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Sujet: avis aux jeunes oujdinautes
Jeunes oujdinautes bonjour,
Par sympathie aux étudiants et étudiantes,
Je voudrais vous dire tout d’abord que ce que vous allez vivre pendant ces trois derniers mois, on été vécu par beaucoup d’autres avant vous, ce qui veut dire que nous comprenons la situation dans laquelle vous vous trouvez, dès lors, permettez moi de vous dire en mon nom personnel et je ne fais pas d’erreur si je disais au nom de tous les gens de mon âge:
1. Quelque soit le niveau ou vous vous trouvez dans votre scolarité, il est grand temps de se reveiller et de restreindre vos activités de loisirs(je dis restreindre et pas exclure), c’est pour réveiller les gens qui croient que les examens , on les reussit en un clin d’eoil, ceux qui n’ont pas encore ouvert leurs syllabus, il est presque trop tard, ceux qui les ont feuilleté en diagonale une première fois sans avoir été au cours, je dis qu’il n’est pas trop tard mais qu’il est grand temps pour s’y mettre à fond( on oublie les ballades, les amusements, les dormeurs de 10h par jour)
2. La période des examens a été très mal choisie(ce n’est pas moi qui l’ai inventé et ce n’est pas demain que celà va changer) c’est une période cruelle, il commence à faire beau, un soleil éclatant, de la verdure, des gens qui se promènent avec beaucoup de plaisir etc….
3. C’est une période de l’année parmis les plus belles et qui incitent tout le monde à sortir, c’est aussi parfois les programmes de la TV SONT LES PLUS ALLECHANTS.
4. Pour ne pas vous mentir, c’est la période la moin motivante pour que les étudiants doivent se soumettre à cette exigence( moi, j’aurais préféré que la fin des cursus se fassent en fin d’annéee, novembre décembre, janvier) je parles surtout des pays qui connaissent ces saisons. Mais de toute façon, tout lemonde sait que la periode preparatoire et la periode des examens dans notre pays comme dans beaucoup d’autres pays encore plus pénibles que le nôtre sur le plan climatique, nous ne sommes pas les premiers à nous plaindre sur ce plan là. Il faut donc agir en conséquene.
5. Il vous reste trois mois, pendant ces t(ois mois, vous devez donner toutes vos forces physiques et intellectuelles pour vous mettre au travail, car les études pour ceux qui ne l’ont pas encore compris c’est un travail et pas un loisir assuré par les parents. Vous devez, pas vous pouvez ou vous voulez faire cet effort, non c’est une manière de voir les choses, ou bien vous reussissez ces eamens, il ya pas mal de portes qui vous sont ouvertes soit dans le pays soit à l’étranger, ou bien vous vous dites que celà ne me servira à rien, je vais de toute façon rester stagner. C’EST LA PLUS GRANDE ERREUR QUE COMETTENT LES JEUNES MAROCAINES ET MAROCAINS qui raisonnent de cette sorte.
6. Vous êtes obligés de passer ces examens, les reussir et vous vous sentirez bien dans votre peau.
7. La suite on la connait mieux que vous, les jeunes, contentez vous de reussir vos examens pour passer à la classe supérieure, contentez vous de finir le cycle du secoçndaire, avoir votre bac comme ont dit et vous verez que kes choses seront tout à fait différentes selon qu’on ait suivi cette voie ou celle de raser les murs en faisant ce qu’on appelle le decrochage scolaire qui est le malheur de tout le monde que de soit au maroc, en france, au canada, aux usa et ailleurs.
8. Je finirais parvous dire que vous avez quelques mois difficilles à vivre, mais que celà vaut la peine pour se battre, car il y va peut être de tout ce qui vous reeste à vivre.
Je vous souhaite bonne merde, je serais heureux de lire dans les journaux que cette année, il ya eu beaucoup d’élèves qui sont passés à la classe supérieure et qu’il ya eu beaucoup de bacheliers marocains, croyez moi, posez la question à tous les gens de la génération qui vous ont précédée, vous trouverez j’en suis sûr la même réponse. Bonne merde à tous et à toutes.
Sujet: Evolution et créationisme
D’où venons-nous ? D’où vient l’univers que nous habitons ? A ces questions aussi légitimes que lancinantes, les Hommes ont d’abord forgé des réponses dans des mythes fondés sur l’introspection, les intuitions, la révélation. Leur réussite ne fut pas sans rapport avec la mise en place de pouvoirs politiques fondés sur le contrôle étroit des esprits. Au cours des siècles s’est forgée une autre approche de la connaissance du monde, fondée sur l’analyse rationnelle et la possibilité d’un dialogue organisé par la reproduction d’expériences décisives. Ces expériences manipulaient des objets réels pour interroger le monde. Cette action sur le monde réel et la déduction de conclusions vérifiables, contrôlables, fondèrent alors l’assentiment non pas sur la foi en un dogme mais au contraire sur le scepticisme, le test, la vérification. A cet égard, l’émergence de la science apparaît comme une émancipation de l’intellect, une liberté supplémentaire, un gain de civilisation. Les vérités sur les origines de notre monde n’allaient plus s’affronter sous forme de guerres de religions, mais sous la forme d’expériences et de contre-expériences ingénieuses. C’est pour cela que le créationnisme dit scientifique est, en lui-même, véritablement contradictoire : il est la volonté de fonder scientifiquement les récits de textes sacrés. Comme la construction d’un mythe n’a rien à voir avec la construction d’une affirmation scientifique, les énoncés produits par l’un et par l’autre n’ont que très peu de chances de se recouper. Mais il y a pire : il y a incompatibilité constitutive entre l’un et l’autre, tout d’abord parce que le scepticisme exigé par la science est insupportable au sacré.
Dans le monde occidental, le créationnisme le plus puissant et le mieux organisé est certainement celui des fondamentalistes protestants, qui cherche les preuves scientifiques de l’intégralité des affirmations de La Genèse de la Bible. Littéralement, la Bible ne parle pas d’évolution des espèces mais de création. En prenant le texte non pas comme une métaphore mais au pied de la lettre, les créationnistes s’orientent à coup sûr vers un conflit avec ce que dit la science d’aujourd’hui du déroulement historique et des modalités de la formation de notre univers, de notre planète et de la vie qui s’y développe.
Ce conflit est à deux étages :
D’abord, un conflit factuel : les faits tels que les racontent les créationnistes (toutes les espèces sont le fruit d’une création divine, la terre a 6000 ans) ne concordent pas avec ceux produits par la science d’aujourd’hui (la diversité des espèces est le fruit d’un développement généalogique passé au cours duquel elles se sont transformées, et la terre a 4,5 milliards d’années). Ensuite il faut traiter d’un conflit beaucoup plus profond : comment les créationnistes prétendent-ils prouver scientifiquement ce qu’ils avancent ?Là est le cœur de l’affaire
Pour y voir clair, il faut donc définir la connaissance objective, rappeler comment les scientifiques l’acquièrent, éclairer les structures de la preuve.
Ensuite, et seulement ensuite, on peut comprendre pourquoi les constructions créationnistes sont des fraudes scientifiques, pourquoi «créationnisme scientifique» sont deux mots antagonistes.
Ensuite, il faut avoir conscience qu’il existe autour du créationnisme strict une sorte de périphérie providentialiste.
Des mouvements tout aussi revendicatifs promeuvent l’idée qu’il y a bien eu évolution, mais que cette évolution est le fruit d’une volonté transcendante. Ces mouvements ne sont pas anti-évolutionnistes ; mais ils sont à coup sûr anti-darwiniens. Ils veulent l’histoire d’un monde où l’homme a été désiré, voire programmé par un créateur. L’idée de contingence historique et de sélection naturelle leur est insupportable. Le matérialisme inhérent à l’histoire naturelle de tous les êtres vivants, de l’homme et de ses sociétés contenu dans le darwinisme, et qui n’est rien d’autre que le matérialisme inhérent à toute approche scientifique du monde réel, est également récusé. Dans ces mouvements, qui correspondent en France à l’Université Interdisciplinaire de Paris, et aux Etats-Unis au mouvement du «dessein intelligent» (Intelligent Design), on trouve toute une gamme d’options personnelles des acteurs, qui va d’un créationnisme strict où le passage d’une espèce à l’autre est récusé, à un teilhardisme où Dieu est à l’origine de tout (évolution comprise) et l’évolution orientée vers un dessein providentiel.
Ces mouvements produisent des sites sur la toile où l’on encourage les élèves à poser certaines questions aux enseignants de biologie. Je garantis que même en France, des élèves de Terminale, curieux et motivés par ces questions, s’interrogent sincèrement sur ces sites. Pour aider les enseignants, on montrera en quoi ces questions sont fallacieuses. Puis on réfutera certaines objections courantes émises par les fondamentalistes anglo-saxons à l’encontre de la théorie de l’évolution.COMMENT ACQUIERT-ON NOTRE CONNAISSANCE DU MONDE ?
La science est l’ensemble des opérations produisant de la connaissance objective. Une affirmation sur le monde peut être qualifiée d’objective si elle a été vérifiée par un observateur indépendant. Cette vérification dépend de trois facteurs :Le scepticisme. La question et/ou le doute est le moteur qui va initier la mise en place d’une expérience. On n’ira pas vérifier ce dont on est intimement persuadé. Sans scepticisme initial, des expériences produites pour vérifier un dogme religieux ou une option spirituelle seraient déjà des perversions de la science. La science en tant qu’institution est un vaste scepticisme organisé.
La rationalité et la logique. Les fautes de logique sont fatales dans la vie courante comme en sciences. Il ne relève pas du problème présent de traiter de l’universalité des opérateurs logiques. Constatons pour le moment qu’ils sont indépendants de la culture.
Le matérialisme méthodologique. Le rapport au réel, c’est-à-dire l’expérience sur le réel qui va mettre les faits en évidence, repose sur le postulat que tout phénomène physique et psychique peut être interprété exclusivement en termes de matière. On peut prendre ici le mot matière comme s’opposant à l’Esprit, entité immatérielle par définition. Se superposent à ces définitions depuis l’antiquité grecque, le spiritualisme (qui a recours à l’Esprit) s’opposant au matérialisme (qui a recours exclusivement à la matière). Ce postulat fonde la reproductibilité des observations et des expériences. Le matérialisme est la condition méthodologique des sciences. Hors du matérialisme, l’expérience produite ne peut être qualifiée de scientifique.
Ces trois piliers assurent l’objectivité d’un résultat scientifique. Evacuons tout de suite une confusion courante entre subjectivité et arbitraire. Toute production scientifique est un acte de création, la création d’une assertion contrôlable par autrui. Tout acte de création est arbitraire, un arbitraire qui s’inscrit dans un contexte historique, social et scientifique bien précis. On peut réellement parler d’objectivité d’un acte arbitraire dès lors que cet acte est transparent, c’est-à-dire rendu explicite et justifié dans la publication destinée à le faire connaître. En d’autres termes, dans tout article relatant le résultat d’une recherche scientifique, il faut que toute la procédure soit justifiée et formulée de façon à pouvoir être reproduite par autrui.
Il ne faut pas confondre objectivité de la procédure et l’objectivité du résultat. L’objectivité de la procédure se décline à son tour selon plusieurs motifs. L’objectivité de la question posée et des hypothèses à tester tient au scepticisme et à son explicitation. Tout protocole scientifique travaille sur une petite partie du monde réel. Il faut donc opérer un échantillonnage. L’objectivité de la phase d’échantillonnage tient à sa transparence et à sa justification. L’objectivité du protocole expérimental tient à sa rigueur et à sa transparence. L’objectivité de la déduction tient à l’exercice de la logique et au scepticisme permanent. L’objectivité du résultat de l’expérience est acquise lorsque autrui l’aura vérifié. Une connaissance objective n’acquiert pas ce statut immédiatement. Il lui faut un peu de temps après sa première production pour que des vérifications remportent l’assentiment d’observateurs indépendants.
Il existe une certaine naïveté scientifique à croire qu’il existerait des faits sans théorie. A force d’ignorer comment on fabrique la connaissance, celle-ci finit par émaner en quelque sorte d’une transcendance, ou bien des objets eux-mêmes.
Un jour, un collègue présenta devant un parterre d’écoliers un fossile récemment découvert, et nomma l’objet. Un écolier demanda : « comment avez vous découvert qu’il s’appelait comme cela ? ».
Nombre de scientifiques pensent encore que l’on peut définir des disciplines scientifiques par rapport aux objets qu’elles étudient (par exemple, l’entomologie est la science qui étudie les insectes), comme si ces objets étaient porteurs en eux mêmes de leur signification et déterminaient l’aptitude des scientifiques à se comprendre entre eux. Cette vision ignore que ce qui fait que les scientifiques se comprennent entre eux, c’est avant tout la façon dont ils prouvent, et non pas les choses qu’ils regardent. Cette vision implique que le fait, n’importe quel fait, s’exprimerait de lui même. Le fait scientifique, ça se fabrique. Il n’y a pas de faits possibles sans théorie autour, et sans une certaine mécanique de la preuve. C’est banal, mais c’est très important. Une dent humaine fossilisée dans un terrain inhabituel est un fait extraordinaire si l’on a en tête toute l’anatomie comparée des dents et la stratigraphie. Sinon ça n’est qu’un vulgaire caillou (attention, cela ne veut pas dire que la connaissance objective n’a pas de portée universelle… nous y reviendrons).
Les faits assurent la cohérence d’une théorie tandis que la théorie investit l’appréhension du fait. Faits et théories se construisent ensemble. Charles Otis Whitman écrivit qu’ «une théorie sans faits est une fantaisie, mais des faits sans théorie ne sont que chaos». Malheureusement, dans la bouche du public et surtout celles des créationnistes, le mot «théorie» est souvent péjoratif, assimilé à un délire, car seul le fait serait noble. Par conséquent, tout manipulateur habile a recours aux seuls «faits». Le mot est d’autant plus martelé que l’on veut vous empêcher d’identifier toute la construction théorique ou la représentation du monde qu’il y a derrière.QUELLES SONT LES MANIERES D’ETABLIR LA PREUVE ?
La preuve est convaincante si les propriétés exposées ci-dessus sont respectées. Cependant, on ne peut pas comprendre les sciences de l’évolution si l’on n’a pas conscience qu’elles renferment différents régimes de preuve. Pour faire court, nous les nommerons ici « preuve historique » et « preuve expérimentale ».La preuve historique
La preuve historique consiste à observer des faits actuels, les mettre en cohérence, en déduire les conditions du passé à l’origine de ces faits. Dans cet exercice de rétrodiction, c’est la cohérence maximale des faits qui garantit la pertinence de la conclusion et le pouvoir explicatif de la théorie. La cohérence d’une théorie est mesurée à l’aide de formules mathématiques simples. Parmi plusieurs théories possibles, on choisit celle dont la valeur de cohérence est maximale.Les observations de départ étant reproductibles, la preuve historique est donc reproductible par autrui, par conséquent elle produit de la connaissance objective. Par exemple, en sciences de l’évolution, les chercheurs construisent des phylogénies, c’est-à-dire construisent des arbres qui traduisent les degrés d’apparentement relatifs entre des êtres vivants. Ces degrés d’apparentement ne sont pas construits à l’aide de machine à remonter le temps, ni sur la base de registres d’état civil. Ces arbres résultent d’un exercice de reconstitution à partir d’observations à expliquer. Ces observations sont les répartitions des attributs des êtres vivants.Si nous avons cinquante espèces animales devant les yeux, nous sommes immédiatement capables d’observer leurs attributs. Certaines ont quatre pattes. Parmi celles-ci, certaines ont des poils. Parmi celles-ci, certaines ont le pouce opposable au reste des doigts. Ces attributs (pattes, poils, pouce opposable) ne sont pas distribués n’importe comment. Ils sont distribués parmi les espèces selon une hiérarchie perceptible : tous ceux qui ont le pouce opposable ont déjà les poils, tous ceux qui ont des poils ont déjà quatre pattes… c’est-à-dire que la répartition des attributs n’est pas chaotique : on ne trouve pas de poils en dehors de ceux qui ont quatre pattes, ni de pouce opposable en dehors de ceux qui ont des poils.
Il y a des attributs à expliquer, leur mise en cohérence maximale se traduit par la construction de groupes, qui peuvent prendre la forme d’ensembles emboîtés, ou bien d’un arbre (nous tairons la recette ici par souci de place). Ici, la cohérence maximale consiste à mettre dans un seul et même ensemble tous ceux qui ont des poils, au lieu de les ranger séparément avec ceux qui n’en ont pas en ensembles distincts. Pour réaliser cette mise en cohérence, on utilise la représentation de l’arbre (qui est une série d’ensembles emboîtés).
De manière sous-jacente à notre action, c’est la phylogenèse qui explique cet emboîtement des attributs en un « ordre naturel ». L’arbre phylogénétique résultant traduit non seulement les degrés relatifs d’apparentement des espèces par l’emboîtement de leurs attributs, mais il raconte également le déroulement historique de leur apparition, c’est-à-dire l’ordre relatif de leur acquisition. On a donc reconstitué une histoire argumentée et vérifiable par autrui.
La preuve expérimentale
La preuve expérimentale, quant à elle, consiste davantage à agir sur le monde réel en mimant des forces évolutives telles qu’on se les représente.
Pour simuler l’origine abiotique de molécules biologiques tels les acides aminés, Stanley Miller et Harold Urey ont soumis des composés abiotiques simples (méthane, hydrogène, ammoniaque, eau) à certaines conditions physiques dont on pensait qu’elles devaient être celles d’une terre primitive (chaleur, électricité). Ils ont fabriqué in vitro de nombreux acides aminés (constituants élémentaires des protéines) et les bases puriques des acides nucléiques (constituants élémentaires de l’ADN).
Lorsqu’ils travaillaient sur des espèces à temps de génération très court, les biologistes ont pu « voir » l’évolution dans leur laboratoire. Dès les années trente, Philippe L’Héritier et Georges Teissier ont vérifié l’évolution biologique expérimentalement en maintenant des populations de 3000 à 4000 petites mouches du vinaigre dans des cages et en les soumettant à certaines contraintes de nourriture. On fait aujourd’hui cela couramment avec des bactéries, notamment lors de « phylogénies expérimentales » réalisées en laboratoire. Le régime de preuve est dit ici « hypothético-déductif ». C’est l’expérience qui explique la phylogenèse.Il est très important de comprendre que toute la biologie et toutes les sciences de l’évolution fonctionnent ainsi sur deux régimes de preuves distincts.
Les sciences des structures (anatomie comparée, embryologie descriptive, paléontologie, systématique, phylogénie moléculaire…) sont des sciences historiques : la phylogenèse explique la répartition des structures à travers le vivant.
Les sciences des processus (génétique moléculaire, embryologie, physiologie, génétique des populations, écologie…) sont des sciences expérimentales où la phylogenèse est expliquée par des expériences. Dans le premier cas, la phylogenèse explique, dans le second elle est à expliquer.
Si l’on se trompe de régime de preuve, on arrive vite à des aberrations. C’est pourtant ce que font certains scientifiques, en prétendant que la systématique (la science des classifications) n’est pas une science parce qu’elle ne suit pas un schéma argumentatif de type hypothético-déductif fondé sur une expérience. C’est aussi ce que feront les créationnistes, en reprochant à la paléontologie de ne pas être une science pour les mêmes raisons.On constate donc que la scientificité d’une affirmation tient plus à son objectivité, c’est-à-dire à la possibilité de la vérifier par la reproduction d’expériences ou d’observations, qu’au régime de preuve lui-même : expérimental ou historique.
LES ENTORSES A LA SCIENCE COMMISES PAR LES CREATIONNISTES
Les créationnistes commettent de fréquentes entorses aux règles énoncées ci-dessus.
La première est l’entorse au scepticisme, car dans toute expérience créationniste la foi imprime une idée préconçue du résultat qui devra sortir.
Il n’y a pas vraiment d’entorse à la logique, mais plutôt cette logique est en œuvre sur des prémisses fausses.
Les entorses au matérialisme méthodologique sont à l’œuvre indirectement, soit lorsque le résultat est suivi d’évocations incongrues d’entités immatérielles ou de mise en perspective des résultats dans le cadre du dogme, soit lorsque de véritables faux sont constitués.La foi, entorse au scepticisme
Créationnistes et néo-theilhardiens aspirent soit à une réintroduction de la foi dans la démarche scientifique, soit une mise en compatibilité forcée des résultats de la science avec leurs dogmes, réalisant ainsi une « nouvelle alliance » entre science et spiritualité. La foi peut-elles s’intégrer dans une démarche scientifique ? Dans le Petit Robert, on trouve : « foi : le fait de croire à un principe par une adhésion profonde de l’esprit et du coœur qui emporte la certitude ». On comprend tout de suite que lorsqu’on en est au stade de la foi, il n’y a plus besoin d’expérience scientifique. Lorsque l’on porte une oreille scientifique aux discours mystiques, la foi peut être soit source d’hypothèses à tester, soit elle-même moyen d’investigation.Dans le premier cas, la foi est corruptrice puisque cette « certitude » ne tolère le test de l’expérience scientifique que s’il la conforte. La foi et l’idéologie jouent d’ailleurs le même rôle corrupteur à l’égard de la science, décrit dans «La pensée hiérarchique et l’évolution» par Patrick Tort (Aubier, 1983) et si bien illustré par S. J. Gould dans son célèbre ouvrage «La malmesure de l’Homme» (réédité au livre de Poche). Alors les expériences sont refusées sur le seul motif du résultat qu’elles donnent, ou bien sont truquées. Gould montre qu’un procédé courant est le tri conscient ou inconscient dans la collecte des «faits» ou des données. En revanche, l’expérimentateur scientifique se prépare à accepter n’importe quel résultat pourvu que sa mise en place soit rigoureuse.
Dans le second cas, c’est-à-dire lorsqu’elle se propose d’être intégrée à la méthode scientifique, la foi rend l’expérience non testable.
Pourquoi ? Parce que la foi est fille de l’endoctrinement ou de la révélation. Pour être outil de la science, elle nécessiterait que tous les expérimentateurs potentiels aient subi le même itinéraire mystique personnel avant même d’avoir commencé l’expérience, pour que celle-ci puisse être reproduite. Ce qui est déjà perdu d’avance : tous les hommes de ce monde ne se réclament pas de la même foi, loin de là. Et si cela était possible, cela annulerait finalement la nécessité d’une réitération de l’expérience.
Il manque à la spiritualité et à la foi deux propriétés essentielles pour prétendre être source ou outil de science : structuration et universalité de leur contenu. L’universalité de la science, elle, tient à l’universalité des réalités matérielles de ce monde et à celle de la logique.Entorses à la logique
En général, tout créationniste bon stratège ne commettra pas la faute d’illogisme. La logique est respectée, mais elle agit sur des prémisses erronées, ou sur une sélection tendancieuse des faits.
Par exemple, Michael Denton dans L’évolution, une théorie en crise (Flammarion) exerce un esprit critique sur les bases d’une discipline qu’il n’a pas comprise, ou sur des données sélectionnées. L’intégration honnête de toutes les données et le respect de l’exacte armature logique des disciplines incriminées (par exemple l’anatomie comparée ou les phylogénies moléculaires) montrent clairement comment Denton était arrivé à montrer une logique apparente, mais mal fondée, et comment la restitution des fondements corrects éclaire alors des contradictions internes à Denton (voir Pour Darwin, sous la direction de P. Tort, P.U.F., 1997 ; et Intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles, sous la direction de Jean Dubessy et Guillaume Lecointre, Syllepse, 2001).De même, le livre récemment traduit en français de Michael Cremo et Richard Thompson «L’histoire secrète de l’humanité» (éditions du Rocher, 2003) est un exemple remarquable de sélection des données plus ou moins mises en cohérence de manière à « étayer » la présence humaine sur terre depuis le précambrien, conformément aux mythes bouddhiques.
Entorses au matérialisme méthodologique et entorses à l’expérimentation
La spiritualité est tout ce qui relève de l’Esprit et dégagé de toute matérialité. En introduisant des facteurs relevant de l’Esprit, le spiritualisme «scientifique» incarné par les créationnistes, par les promoteurs de la pseudo-théorie du «dessein intelligent», mais aussi en France par l’ «Université Interdisciplinaire de Paris», échoue à expliquer comment l’Esprit pourrait être appréhendé par les scientifiques à l’intérieur (comme en dehors) du matérialisme. Le spiritualisme «scientifique» est par définition aux antipodes de la science en ce sens qu’il nie la nécessité d’un recours exclusif aux réalités matérielles de ce monde pour établir des vérités. Or, le recours aux expériences et aux observations sur le monde matériel est la seule garantie de leur reproductibilité, critère fondamental du statut de connaissance objective, et donc de scientificité. Introduite comme élément de construction d’une quelconque affirmation sur le monde réel, la spiritualité rend donc cette affirmation non testable scientifiquement. Le problème réside dans le fait que le spiritualisme scientifique, créationniste ou autre, entend bien conserver ses activités sous l’appellation de «science». Il y a donc imposture.Il est impossible de réaliser une expérience scientifique qui se voudrait sérieuse et qui, en même temps, ferait appel aux forces de l’Esprit. Les créationnistes le savent, et ont pourtant besoin de «prouver» scientifiquement le dogme. Ils ont donc recours pour cela à la fabrication de faits, c’est-à-dire à des fraudes caractérisées. Les limites de la fraude sont floues. On ne peut vraiment qualifier de «fraude» des interprétations aberrantes. Mais la fabrication de pièces est clairement une fraude. Stephen J. Gould a souvent raconté les pièces exposées dans des musées créationnistes, comme par exemple un moulage montrant un trilobite (un animal fossile de l’ère primaire, c’est-à-dire vieux d’environ 400 millions d’années) superposé à un pied humain, moulage supposé «attester» la coexistence de l’homme et du trilobite durant le déluge. Ian Plimer, géologue australien de l’Université de Melbourne, a clairement exposé les fraudes créationnismes dans «Telling lies for God, Reason versus creationism» publié en Australie en 1994. Il a démontré publiquement lors des procès contre les créationnistes australiens leurs fraudes scientifiques et financières. Le livre de Cremo et Thompson (voir ci-dessus) est saisissant d’aveuglement mystique dans l’interprétation de pièces qui vont de l’artéfact non intentionnel à ce qui ressemble à des pièces fabriquées intentionnellement.
LE CREATIONNISME : FAITS DE SOCIETE
Le créationnisme dur
Les créationnistes issus du fondamentalisme protestant sont attachés à une lecture littérale de la genèse biblique. Leur discours sur le monde et son origine s’est longtemps construit contre la Science, ce qui limitait leur respectabilité. D’où un changement de stratégie.
Les créationnistes modernes ne s’opposent plus à la Science, mais au contraire entendent gagner leur crédibilité auprès d’un public naïf ou désinformé en se prétendant eux-mêmes scientifiques. Ils ont donc inventé «le créationnisme scientifique» pour combattre la science sur son propre terrain, trouver et promouvoir les preuves scientifiques de l’interprétation littérale de la genèse biblique. Ainsi la terre n’aurait que 6000 ans et les fossiles seraient expliqués par le déluge. Deux siècles de géologie et de paléontologie sont réinterprétés de fond en comble et la biologie évolutionniste niée de manière à ce que la bible soit «scientifiquement prouvée».
Aux Etats Unis, ils ont depuis 25 ans leurs instituts de recherches qui délivrent des PhD, leurs chercheurs qui publient dans leurs journaux, leurs musées. La Science est donc imitée dans tous ses détails. En parallèle, ils pratiquent un harcèlement feutré sur le système éducatif américain largement décentralisé. Ici où là, au gré des compositions sociales des conseils, leurs efforts percent, souvent contrecarrés par des décisions de justice.
Ces quatre dernières années, les conseils de l’éducation d’au moins sept états ont tenté de gommer Darwin des programmes scolaires. L’Alabama, le Nouveau Mexique, le Nebraska ont déjà pris des mesures effectives. Au Kansas, ils ont pour un moment remporté une victoire qui fit grand bruit durant l’été 1999. Sous la pression des créationnistes, le conseil de l’éducation de l’Etat du Kansas vota la suppression de toute référence à l’évolution biologique dans les programmes de toutes les écoles publiques de l’état, de la maternelle jusqu’à la fin des études secondaires, dès la rentrée 2000. Non pas qu’il fut soudainement interdit d’enseigner l’évolution au Kansas, mais cette théorie centrale de la biologie fut tout simplement rendue facultative car supprimée des connaissances exigibles aux examens.
Ainsi les districts les plus réactionnaires eurent tout le loisir de l’ignorer : certains conseils locaux envisagèrent d’adopter des manuels créationnistes, tandis que d’autres déclarèrent qu’ils continueraient à enseigner l’évolution biologique. Sans l’exigibilité aux examens, les professeurs sous la pression des parents créationnistes peuvent éviter le sujet pour ne pas avoir d’ennuis. Bien que l’Etat du Kansas revint sur cette décision au début de l’année 2001, cette affaire nous montre les conséquences du lobbying sur un système éducatif décentralisé, dans un pays où ce qui correspondrait à une «laïcité» ne se traduit pas en actes.En Australie, pays où le médecin Michael Denton publia en 1985 «Evolution, a theory in Crisis», le poids politique et économique des créationnistes (via la Creation Science Foundation) est énorme. Leur lobbying est tel qu’au début des années 1980, l’état du Queensland autorisa l’enseignement du créationnisme en tant que Science dans les écoles. Ian Plimer, professeur de Géologie à l’Université de Melbourne, refusa de laisser les créationnistes s’infiltrer dans le système éducatif de son pays. Plimer a pu prouver, au cours de six années de procès incessants, que les créationnistes australiens étaient responsables de fraudes scientifiques et financières. En Australie, les avocats sont payés sans budget ni limitation de durée tant que le procès se poursuit. Les fondamentalistes sont soutenus financièrement par une activité commerciale intense de cassettes vidéo et audio, livres, et autres supports de leur message sectaire. Ils utilisent toutes les tactiques légales en vue de retarder et d’empêcher l’action en justice d’apparaître à la cour, ceci pour essouffler financièrement leur ennemi. Ainsi Plimer dut vendre sa maison pour continuer les procès (voir son récit dans «Intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles en sciences», Syllepse, 2001).
En France, l’attitude la plus courante face au créationnisme est l’amusement. On se croit à l’abri, on ne voit aucune raison de s’inquiéter. On ignore peur-être que la Creation Research Society créée en 1963 aux USA est plus que jamais un puissant moteur de l’extension du créationnisme sur tous les continents. Que les profits que les créationnistes tirent de leur commerce en Australie ou aux USA servent à leur expansion, y compris en Europe. La Suisse hébergea en 1984 le premier congrès européen créationniste. La Suède ouvrit le premier musée créationniste à Umea en 1996. Le créationnisme s’infiltre en France, mais pas encore dans la sphère publique.
En effet, les programmes scolaires des collèges et des lycées sont élaborés de manière centralisée, ce qui les préserve, dans une certaine mesure, des prosélytismes et lobbyings religieux. L’affaire du Kansas ne saurait se produire ici, pour des raisons d’abord structurelles, et dans une certaine mesure culturelles. L’évolution biologique reste au programme des sciences de la Nature au collège et au lycée. La laïcité française reste un facteur culturel qui priverait un courant créationniste offensif de toute représentation dans l’opinion.
En revanche, l’extension du créationnisme dans la sphère privée est sensible : des communes peu regardantes ouvrent leurs salles pour des conférenciers créationnistes ; des cassettes vidéo créationnistes fabriquées en Hollande circulent dans certains lycées ; des tracts et même des livrets en provenance de diverses confessions sont distribués à la sortie de collèges ou lycées pour «rectifier» les cours de biologie. Diverses associations tiennent des propos très clairement créationnistes, d’idéologie intégriste catholique, tel le Cercle d’Etude Historique et Scientifique fondé en 1971, qui revendique 600 membres. L’infiltration du créationnisme est peut-être plus lente en France qu’ailleurs. Elle est polymorphe car nourrie de confessions diverses, mais l’activisme de sa composante attachée au fondamentalisme protestant ne peut être complètement étranger aux puissants moyens financiers dont jouit le créationnisme à l’étranger.Le providentialisme
La situation française ne saurait être complètement décrite sans mentionner, en marge du créationnisme, la résurgence d’un providentialisme qui se propose de rendre compatibles les faits établis par la science et les dogmes des grandes religions.
Ainsi, l’Université Interdisciplinaire de Paris organise depuis 1995 plusieurs congrès par an, dont celui d’avril 2002 était intitulé «Science and the Spiritual Quest II». L’organisation reçut une bourse de 10000 dollars de la fondation Templeton «pour le progrès de la Religion» dans les sciences.
L’objectif de l’UIP n’est pas de prouver scientifiquement l’interprétation littérale d’un texte sacré. L’UIP n’est pas le créationnisme, mais commet l’une des entorses créationnistes à l’égard de l’investigation scientifique : la négation du matérialisme méthodologique.
L’organisation déclare ce matérialisme obsolète et prophétise le «nouveau paradigme» du XXI ème siècle, celui l’une nouvelle alliance entre science et spiritualité (voir ci-dessus). L’organisation va s’efforcer de mettre en évidence, dans notre compréhension du monde, la convergence de lignes d’argumentation scientifiques et religieuses pour que la science puisse répondre à une «quête de sens».
En même temps, il est entendu que tout phénomène n’ayant pas encore été expliqué par la science officielle reste un champ possible pour un appel à la transcendance (ceci est explicitement écrit dans la revue de l’organisation, «Convergences»). Il y a donc un appel, encouragé par le Vatican, à convoquer la transcendance précisément là où, sur le front de la genèse des connaissances, la science pour être efficace doit au contraire se conformer à sa rigueur et à la parcimonie les plus strictes. L’UIP proclame que la science n’interdit pas la recherche du divin, oubliant au passage le principe de parcimonie qui exclut toute hypothèse surnuméraire ad hoc, c’est-à-dire non testable.
L’organisation se veut évolutionniste, mais d’un évolutionnisme compatible avec la foi religieuse, où l’homme reviendrait au centre d’un Univers ayant évolué vers lui, dont il est le dessein, et qui permettrait «d’approcher rationnellement la croyance». Toute interprétation des mécanismes de l’évolution faisant appel au nominalisme, à la variation, au hasard et à la sélection naturelle est donc récusée. L’UIP est donc anti-darwinienne, et, selon une double stratégie, d’une part utilise les mêmes objections à l’encontre du darwinisme que celles émises par les créationnistes, mais à d’autres fins ; et d’autre part fédère toute recherche qui tendrait à accréditer un néo-finalisme qui voudrait que l’apparition de l’espèce humaine fut «attendue», en quelque sorte programmée, conformément aux intuitions du père jésuite Teilhard de Chardin.
D’ailleurs, en astronomie, l’UIP fédère de la même façon tout ce qui peut favoriser le «principe anthropique fort». On peut montrer qu’un certain nombre de membres de l’UIP sont en flagrant délit d’imposture intellectuelle, selon la définition donnée à ce terme par Alan Sokal et Jean Bricmont (dans «Impostures Intellectuelles», Seconde Edition, J’ai Lu, 1999 ; voir aussi «Intrusions spiritualistes et Impostures Intellectuelles en sciences», dirigé par Jean Dubessy et Guillaume Lecointre, Syllepse, 2001).Un créationnisme mou mais offensif : le « dessein intelligent »
L’UIP en France est dans la même mouvance intellectuelle que le mouvement d’intellectuels américains dit du «dessein intelligent» («Intelligent Design»), qui tente d’utiliser la science pour affirmer des options politiques et spirituelles. Nous reprendrons ici une partie de l’analyse de ce mouvement publiée dans «Les matérialismes et leurs détracteurs», de Jean Dubessy, Marc Silberstein et Guillaume Lecointre (Syllepse, 2004). On se reportera à ce livre pour plus de détails.
Selon le «Discovery Institute» qui structure le mouvement, «la théorie du dessein intelligent affirme que certaines caractéristiques de l’univers et des êtres vivants sont expliquées au mieux par une cause intelligente, et non par un processus non dirigé telle la sélection naturelle». Le mouvement du «dessein intelligent» s’emploie donc à critiquer tout ce qui peut l’être dans la théorie darwinienne de l’évolution, et surtout ses ennemis de toujours : le matérialisme méthodologique inhérent à une approche seulement scientifique des origines du monde naturel, et l’idée que les espèces se transforment au cours du temps sous l’action de facteurs contingents. Pour tout schéma argumentaire, il ne s’agit que de la répétition (Voir «Pour Darwin», coordonné par Patrick Tort, P.U.F., 1997), sous une forme retravaillée, de l’analogie finaliste du théologien anglican William Paley (1743-1805).
Arguant que tout objet/artefact est intentionnellement façonné pour remplir une fonction, Paley et ses imitateurs d’aujourd’hui transposent ce principe dans la Nature pour faire intervenir une intelligence conceptrice à l’origine de l’adéquation entre formes et fonctions dans la Nature, et donc une intelligence à l’origine des êtres vivants. Les promoteurs modernes du dessein intelligent veulent avoir été désirés par un créateur, quel qu’il soit : c’est là la proposition minimale. Ensuite, il revient à chacun d’apporter son frichti à l’auberge spiritualiste : créationnistes, évolutionnistes déistes, néo-teilhardiens qui s’ignorent, etc. : les mécanismes par lesquels le Grand Concepteur arrive à ses fins font l’objet d’un débat œcuménique. Surtout pas de sectarisme, à une époque où les esprits confondent avoir tort et être entravé dans sa liberté de penser.
Sur le plan de la technique d’argumentation, ce sont toujours les mêmes vieux ressorts. D’abord, un travail de confusion épistémologique consiste à présenter la théorie darwinienne de l’évolution non pas comme une théorie scientifique, mais tour à tour comme une «idéologie», une «philosophie naturelle», finalement une position métaphysique qui pliera les «faits» à son impérieuse nécessité. En retour, les tenants du «dessein intelligent» légitimeront le fait que leur propre «courant métaphysique ouvert aux discussions rationnelles» (le mot est de P. Johnson, l’un des principaux acteurs du mouvement) puisse également faire l’objet d’un «programme de recherches», dans lequel d’ailleurs des universitaires américains se sont déjà engagés (Charles Thaxton, Michael Behe…). Ensuite, les adeptes de ce mouvement (William Dembski, Casey Luskin, Nancy Pearcey, John Wiester…) dépensent la plus grande partie de leur énergie à une critique hypertrophiée du darwinisme qui passe par des stratégies précises, non exclusives entre elles.Les stratégies du «Dessein Intelligent»
La première de ces stratégies consiste à poser de mauvaises questions ou émettre des objections fausses, appuyées de raisonnements analogiques. Cette fois-ci, on le fait à un niveau de détail qui met la plus grande part du public dans l’embarras : l’instruction apparente force le respect ; dans le même temps livre le public pieds et poings liés à la manipulation par manque d’expertise. Le procédé fonctionne : les boussoles des journalistes s’affolent ; ces derniers tombent dans le piège ou ne récusent que timidement. Les promoteurs du dessein intelligent se font inviter dans les universités pour débattre.
La seconde de ces stratégies consiste à produire ce qu’on pourrait appeler le décalage d’échelle. On isole un détail de la théorie darwinienne de l’évolution ou une erreur de vulgarisation ; on émet des objections techniquement sophistiquées sur le détail sélectionné, pour les présenter comme des réfutations majeures de tout l’ensemble théorique. Enfin, la stratégie générale de communication, en particulier celle promue par P. Johnson, consiste à pratiquer cette hypertrophie de la critique en explicitant le moins possible ce qui pourrait remplacer ce que l’on critique, afin de garder cette neutralité de façade, en apparence éloignée des religions, et surtout du créationnisme traditionnel. Phillip Johnson déclare au journal World sa stratégie : «la clé consiste plutôt à promouvoir des qualités d’analyse qu’à défendre une position préconçue». Ce qui permet à la fois d’apparaître objectif et surtout de ratisser large.L’écrivain et journaliste Louis Freedberg écrit à propos de P. Johnson :
«Il [Phillip Johnson, Discovery Institute] évite de répondre aux question ciblées, y compris à quoi pourrait ressembler selon lui le créateur intelligent : «Il se pourrait certainement que ce soit Dieu, une créature surnaturelle, mais en principe ce pourrait être aussi des aliens de l’espace d’une grande intelligence qui ont fait la conception», dit-il…. Il ne dira pas s’il est créationniste ou non. «Je ne répondrai pas à cette question. C’est comme si vous me demandiez si j’ai jamais été un jour membre du parti communiste».En effet, P. Johnson veut fédérer toutes les forces anti-darwiniennes, qu’elles travaillent ensemble plutôt que de s’affronter sur leurs positions dogmatiques : «si vous essayez de promouvoir une position particulière trop détaillée, vous finissez sur la défensive, divisés et combattant entre vous. (…). La notion de conception intelligente n’est pas une position, c’est un courant métaphysique ouvert aux discussions rationnelles». S’affirmer en faveur d’une chapelle ruinerait son entreprise d’extension. Il travaille donc sur le dénominateur commun à la plupart des religions : critique du darwinisme et sophistication de l’argument en faveur d’une intelligence à l’origine de l’adéquation forme-fonction dans la Nature. Nancy Pearcey, autre promotrice du même mouvement, éclaire la stratégie de communication de P. Johnson en le citant :
«La plus fondamentale et la plus significative des affirmations du darwinisme est que la vie est le produit de forces impersonnelles, que c’est un accident. (…). C’est une philosophie qui prend à défaut la plupart des américains. Si les chrétiens orientent le débat de cette façon, nous ne pouvons pas être marginalisés».
On y trouve presque tout. D’abord, la confusion épistémologique à travers un darwinisme vu comme philosophie. Les forces «impersonnelles» sont une nécessité méthodologique des sciences, pas un parti pris philosophique. Cette ignorance têtue et militante de l’indépendance des sciences fait de ce mouvement une force anti-scientifique, nous y reviendrons. Ensuite, la démagogie par l’écoute attentive des américains. En effet, si le darwinisme est une philosophie, on irait presque jusqu’à voter pour établir s’il est question de l’adopter collectivement ou non, si toutefois les débats philosophiques avaient quelque chose à voir avec un vote démocratique. Ironie mise à part, on voit là qu’il y a un véritable enjeu de pouvoir, que confirme l’appel final à la mobilisation des chrétiens. Le résultat net, c’est que les chrétiens sont appelés à intervenir en tant que chrétiens dans les débats qui sont au cœur des méthodologies scientifiques. Au-delà du défaut de laïcité que cela implique, il est fait appel à un nouvel acte de prédation de l’idéologie sur la science. Car la répétition des mêmes éléments discursifs au travers de l’histoire (ici l’analogie de Paley), mobilisée autour d’enjeux de pouvoir, est le propre de l’idéologie. L’historicité évolutive des sciences sert ici de substrat à une idéologie dont la trans-historicité réitérative a besoin de se cacher derrière les faits nouveaux générés par la première. La première innove, la seconde se répète en parasite de la première, cherchant à en extraire l’apparence du nouveau. On trouvera une analyse fine de ces mécanismes dans «La pensée hiérarchique et l’évolution», de Patrick Tort (Aubier, 1983). Plus globalement, on trouvera des exemples de ces stratégies à l’œuvre et leur analyse dans Dubessy, Lecointre et Silberstein (2004).
Qui sont-ils et pour quoi travaillent-ils ?
Cependant, la neutralité apparente de P. Johnson n’empêche pas les vraies motivations des autres membres du mouvement de s’afficher. Michael Denton, un praticien de longue date de la désinformation instruite (voir Beaumont, 1997 ; Delsol et Flatin, 1997 ; Lecointre, 1997 ; Tassy, 1997 ; tous dans «Pour Darwin», P.U.F., 1997) a récemment dévoilé pourquoi la théorie darwinienne de l’évolution le gênait tant, en faisant éclater au grand jour sa vision totalement téléologique du monde dans un livre intitulé «L’évolution a-t-elle un sens ?» traduit récemment chez Fayard. Dans son opuscule “Evolution by Design”, Jonathan Wells expose une compréhension des transitions entre espèces mue par des créations successives (il s’agit donc bien d’un créationnisme) et affirme que le but ultime fut de créer un environnement convenable pour que la Terre puisse accueillir les êtres humains (il s’agit donc de la version forte de la téléologie, d’une sorte de principe anthropique biologique) :«J’émets la conjecture selon laquelle l’espèce humaine était prévue bien avant que la vie sur Terre n’apparaisse, et l’Histoire de la Vie est l’enregistrement de la réalisation de ce plan… Les organismes primitifs ont dû paver la route pour l’établissement des écosystèmes stables que nous connaissons aujourd’hui. Une planète stérile devait devenir un jardin… Le premier bébé humain devait sans doute être nourri par un être très semblable à lui-même, tel un primate ressemblant à un homme. Cette créature devait à son tour avoir été nourrie par une autre, intermédiaire entre elle-même et un mammifère plus primitif. En d’autres termes, un plan prévoyant l’émergence des êtres humains devait inclure quelque chose comme la succession des formes préhistoriques que nous trouvons dans le registre fossile.»(…) «Bien que ce processus ressemble superficiellement à la notion darwinienne d’ascendance commune, la théorie du dessein intelligent en diffère en maintenant que les prédécesseurs n’ont pas besoin d’être des ancêtres biologiques mais seulement des dispensateurs de nourriture et de protection essentiels».
Jonathan Wells est membre du “Discovery Institute” depuis 1996. Durant les années 1970, il était membre de la «Reverend Sun Myung Moon’s Unification Church», église travaillant à la fois pour l’ «unification» du christianisme mondial et l’«unification» des sciences (voir «Le zéro et le Un : histoire de la notion scientifique d’information», de Jérome Segal, Syllepse, 2003 ; notamment les chapitres 7 et 11). La secte instaure notamment en 1972 une série de conférences intitulées «Conférences internationales pour l’unité des sciences» qui reçoivent le soutien du prix Nobel spiritualiste John Eccles (très apprécié de l’UIP) et d’Ylia Prigogine. Wells était convaincu que la théorie de l’évolution est fausse parce qu’en conflit avec les croyances de sa secte, notamment celle selon laquelle le genre humain fut spécialement créé par Dieu. Poussé par Moon, Wells s’inscrivit à l’Université de Yale et concentra ses efforts sur tout ce qui pouvait contredire la théorie de l’évolution. Plus tard, au début des années 1990, il s’inscrivit à nouveau à Berkeley et obtint des diplômes en Biologie pour améliorer sa force de frappe en matière de lutte contre la théorie de l’évolution. Dans “Why I Went for a Second Ph.D.” (1996), Jonathan Wells explique comment il décida de consacrer sa vie à combattre la théorie de l’évolution :
«Il (le révérend Sun Myung Moon) critiquait fréquemment la théorie darwinienne selon laquelle les êtres vivants trouvent leur origine sans l’action créatrice et finalisée de Dieu (…). Les mots du Père, mes études et mes prières me convainquirent de consacrer ma vie à la destruction du darwinisme, comme plusieurs de mes collègues unificationnistes ont consacré la leur à la destruction du marxisme. Quand le Père me choisit (avec une douzaine de diplômés du séminaire) pour entamer un programme de thèse en 1978, je me réjouis de cette opportunité de me préparer au combat».
Charles Thaxton, l’un des initiateurs du «dessein intelligent», après son doctorat de chimie, se demandait si la vie avait réellement commencé dans une soupe primitive. Il se souvint que les critiques sur les origines de la vie commençaient à voir le jour parmi les scientifiques (il s’agissait en fait de discussions sur la possibilité d’une atmosphère réductrice comme le prévoyait l’expérience fameuse d’Urey et de Miller).
«Mais je pensais continuellement au verset de la bible qui dit «soit vainqueur du mal par le bien». J’avais le sentiment que les chrétiens devaient offrir une alternative positive à la théorie de l’évolution».
Cette alternative au «Mal» fut la notion de dessein intelligent, formalisée dans un livre où l’ADN est interprété comme de «l’intelligence codée dans une structure biologique», requérant par là même une «intervention intelligente».
Les principaux promoteurs du courant du dessein intelligent ne cachent donc pas que les impulsions du mouvement sont clairement religieuses. Mais s’ils se démarquent des religions par pure stratégie, ils travaillent néanmoins dans des structures identifiées. Jonathan Wells et Phillip Johnson, sont membres du “Centre pour le Renouveau de la Science et de la Culture“ (CRSC), une branche de l’ «Institut de la Découverte» (Discovery Institute), Think Tank conservateur fonctionnant sur des fonds privés établie à Seattle. Le CRSC, dont le programme de formation a été concocté par P. Johnson lui-même, diffuse l’idée que la science en général, et plus particulièrement la théorie de l’évolution, sont responsables d’une «philosophie matérialiste et athée» qui aurait des conséquences culturelles «désastreuses» sur nos sociétés et qu’il faudrait donc combattre. Le CRSC se fait le promoteur d’une stratégie de remplacement de la science actuelle par une science incorporant la notion de «dessein intelligent» et les causes surnaturelles. Il rejette l’idée -assez répandue dans le monde anglo-saxon- selon laquelle Dieu utiliserait le processus évolutif comme moyen de sa création. Il déclare que la science, au contraire, en se limitant aux explications naturelles du monde physique, affirmerait explicitement l’inexistence de Dieu. Selon J. Wells :
«La théorie de Darwin exclut le dessein et donc exclut logiquement Dieu. C’est la source de son athéisme».Le CRSC rejette même l’idée assez répandue selon laquelle la science ne s’occupe que du monde physique, tandis que la sphère spirituelle appréhenderait les aspects esthétiques, moraux et religieux. On pourrait même ici critiquer cette distribution des rôles en considérant que les aspects moraux et esthétiques de notre monde ne relèvent ni de la science, ni nécessairement de la sphère spirituelle, réduisant au maximum le champ d’action de la spiritualité. Mais le CRSC rejette cette distribution pour les raisons diamétralement opposées : selon lui, la science doit au contraire se fondre dans la sphère spirituelle, ce qui étend au maximum le champ d’action de celle-ci.
En forçant le lien entre la théorie darwinienne de l’évolution et l’athéisme et en disqualifiant celles des religions qui reconnaissent un terrain propre et limité aux sciences naturelles, le CRSC espère opérer une cassure, piloter un divorce entre ceux qui reconnaissent le fait évolutif et ceux qui sont religieux. Il déclare qu’on doit absolument choisir entre être un supporter athée de l’évolution darwinienne ou un opposant religieux, ce qui, aux Etats-Unis, n’est pas une dichotomie anodine. Le CRSC entend étendre le «dessein intelligent» à tous les aspects de la culture, conformément à l’appel au renouveau de la science et de la culture qu’indique son nom, travail destiné à «combler le gouffre séparant les créationnistes des théistes évolutionnistes». Grâce au dessein intelligent, les premiers n’ont plus besoin de s’agripper à une interprétation littérale de la Bible pour garder Dieu dans le discours sur nos origines, et les seconds peuvent tranquillement rejeter Darwin sans risquer le ridicule, aidés du vernis de sérieux que confèrent de –prétendues– nouvelles propositions. Les membres du CRSC pensent que la science rénovée, incorporant les causes surnaturelles, doit chercher et dicter ce qui constituera une «éthique naturelle», une «morale naturelle», et que cette science-là sera en mesure de découvrir quels comportements transgressent les buts sous-jacents du dessein intelligent de l’Homme. Ce serait donc à cette science de découvrir lesquels de nos comportements, nos mœurs, notre morale sont voulus par Dieu. La fonction de Think Tank conservateur prend alors toute sa signification : l’avortement et l’homosexualité transgressent le dessein intelligent de Dieu, notamment par dévoiement des fonctions pour lesquelles nos formes avaient été initialement créées. Grâce à ces diplômés d’universités, la lutte contre ces transgressions» se voit parée d’un alibi scientifique. En donnant une assise prétendument scientifique au «Bien» et au «Mal», le courant du «dessein intelligent» débouche donc sur une sorte de scientisme religieux qui, pour des scientifiques européens, paraît paradoxal et même effrayant, habitués qu’ils sont pour la plupart à préserver la neutralité de la science par le respect de son indispensable cadre laïc.
Des confusions épistémologiques caractéristiques
Les contorsions de Johnson sont des plus sophistiquées qui soient, et très difficiles à identifier pour le grand public. C’est la raison pour laquelle nous nous arrêterons un instant sur les confusions épistémologiques sciemment entretenues par ce juriste de profession. Phillip Johnson est connu pour les équivalences suivantes : matérialisme=idéologie, la théorie darwinienne de l’évolution est matérialiste, donc darwinisme=idéologie. Toute l’argumentation de Johnson repose sur une astuce simple sur le fond mais qui demande une solide culture scientifique pour pouvoir être déjouée, culture que n’a pas une grande partie du public auquel Johnson s’adresse. En découplant la science du matérialisme méthodologique qui la fonde et la définit, Johnson fait passer le matérialisme pour un parti pris tantôt «idéologique», tantôt «métaphysique», tantôt «philosophique» ; et condamne comme usurpateurs les scientifiques conscients de la condition matérialiste de la science, tel Richard Lewontin. Au sujet de la théorie de l’évolution (tiré de «La crise politique du matérialisme scientifique» publié dans «First Things» en mai 1997, et traduit dans «Convergences», n°7, revue de l’Université Interdisciplinaire de Paris) :«Or, supposer qu’une préférence philosophique puisse valider une théorie à laquelle on est attaché revient à définir la science comme un moyen d’appuyer ses préjugés. (…) Le darwinisme est basé sur un accord préalable en faveur du matérialisme et non sur une évaluation philosophiquement neutre des preuves. Séparez la philosophie de la science et vous verrez le fier édifice s’écrouler. Quand le public aura bien compris cela, le darwinisme de Lewontin n’aura plus qu’à quitter les programmes d’études pour aller moisir au musée de l’histoire des idées près du marxisme de Lewontin».
L’allusion idéologique est claire. Une variante pose l’égalité : darwinisme=métaphysique dans le livre de Phillipp Johnson intitulé «Le darwinisme en question. Science ou métaphysique ?» (Pierre d’Angle, 1996). Puis, plus récemment, P. Johnson est passé du matérialisme comme métaphysique au matérialisme comme philosophie de la nature :
«Si le naturalisme est vrai, c’est-à-dire si la Nature est la seule chose qui existe, alors quelque chose de semblable au darwinisme est forcément vrai, même si on n’arrive pas à la prouver». «Le darwinisme est moins une conclusion de faits observables qu’une déduction de la philosophie naturaliste».
Selon John Wiester, véhément défenseur du mouvement :
«le darwinisme, c’est de la philosophie naturaliste qui se fait passer pour de la science».
D’où la position de Nancy R. Pearcey (autre promotrice du mouvement, et auteur de : «The soul of science : chistian faith and natural philosophy»), qui en dit long sur la compréhension qu’ont les américains des rapports entre la religion et l’école :
«Considérez ces citations : «Tu es un animal, tel le ver de terre» proclament certains manuels de biologie, «l’évolution s’effectue au hasard, sans plan ni but» déclarent d’autres. Or les écoles publiques américaines sont censées être neutres en ce qui concerne la religion, alors que ces citations s’opposent clairement à toutes les religions. De plus, ces affirmations vont bien au-delà de toute constatation empirique, et sont plus philosophiques que scientifiques».
En présentant la théorie darwinienne de l’évolution non pas comme une théorie scientifique mais comme une philosophie naturaliste ou une idéologie, ils améliorent leur stratégie :
1. Une théorie scientifique peut certes être enseignée dans les cours de sciences des écoles, mais pas une philosophie ; par conséquent on légitime soit l’éradication de la théorie darwinienne de l’évolution des cours de sciences, soit l’exigence de mise en balance d’une philosophie naturaliste et d’une philosophie spiritualiste, ou de x autres philosophies.
2. Ils accréditent l’idée qu’une autre «proposition métaphysique» que la «philosophie naturelle» telle que la leur peut tout aussi bien être discutée rationnellement et faire l’objet d’un programme de recherche.Johnson veut ignorer le véritable statut du matérialisme en sciences et confond clairement philosophie, proposition métaphysique, idéologie, paradigme et théorie. Il identifie les rôles du paradigme et de la théorie en sciences à celui de l’idéologie ou d’une philosophie qui plieraient la science à leurs besoins. Il y a, en fait, de grandes différences de niveaux et de rôles. La philosophie et l’idéologie siègent d’abord hors des sciences, car elles ont des objectifs et des moyens propres. L’idéologie soumet la science à son objectif primordial de justifier un pouvoir, quel qu’en soit le coût. Paradigme et théorie sont au contraire des éléments de la science en construction, en quelque sorte des parties de son échafaudage, même si les raisons pour lesquelles nous travaillons à l’intérieur d’un paradigme ne sont pas toujours rationnellement justifiées. On sait généralement pourquoi on travaille sur une théorie. On sait moins pourquoi on travaille dans un paradigme. Car le paradigme est l’ensemble des solutions concrètes appartenant à une matrice disciplinaire. Cette matrice est l’ensemble des valeurs, des techniques et des propositions considérées comme valides par une communauté scientifique appartenant à une même discipline à un moment donné. Le paradigme est l’ensemble des solutions d’énigmes auxquelles se réfèrent les membres d’une même discipline (voir «La structure des révolutions scientifiques», de Thomas Kuhn (1970), seconde édition traduite par Laure Meyer chez Flammarion en 1983 ; «La philosophie des sciences au XXème siècle» d’Anouk Barberousse, Max Kistler et Pascal Ludwig, Flammarion, 2000 ; «La science en dix questions», Hors Série du journal Sciences et Avenir n° 133 coordonné par Laurent Mayet , 2002). J. Wells est stratégiquement plus habile que P. Johnson, car il tente de lire des données à la lumière de deux théories prétendument en compétition (tantôt appelées théories, tantôt appelées paradigmes) et de voir lequel des deux est le plus cohérent (même si, techniquement, Wells est maladroit).
Johnson a habilement inversé les rapports entre science et philosophie, en subordonnant la première à la seconde. Car en fait, en dehors des sciences, le matérialisme méthodologique n’impose à quiconque aucune philosophie, aucune option métaphysique ni idéologie. La science pour fonctionner n’est subordonnée à aucun matérialisme métaphysique. D’ailleurs, il existe bien des scientifiques qui sont irréprochables dans leur métier et qui ont pourtant choisi pour leur vie privée des options métaphysiques incompatibles avec un matérialisme philosophique. Par ailleurs, libre à certains philosophes de s’inspirer des contraintes inhérentes au matérialisme méthodologique des sciences pour conforter un matérialisme philosophique ; mais cela ne concerne pas la science dans son fonctionnement.
Finalement, à travers cette inversion et l’intoxication générale produites par Johnson, on comprend l’importance et les enjeux d’une bonne clarification du rôle du matérialisme dans les sciences. Le matérialisme de la théorie darwinienne de l’évolution n’est pas spécifique à cette théorie : c’est le matérialisme de toute démarche scientifique.
La théorie du «Dessein Intelligent» : outil d’une volonté théocratique
Pourquoi le mouvement du «dessein intelligent» relève-t-il de l’anti-science ? On peut appeler anti-science toute entreprise de fraude scientifique caractérisée, d’imposture intellectuelle en sciences (au sens de Sokal et Bricmont, 1997 ; ou Dubessy et Lecointre, 2001), ou d’opération de communication brouillant la nature, les objectifs et le champ de légitimité de la science. Ces trois motifs se retrouvent à des degrés divers lorsque l’indépendance méthodologique des sciences est annulée par l’idéologie. Le mouvement du «dessein intelligent» est de l’anti-science pour les raisons suivantes :1. La nature de la science est faussée. Ce mouvement est frappé de nullité épistémologique : la théorie darwinienne est présentée tantôt comme une philosophie naturaliste, tantôt comme une idéologie, tantôt comme «qu’une hypothèse», ou «qu’une théorie», et dans ce dernier cas c’est pour souligner qu’elle ne devrait pas être présentée comme «un fait», montrant par là une incompréhension totale des rapports entre faits et théories.
2. Les objectifs de la science sont faussés. Les écrits des principaux ténors de ce mouvement démontrent que leurs motivations profondes et leurs objectifs ne sont pas scientifiques, mais religieux. La science est mise à contribution pour fonder des dogmes et justifier leur intrusion dans le champ social et politique, dans le cadre des think tanks conservateurs. Pour cela les acteurs du mouvement revendiquent leur propre programme de recherches.
3. Le champ de légitimité de la science est faussé. Ce mouvement fait sortir la science de son rôle en la sommant de dicter dans le champ moral et politique ce qui est conforme au «dessein intelligent». L’indépendance des règles méthodologiques internes à la science vis-à-vis de la société est rompue. Si la science se permet de légiférer dans le champ moral et politique, là où seuls des déterminants moraux devraient en principe agir, il faut alors qu’en retour elle s’attende à se voir dicter de l’extérieur ce qu’elle doit trouver. La science mise au service de l’idéologie devient un organe de celle-ci, légifère avec elle mais au prix de s’être préalablement totalement pliée à elle. Les exemples sont multiples. En cherchant à justifier scientifiquement des lois de discrimination raciale, l’anthropologie nazie s’est efforcée de prouver certaines infériorités raciales. En cherchant un soutien scientifique à l’interprétation littérale des textes bibliques, le créationnisme en vient à fabriquer de toutes pièces ses données.Finalement, si la forme prise par l’anti-science se complique avec le mouvement du «dessein intelligent», nous faisons face à la répétition de vieilles objections finalistes sur la forme intentionnellement conçue pour une fin, et donc une priorité donnée aux fins dans la Nature, résurgence idéologique au service d’un pouvoir convoité. Cette répétition d’objections faites à la science illustre une fois de plus les rapports antagonistes entre l’historicité évolutive des sciences et la trans-historicité réitérative et sans cesse remaniée des idéologies. L’idéologie tente sans cesse de parasiter la science, dans laquelle elle puise le sang de la nouveauté factuelle pour mieux cacher sa propre récurrence. Mais trop de parasites tuent l’hôte : la science devient anti-science lorsqu’elle se fait engloutir dans l’idéologie.
Sujet: vive la liberte de reflechir
salut à tous de la part de Yeghmorrassen.
je voudrais chers amis si vous le voulez bien preciser certains point pour arriver ensemble à cerner notre sujet sur la descendance de IDRISS 1er.
democratiquement libre à chacun de remonter l arbre genealogique de sa famille et peu importe si celà represente un interet queconque pour lui ou non.mais alors deux problemes se pose à la personne qui entame une telle recherche :
1er probleme : le procédé suivi dans la recherche de ses ancetres . il va peut etre utiliser des livres d histoire , des actes de mariages de certains membres de sa famille voire de ses grands parents , des temoignages ecrits ou oraux rassemblés ici ou là et peut etre des chajarates ( du mot arbre) trouvés chez un parent , c est une peau de gazelle sur laquelle sont repartis des noms : x fils de y fils de ….jusqu au imam ali et sayyida fatima zohra fille de rassoul sidna Mohammad. Se pose alors le probleme de authenticité et du degré de vérité de ces sources ? avouez que celà n est du tout une chose faclle pour des documents personnels . la preuve le monde musulman est completement divisé sur lacceptation ou le refus de tel ou tel Hadith meme si celui ci se truve dans les livres de BOUKHARI , MOUSLIM et compagnie qui ne d ailleurs pas des arabes sauf peut etre AL BAYHAQUI. et à propos de boukhari il ne contient TENEZ VOUS BIEN qu un seul et unique hadith cité par Fatima fille du prophete qui ne l a jamais quitté et comporte plus 3700 hadith de abou hourayra qui n a embrassé l islam qu à KHAYBAR c est à dire 3 ans et 4 moi avant la mort du prophète. c est quand meme incroyable qu on ne dispose que d un seul ha dith de la fille du prophéte mais rassurez vous les arabes de qoraich et banou oummayya sont passés par là . quant au cousin et gendre du prophéte l imam Ali qui vécu avec le prophéte jour par jour on lui trouve 24 hadiths chez notre cher boukhari . POURQUOI alors lisez un peu et faites vos recherches . vous comprenez donc qu il est certainement tres difficile de se fier à des documents ecrits il ya seulement 3 ou 4 siecles pour décider qu on est ou pas descendant du prophéte . ceci est pour la descendance d IDRISS et pour les autres dsecendances. mais pour en avoir le coeur soumettons les documents cités plus haut par monsieur bouayad à des historiens confirmés au maroc ,et ailleurs puis organisons un clloque la dessus pour mesurer la qualité historique de ces documents . alors faisons celà par exemple à OUJDA puisqu on traite des chorfas de l oriental .mais je voius previens surtout pour les ames sensibles que la déception peut leur beaucoup de mal. à en croire tous les documents qui citent les chorfas je pense qu on doit atteindre facilement 2 ou 3 millions de chrifs au maroc
à rjouter au chrifs d algerie , de tunisie et de lybie puisqu on nous rapporte que des idrissides ont immigré vers la lybie , nous allons alors atteindre 5 ou 6 millions de chrifs au maghreb. ah j ai oublié les cherifs de la mauritanie , pardon!! . supposons que la tribu des aourabas qui avait accueilli moulay idriss etait constituée à elle seule de 1000 hommes sans compter les autres tributs avec des dizaines de milliers d hommes , combien serait le nombre de marocains aujourd hui 200 , 300 millions ???
2eme probleme: My Idriss a quand meme laissé une descendance donc suposons qu on trouve un vrai idrisside . en quoi serait il différent de ses freres AMAZIGHS? .serait il plus beau ou plus intelligent ou plus honnete ou plus pieux que ma grand mere berbere qui jeunait 6 jours sur 7 et qui refusait de faire du mal meme à une mouche et qui etait pleine de pitié pour ces pauvres betes ( chiens , chats , anes, chevaux ) qui sont tous les jours mal traitées par les descendants des banou hilal et banou salim que nous a si décrit le grand ibn Khadoun.? bref serait il d une maniere ou d une autre SUPERIEUR à nous autres?
je ne rentrerai pas dans la problematique de la definition des AHLOU AL BAYT. qui sont ils . la source la plus sure selon oum salama epouse du prophete dans le hadith du KISSAA( bernous du prophete) que ce sont ali, fatima, al hassan et al hussayn. et nous disposons queques textes concernants une dizainede petits fils de al hassan et al hussayn. le reste a subi la manipulation des ommeyyades des abbassides et les autres .
je dois vous dire que dans un livre sur les chorfas , l auteur a voulu integré la famille des al saoud dans la descendance du prophete et heureusement
qu un historien egyptien l a raisonné en liui rappelant l origine juive des al saoud , d ailleurs vous ne trouverez dans leur famille ni les prenoms de ali ou hussayn ou hassan mais vous truverez des prenoms du genre fahd, bandar, soltan etc… qui sont connus comme etant des prenoms juifs darabie. par contre chez nous les amazighs on ne trouve que lahcen( hassan) alhoucine, ali , brahim etc…
enfin j aouterai que je connais beaucoup de gens qui possedent la carte de chrif et qui sont medecins pharmaciens universitaires et meme dans le majliss al ilmi mais qui sont méchants et de vrais moutakabbirines .je prefere un alcoolique bon qu un chrif salopard.
ceci dit je suis democrate et je me donne le droit de refuser que ces salopards ne peuvent pas porter en eux une seule goutte ou meme une molecule de sang de My Idriiss que je respecte pour sa modestie et son amour des amazighs.
les soit disant chrif doivent combattre le monkar plutot que d etre complaisants ici et la.
salutSujet: SQLI enfin a oujda
voila un article issue du magazine « Programmez »:
SQLI ouvre le tout premier centre offshore dédié Open Source
LOGICIELS [mardi 19 septembre]
Dans le cadre de sa stratégie de développement alliant taille et densité technologique, le Groupe SQLI renforce son organisation en
pôles spécialisés, disposant chacun d’une expertise technologique et/ou métier spécifique, et accompagne le développement de son
pôle dédié Open Source de Poitiers en ouvrant, en partenariat avec l’Université Mohammed 1er de Oujda, son premier centre de R&D
offshore régional. Prolongement logique de sa stratégie de développement initiée en 2002 alliant taille, forte densité technologique et
industrialisation des services, SQLI complète aujourd’hui son dispositif en se dotant de pôles spécialisés dans des technologies et/ou
des métiers, tels que la Santé, les Collectivités Locales, le MCO*/Logistique, le Conseil (sous la nouvelle marque Sqli Consulting), la
Formation (Sqli Institut).
Dans le droit fil de cette stratégie et en s’appuyant sur la forte expertise de la société Lnet Multimédia, acquise en 2005, SQLI
dispose aujourd’hui d’un centre dédié Open Source situé à Poitiers. Cette organisation vise à accélerer la politique d’industrialisation
du Groupe, dans une logique de Qualité Totale (CMM-I), de productivité optimale et de rentabilité renforcée.
Historiquement composé de collaborateurs issus des milieux universitaires, que la culture R&D a fortement sensibilisés aux enjeux de
l’Open Source, et très présent au sein des collectivités territoriales, le centre de Poitiers s’est tout naturellement spécialisé sur les
technologies Open Source. Son expertise lui permet aujourd’hui de proposer aux entreprises des solutions ouvertes pragmatiques,
alliant performance et compétitivité, dans le respect de son engagement premier : la satisfaction pleine et entière des besoins des
entreprises.
A ce titre, la combinaison de l’Open Source et de CMM-I représente un atout majeur. Afin de renforcer ce pôle Open Source, SQLI a
souhaité se doter d’un centre de R&D / offshore et a signé une convention de partenariat avec l’Université Mohammed 1er située à
Oujda, au coeur d’une région privilégiée : l’Oriental marocain. SQLI bénéficie sur place, au sein même de l’Université, d’un vivier de
ressources de très haut niveau de qualité (la région étant réputée pour le niveau élevé des mathématiques), et de locaux
entièrement équipés (salles de développement, de formation, de réunion, de conférence…) avec les technologies les plus avancées,
dans l’enceinte de l’ENSA (Ecole Nationale des Sciences Appliquées). En contrepartie, SQLI met une plate-forme e-learning à la
disposition de l’Université ; les Experts du Groupe interviendront dans le cadre de formations spécifiques (ex. : CMM-I) et pourront
enrichir les cursus scolaires de modules complémentaires. SQLI participera également aux manifestations de l’Université autour des
NTIC et de l’Innovation. En étroite collaboration avec l’Université, SQLI contribuera ainsi au développement socio-économique de
l’Oriental en tant que vecteur d’emploi et promoteur de l’essor industriel local.
Pour concevoir ses solutions, SQLI a mis en place un laboratoire d’essais, disposant d’une plate-forme de tests et de démonstrations
(accessible aux collaborateurs du Groupe mais également aux clients) : le LabOS.
Sa vocation est :
– d’identifier les futures applications Open Source de référence dans des domaines non encore matures mais dont la demande est de
plus en plus forte, telles que le CRM, le groupware, etc. ;
– de développer de nouveaux composants venant enrichir les noyaux Open Source les plus prometteurs ;
– de créer des solutions packagées de pointe et de les diffuser auprès des clients du Groupe, s’inscrivant ainsi parfaitement dans la
stratégie d’industrialisation de SQLI.
Le centre de R&D et offshore de Oujda est d’ores et déjà opérationnel : recrutés et formés durant l’été aux standards de qualité du
Groupe (bonnes pratiques de développement, CMM-I, etc.), les collaborateurs travaillent actuellement sur les premiers projets Open
Source offshore ; par ailleurs, des missions conjointes de R&D, fédérant les Ingénieurs SQLI et les Universitaires sont sur le point de demarrerSujet: betisier de l’histoire
un peu d’humour ne fait de mal a personne 😉 Le bêtisier
Les assurés écrivent
Courriers reçus par des compagnies d’assurance.
ExtraitsVous me demandez si j’ai fait jouer l’assurance scolaire quand Pupuce a renversé la voisine ; mais je vous rappelle que Pupucen’est pas mon fils, c’est mon teckel !
Je vous serais obligé de m’adresser le courrier concernant mon accident à un de mes amis, Mr X. Car, pour la passagère blessée, ma femme n’est pas au courant, et il vaut mieux pas. Je compte sur votre compréhension pour ne pas déshonorer un honnête père de famille.J’ai signé le constat mais, ça compte pas ; j’avais pas mes lunettes et j’ai rien vu de ce qui était dedans.
J’ai bien reçu la fiche de mon épouse : je ne manquerai pas de vous renvoyer cette dernière dûment remplie par mes soins.
Circonstances de l’accident : est passé à travers une porte vitrée lors de l’opération Portes Ouvertes de l’entreprise.Il me semble que ma petite affaire va bouger au printemps, ce dont je serais heureux.
J’ai été victime d’un accident du travail alors que je faisais la sieste sous un pommier.Si vous continuez à m’envoyer des lettres recommandées sous prétexte que je ne paie pas mes primes, je me verrais dans l’obligation de résilier tous mes contrats.
Je suivais la voiture qui me précédait qui, après que je l’ai dépassé m’a suivi. C’est alors qu’elle m’a choqué en plein derrière et m’a forcé par choquer moi aussi le derrière de celle qui était devant.
J’ai heurté une voiture en stationnement et me suis bien gardé de me faire connaître auprès de l’automobiliste. J’espère que vous serez content et que vous pouvez faire un petit geste en m’accordant un bonus supplémentaire.Ne pouvant plus travailler à la suite de mon accident, j’ai dû vendre mon commerce et devenir fonctionnaire.
Vous me dites, que d’après le Code Civil, je suis responsable des bêtises de mes enfants. Si c’est vrai, les personnes qui ont écrit cela ne doivent pas avoir, comme moi, neuf enfants à surveiller.En avançant, j’ai cassé le feu arrière de la voiture qui me précédait. J’ai donc reculé, mais en reculant, j’ai cabossé le pare-chocs de la voiture qui me suivait. C’est alors que je suis sorti pour remplir les constats. Mais en sortant, j’ai renversé un cycliste avec ma portière. C’est tout ce que j’ai à déclarer aujourd’hui.
Je vous demanderais de ne tenir aucun compte du constat amiable. Vous comprendrez en effet que je fus brusquement pris d’une émotion subite : arrière défoncé, présence de la police, choc psychologique ; tout concourrait à ce que je mette des croix au hasard.
Vous savez que mon taxi est transformé en corbillard et que je n’y transporte que des morts. Mes clients ne risquant plus rien, est-il bien nécessaire que vous me fassiez payer une prime pour le cas où ils seraient victimes d’un accident ?Si vous continuez à m’envoyer des lettres recommandées
sous prétexte que je ne paie pas mes primes, je me verrais dans l’obligation de résilier tous mes contrats.
J’ai été blessé par une dent de râteau qui m’est tombée sur le pied. La dent était accompagnée du râteau.En qualité du plus mauvais client de votre agence (9 accrochages en 1 an), je vous demande d’avoir le plaisir de résilier mon assurance auto avant la date d’échéance.
Mon assureur m’avait téléphoné pour me dire qu’il m’envoyait un avenant. Le lendemain, j’ai reçu la visite d’un inspecteur de la compagnie, pas avenant du tout.
Je vous témoigne mon grand mécontentement : vous mettez tellement de temps à me rembourser mes accidents que c’est toujours avec celui d’avant que je paye les dégâts de celui d’après.J’ai touché une femme en arrière et moi j’ai perdu tout l’avant.
Vous me demandez de renvoyer le certificat sur l’honneur, mais je l’ai perdu depuis longtemps.Depuis ma chute, je ne peux plus me déplacer. Veuillez m’indiquer la marche à suivre.
Je vous adresse comme convenu mon constat amiable. Pour être sur de ne rien oublier, j’ai fait des croix dans toutes les cases.
Vous m’écrivez que le vol n’existe pas entre époux. On voit bien que vous ne connaissez pas ma femme.J’ai lu dans mon contrat auto que vous ne me remboursez pas les frais de réparations de ma voiture si j’ai causé un accident en état d’ivresse. Je suis prêt à payer ce qu’il faudra pour que vous supprimiez ce paragraphe.
Vous n’allez pas encore me faire chier avec votre connerie de fric. J’ai envoyé une lettre recommandée pour annuler mon contrat.C’est vrai que le camion allait très vite quand il a heurté la voiture de M. X. Je suis prête à témoigner en faveur de ce monsieur qui est justement le patron de mon mari. Vous voyez que je ne suis pas rancunière.
Ils m’ont trouvé 2,10 grammes d’alcool dans le sang et ils vont me condamner. Sur 6 à 8 litres de sang qu’on a dans le corps, vous avouerez que c’est pas tellement (personnellement, j’aurais cru que j’en aurais eu plus).
Vous me dites que Mlle X. réclame des dommages-intérêts sous prétexte qu’elle a été légèrement défigurée après l’accident. Sans être mauvaise langue, il faut bien avouer, que même avant l’accident, cette malheureuse n’avait jamais éveillé la jalousie de ses concitoyennes.Je n’avais pas vu la voiture arriver, et quand je l’ai vue, je n’ai plus rien vu.
Je suis étonné que vous me refusiez de payer cet accident sous prétexte que je ne portais pas mes lunettes comme indiqué sur mon permis. Je vous assure que ce n’est pas ma faute si j’ai renversé ce cycliste : je ne l’avais pas vu !L’accident est survenu alors que je changeais de fille.
Nous avons bien rédigé le constat, mais pas à l’amiable du tout.
Je conduisais depuis 40 ans lorsque je me suis endormi au volant.Au carrefour, j’ai ralenti et j’ai laissé passer absolument toutes les voitures venant de ma droite, que d’ailleurs il n’y en avait pas ; alors j’ai avancé et j’ai été heurté par une 4L qui venait justement de la droite par un moyen que j’ignore. J’ai heureusement freiné et c’est alors que le choc s’est montré sans réticence.
Je ne suis pas du tout d’accord sur le montant que vous m’allouez pour les bijoux. Ça ne représente même pas la somme des deux choses de mon fils.Je ne suis pas responsable du refus de priorité puisque je n’avais pas vu venir la voiture ; vous pensez bien que si je l’avais vue, je me serais arrêté.
Je débouchais d’un chemin à une vitesse approximative de 100 et voilà que je heurte un arbre. L’arbre m’a injecté de ma voiture alors que la voiture a continué toute seule avec la jeune fille que j’étais sorti avec.
Par la présente, je vous signale que mon fils a cassé un carreau de la fenêtre de l’un de nos voisins, M. X. Celui-ci habite au même étage que nous, mais juste au-dessus.Excusez pour la gribouille de ma déclaration ; mon crayon marchait pas, j’ai plus de stylo-bille ; n’est ce pas, quand on part, on ne pense jamais avoir un accident, sans ça on prendrait ce qu’il faut.
À votre avis, est-il préférable d’acheter un chien méchant qui risquera de mordre les gens, mais protégera ma maison contre les voleurs ou de garder mon vieux toutou ? Je vous pose la question, parce que de toute façon, c’est vous qui paierez les pots cassés : soit en indemnisant les blessés, soit en remboursant les objets volés.Je ne vois pas pourquoi je suis amputé de toute responsabilité, puisque l’autre ne savait pas conduire non plus.
C’est trop facile de dire qu’il n’y a pas preuve : vous n’avez qu’à en constituer, je vous paye pour cela.
J’ai signé le constat, mais ça ne compte pas : j’avais pas mes lunettes et j’ai rien vu de ce qui était dedans.Je me trouvais en 2e vitesse quand ma voiture fit un tête-à-queue en marche arrière tout droit dans le ravin que j’avais l’intention d’éviter cet accident malgré ce que vous dites. Je ne suis nullement responsable. Soulignez que je suis pas sans ignorer parfaitement le code de la route.
Dans un virage à gravillons, mon derrière a chassé dans une bouche à pompier.La Citroën avait priorité, c’est un fait, mais je ne l’ai pas vu ; d’ailleurs à la façon qu’il conduisait, on voyait bien que la priorité, il savait pas ce que c’était : la preuve que si ça aurait été le contraire (une auto qu’aurait venu par la gauche), il l’emboutissait pareil. Donc il n’y a pas de motif de s’arrêter à cette question de priorité à laquelle vous donnez tant d’importance.
J’étais bien à droite et en me croisant, l’adversaire qui prenait son virage complètement à gauche m’a heurté, et maintenant il profite de ce que j’avais bu pour me donner tous les torts. Honnêtement, est-ce qu’il faut mieux être saoul à droite ou chauffard à gauche ?
Je suis entrée en collision avec un brave homme dont les moyens intellectuels m’ont paru terriblement limités. J’ai donc eu de la chance de parvenir à lui faire signer un constat qui m’est particulièrement favorable. Je pense que vous m’en saurez gré.Depuis l’accident, la culotte est plus mettable ; elle est à votre disposition, je voudrais savoir qui c’est qui va la payer. Je l’ai dit à l’agent mais sur son papier il a pas mis de culotte et il faudrait que vous lui en fassiez mettre une.
Sitôt l’accident, le témoin a été mangé. Ce qui explique qu’il n’a pas signé.Je vous dis que la demoiselle n’a rien : ses bas ne sont même pas filés ! Alors elle n’a pas à se plaindre de ses jambes. D’ailleurs j’ai bien vu quand on faisait les pourparlers que ses jambes ne l’empêcheraient pas de marcher.
Après l’accident, j’ai du être transporté à l’hôpital Laënnec pour me faire penser. Ces soins n’ont pas été donnés par le professeur Laënnec lui-même, mais seulement par un interné. Le professeur me verra demain.Voulez-vous bien noter mon adresse qui est maintenant dans la rue juste à côté de celle d’avant.
L’accouchement était particulièrement difficile : il a fallu frayer un passage au chasse-neige.
Je suis tombée enceinte après votre passage chez moi et de ce fait, je voudrais vous poser une question au sujet de mon assurance-vie.Voulez-vous me dire le prix de l’assurance si j’achetais une voiture, alors que je n’ai pas le permis de conduire ?
Étant un peu dur d’oreille, je n’ai pas vu le cycliste arriver.
J’ai doublé un cycliste qui circulait à vélo …
Je ne connais pas les parents du petit garçon que mon fils a renversé avec son vélo. Je sais simplement que son père est aveugle et que sa mère est voyante.
Je me suis foulé le poignet en sucrant les fraises.En tentant de tuer un moustique, j’ai heurté un poteau téléphonique.
Je croyais que ma fenêtre était baissée. Mais je me suis aperçue du contraire lorsque ma tête est passée au travers.
Malgré ma fracture au poignet, j’ai pris mon courage à deux mains.
Je n’ai guère eu le temps de voir le piéton, car il a immédiatement disparu sous la voiture.Le piéton ne savait pas quelle direction prendre. Alors je l’ai écrasé !
J’ai vu le vieil homme et son visage triste lorsqu’il a rebondi sur mon capot.
L’homme prenait toute la rue et j’ai dû effectuer de nombreuses manoeuvres avant de le frapper.
Pourriez-vous me dire si mon assurance-vol garantit le vol des antivols ?
Textes intégrauxJe rentrai dans ma cariol sur la route de Gray. J’avais bu à cause de la chaleur deux blanc cassice. J’ai donc eu besoin de satisfaire une grande envie d’uriné. Jé arraité la voiture sur le baur de la route prais d’unta de pierres et de materiau rapport aux travos eczécuté mintenant pour l’élaictricitai. Jé commencé à uriné et en fesan ce besoin, jé, en maniaire d’amuzement, dirigai mon jai en zigue saque à l’entours.
Alors mon jai a rencontrai un bou de fille électrique qui était par terre au lieu d’être accroché au poto. Une grosse étincelle a soté sur moi et un grand coup m’a raipondu dans le fondement et dans les partis, que lotre medecin y appelle tête y cul. Je me suis évanouille, et quand je sui revenu dans la connaissance, jé vu que ma chemise et mon pantalon été tout brulé à la braguette.
Je sui assuré par votre maison et je voudrai être un demnisé. Jé droit à ce con m’a dit et je vous demande votre opinion. Mais dommage son de 93 francs o plus juste. Depuis le sinistre, jé les burnes toutes noires et ratatinés. Ma verge est tuméfié, gonflé et violacé. Le medecin a dit devant du monde qui peut répété : avec les faits nomaines électrics, on ne sait jamais.
Au jour d’ojourd’hui, je ne peux plus m’en servir que seulement pour uriné, mais pour le reste, à seul fin de remplir mes devoirs conjugo avec ma femme qui a le sang chot, il n’y fot plus compter.
A vous lire, je vous salue empressement.Je suis entré dans la terrasse d’un café avec ma 2CV ; comme il y avait beaucoup de choses, j’en ai cassé beaucoup aussi. Il y avait personne, ça fait toujours ça de moins (voir liste à peu près) :
– 3 tables (pas tellement bien),
– des chaises (en mauvais état),
– un tonneau peint en rouge dans quoi il y avait un genre d’arbuste (le tonneau est pas récupérable, mais l’arbuste si),
– il y avait aussi un peu de verrerie, mais des bouteilles il y en avait pas, sans ça c’était pire.
Le restant que j’ai eu en dommage, c’est pas au café, c’est la grille d’un jardin public qui est à la commune ; c’est comme le banc et le feu rouge … il y avait un chien aussi, mais comme il s’est sauvé aussi vite et on l’a pas revu, il a dû rien avoir et on ne sait pas à qui c’est. Ça a pas arrangé ma 2CV non plus et elle est pas finie de payer.
En déplorant énergiquement, je vous salue avec dévouement.
PS : ma femme a été commotionnée et aura sûrement des cicatrices à la figure, mais c’est rien : le docteur y a mis des infectants.Je vous écrit comme suite à votre lettre qui m’est survenue hier consistant mon accident. Vous dites que je suis responsable pour la priorité, mais j’ai lu les lois et voilà ce qui en dérive : Quand il y a un croisement entre deux routes dont l’une ne traverse pas l’autre, celle qui est la plus petite doit s’arrêter la première. Donc il n’y a pas de priorité qui tienne. C’est la loi qui est la plus forte. Vous seriez bien aimable de réviser vos conclusions pour me remettre dans mon bon droit, lequel je me trouve déjà par ailleurs.
Monsieur,
Vous avez surement vu au journal l’accident qui s’est passé au lieu-dit le Harnel, vous m’avez surement reconnu, c’est moi qui a la dauphine bleue que vous assurez depuis 1965. Il y a eu des degats de matériel comme c’est marqué au journal, la demoiselle qui a été emmenée à l’hopital, ça va, y a rien.
Vous serez bien aimable d’arranger cette affaire parce que je peux pas avoir d’histoire.
Je vous affirme mon fidèle devouman.Je viens d’acheter un camion en remplacement de mon ancien qui est décédé sur la table d’opération de mon garage local. La cause est un cancer généralisé qui s’était développé dans la transmission, l’embrayage et les freins. Il est mort à l’âge respectable de 11 ans et 338424 km parcourus (sans accidents) et laisse dans le deuil, outre son propriétaire, les nombreux clients qui n’ont pas été livrés à temps. La dépouille sera exposée en arrière du magasin pour environ une semaine ; après quoi, elle sera écrasée.
L’automobile a freiné devant moi. J’ai ralenti. Il a stoppé. J’ai freiné. Il est reparti. J’ai redémarré. Il a freiné de nouveau. J’ai levé le pied aussitôt. Il regardait à droite. Je regardais devant moi.
Tout ça pour vous dire que j’ai fini par le heurter à l’arrière.Lorsque le feu a pris dans ma cuisine, mon mari n’avait pas terminé ses travaux de peinture : il y avait deux murs blanc sale, un vert propre et le dernier moitié sale, moitié vert propre. La fumée a noirci le vert propre et l’eau des pompiers a fait des traces jaunes sur le blanc sale et le plafond (de couleur indéterminée).
C’est maintenant toute une histoire de choisir une couleur qui ne jurera pas trop avec le reste.
Pouvez-vous en toucher un mot à l’expert ?Je dois vous dire que les gendarmes m’ont posé des questions indiscrètes, du genre : D’où veniez-vous ? Où alliez-vous ? Avez-vous bu quelques verres ? Avez-vous regardé à droite et à gauche avant de franchir le carrefour ? Votre passagère est-elle un membre de votre famille ?
Vous avouerez que c’est beaucoup de curiosité pour de la tôle froissée et que je n’ai pas à soulever le voile de ma vie intime sous prétexte que j’ai bousillé un pare-choc.Vous me demandez de vous donner mon accord sur les termes de votre lettre ; or, cette lettre je ne l’ai jamais reçue. Comment voulez-vous que je vous donne mon accord sur le contenu d’une lettre que je n’ai jamais reçue ? Je ne suis pas contre, mais je ne suis pas pour non plus.
Comprenez-moi : quand on cause, il faut savoir de quoi on parle.Dimanche dernier, alors que nous déjeunions en famille, le lustre est tombé sur la table, ce qui a renversé la soupière dont le contenu s’est déversé sur la robe de ma belle-soeur qui s’est agrippée à la nappe, ce qui a provoqué la chute d’un verre sur les genoux de mon mari qui s’est coupé en le rattrapant.
Vous voudrez bien me dire si parmi ces divers incidents, mon assurance rembourse quelque chose.J’ai des ennuis avec ma voisine du dessous. Elle habite au 2e étage et prétend que l’eau de mon balcon tombe sur le sien, or c’est l’eau des fleurs du balcon du 4e qui glisse le long de la corniche et mouille le balcon du 2e, du reste la locataire du 5e s’en est aperçue et l’a signalé à celle du 4e mais celle-ci ne veut rien entendre et prétend que c’est une fêlure de mon balcon (situé au 3e) qui provoque l’inondation au 2e.
Qu’en pensez-vous ?Je vous renvoie le papieds avec lequel on peu se torcher le quu car je vous avet envoulier une lettre recommander il y a longtemps et jai plut la voiture non plut et je informe que mon règlement vous sera fait à Niort avec du 6×35 à répaitision car vous êtes une bande de gangstaire et je vais vous maitre entolle.
Recevez monsieur mes condoléances.Bonjour,
j’ai bien voulu écrire sur un sujet d’actualité plus intéressant, mais bon…
je souhaite préciser pour les jeunes filles et garçons que les premiers chanteurs du raï étaient pour leur majorité des ivrognes soulés envie de sexe et du vin qui chantent dans des cabarets et des lieus fermés (hotels, boites de nuit….), et qui ne chantent que le sexe et l’alcol. c’est de cette catégorie de gens qu’ont émergé quelques chanteurs tres connus.
le roi du raï cheb khaled, chanteur modèle du raï, il a utilisé souvent des mots très vulguères dans ses chansons, ça serait une honte si vous l’écoutez devant vos parents:
« 3tilha labbinina w zidha tfifi7a » (donne à elle une petite banane, puis rajoute une pomme)
« 3angui w garbi w 7adri w diri mah » = embrasse et approche et baisse et fait moi « mouah »je me contente de ses deux chansons du khaled, sinon ses autres chansons qui « glorifie » l’alcol et l’état d’ivresse sont innombrables.
ce khaled, a aussi déclaré sans scrépule à une chaine française que son choix pour passee le temps c’est regarder des films pornographiques.
sa vulgarité n’a diminué qu’après « Didi » dans les années 90, car après son succès il a commencé à faire attention à ce qu’il sorte de sa bouche.« darna lamour fi barraka mranka » = on a fait l’amour dans une baraque toute cassée, chanteur = hasni + zahwaniya
en parlant de zahwaniya, elle a des chansons très vulguères, pas besoin de les mettres ici, à l’époque où zahwaniya cartonait, ses chansons étaient écoutées dans la plupart du temps par des « skayriya » pendants leurs nuit de vin, je parle d’oujda et de ses quartiers, le reste du monde je connais pas.je penses que le premier qui a eu le succès sans tomber dans le piège de la vulgarité c’est Bilal.
enfin, en général les paroles du raï sont changées vers la moitié des années 90, car le public visés n’est plus des clients des cabarets et des boites de nuit, mais c’est devenu aussi une large majorité de jeunes (éleves, étudiants, …), mais aussi parcequ’il y a eu des chanteurs qui ont su se démarquer sans chanter le vin et le corp des femmes.
voilà, je dis ça pour évoquer l’origine des choses, sinon mon avis à moi je le garde pour moi-même (tout ce qui est dit « art » et « musique » est encouragé et utilisé pour endormir les jeunes).