REFLEXION SUR LA VIE ET LA MORT : A NOUZHA

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    DR IDRISSI MY AHMED
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    Sermon pour le repos de l’âme de Nouzha

    SERMON POUR LE REPOS DE NOUZHA , CETTE GRANDE AME …

    Prison de verre,
    Prison de chair,
    Prison de fer.

    Terre bénie entourée d’eau et d’ennemis ! Terres bénies habitées d’ennemis qu’elles ne méritent pas ! Guerres et meurtrissures, religions et morts, toutes vouées au même Dieu…Sinon à Mars et à Shiva ! Guerres contre le sous-développement, guerre des sables et contre la sécession…Et puis cette guerre des routes ! Chaque année nous versons sur l’autel des routes des milliers de nos âmes ! Nous avons Gaza et l’Irak, sans Bush, devant nous ! Et là Nouzha !

    Parallèlement…Un combat entre frères, depuis des lustres, un combat entre voisins sans visions, poussés par la haine et la jalousie, une lutte à l’intérieur de chacun, une lutte entre la vie et la mort, l’existence et l’anéantissement ! Entre la vie donnée, on ne sait comment, ses avantages, ses contraintes, ses limites ponctuées par les souffrances et les maladies, réglée pour mourir, il y a l’espoir pour certains, vécu avec foi, une foi investie comme un pari ou une assurance, une foi à toutes épreuves vécue comme un don ou une vertu !

    Mon corps est ma terre ! Prison de chair, prison de verre, prison de fer ! Quelle est la différence entre la vie des hommes d’ici et celle des poissons dans un bocal ? Et ce, quelle que soit la taille du bocal où il se meut !
    Le poisson se meurt dans un bocal ! Ce doit être l’eau de cette p… de ville, ou de cette ville de p…, ! Avec mes respects indus aux vraies p…., celles qui travaillent dans un secteur hyper dangereux, et sans filets de sauvetages ! Et puis, il ne s’agit pas que de cette ville ou de ses routes ! Surtout n’excusez pas ma colère ! Puisse-t-elle s’abattre comme une malédiction mystique sur les coupables !

    Ils ont javellisé cette eau de boisson, plus qu’il ne faut ! La bonne eau de cette région est exportée Dieu sait où et pour en faire quoi ? Cette pourriture qui a tué le poisson blanchit nos intestins, mal remplis, non pour les ravaler mais pour nous fragiliser et nous avaler ! …/…

    Alors, pourquoi ce transfert ? Cette valse des idée ! Si vous n’aimez pas vos conditions d’assujettissement ou d’esclavage, pourquoi offrez-vous des canaris à vos enfants ? Des oiseaux pour les faire chanter et s’accoupler en cage ? Passe-temps qui symbolise notre propre état ? Dérisoire !

    Pourquoi avoir un poisson dans un bocal ? Un oiseau qui a le ciel pour demeure naturelle, est mis en cage ? Des chats et des chiens, adeptes des toits, des fermes et des rues, tenus en laisse et gardés en captivité ? Pour collectionner les puces ou donner de l’affection ? Cette ‘’denrée’’ manque-t-elle aux nôtres ? Non, c’est une culture, celle de l’amour et de l’amour portés aux êtres les plus frêles… Et sur la nature, des fois, que l’on reporte son affection ou sur des bêtes familières que l’on cristallise un transfert d’amour !

    C’est le cas du chat Tommy, cadeau d’anniversaire d’un ami, défaillant, que notre amie perdue allait verser son trop plein d’amour ! Que sais-je des vrais pourquoi et des transferts ? Aidez-moi à les analyser ? Pourquoi l’amour s’envole-t-il comme cet aviateur ? Pourquoi mettre hommes et animaux en cage ? Pourquoi laisser en hypothèque un amour vrai ? Pourquoi la loi ne laisse place qu’à la jalousie de l’amour aliénant et possessif ? Pourquoi l’amitié ne s’installe-t-elle pas avant le désir et devant l’amour ?

    …/…
    Est-ce par manque d’affection, que nous , gens du Sud , donnons nos enfants à la mer et que nous livrons nos filles aux hôtels ?

    Est-ce par manque d’affection, que nous emprisonnons nos amies les bêtes, dans des cellules, des cages ou des bocaux ? Ni pour le sexe ni pour la chair, pourtant ils sont comme enchaînés…Nous oublions parfois que l’animal pourrait avoir droit aussi à sa liberté …Mais c’est une vue idéaliste et folle aujourd’hui, quand on sait le carnage que nous faisons de tous les animaux ! Je vais rendre les agriculteurs furibonds et les végétariens plus cool !

    Par manque d’idées, de chantiers où s’investir, pour donner de son temps ? Par manque d’amour et de chaleur, croyant que les humains n’en donnent pas ? Par manque de tendresse, qu’on trouve dans leur regard, leur pelage, les couleurs de leurs plumes ou leurs voix ?
    Pourquoi tuer, ou exploiter son prochain ?

    Pourquoi manger dès lors la chair de ces êtres ? Parce qu’on les aime et qu’on ne les élève pas ? Et que le jour du sacrifice, de la dinde ou du lapin, du mouton ou du bœuf, on oublie leur sympathie pour déguster leur sauce en suçant les doigts de la main qu‘ils ont léchée et qui leur a tranché la gorge, ou caressé le dos, avant leur trépas programmé?

    Liberté à l’intérieur d’un bocal de verre, d’une fiole de fiel, remplie de mauvaise eau. Une latrine pleine de purin, qui a servi de gite…Une demeure dans une bouteille, un monde glauque, mais transparent, où l’on vous voit nager dans le fiel, manger, chier et faire du sexe dedans !

    Ainsi va notre vie de poissons de compagnie. Notre démocratie, transparente ou glauque va jusqu’aux urnes, chercher des justificatifs, par componction et éthique ! Selon ceux qui en agitent les eaux, il faut passer par là pour gérer ! Ainsi est notre reliquat de pays, on nous voit à travers les barreaux des frontières. Parfois même qu’on vient d’ailleurs pour nous zyeuter d’en dedans ! Des barrières tressées comme des mailles de grillage de poulailler où des mouches brunes viennent par moment s’épingler sur les barbelés.

    La différence avec les animaux qui nous servent de bétails et d’aliments, à la différence du pain, du livre et du médicament pour lesquels il faut casquer, le soleil et d’oxygène, pour un temps méconnu, nous est encore licite et offert !

    Ainsi donc, pour revenir, comme dans un film, à la séquence des poissons emprisonnés dans le bocal d’hier…

    De nuit, après avoir changé l’eau du premier bocal, où le poison chlore était dissous, j’ai oxygéné l’eau en la ventilant, à l’aide d’une bouteille de plastique vide..Je l’ai pressée comme une seringue pour mélanger l’air qu’elle contient à l’eau, sans violence, malgré son bruyant craquement…J’ai aussi changé l’eau et mis le poisson moribond dans un grand bol ! Après avoir pressé les branchies et le devant du thorax comme pour lui masser le cœur et le poumon, j’ai laissé la porte du balcon ouverte…La face au ciel, comme pour demander son intersession.

    Ici le parallèle avec Nouzha est évident…J’implore Dieu très fort, avec appréhension toutefois !

    Nouzha , les viscères et le poumon éclatés , puis recousus, est sous aspirateur et calmants pour supporter les douleurs de son corps, écrasé de toutes parts . Elle mène une guerre à l’intérieur de son corps …Les médecins font de leur mieux avec compétence ….Mais…

    L’autre poisson rouge, nage encore, en venant chercher des bulles d’air à la surface. Il est apparemment encore en bonne santé…Mais ai-je raison ? Et ce, jusqu’à quand ?

    Le lendemain matin, étonné mais ravi, comme je l’ai craint hier en le ventilant, c’est le moribond qui est resté vivant…L’autre poisson rouge, qui semblait ne rien avoir, a trouvé sa mort !

    Que me réserve comme mauvaise nouvelle cette parabole ?
    Vite, je vais lui chercher de l’eau de table, vendue en bouteille de cinq litres, pour replacer l’eau du soir, avant d’aller au travail ! Un semblant de travail où je ne suis pas tranquille et où j’essaie d’oublier pour déstresser mes grandes craintes ! Pas moyen d’y échapper ! Pas moins de 20 téléphones la concernant, chaque jour, sans ménagement de ma voix ni des subtilités de langage nécessaires pour ne pas faire paniquer les autres, sa famille, malgré le drame !

    En rentrant en fin de journée, on m’informe de la mort du ressuscité ! Il a du finir sous les dents de l’un des chats qui vivent entre la porte et le jardin !

    L’homme d’ici ne peut comprendre, il voit à travers son ambition la fortune qu’il espère gagner auprès de ceux qui ne l’aiment pas ! Ambitieux ou envieux, son âme et son corps, ne sont jamais tranquilles ! Peut-être que nos âmes auraient été mieux au paradis, si elles n’avaient pas été descendues sur terre, pour être testée ? Terrifiés, nus, fragiles, humiliés ou meurtris, nos corps infirmes mécaniques, cannibales et cassables, sont obligés pour vivre et prospérer, d’abaisser bien bas leurs âme, ces hôtes, d’importance, qui comptent plus que le physique et le cerveau !

    Le téléphone sonne , le réanimateur m’apprend la mort de notre grande amie !

    Les poissons sont mieux chez eux en mer, que dans nos tristes bocaux ! Déracinés, ils risquent de crever loin de chez eux !

    Sermon pour une Star

    Mes amis, une grande dame est partie ! Un grand cœur a été immolé sur le champ de bataille qu’on appelle la route. Etrange destin, admirable femme ! Qui vengera sa perte ? Qui protégera son étude et sa maison ?
    Après toute cette politique et cette philosophie, que je te dédie Nouzha, ceci ! Je visite les lieux par lesquels tu es passée, ta maison, ce vaste cœur que tu as donné à ta grande famille, à ta fille adoptive, Laïla, que tu nous as recommandée, puis à tes chats et à tes amis…

    Pour te garder, vivante, ou en plus vrai, vivifiante, je m’accroche aux traces et aux symboles que tu laisses. La gentillesse, le travail sérieux, la joie de vivre dans l’amour d’autrui ! Je me remémore ton brillant sourire, tes yeux ton élégance, tes actes solidaires et tes pensées. Certes, tu n’es plus là, mais je ne crois pas que tu soies partie…

    Ton chant et mon luth, Noureddine, vibreront-ils encore pour la joie de notre amie ? Pour elle, levons nos verres et chantons pour sa grâce nos meilleures prières ! La marraine est partie. Comme une étoile fascinante, elle a scintillé et elle a filé ! Tel un axe magnétique, elle a fondu, après une danse magique dans le ciel. Elle laisse le globe tourner en dérive et ses amis épars dans leurs regrets. La ville où nous l’avons connue, va me paraître plus vide encore, quoique trop remplie !

    Tout est à Dieu, nous ne sommes que les jouets virtuels et furtifs du destin ! Puisque Dieu nous l’a donnée, cette vie doit être vécue amplement, doublement, en pensant le faire aussi pour elle !

    Merci à ceux qui l’on aidée vivante de leurs vœux, de leur présence, de leur amour et puis tout dernièrement de leurs prières…

    Par delà cette oraison funèbre, maintenant que la sémillante marraine du Club des Lions de Maamora est partie, on doit consolider son œuvre en souvenir d’elle. Je vous suggère d’appeler le Centre des Enfants Diabétiques Ruraux : « Dispensaire Nouzha El Amini ».

    Et à vous d’imiter ses meilleurs actes ! Dont celui du soutien à l’AAMM dont elle fut la vice-présidente, et celui du partenariat qu’elle a signé avec notre association, pour toujours et à jamais !

    Dr Idrissi My Ahmed

    Rajouts et dédicace juste après son décès
    Kénitra, les 20 et 21 octobre 2009

    EN PHOTO ICI
    http://i88.servimg.com/u/f88/11/48/39/43/dsc08710.jpg
    LORS DE LA VISITE CHEZ LE GOUVERNEUR ET WALI
    DES RÉGIONS DU GHARB, AU MAROC

    #273945
    nass
    Membre

    mes sincères condoléances..

    #273946
    marlyn
    Membre

    nouzha est morte?? ❓ ❓ ❓ ❓ ❗ ❗

    #273947

    ttes mes condoléances Dr ..Allah yr7emha w yghferlha w y3eddam ajrkom w ysebberkom inchaAllah

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