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Sujet: ecole privée française
bonjour,
pouvez vous me donner quelques nom de collège privée française qui se trouve à oujda vers lazaret?
Ou de bonne école privée car mes enfants ne savent pas lire l’arabe et ne savent pas non plus le parler, mais inchallah ils vont s’en sortir!!!
s’il vous plait donner moi quelques reponses pour m’encourager de suivre mon mari à oujda!! MerciLa prière du vendredi est une obligation pour les hommes. Dieu (soubhânahou wa ta’âlâ). « O vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salât du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela est bien, meilleur pour vous, si vous saviez ! »( Sourate Al-Joumou’a (62) – Verset 9)
Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « Que ceux qui négligent la prière du Vendredi cessent de le faire, sinon Dieu apposera le scellé sur leurs cœurs et ils finiront par être distraits de Sa pensée. » (Rapporté par Mouslim)
Il (sallallahou alayhi wa salam) a dit également : « La prière du Vendredi est une obligation à tout musulman, hormis quatre personne qui sont :
L’esclave,
La femme,
L’enfant,
Le malade ». (Rapporté par Abou Daoud)
Les mérites du jour de vendrediLe Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « Le Jour de Vendredi est de grande importance, le meilleur des jours de la semaine sur terre : c’est le jour où fut créé Adam, le jour où il fut introduit au Paradis, le jour où il en sortit . C’est aussi le jour où finira le monde. » (Rapporté par Mouslim)
Un jour d’une telle importance, mérite d’âtre honoré, comme Dieu (soubhânahou wa ta’âlâ) l’a glorifié. Ce jour-là on doit multiplier les bonnes œuvres et s’abstenir de tout péché.
Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « Certes ! Le jour du Vendredi renferme un instant de faveur. Si la prière de quelqu’un, demandant des faveurs correspond à cet instant ,Dieu les lui accordera. » (Rapporté par Mouslim)
On rapporte que ce moment se situe entra l’apparition de l’imam et la fin de la prière ou après la prière de l’Asr.
Il est donc fortement recommandé de multiplier les invocations tout au long de la journée du vendredi, pour que nos demandes coïncident avec cet instant.
Que doit-on faire ce jour là ?
1) Faire le ghousl avant d’aller à la prière.
Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « Le lavage du corps est une obligation à tout pubère le Vendredi. » (Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim).
2) Porter des vêtements propres et se parfumer (pour les hommes, une femme ne doit pas se rendre à la mosquée parfumée)
Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « Tout musulman doit se laver le vendredi, bien s’habiller et se parfumer s’il a du parfum. »
3) Se rendre à la mosquée de bonne heure, avant l’appel à la prière.
Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « Quiconque se lave le vendredi comme il le fait pour la janaba et se rend à la mosquée à la première heure fait une bonne œuvre de la valeur d’une offrande d’un beau chameaux.
S’il se rend à la deuxième heure, il aurait offert une vache, à la troisième heure, un bélier, à la quatrième une poule, à la cinquième un œuf.
Quand l’imam est dans sa chaire, les anges rentrent pour écouter le prône. » (Rapporté par Al Boukhâri et Mouslim)
4) Accomplir des prières surérogatoires en arrivant à la mosquée.
Comment ce passe la prière du Vendredi ?
1) L’imam monte sur la chair (minbar) au moment du midi local, puis, il salue les croyants. Quant il s’assoit, le muezzin appelle à la prière comme le fait pour Dhor. A partir de ce moment, il devient interdit de parler ou de s’amuser avec des caillou (ou autres), de déranger les autres… car le discours compense les deux rakats qu’il manque pour accomplir la prière de dhor complète. Il faut donc que la concentration pendant le discours soit la même que pendant la prière. Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « Si tu t’adresses à ton ami, même pour lui dire : « Tais-toi » pendant que l’imam prononce son discours tu es fautif. » (Rapporté par Mouslim)
Et aussi : « Celui qui s’amuse avec des cailloux (quand l’imam fait son discours) commet une erreur, celui qui commet une erreur annule sa prière. » ( Rapporté par Abou Daoud)
2) L’appel terminé, l’imam se lève et prononce son discours (khoutba). Il loue Dieu. Le remercie et appelle le salut de Dieu sur Son Prophète et serviteur Mohammed. Habituellement, il fait cette invocation :
« Al hamdoullillahi nahmadouhou wa nasta’înouhou wa nastaghfirouhou wa na’oudou bi-llahi min chouroûri anfousinâ wa min sayyi âti a’mâlinâ
Men yahdihi-llahou fahoûwa-l-mouhtadi wa men youdzlil falan yajidalahou wa liyyan mourchidâ, wa achhadou an lâ ilaha illâ llahou wahdahou lâ charika lahou, wa achhadou anna mouhammadan ‘abdouhou wa rasoulouhou. »
« Yâ ayyouhâ-n-nâsou ittaqoû rabbakoum-l-ladzî khalaqakum min nafsin wâhidatin wa khalaqa minhâ zawjahâ wa batha minhoumâ rijâlan kathîran wa nisâ a wa-t-taqou-llaha al-ladzî tasâa aloûna bihi wa-l arhâm ina-llaha kâna ‘alaykum raqîbâ »
« Yâ ayyouhâ-l-ladzîna amanoû-t-taqoû-llaha haqqa touqâtihi wa lâ tamoûtounna illâ wa antoum mouslimoûn »
« Yâ ayyouhâ-l-ladîna amanoû ittaqoû-llaha wa qoûloû qawlan sadîdan yousslih lakoum a’mâlakoum wa yaghfir lakoum dounoûbakoum wa man youtti’i-llaha wa rasoûlahou faqad fâza fawzan ‘azîman. »
« Louanges à Allah que nous glorifions, dont nous implorons aide et pardon, et nous cherchons refuge auprès de Lui contre le mal qui est en nous et de nos mauvaise actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, et celui qu’Allah égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité qu’Allah, Le Seul, L’Unique sans associé, et j’atteste que Mohammad est le Serviteur et le Messager d’Allah
Allah dit dans Son Livre:
« O hommes, craignez votre seigneurs qui vous a créé d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre (sur la terre) beaucoup les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement. »
« O les croyants, craignez Allah comme Il doit être craint et ne mourrez qu’en état de pleine soumission. »
« O les croyants, craignez Allah et parlez avec droiture, Allah vous rectifiera vos actions et Il vous pardonnera vos péchés. Et celui qui obéit à Allah et à Son Messager, il réussira, certes, d’une grande réussite. »
3) Puis il exhorte l’auditoire à haute voix, rappelle les recommandations de Dieu et de Son Prophète, leurs promesses et leurs menaces.
4) Ensuite, il s’assoit , marquant une petite pause, puis il se relève pour reprendre son thème de sermon, avec le même entrain. Ayant terminé son prône, sans trop l’allonger, il descend de sa chaire.
5) A ce moment le muezzin annonce la prière.
6) Et l’imam préside une prière de 2 rak’ats (remplaçant celle de Dhor) en récitant à haute voix.
Questions– Si on arrive et que le discours a déjà commencé, doit-on faire la prière surérogatoire de deux rak’ats ?
– La prière du vendredi pour la femmeEst-Il vrai que la prière du vendredi n’est pas obligatoire pour la femme ? Et si la femme prie à la maison, doit-elle alors accomplir deux rak’ats ou quatre ?
Réponse
La prière du vendredi n’est pas obligatoire pour la femme. Toutefois, si elle y assiste et qu’elle l’accomplit, cette prière remplace le dhohr. Mais si elle reste à la maison, qu’elle accomplisse les quatre rakcats du dhohr.Ceux parmi les savants qui ont affirmé le caractère blâmable (karâhah) ou interdit pour la femme d’une grande beauté de faire la prière du vendredi, ou ceux qui ont dit que, dans l’absolu, sa prière est meilleure à la maison, ils l’ont dit quand les rangs des femmes dans la prière n’étaient pas séparés de ceux des hommes. Aujourd’hui qu’il est prévu dans certaines mosquées des salles séparées pour les femmes afin qu’elles apprennent les affaires de leur religion, il n’y pas de mal à ce qu’elles assistent à la prière du vendredi en observant la décence. Dans un hadith, [le Prophète -paix et bénédictions d’Allah sur Lui – dit] : « N’empêchez pas les servantes d’Allah d’aller aux mosquées d’Allah »
Texte Original
Notes :
1. la source en arabe provient du site Haneen. Vous pouvez consulter d’autres réponses du sheikh en arabe sur leur site.
Source : http://www.islamophile.org
– Que faire si on arrive pendant la prière ?
D’après Mâlik, Ash-Shâfi’î et Ahmad, celui qui n’a pu se joindre à la prière du vendredi en ayant au moins 1 rak’at, celui-là doit ensuite accomplir 4 rak’ats lorsqu’il les remplacera après les salams de l’imam.
Aboû Hanîa est de l’avis que dès qu’on se joint à une partie de la prière du vendredi (même dans la dernière position assise), on ne remplacera après les salams que ceux des rak’ats manqués.
– La Khouba peut-elle être faite en français ou une autre langue que l’arabe ?
Cette question revient à demander si, lorsque le Prophète (sur lui la paix) faisait la khoutba devant ses Compagnons, est-ce qu’il utilisait l’arabe parce qu’il faut n’utiliser qu’elle (amr ta’abbudî), ou bien est-ce qu’il l’utilisait uniquement parce que ceux qui écoutaient son discours comprenaient l’arabe ?
Aboû Hanîfa est du second avis (en ce qui concerne la khutba, pas en ce qui concerne la salât, qui, elle, doit toujours être faite en arabe).
L’Académie de Fiqh Islamique (sous l’égide de la Rabita) a donné un avis autorisant le fait de faire la khoutba dans la langue du pays, recommandant toutefois de garder en arabe le début du khoutba (la formule traditionnelle « Louanges à Dieu… »), ainsi que les versets coraniques qui y seront récités.
Cheykh Khâlid Saïfullâh est d’avis qu’il est mieux de faire la khoutba en arabe. Cependant, ajoute-t-il, il ne faut pas critiquer ceux qui choisissent de faire la khoutba dans la langue du pays, ni dire qu’il s’agit d’une bid’a (Jadîd fiqhî massaïl, p. 161-166)
La Boîte à Merveilles est une œuvre riche en personnages surtout de sexe féminin. Aussi nombreux soient-ils, ils demeurent tous proches les uns des autres par les liens qui les unissent, liens de voisinage ou d’amitié, de rivalités ou de compassions, de circonstances ou d’échanges. Leur vie est régie par les événements quotidiens où se côtoient le réel et le recours aux forces occultes, où les faits semblent, pour le lecteur moderne, des faits sans conséquences et sans profondeurs, des faits d’un jour, d’un moment, sans lendemain et par conséquent éphémères. Mais détrompons-nous, ce sont des faits de société, de civilisation, d’époque. Un parcours de La Boîte à Merveilles laisse entrevoir les dessous de la société marocaine de 1920.
I- Croyances, pratiques magiques, voyances et pèlerinages.
A- la voyante Lalla Kanza.
Le roman s’ouvre par une soirée de transes animée par des gnaouas où se mêlent les sons des crotales et des gambris et les odeurs de benjoins et d’encens dans une atmosphère de fraternité entre le djinn et l’homme, le temps d’une nuit. Tout est dédié au djinn pour chercher son soutien en satisfaisant ses exigences et ses caprices. Les fumées en nuages légers et crémeux montent vers les ténèbres de la nuit, domaine du Malin en attente de parfums nocturnes, les danses des femmes dans des contorsions où les corps sans os se tordent à se rompre, les couleurs vives des vêtements choisis au goût du prince de la nuit, et les youyou des femmes, langage sans code et sans cordes : tout cela pour sceller un pacte d’alliance avec les forces obscures de la nuit, une fois par mois, à Dar Chouafa où les locataires sont les acteurs, les témoins ou les spectateurs du rituel. La Chouafa , femme respectée par crainte, tire sa notoriété et son autorité du rite mensuel pendant lequel elle danse avec le djinn qui le lendemain devient son serviteur et son maître. Les couleurs qu’elle porte lui sont dictées par les djinns qui la hantent et la servent et chacun d’eux a sa propre couleur : « Il lui fallait un nombre important de coudées de satinette noire pour calmer l’humeur du grand génie bienfaisant, le roi Bel Lahmer. Depuis quelque temps, elle sentait aussi un mal sournois, dû à l’action de Lalla Mira. Pour faire cesser le mal, une robe d’un jaune de flamme s’avérait nécessaire. Il y avait bien Sidi Moussa à satisfaire, sa couleur était le bleu roi, mais la robe de l’année dernière pouvait encore servir. » ( page 106)
B- Le voyant Sidi El Arrafi
Autant il est plus simple dans ses pratiques autant la Chouafa est plus exigeante et plus spectaculaire. Il ressemble à un sage, ou à un derviche des temps anciens. Il parle par paraboles comme eux mais avec beaucoup de mystique et de mystère. Son langage est obscur mais validé par des références d’ordre théologique. Il est sincère et honnête dans ses propos et déclare dès le début que malgré le nom de ‘’voyant’’ qu’il porte ou que les gens lui font porter, il n’a rien d’une personne qui sache dévoiler l’avenir car cela relève des affaires de Dieu : « Ne vous attendez pas à ce que je vous dévoile l’avenir. L’avenir appartient à Dieu, l’omnipotent » La sincérité de l’aveugle est loin de semer le doute dans les cœurs des deux femmes, au contraire, elle les rassérène car elles connaissent bien la Chouafa pour être une prétentieuse et’’ une sorcière’’. Les deux Lalla sortent de chez l’aveugle soulagées et légères du fardeau : toutes deux ont le sentiment qu’elles vont bientôt le déposer pour se reposer.
Les paroles du voyant aveugle sont sans équivoque. « La blessure semble profonde, pourtant la guérison est proche » ( page208) dit-il à Lalla Aïcha. Quant à Lalla Zoubida, il lui confie sur le ton de la solennité : « O ma sœur……..Souviens-toi que lorsque quelqu’un fait des vœux pour un absent, l’ange gardien lui répond : Que Dieu te rende la pareille » (page 210)
C – Les pèlerinages des sanctuaires
Le pèlerinage à des lieux saints ou censés l’être est une activité presque exclusivement féminine. La femme a toujours été considérée comme un être faible et fragile. Cette croyance, véhiculée de génération en génération à travers les âges a fini par être admise comme une vérité intrinsèque à la nature de la femme. Elle s’installe en elle et prend habitat de son corps, de sa pensée. La femme elle-même tient cet état comme un fait et s’y plie en s’y résignant.
La femme va donc chercher ce qui lui manque là où il est : les Saints qui servent d’intermédiaires entre elle et Dieu. Elle y cherche secours et force. Elle y cherche protection et soutien. Elle y cherche libération et réconfort et guérison du mal physique ou du mal moral dont le mauvais œil est la cause. « Lalla zoubida, dit Lalla Aïcha, c’est Dieu qui m’envoie pour te secourir, t’indiquer la voie de la guérison, je vous aime, toi et ton fils,…. » (page 22) Lalla Zoubida ne peut pas refuser « Ma mère promit de visiter Sidi Boughaleb et de m’emmener cet après-midi même »(page 22). Arrivées devant le catafalque « chacune lui exposait ses petites misères, frappait du plat de la main le bois du catafalque, gémissait, suppliait, vitupérait contre ses ennemis. »(page 26)
Le voyant aveugle n’a-t-il pas recommandé à Lalla Zoubida de visiter les sanctuaires des Saints, les patrons de la ville ? « Les Saints de Dieu qui veillent sur cette ville t’accordent leur protection. Visite leurs sanctuaires »(page 210) Lalla Zoubida ne se le fait pas répéter deux fois surtout à un moment difficile de sa vie. Elle dresse un calendrier hebdomadaire des visites des Saints « Chaque Santon a son jour de visite particulier : le lundi pour Sidi Ahmed ben Yahïa, le mardi pour Sidi Ali Diab, le mercredi pour Sidi Ali Boughaleb… » (page 214-215)
II- Les fêtes religieuses : la Achoura
La Achoura est vécue comme une fête aussi bien par les grands que par les petits Et chacun la célèbre à se façon. Les enfants se font acheter des habits neufs à l’occasion et des instruments de musique. « …ma mère me passa, à même la peau, ma chemise neuve, craquante d’apprêt. Je mis mon gilet rouge aux dessins compliqués et bien en relief. Ma sacoche en bandoulière, je complétai cet ensemble très élégant par la djellaba blanche qui dormait au fond du coffre de ma mère… » (page 142). Les enfants font usage de leurs instruments de musique dans l’allégresse et la joie du tintamarre qu’ils produisent : « Je m’assis, mis mon tambour par terre sur ses bords, je réussis à coincer ma trompette entre mes genoux. Mes mains manièrent le bâtonnet avec vigueur. Je soufflai de toutes mes forces dans la trompette » (page 139). Les femmes montent sur les terrasses pour faire parler leurs bendirs et derboukas « Le soir, des bouquets de femmes richement vêtues ornaient toutes les terrasses. Des tambourins résonnaient, les chants fusaient de partout. » (page 150).
L’aspect religieux de la Achoura se manifeste dans la mise à neuf du Msid : Il est passé à la chaux, lavé à grande eau et éclairée de mille feux. Le sol est recouvert de nattes neuves. Chacun y a apporté sa contribution en fonction des moyens de la famille, mais à la mosquée, rien n’est refusé. L’embellissement du Msid pour le jour de la Achoura cède la place pour La Achoura elle-même que les apprentis fkihs célèbrent avec leur maître « Ce matin, les objets les plus ordinaires, les êtres les plus déshérités mêlaient leurs voix aux nôtres, éprouvaient la même ferveur,s’abandonnaient à la même extase, clamaient avec la même gravité que nous,la grandeur et la miséricorde de Dieu, créateur de toutes choses vivantes ….Les parents de certains élèves psalmodiaient avec nous….il célébraient la Achoura au Msid comme au temps de leur enfance » (page 144)
III- Les menues activités quotidiennes
Dar Chouafa est un espace clos que doivent partager avec équité les locataires qui sont au nombre de quatre familles : au rez-de-chaussée, la Chouafa ; au premier étage, Rahma, son mari et leur fille Zineb ; au second étage, Fatma Bziouya et son mari d’un côté, de l’autre Lalla Zoubida, son mari et leur fils Sidi Mohammed. Comme il n’y a qu’une porte d’entrée principale, une seule cour, un seul puits et une seule terrasse, chaque famille doit les utiliser à tour de rôle, un jour de la semaine. Cela n’empêche pas les disputes car certaines d’entre elles veulent utiliser l’espace à leur profit un autre jour que le leur, ce qui déclenche des disputes violentes « …Rahma eut l’idée néfaste de faire sa lessive un lundi. Il était établi que ce jour-là appartenait exclusivement à ma mère. »( page 14) S’ensuit une dispute verbale des plus violentes où chaque femme donne libre cours à son registre, mais en cela Lalla Zoubida est une championne « Je sais qui tu es, une mendiante d’entre les mendiantes, une domestique d’entre les domestiques, une va-nu- pieds, crottée et pouilleuse, une lécheuse de plats qui ne mange jamais à sa faim … » (page16).
Le lecteur ne peut ne pas remarquer le code de l’utilisation par les hommes de la porte d’entrée. L’utilisateur de la porte commune doit annoncer son passage pour donner aux femmes le temps de rentrer dans leurs chambres afin de ne pas être vues par les hommes, fussent-ils les locataires eux-mêmes comme Maâlem Abdeslam, Driss le fabricant de charrues ou Allal le mari de Fatma Bziouya. « – N’y a-t-il personne, puis-je passer ?….-Passe, Maâlem Abdeselam… » (page 246).
La cour est propriété commune et tout un chacun peut l’utiliser surtout pendant les circonstances exceptionnelles imprévues : fêtes, mariages, circoncisions, ou simple réception d’invités le temps d’un déjeuner comme ce fut le cas du repas offert aux aveugles « Le jeudi suivant, Rahma pour remercier Dieu de lui avoir rendu sa fille, organisa un repas pour les pauvres. Toutes les femmes de la maison lui prêtèrent leur concours. Lalla Kanza, la Chouafa, aidée de Fatouma la plus dévouée et la plus fidèle de ses disciples, lavèrent le rez-de-chaussée à grande eau, étendirent par terre des tapis usés » (page 50-51). Toutefois la Chouafa, elle, l’utilise de manière régulière « …elle s’offrait, une fois par mois, une séance de musique et de danses nègres » (page 4)
IV- La femme au foyer
Le rôle de la femme est de s’occuper de l’intérieur de chez-elle, souvent composé d’une seule chambre ou deux d’une maison commune comme Dar Chouafa ou celle où habitent Lalla Aïcha ou encore Sidi El Arrafi. Les femmes passent le plus long de leur temps à cuisiner ou à attendre leurs maris absents pendant la journée de la maison et se trouvant dans leurs ateliers ; à papoter sur les terrasses des choses qui relèvent de l’univers des femmes ; à faire la lessive ou le ménage. Les rares fois où il leur arrive de quitter leurs chambres c’est pour aller à la kissariat, au bain ou pour rendre visite à une amie comme cela arrive à Lalla Zoubida. Mais elles sont souvent accompagnées par leurs maris ou de l’un de leurs enfants.
Le mari absent pour un certain temps, toute la vie de la famille se trouve affectée et bouleversée par ce vide laissé comme si tout a été réglé d’avance, par un commun accord , sur un acte notarié pour que tout gravite autour de l’homme. Pourtant, les femmes jouissaient de leur liberté, et le lecteur n’a aucunement le sentiment qu’elles manquaient de quelque droit : le droit d’abord de dire et le droit de faire ensuite. Au contraire, les hommes sont souvent absents de leurs maisons laissant les femmes libres de leurs mouvements, de leurs déplacements ;Lalla Zoubida règne en maîtresse dans sa maison : il lui arrivait de tenir tête à son mari : l’achat de la lampe à pétrole, la refus de porter les bracelets d’or, les scènes de la dispute avec Rahma et l’impuissance du mari à la faire taire…
V- Les hommes et leurs activités
L’histoire se passe à Fès aux environs de 1920. Fès c’est aussi le berceau de l’artisanat et des petits métiers. Si le roman consacre une grande place à l’artisanat marocain, il n’accorde que peu d’espace à la présence masculine. La scène du salon de coiffure est sans aucun doute l’unique scène purement masculine et qui s’étale sur une dizaine de lignes.
Babouchiers, tisserands, fourniers, jardiniers, moissonneurs saisonniers, coiffeurs, dellals ou courtiers, chouafas, voyants, masseuses, marieuses, conteurs, pour ne citer que ceux-là et j’en passe. Mais deux métiers méritent que l’on s’attarde un peu sur eux : celui de tisserand et de coiffeur.
Maâlem Abdeslam est tisserand de djellabas pour hommes. Comme les djellabas ne se portent que pendant l’hiver, il a l’idée de se convertir dans la confection des haïks pour femmes : en effet, les femmes ne peuvent sortir de chez-elles sans s’être enveloppées dans leurs haïks. Maâlem Abdeslam suit donc la tendance et comme la tendance est plutôt féminine, il opte pour le vêtement de la femme, obéissant ainsi au principe de l’offre et de la demande.
Si abderrahman est, lui, coiffeur, mais il exerce d’autres activités parallèles au métier de coiffeur. Il pratique la saignée « Si Abderrahman retira les ventouses, alla les vider derrière un rideau. Sur la nuque du client paraissaient deux boursouflures sanguinolentes » (page 136) ; et la médecine traditionnelle « Demande aux gens de ta maison de faire frire dans du beurre un oignon blanc finement haché. Mélange à cet oignon frit deux cuillérées de miel, de l’anis et des grains de sésame… » ( page131) ; il circoncit les petits garçons « Je n’aimais pas Si Abderrahman. Je savais qu’il serait chargé de me circoncire. Je redoutais ce jour » (page 129), on fait appel à ses services pendant les fêtes « Il vint, selon l’usage, accompagné de ses deux apprentis, placer les invités et faire le service pendant le repas » (page 129) ; c’est un homme à donner des conseils « …mon père eut recours à ses soins et fait grand cas de ses avis et recommandations » (page 129)
Le salon de coiffure est un lieu de rencontre où l’on ne vient pas seulement pour se faire raser, mais également pour s’informer ou faire circuler une nouvelle. La nouvelle du moment gravite autour d’un éventuel remariage de Moulay Larbi attendu que sa femme est stérile « Ce qui m’étonne, c’est qu’il n’a point d’enfants. Peut-être a-t-il une femme trop âgée ? »( page 132)
VI- L’auteur témoin de son temps
L’auteur, a-t-on toujours dit, est le témoin de son époque. Les faits qu’il relate sont de nature à nous renseigner sur son temps. Ils ont donc une valeur documentaire. Un exemple frappant ne peut passer inaperçu pour l’œil attentif du lecteur : Il s’agit de la lampe à pétrole, de son introduction dans les foyers à une époque où les gens s’éclaireraient à la chandelle. Cette invention fait son apparition avec l’entrée de l’occupant français : elle est perçue à l’époque comme un signe de modernité « O ! Merveille ! Au centre du mur, une lampe à pétrole était accrochée. Une flamme blanche et paisible dansait imperceptiblement dans un verre en forme de clarinette. Une glace, placée derrière, intensifiait la lumière ; nous étions, ma mère et moi, complètement éblouis »(page 42)Ce passage me rappelle un autre qui lui est similaire sur trois points : il parle d’une lampe à pétrole ; il est tiré d’une autobiographie ; il est situé presque à la même époque « …mon père considérait cette lampe comme le dernier mot de la technique, il est vrai qu’elle donnait une vive lumière, en même temps qu’une violente odeur moderne »( La Gloire de mon Père- Marcel Pagnol- Pages 68,69, Editions de Fallois).
Les lecteurs de l’époque moderne, surtout les jeunes d’entre eux, sont sans doute insensibles à la richesse ethnographique de la Boîte à Merveilles. Traditions, mœurs, pratiques situées entre le religieux et le profane, entre l’obscur et le rationnel, entre l’archaïque et le moderne constituent le quotidien du Marocain de l’époque que raconte l’œuvre de Séfrioui. Le lecteur est redevable à cet auteur de lui avoir fait revivre cette époque , racontée dans un langage plus proche de l’arabe dialectale que du français.
-Les numéros des pages renvoient à l’édition ’’Librairie des Ecoles- Casablanca’’
envoyé par le proffesseur Taib ZAID