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La Boîte à Merveilles est une œuvre riche en personnages surtout de sexe féminin. Aussi nombreux soient-ils, ils demeurent tous proches les uns des autres par les liens qui les unissent, liens de voisinage ou d’amitié, de rivalités ou de compassions, de circonstances ou d’échanges. Leur vie est régie par les événements quotidiens où se côtoient le réel et le recours aux forces occultes, où les faits semblent, pour le lecteur moderne, des faits sans conséquences et sans profondeurs, des faits d’un jour, d’un moment, sans lendemain et par conséquent éphémères. Mais détrompons-nous, ce sont des faits de société, de civilisation, d’époque. Un parcours de La Boîte à Merveilles laisse entrevoir les dessous de la société marocaine de 1920.
I- Croyances, pratiques magiques, voyances et pèlerinages.
A- la voyante Lalla Kanza.
Le roman s’ouvre par une soirée de transes animée par des gnaouas où se mêlent les sons des crotales et des gambris et les odeurs de benjoins et d’encens dans une atmosphère de fraternité entre le djinn et l’homme, le temps d’une nuit. Tout est dédié au djinn pour chercher son soutien en satisfaisant ses exigences et ses caprices. Les fumées en nuages légers et crémeux montent vers les ténèbres de la nuit, domaine du Malin en attente de parfums nocturnes, les danses des femmes dans des contorsions où les corps sans os se tordent à se rompre, les couleurs vives des vêtements choisis au goût du prince de la nuit, et les youyou des femmes, langage sans code et sans cordes : tout cela pour sceller un pacte d’alliance avec les forces obscures de la nuit, une fois par mois, à Dar Chouafa où les locataires sont les acteurs, les témoins ou les spectateurs du rituel. La Chouafa , femme respectée par crainte, tire sa notoriété et son autorité du rite mensuel pendant lequel elle danse avec le djinn qui le lendemain devient son serviteur et son maître. Les couleurs qu’elle porte lui sont dictées par les djinns qui la hantent et la servent et chacun d’eux a sa propre couleur : « Il lui fallait un nombre important de coudées de satinette noire pour calmer l’humeur du grand génie bienfaisant, le roi Bel Lahmer. Depuis quelque temps, elle sentait aussi un mal sournois, dû à l’action de Lalla Mira. Pour faire cesser le mal, une robe d’un jaune de flamme s’avérait nécessaire. Il y avait bien Sidi Moussa à satisfaire, sa couleur était le bleu roi, mais la robe de l’année dernière pouvait encore servir. » ( page 106)
B- Le voyant Sidi El Arrafi
Autant il est plus simple dans ses pratiques autant la Chouafa est plus exigeante et plus spectaculaire. Il ressemble à un sage, ou à un derviche des temps anciens. Il parle par paraboles comme eux mais avec beaucoup de mystique et de mystère. Son langage est obscur mais validé par des références d’ordre théologique. Il est sincère et honnête dans ses propos et déclare dès le début que malgré le nom de ‘’voyant’’ qu’il porte ou que les gens lui font porter, il n’a rien d’une personne qui sache dévoiler l’avenir car cela relève des affaires de Dieu : « Ne vous attendez pas à ce que je vous dévoile l’avenir. L’avenir appartient à Dieu, l’omnipotent » La sincérité de l’aveugle est loin de semer le doute dans les cœurs des deux femmes, au contraire, elle les rassérène car elles connaissent bien la Chouafa pour être une prétentieuse et’’ une sorcière’’. Les deux Lalla sortent de chez l’aveugle soulagées et légères du fardeau : toutes deux ont le sentiment qu’elles vont bientôt le déposer pour se reposer.
Les paroles du voyant aveugle sont sans équivoque. « La blessure semble profonde, pourtant la guérison est proche » ( page208) dit-il à Lalla Aïcha. Quant à Lalla Zoubida, il lui confie sur le ton de la solennité : « O ma sœur……..Souviens-toi que lorsque quelqu’un fait des vœux pour un absent, l’ange gardien lui répond : Que Dieu te rende la pareille » (page 210)
C – Les pèlerinages des sanctuaires
Le pèlerinage à des lieux saints ou censés l’être est une activité presque exclusivement féminine. La femme a toujours été considérée comme un être faible et fragile. Cette croyance, véhiculée de génération en génération à travers les âges a fini par être admise comme une vérité intrinsèque à la nature de la femme. Elle s’installe en elle et prend habitat de son corps, de sa pensée. La femme elle-même tient cet état comme un fait et s’y plie en s’y résignant.
La femme va donc chercher ce qui lui manque là où il est : les Saints qui servent d’intermédiaires entre elle et Dieu. Elle y cherche secours et force. Elle y cherche protection et soutien. Elle y cherche libération et réconfort et guérison du mal physique ou du mal moral dont le mauvais œil est la cause. « Lalla zoubida, dit Lalla Aïcha, c’est Dieu qui m’envoie pour te secourir, t’indiquer la voie de la guérison, je vous aime, toi et ton fils,…. » (page 22) Lalla Zoubida ne peut pas refuser « Ma mère promit de visiter Sidi Boughaleb et de m’emmener cet après-midi même »(page 22). Arrivées devant le catafalque « chacune lui exposait ses petites misères, frappait du plat de la main le bois du catafalque, gémissait, suppliait, vitupérait contre ses ennemis. »(page 26)
Le voyant aveugle n’a-t-il pas recommandé à Lalla Zoubida de visiter les sanctuaires des Saints, les patrons de la ville ? « Les Saints de Dieu qui veillent sur cette ville t’accordent leur protection. Visite leurs sanctuaires »(page 210) Lalla Zoubida ne se le fait pas répéter deux fois surtout à un moment difficile de sa vie. Elle dresse un calendrier hebdomadaire des visites des Saints « Chaque Santon a son jour de visite particulier : le lundi pour Sidi Ahmed ben Yahïa, le mardi pour Sidi Ali Diab, le mercredi pour Sidi Ali Boughaleb… » (page 214-215)
II- Les fêtes religieuses : la Achoura
La Achoura est vécue comme une fête aussi bien par les grands que par les petits Et chacun la célèbre à se façon. Les enfants se font acheter des habits neufs à l’occasion et des instruments de musique. « …ma mère me passa, à même la peau, ma chemise neuve, craquante d’apprêt. Je mis mon gilet rouge aux dessins compliqués et bien en relief. Ma sacoche en bandoulière, je complétai cet ensemble très élégant par la djellaba blanche qui dormait au fond du coffre de ma mère… » (page 142). Les enfants font usage de leurs instruments de musique dans l’allégresse et la joie du tintamarre qu’ils produisent : « Je m’assis, mis mon tambour par terre sur ses bords, je réussis à coincer ma trompette entre mes genoux. Mes mains manièrent le bâtonnet avec vigueur. Je soufflai de toutes mes forces dans la trompette » (page 139). Les femmes montent sur les terrasses pour faire parler leurs bendirs et derboukas « Le soir, des bouquets de femmes richement vêtues ornaient toutes les terrasses. Des tambourins résonnaient, les chants fusaient de partout. » (page 150).
L’aspect religieux de la Achoura se manifeste dans la mise à neuf du Msid : Il est passé à la chaux, lavé à grande eau et éclairée de mille feux. Le sol est recouvert de nattes neuves. Chacun y a apporté sa contribution en fonction des moyens de la famille, mais à la mosquée, rien n’est refusé. L’embellissement du Msid pour le jour de la Achoura cède la place pour La Achoura elle-même que les apprentis fkihs célèbrent avec leur maître « Ce matin, les objets les plus ordinaires, les êtres les plus déshérités mêlaient leurs voix aux nôtres, éprouvaient la même ferveur,s’abandonnaient à la même extase, clamaient avec la même gravité que nous,la grandeur et la miséricorde de Dieu, créateur de toutes choses vivantes ….Les parents de certains élèves psalmodiaient avec nous….il célébraient la Achoura au Msid comme au temps de leur enfance » (page 144)
III- Les menues activités quotidiennes
Dar Chouafa est un espace clos que doivent partager avec équité les locataires qui sont au nombre de quatre familles : au rez-de-chaussée, la Chouafa ; au premier étage, Rahma, son mari et leur fille Zineb ; au second étage, Fatma Bziouya et son mari d’un côté, de l’autre Lalla Zoubida, son mari et leur fils Sidi Mohammed. Comme il n’y a qu’une porte d’entrée principale, une seule cour, un seul puits et une seule terrasse, chaque famille doit les utiliser à tour de rôle, un jour de la semaine. Cela n’empêche pas les disputes car certaines d’entre elles veulent utiliser l’espace à leur profit un autre jour que le leur, ce qui déclenche des disputes violentes « …Rahma eut l’idée néfaste de faire sa lessive un lundi. Il était établi que ce jour-là appartenait exclusivement à ma mère. »( page 14) S’ensuit une dispute verbale des plus violentes où chaque femme donne libre cours à son registre, mais en cela Lalla Zoubida est une championne « Je sais qui tu es, une mendiante d’entre les mendiantes, une domestique d’entre les domestiques, une va-nu- pieds, crottée et pouilleuse, une lécheuse de plats qui ne mange jamais à sa faim … » (page16).
Le lecteur ne peut ne pas remarquer le code de l’utilisation par les hommes de la porte d’entrée. L’utilisateur de la porte commune doit annoncer son passage pour donner aux femmes le temps de rentrer dans leurs chambres afin de ne pas être vues par les hommes, fussent-ils les locataires eux-mêmes comme Maâlem Abdeslam, Driss le fabricant de charrues ou Allal le mari de Fatma Bziouya. « – N’y a-t-il personne, puis-je passer ?….-Passe, Maâlem Abdeselam… » (page 246).
La cour est propriété commune et tout un chacun peut l’utiliser surtout pendant les circonstances exceptionnelles imprévues : fêtes, mariages, circoncisions, ou simple réception d’invités le temps d’un déjeuner comme ce fut le cas du repas offert aux aveugles « Le jeudi suivant, Rahma pour remercier Dieu de lui avoir rendu sa fille, organisa un repas pour les pauvres. Toutes les femmes de la maison lui prêtèrent leur concours. Lalla Kanza, la Chouafa, aidée de Fatouma la plus dévouée et la plus fidèle de ses disciples, lavèrent le rez-de-chaussée à grande eau, étendirent par terre des tapis usés » (page 50-51). Toutefois la Chouafa, elle, l’utilise de manière régulière « …elle s’offrait, une fois par mois, une séance de musique et de danses nègres » (page 4)
IV- La femme au foyer
Le rôle de la femme est de s’occuper de l’intérieur de chez-elle, souvent composé d’une seule chambre ou deux d’une maison commune comme Dar Chouafa ou celle où habitent Lalla Aïcha ou encore Sidi El Arrafi. Les femmes passent le plus long de leur temps à cuisiner ou à attendre leurs maris absents pendant la journée de la maison et se trouvant dans leurs ateliers ; à papoter sur les terrasses des choses qui relèvent de l’univers des femmes ; à faire la lessive ou le ménage. Les rares fois où il leur arrive de quitter leurs chambres c’est pour aller à la kissariat, au bain ou pour rendre visite à une amie comme cela arrive à Lalla Zoubida. Mais elles sont souvent accompagnées par leurs maris ou de l’un de leurs enfants.
Le mari absent pour un certain temps, toute la vie de la famille se trouve affectée et bouleversée par ce vide laissé comme si tout a été réglé d’avance, par un commun accord , sur un acte notarié pour que tout gravite autour de l’homme. Pourtant, les femmes jouissaient de leur liberté, et le lecteur n’a aucunement le sentiment qu’elles manquaient de quelque droit : le droit d’abord de dire et le droit de faire ensuite. Au contraire, les hommes sont souvent absents de leurs maisons laissant les femmes libres de leurs mouvements, de leurs déplacements ;Lalla Zoubida règne en maîtresse dans sa maison : il lui arrivait de tenir tête à son mari : l’achat de la lampe à pétrole, la refus de porter les bracelets d’or, les scènes de la dispute avec Rahma et l’impuissance du mari à la faire taire…
V- Les hommes et leurs activités
L’histoire se passe à Fès aux environs de 1920. Fès c’est aussi le berceau de l’artisanat et des petits métiers. Si le roman consacre une grande place à l’artisanat marocain, il n’accorde que peu d’espace à la présence masculine. La scène du salon de coiffure est sans aucun doute l’unique scène purement masculine et qui s’étale sur une dizaine de lignes.
Babouchiers, tisserands, fourniers, jardiniers, moissonneurs saisonniers, coiffeurs, dellals ou courtiers, chouafas, voyants, masseuses, marieuses, conteurs, pour ne citer que ceux-là et j’en passe. Mais deux métiers méritent que l’on s’attarde un peu sur eux : celui de tisserand et de coiffeur.
Maâlem Abdeslam est tisserand de djellabas pour hommes. Comme les djellabas ne se portent que pendant l’hiver, il a l’idée de se convertir dans la confection des haïks pour femmes : en effet, les femmes ne peuvent sortir de chez-elles sans s’être enveloppées dans leurs haïks. Maâlem Abdeslam suit donc la tendance et comme la tendance est plutôt féminine, il opte pour le vêtement de la femme, obéissant ainsi au principe de l’offre et de la demande.
Si abderrahman est, lui, coiffeur, mais il exerce d’autres activités parallèles au métier de coiffeur. Il pratique la saignée « Si Abderrahman retira les ventouses, alla les vider derrière un rideau. Sur la nuque du client paraissaient deux boursouflures sanguinolentes » (page 136) ; et la médecine traditionnelle « Demande aux gens de ta maison de faire frire dans du beurre un oignon blanc finement haché. Mélange à cet oignon frit deux cuillérées de miel, de l’anis et des grains de sésame… » ( page131) ; il circoncit les petits garçons « Je n’aimais pas Si Abderrahman. Je savais qu’il serait chargé de me circoncire. Je redoutais ce jour » (page 129), on fait appel à ses services pendant les fêtes « Il vint, selon l’usage, accompagné de ses deux apprentis, placer les invités et faire le service pendant le repas » (page 129) ; c’est un homme à donner des conseils « …mon père eut recours à ses soins et fait grand cas de ses avis et recommandations » (page 129)
Le salon de coiffure est un lieu de rencontre où l’on ne vient pas seulement pour se faire raser, mais également pour s’informer ou faire circuler une nouvelle. La nouvelle du moment gravite autour d’un éventuel remariage de Moulay Larbi attendu que sa femme est stérile « Ce qui m’étonne, c’est qu’il n’a point d’enfants. Peut-être a-t-il une femme trop âgée ? »( page 132)
VI- L’auteur témoin de son temps
L’auteur, a-t-on toujours dit, est le témoin de son époque. Les faits qu’il relate sont de nature à nous renseigner sur son temps. Ils ont donc une valeur documentaire. Un exemple frappant ne peut passer inaperçu pour l’œil attentif du lecteur : Il s’agit de la lampe à pétrole, de son introduction dans les foyers à une époque où les gens s’éclaireraient à la chandelle. Cette invention fait son apparition avec l’entrée de l’occupant français : elle est perçue à l’époque comme un signe de modernité « O ! Merveille ! Au centre du mur, une lampe à pétrole était accrochée. Une flamme blanche et paisible dansait imperceptiblement dans un verre en forme de clarinette. Une glace, placée derrière, intensifiait la lumière ; nous étions, ma mère et moi, complètement éblouis »(page 42)Ce passage me rappelle un autre qui lui est similaire sur trois points : il parle d’une lampe à pétrole ; il est tiré d’une autobiographie ; il est situé presque à la même époque « …mon père considérait cette lampe comme le dernier mot de la technique, il est vrai qu’elle donnait une vive lumière, en même temps qu’une violente odeur moderne »( La Gloire de mon Père- Marcel Pagnol- Pages 68,69, Editions de Fallois).
Les lecteurs de l’époque moderne, surtout les jeunes d’entre eux, sont sans doute insensibles à la richesse ethnographique de la Boîte à Merveilles. Traditions, mœurs, pratiques situées entre le religieux et le profane, entre l’obscur et le rationnel, entre l’archaïque et le moderne constituent le quotidien du Marocain de l’époque que raconte l’œuvre de Séfrioui. Le lecteur est redevable à cet auteur de lui avoir fait revivre cette époque , racontée dans un langage plus proche de l’arabe dialectale que du français.
-Les numéros des pages renvoient à l’édition ’’Librairie des Ecoles- Casablanca’’
envoyé par le proffesseur Taib ZAID
par Sylvain Timsit
Le pouvoir a déjà changé de mains
Les véritables maîtres du monde ne sont plus les gouvernements, mais les dirigeants de groupes multinationaux financiers ou industriels, et d’institutions internationales opaques (FMI, Banque mondiale, OCDE, OMC, banques centrales). Or ces dirigeants ne sont pas élus, malgré l’impact de leurs décisions sur la vie des populations.
Le pouvoir de ces organisations s’exerce sur une dimension planétaire, alors que le pouvoir des états est limité à une dimension nationale.
Par ailleurs, le poids des sociétés multinationales dans les flux financiers a depuis longtemps dépassé celui des états.
A dimension transnationale, plus riches que les états, mais aussi principales sources de financement des partis politiques de toutes tendances et dans la plupart des pays, ces organisations sont de fait au dessus des lois et du pouvoir politique, au dessus de la démocratie.
Voici une liste des chiffres d’affaires de certaines multinationales, comparés avec le PIB des états. Elle en dit long sur la puissance planétaire que ces sociétés sont en train d’acquérir.
Une puissance toujours plus démesurée, du fait de l’accélération des fusions entre multinationales.
Chiffres d’affaires ou PIB, en milliards de dollars
General Motors
178,2Singapour
96,3Danemark
161,1Toyota
95,2Thaïlande
157,3Ford
153,5General Electric
90,8Norvège
153,4Philippines
83,1Mitsui & Co
142,8IBM
78,5Pologne
135,7NTT
77Afrique du Sud
129,1Axa – UAP
76,9Mitsubishi
129Egypte
75,2Royal Dutch Shell
128,1Chili
74,3Itoshu
126,7Irlande
72Arabie Saoudite
125,3Daimler-Benz
71,5Exxon (Esso)
122,4British Petroleum
71,2Wall Mart
119,3Venezuela
67,3Ford
100,1Groupe Volkswagen
65,3Grèce
119,1Nouvelle Zélande
65Finlande
116,2Unilever
43,7Marubeni
11,2Pakistan
41,9Sumimoto
109,3Nestle
38,4Malaisie
97,5Sony
34,4Portugal
97,4Nigeria
29,6Ensemble des 5 plus grandes firmes
526,1Proche-Orient et Afrique du Nord
454,5Asie du Sud
297,4Afrique Sub-Saharienne
269,9Sources: Banque Mondiale (World Development Repport 1998-1999), Forbes, The Nation, Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (States of Disarray, Genève, 1995),Courrier International, Le Monde Diplomatique
tu est marocain parce que…
– Tu es surpris et remercie le ciel à chaque fois qu’en voiture tu arrives à
destination sain et sauf.– Tu traverse la route en Superman, en plein feu vert, tout doucement,
langoureusement, en fixant droit dans les yeux l’automobiliste genre : « si
tu veux bousiller ta voiture, rentre moi dedans »– Ça ne te choque pas que des mecs se fassent la bise entre 2 à 6 fois sans
être homos.– ça te semble normal que ces mêmes mecs tendent aux femmes une main tout ce
qu’il y a de plus viril.– Tu sors tes Pulls et vestes dès que la température descend à moins de 25°
– Tu n’arrives pas à comprendre comment les multinationales de jus d’orange
industriel peuvent subsister quand on peut avoir pour beaucoup moins cher un
jus d’orange pressé devant toi et 10000 fois plus bon.– Tu es surpris quand un vendeur te dit bonjour, et plein de gratitude face
à une caissière qui sourit.– Pour promettre quelque chose, tu ne peux t’empêcher de promettre enfer et
damnation à toi-même et à tout ton arbre généalogique : « Allah ya3ti
lwalidiya el cancer ila » (que mes parents aient le cancer si…) ou «allah
ye3tini el3adabe ila » (que je subisse les pires souffrances si….)– Tu bois de l’alcool avec une obligation de résultat : Te déchirer la
gueule….– Ta main devient insensible aux brûlures de deuxième degré pour cause d’une
longue pratique du couscous du vendredi.– Tu trouves normal qu’il y ait des gens qui accrochent un CD au rétroviseur
de leur voiture.– Tu vérifies une bouteille de Gaz avec la flamme d’un briquet sans trouver
cela dangereux….– Tu gardes sur toi en permanence ton acte de mariage ou alors tu prends
deux chambres d’hôtels quand tu vas uniquement dormir dans une.– Tu as le rythme dans la peau et tu l’exprimes via ton Klaxon.
– Tu penses mordicus que les flics squattent les ronds points pour y foutre
le bordel.– Tu trouves normal que des fois il y ait un orchestre à McDonald’s.
– Tu ne connais pas les demandes en mariage : dés qu’une relation dépasse 3
mois ça coule de source.– Tu trouves normal de donner ton corps à des gens bizarres au Hammam, pour
qu’ils te « frottent»…..– Tu considères comme prématuré qu’un jeune quitte le domicile parental à 30
ans.– Tu fais partie des inventeurs d’une lessive spécial « terkade » :
exclusivité mondiale.– Un agent de l’autorité « mkadem » peut renseigner tes futurs beaux parents
sur tes faits et gestes depuis le jour où tu as dépendu de sa
circonscription.– Tes relations créent un calendrier partagé pour coordonner leurs séjours à
ton domicile de façon à ce que tu ne te sentes jamais seul.– Tu ne crois pas au dernier recensement, vu que 30 millions c’est
uniquement le nombre de personnes sur les terrasses du café le soir.– Tu sais que s’il y a autant de femmes qui portent le nom de leur mari, ce
n’est pas parce qu’ils sont mariés :
c’est juste qu’ils sont cousins.– Tu as une cicatrice du vaccin au bras gauche.
– Tu ne trouves pas que c’est obscène de se gratter tranquillement les
noisettes en public.– Tu entends « mbarek l3wacher » (bonnes fêtes) à tous les carrefours sans
pour autant savoir ce qu’on célèbre– Le « lendemain » est toujours le jour où tu veux tout faire.
– Il y a toujours un verre de plus sur le plateau pour thé ou café.
– Quelqu’un frappe a la porte et avant que vous n’ouvriez, ton esprit
s’emballe de questions du genre : Est-ce que il y’a des biscuits dans la
maison? Combien de temps me faudrait-il pour préparer du msemen ?– Vous avez une vitrine pleine de porcelaine chère (surtout porcelaine
chinoise) d’une manière ordonnée dans le salon mais seulement la poussière y
jouit, ou des invites qui ne viennent qu’une fois par an.– Rien n’est gaspillé du mouton, sauf le sang peut être
– Tu trouves le moyen de jouer aux dames sur le trottoir en utilisant les
carreaux du dallage, des bouchons de soda et des rondelles de carotte– Même si tu t’habilles en jeans et sneakers tout le temps, tu as quand même
au moins une jellaba et un caftan ; on sait jamais ashno ka tjib lweqt (de
quoi demain est fait).– Tu dis ‘shkoon’ (qui est là ?) quand quelqu’un frappe à la porte, comme
quoi tu peux pas attendre les deux pas qui te séparent de la porte.– A cette même question, tu réponds « ana » (littéralement « moi »)
– Ton café au lait a tellement de mousse que tu es obligé de l’enlever à
chaque fois et déposer sur le sous tasse.– Tu commences par accoster une fille en lui disant: mane choufoukche a zine
(on se voit, beauté)? Et tu la traites de: ya 3la khayba (ce que tu peux
être moche) quand elle t’ignore.– Tu arrêtes ta voiture 3 mètres après le feu rouge pour être sûr que tu vas
démarrer le premier, alors que tu démarres le dernier car tu ne vois pas le
feu passer au vert– Tu fais exprès de ne pas traverser sur le passage des piétons.
– Tu fais des phrases avec des mots de 3 langues minimum (arabe
classique/francais/anglais/espanol/darija/berbere…)– Tu raconte des blagues où le marocain est toujours celui qui gagne grâce à
ses kwaleb (malices).– Il faut 3 ou 4 personnes pour te convaincre de rejoindre la piste de
dance, en te tirant les bras et jurant de tous les saints et awlya du
maghreb et Machri9 (d’orient), mais une fois dans la foule tu ne veux plus
arreter de danser, et tu y reste jusqu’a la fin de la fête.– Pendant l’horaire continu, tu trouve normal d’aller déjeuner chez toi, et
de faire une petite sieste.– Ce n’est jamais de ta faute. C’est toujours la faute de l’autre, du Bus
parti sans toi, le bijou qui s’est égaré, le vase qui est tombé, Le PC qui a
planté.– Tu crois que les codes TPS et compagnie sont piratés par des marocains à
Derb Ghellef(Casablanca) ou Swika(Rabat).– Tu fais régime za3ma (soit-disant) en mettant de l’édulcocrant dans le
café tout en engloutissant des tonnes de chebbakya (gâteaux mieleux) .– Tu ne t’etonne pas qu’il y ait une mahlaba (laiterie) et une téléboutique
tous les 10m– A l’étranger, tu as soudain envie d’un sandwich dial « pisseri »(d’épicier)
:
thon 7ar (piquant), vache qui rit et « kasheer » (mortadelle).– Tu considères les lignes doubles sur la route comme étant un endroit ou
les voitures ne peuvent pas t’atteindre– Tu crois appartenir à une race unique et tu as vraiment les boules qu’un
« non marocain » .wache kayéne hade chi wéla la??? 😆
Bonjour a vous tous et toutes
Je suis Fier comme tout Marocain de ma Marocaniété et comme tout Berkanais de ma Berkaniété( si les termes sont bons 😉 ) et dans ce cadre ça me fait trés mal de lire les journaux et de voir comment ce cher pays est géré, comment ses richesses sont volées en plein jour, comment le pauvre reste tres pauvre et les riches restent trés riches, comment les uns cherechent seulement une aspérine pour calmer des douleurs cancereuses alors que d autres se procurent de la morphine pour des tout petits maux de tetes; comment le pere d un ministre se soignent gratuitement dans un hopital Public et le père d un Mr tout le monde crève dans les couloirs en attente de le soigner, comment les responsables levent le drepeau de la modernité alors que le peuple vit dans l antiquité; comment on calque les lois des pays developpés alors qu on est dans la derniere marche du developement; comment la chine qui compte 1milliard et trois cent milles habitant a une disaine de ministre « »16 max je pense » » » alors que le maroc qui compte que 30 millions d habitant a 31 ministres! Comment l insecurité est devenue une logique alors que la sécurité qui est un droit du citoyen est devenue un chimère, comment nous sommes devenus aussi laches que ça, au point d accépter l inaccéptable, de se dire comme dit le proverbe populaire arabe: foute rassi o cha9af……
Pleins de questions qui n ont pas de réponses, est ce que c est fait exprés de nous laisser toujour marcher avec un point d interrogation au dessus de nos tetes, je me dis des fois est ce que les responsables de ma ville ont un coeur comme tout les etres humains , est ce qu ils ont une conscience qui reveille en eux un peu de moralité et citoyeneté! en me baladant dans les rues de ma chere ville Berkane je n ai eu presque ou pas le sentiment qu il y a des gens qui veulent du bien a cette ville: les rues sont impraticables avec des trous , des grands trous qui deviennent des picines lorsque le ciel devient clément, l improprté partout, l insécurité est de regle; et j en passe….
Je ne pardonnerais pas aux reponsables qui sont la cause de cette marginalisation de cette ville, a ceux qui ont ont MILLITéS pour leurs intérets et non les intérets de la ville; et je suis prés et je parle au non de tout les Berkanais a oublié le passé a condtion de nous prouver que le future ne serait jamais comme la passé et qu il sera bien eviddemment mieux 😉
Qu en pensez vous mes freres et soeurs?[/color]Bonjour, salam, azoul,
Tout d’abord je tiens à me présenter, suis heureux d’être parmis vous.
Natif d’un village au nord de la France, et marocain de wijda.
Fier de mes parents qui m’ont appris l’arabe et enseigné nos valeurs tant chéries…Suite à une formation de 10 mois à Rabat, je vous apporte mon expérience personnelle.
J’étais trés content aprés avoir reçu mon arrêté d’affectation. Moi, mon épouse ( wijdia à 100 %, est arrivé en France 2002)et mon fils, rabbi i khéléhlina, sommes arrivé à Rabat un soir.
NOus prenons le taxi pour rejoindre notre appart à agdal pour ceux qui connaissent…et le chauffeur bel mébdo, gelna wech intoma dzairiyéne.
Je lui ai dit NON, je lui demande pk , il me dit eh ben tu as l’accent des algériens, je lui dis, ben c comme ca, il m’a dit oui je vous comprends vous etes de wijda!!!!
On arrive en bas de l’immeuble, j’évite de parler arabe comme me l’a dit mon épouse…Tout se passe bien , sauf quand le gardien nous voit et me demande si j’étais le fameux » sélim » de Paris, et oui c moi!!
Pk tu ne parles pas arabe, je lui ai dit que je le comprenais mais ne parlais pas car g un accent…
Bref, le lendemain il m’a entendu parler avec mon épouse et m’a dit , tiens tu parles daba, je lui dis oui je parle DROK. AH T ALGERIEN!!!!!!!NOn suis franco-marocain de wijda, il me dit ah les gens de wijda!!!!!!!!!
qu’ont-ils les gens de wijda???????????il me dit , que ce sont des « MOUTAKHELIFENE », des gens illétrés, analphabetes , limite sauvage!!Mon épouse me calme, je lui ai dit » ana béhdda karré el arbiya, chelhha, o andi bac +5 , chof inta yal « hassèsse » …
IL l’a alerté à tous les voisins comme quoi j’étais racistes et nationalistes.
J’arrive au travail, hamdoullah mes collègues francais étaient treés accueillants, par contre les locaux » r’batiyénes » trouver bizarrement que j’étais wijdi!!!!!!!!!!!!!
Comme si les wijdis n’étaient pas INSTRUITS!!!Ils me disaient mais pourquoi tu refuses de boire avec nous, ( ils sortaient entres eux le week-end ), pk t’es toujours avec ton épouse et ton fils, yallah daba intkawsso chi kwiyésse…
Mais bien-usr, comme je refusais, ils me disaient daba int »i » fel kharéj o chédd fé dine..
Goltéhhome bkate fé terbiya mabkatch flé bled fi hayéch.
Pëndant 10 mois g vécu l’enfer et je PRECISE, C UNE GENENRALITE, la pluaprt des gharbis me faisaient des sale coups en douce, une vraie sale raceJ’en ai profité pour faire le tour du Maroc, wallah g compris pk certains wijdis préférent les algériens au marocains.
hassol g trop choses à raconter….
Hamdoullah, j’ai terminé mon stage , malheureusement g un trés mauvais souvenir des ghrabas…
Sujet: Mon Histoire avec Oujdacity
Y’a pas assez de mots pour remercier Alae pour la creation de ce site et l’entretenir , surout qu’il est seul a effectuer des traveaux dessus, bien sur je vais pas oublier Dahlia et Nadiha_gawria ;et bien sur Fadi, surtout celui-là .. pas facile à faire taire 😆 😆 j’aimerai bien revenir sur une precision et pour vous raconter comment j’ai fait la connaissance de ce site , en fait c’est pas pur hazard , en fait je me baladais sur le net ,il m’est arrivé de chercher des sites maroccains pour avoir une idée et me frotter un peu à ce qui preoccupe notre jeunesse et population c’est à ce moment que je me suis heurté à l’amere realité celle qu’il y’a tristement aucun site qui m’a donné envie de lire ou participer .. c par simplicité nul et mediocre… que des betises et enfantillages arosé de vulgarité , mais un jour par nostalgie j’ai fait rentré Oujda comme clef de recherche sur Google pour rechercher des articles des nouvetés de photos .. et par pur hazard Oujdacity à surgit de nul part pour me faire decouvrir des gens respectueux sensés, raisonables, et interessants , c pas pour flatter sinon je serai pas collé à ce site depuis si longtemps.. je n’imagine pas une journée passer sans voir les nouveautés et lire mes amis.
à votre tour de dire comment vous avez connu Oujdacity?

