360° ! A quarante ans, Fayçal, biceps gonflés à bloc et dernier édito de Marianne en tête, lorgne sans cesse les femmes et soupire de ne pas avoir -encore- trouvé chaussure à ses pieds. Avec trois fiançailles rompues en poche et une multitude d’amourettes, Fayçal résume l’air du temps : “J’ai peur du mariage ! Malgré toutes les rencontres faites jusque-là, je n’ai jamais fait le dernier pas.” Blondes aux yeux de mer, brunes d’Arabie aux yeux de jais, taille mannequin, taille rondelette, universitaire travailleuse ou oisive glamour, Fayçal aura tout aimé. Sans comprendre pourquoi, un beau jour, ses engagements sentimentaux se dégonflent pour des raisons mystérieuses… Blocage psychologique ? Mode sociale pour faire in ? Un autre homme, Ahmed, la trentaine bétonnée de principes, voit l’affaire autrement : “C’est un choix ! Je ne suis ni angoissé ni torturé par l’idée du mariage. Je n’en veux pas par conviction personnelle. Capito ?” Les hommes sont-ils devenus allergiques aux rites de la fertilité matrimoniale ? Pour Nawal, trente-cinq ans et quelques ex qui ont filé à l’anglaise : “On ne sait plus comment aimer les hommes, ni ce qu’ils attendent finalement de leurs moitiés. Je crois qu’ils sont eux-mêmes un peu perdus !”.
Les théoriciens de la modernité
Etre moderne, c’est ne plus se marier sous les auspices des parents. C’est leur permettre de dire “oui” (et plus rarement) “non” à un fait établi et un lien déjà là. C’est choisir sa campagne au gré des déambulations sentimentales, avec plus de liberté et de manœuvre. Un itinéraire qui démystifie l’amour, l’éros et sépare dans le mot nikah ses deux acceptions linguistiques : acte de mariage et acte sexuel. “Lors de mes premières aventures amoureuses, se souvient Fouad, je me comportais comme si j’allais me marier à chaque fois avec mes conquêtes. C’était inévitable dans ma tête. Au fil des ans, j’ai appris à dissocier la relation amoureuse de l’objectif mariage.” Les sentiments, la sexualité des hommes, autrefois dépendant du lit conjugal, ne sont plus des institutions. Ce que résume Adil, la quarantaine : “Je ne veux pas me marier pour le sexe. Si dans les campagnes, il faut se marier pour faire l’amour, dans les grandes villes, la tendance est d’abandonner cette vision des choses.” Décryptage : L’homo maroquinus regarde un peu plus loin que le bout de son nez devant la devanture féminine. Il s’intéresse de plus en plus à la cavité cérébrale des femmes, à leurs projets professionnels et carrières, leurs idées du couple et de la vie. Le mariage lui-même demande un gros investissement de personne, de temps et d’argent et certains le placent en seconde ou troisième position dans leurs objectifs vitaux. C’est le cas des hommes qui intellectualisent l’existence et préfèrent vivre selon des principes idéalisés : “A quoi bon se marier se demande Tahar, la quarantaine ? Pour l’amour ? Il disparaît au bout de quelques années ! Pour le partage ? Je n’aime pas cette forme d’exclusivité où l’on se dit faussement : je suis à toi et toi tu es à moi ! Pour les enfants ? Je n’en veux pas, du moins pas pour les élever selon nos traditions ! Alors, je préfère rester seul. J’aime la solitude, finalement.” Un autre intello explique sa hantise du mariage par l’impossibilité de tisser un lien amoureux vrai dans notre société : “Je n’ai jamais rencontré de femme qui sied à ma mentalité et mes idées sur la vie. Se marier chez nous, c’est épouser la belle-mère et toute l’escorte qui veille à la tradition.” Quant à Abderrahim, quarante-cinq ans et pas de mariage en vue : “Je refuse d’être instrumentalisé par notre culture. Je me suis fiancé, il y a une dizaine d’années. L’achat d’un appartement est devenu une condition sine qua non pour vivre ensemble. Le comble, c’est que le grand-père de ma fiancée nous a proposé de nous acheter un appartement que nous payerions petit à petit. Et bien, la belle famille est intervenue pour confisquer l’appartement en question et le garder pour elle. Vous parler d’une vie construite à deux ?”Les freins économiques
Où en sommes-nous des valeurs matrimoniales au Maroc ? Confronté à une vie sentimentale et sexuelle plus riche, l’homme accepte plus facilement le concubinage ou la relation suivie sans lendemain matrimoniale. Une réalité qui explique pourquoi les hommes sont moins empressés de fonder un foyer. Pour Samir, trente-quatre ans, “l’homme est plus libre sur le plan de la conception matrimoniale. Peut-être pas dans d’autres domaines de la vie à deux, mais il est plus affranchi lorsqu’il s’agit de projet intime et de lien avec l’autre.” Pour Rajae, la trentaine, “même libérée, la femme a besoin d’un homme qui la protège. Une sorte de père. C’est une constance malgré les bouleversements socio-économiques que nous vivons.” Soit. L’homme a aussi besoin de mamelles maternelles. S’y rajoute la hantise du pourvoyeur de fonds qui surfe seul avec les exigences financières du couple. Un sujet que bien des hommes évoquent comme un frein majeur à leur épanouissement matrimonial. Pour Mohamed, trente-cinq ans : “Les choses ont beaucoup changé lorsqu’il s’agit d’argent au sein du couple. Mais quoi que l’on dise, c’est le mari qui reste la pierre angulaire de l’édifice financier.” Et d’ajouter que “le mariage reste une symphonie qui se joue à une seule main !”Le problème de l’argent, un dilemme dans notre culture dans la majorité
des cas ? Dans l’exemple de Abdelhak, trente ans : “Même avec son salaire, ma fiancée ne voulait rien entendre. J’étais l’homme dans le sens sonnant et trébuchant du terme”. Les salaires modestes, les risques de chômage et les difficultés matérielles liées à la préparation du mariage stoppent net toute envie d’envol individuel. La cérémonie est jugée trop chère. Le nid du couple doit être préparé avant terme. La prise en charge (partielle ou totale) de la belle dulcinée doit être visible. L’homme doit aussi apprendre à se confectionner une image d’être aisé ou riche à faire valoir hypocritement devant les autres. Et aussi une image d’homme-père-surhumain-infaillible à créer de facto pour compenser le vide phallique de sa promise. Azeddine, quarante-deux ans : “C’est cher payé ! Ce qu’on demande à l’homme est inhumain. Un homme, c’est pas un tiroir à rêves.”Lorsque la peur est profonde…
Pour d’autres hommes, toute décision, dans la vie, est difficile. S’engager est pour eux un supplice qui cache un profond malaise. Ce sont les hypocondriaques irascibles de l’hésitation et du déséquilibre sentimental. Certains ont vécu une histoire d’amour dont ils gardent un souvenir amer sur certains points. Ceux-là craignent peut-être de revivre ces moments déplaisants. Certains ne sont pas mûrs pour se lancer dans une difficile aventure. Des vagues de crise d’identité balaient la psyché masculine et la désarçonnent. Des problèmes sexuels naissent des avatars de l’urbanité cahotante. La régression des hommes est recherchée vers un nirvana inaccessible que décuple l’agression permanente des images télévisuelles. Une soupe moderne constipante que certains érigent en philosophie de vie pour mieux s’adapter à leur condition de célibataires endurcis.D’autres vivent mal cette attente éternelle et ont parfois de bonnes raisons de désespérer. Amal sort d’une cure chez un psychologue. C’est son fiancé qui doit prendre sa place, mais ce dernier a fui le psychologue, le projet de mariage et la relation qu’il entretient avec Amal depuis deux ans. “Je ne sais pas pourquoi il a peur de me toucher. Nous n’avons que des relations éphémères et je suis la plus demandeuse des deux.” Le mariage est parfois angoissant pour les hommes parce qu’ils ont peur de dévoiler certaines vérités intimes: homosexualité refoulée, problèmes d’érection, instabilité émotionnelle qui remontent à la surface à l’heure du choix décisif. Rachid, trente-sept ans : “Je n’ai jamais pu garder un lien et mener à bien un projet matrimonial. Après quelques mois paradisiaques, commencent les malentendus, l’escalade, la rupture qui se dessine au loin. Je ne sais pas gérer ce qui m’arrive.” Les mariages heureux sont bâtis sur la confiance et l’amour inconditionnel. Deux choses qui ne peuvent cœxister avec la peur. La peur endommage le mariage parce qu’elle rend défensifs. Pour Salah, hyper timide à quarante ans : “Nous détestons admettre nos faiblesses ou nos fautes. La peur que ma conjointe s’aperçoive de mes faiblesses me place sur la défensive.” De même, l’insécurité déstabilise l’homme et mène aux luttes de pouvoir. “Afin de prouver ma compétence, confesse Salah, j’ai toujours agi en dictateur. Le résultat est qu’à chaque relation, j’entretiens un état de conflit perpétuel qui provoque mes ruptures.”
Le rôle conciliateur de la femme
Le dédale civilisationnel brouille et redistribue les valeurs de la vie à deux. Entrechoc des genres qui se repositionnent au coude à coude pour tracer leurs nouvelles frontières. Vécus des hommes qui explosent en une myriade d’expériences sexuelles et redéfinissent la vie. Nouveaux styles de vie célibattante qui s’imposent avec leurs libertés et leurs contraintes. Fini le mythe de Platon où chacun quête sa douce moitié ? Bientôt, un monde sans pères ni mères et des enfants conçus sans sexe ? Pas si sûr et en attendant l’humanité du troisième type, restons zen et pratique. L’amour sans concession est celui qui se vit pleinement. Sans (trop de) calcul et dans la seule perspective de construire quelque chose à deux. Les angoisses sont souvent partagées mais la femme doit ici jouer un rôle de réconciliation et les tempérer via la communicationet une montagne de compréhension. Selon Jamal, trente-sept ans : “C’est ma femme actuelle qui m’a aidé à résoudre mes dilemmes internes et d’aller de l’avant.” Leur couple n’en est sorti que plus renforcé.
En périodes de crises sociales, de bouleversements dans les repères et objectifs, les hommes ont besoin de mains tendues pour dépasser les obstacles moraux et financiers et aller de l’avant dans le couple. Les notions principales de liberté, d’espace de vie, de partage des responsabilités, de participation active au foyer, d’investissements pécuniaires restent des notions modelables. La fête de mariage, les valeurs de l’éducation à transmettre aux enfants, les choix liés à la tradition sont aussi malléables. Il ne s’agit pas de savoir comment chacun a envie de vivre, mais comment l’homme peut dealer avec la lourde responsabilité sociale d’être définitivement avec l’autre – même si cet autre est adoré.




